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Révolution Française ? |
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LA BATAILLE DE WATERLOO
1
Tout le camp sommeille
Le général veille,
L'aurore vermeille,
Ne luit pas encor ;
Sur l'enceinte immense,
Dans l'ombre s'élance,
Et plane en silence
L'oiseau de la mort.
L'âme tranquille,
Le chef habile,
De son asile
Sort dès le matin.
Son oeil embrasse
Le vaste espace
Et sa main trace
L'arrêt du destin.
2
Notre artillerie
Est en batterie
Notre infanterie
Manoeuvre et s'étend.
Phalanges plus belles,
Nos lanciers fidèles
Dirigent leurs ailes
Où Mars les attend.
Les dragons passent,
Les flots s'amassent,
Nos hussards lassent
Leurs fougueux coursiers ;
Troupe éclatante,
Masse imposante,
A l'oeil présente
Nos fiers cuirassiers.
3
Les trompettes sonnent,
Les clairons résonnent,
Les coursiers frissonnent,
Prêts à s'échapper,
L'ennemi agite
De ses corps d'élite
Veut couvrir la fuite
La mort va frapper.
La charge sonne,
Le bronze tonne,
Le feu sillonne,
Moissonne les rangs ;
Et la fumée
Dans l'air semée,
Couvre l'armée,
De ses noirs torrents.
4
La garde s'engage,
S'ouvrant un passage
Au sein d'un nuage
D'épaisses vapeurs.
Ses vieilles moustaches
Montrent leurs panaches,
Flottant sur les haches
De nos vieux sapeurs.
Destin étrange !
Soudain tout change :
Le crime arrange
Un succès vendu.
Nos rangs se brisent,
Nos feux s'épuisent,
Des traîtres disent
Que tout est perdu !
5
Belliqueuse garde,
L'Anglais te regarde,
T'admire et retarde
Les feux et ton sort.
Ses lignes s'entrouvrent
Et vers toi découvrent
Cent bouches qui s'ouvrent
Pour vômir la mort.
Troupe immortelle
Sa voix t'appelle :
Français, dit-elle,
Chargés de lauriers,
Tout nous seconde ;
La foudre gronde,
Sauvez le monde
Les premiers guerriers.
6
Fortune, tu braves
Vainement nos braves ;
Des Français esclaves !
Desseins superflus.
Tu peux les entendre :
" nous savons attendre
la mort sans nous rendre ".
Ils n'existent plus.
LA CARMAGNOLE
1
Madam' Veto avait promis
(bis)
De faire égorger tout
Paris (bis)
Mais le coup a
manqué
Grâce à nos
canonniers. Au refrain.
Refrain
Dansons la
Carmagnole
Vive le son, Vive le
son
Dansons la
Carmagnole
Vive le son du
canon.
2
Monsieur Veto avait promis
(bis)
D'être fidèle
à son pays (bis)
Mais il y a
manqué
Ne faisons plus quartier.
Au refrain.
3
Amis, restons toujours unis
(bis)
Ne craignons pas nos ennemis
(bis)
S'ils vien'nt nous
attaquer
Nous les ferons sauter. Au
refrain.
4
Oui, nous nous souviendrons
toujours (bis)
Des sans-culottes des
faubourgs (bis)
A leur santé
buvons
Vivent les francs lurons !
Au refrain.
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LA MARSEILLAISE
1
Allons enfants de la
Patrie
Le jour de gloire est
arrivé
Contre nous de la
tyrannie
L'étendard sanglant est
levé (bis)
Entendez-vous dans les
campagnes
Mugir ces féroces
soldats
Qui viennent jusque dans nos
bras
Egorger nos fils, nos
compagnes.
Refrain
Aux armes, citoyens
!
Formez vos bataillons
!
Marchons,
marchons,
Qu'un sang
impur
Abreuve nos
sillons.
2
Que veut cette horde
d'esclaves,
De traitres, de rois
conjurés ?
Pour qui ces ignobles
entraves,
Ces fers dès longtemps
préparés ?
(bis)
Français, pour nous ah!
quel outrage,
Quels transports il doit
exciter ?
C'est nous qu'on ose
méditer
De rendre à l'antique
esclavage ! (au refrain)
3
Quoi, des cohortes
étrangères
Feraient la loi dans nos
foyers ?
Quoi, des phalanges
mercenaires
Terrasseraient nos fiers
guerriers ? (bis)
Grand Dieu ! Par des mains
enchaînés
Nos fronts sous le joug
ploieraient,
De vils despotes
deviendraient
Les maîtres de nos
destinées ? (au
refrain)
4
Tremblez, tyrans ! et vous
perfides
L'opprobre de tous les
partis,
Tremblez ! vos projets
parricides
Vont enfin recevoir leur prix.
(bis)
Tout est soldat pour vous
combattre
S'ils tombent nos jeunes
héros,
La terre en produit de
nouveaux
Contre vous tous prêts
à se battre. (au
refrain)
5
Français en guerriers
magnanimes
Portez ou retenez vos
coups,
Epargnez ces tristes
victimes
A regret s'armant contre nous.
(bis)
Mais le despote
sanguinaire,
Mais les complices de
Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans
pitié,
Déchirent le sein de
leur mère. (au
refrain)
6
Amour sacré de la
patrie
Conduis, soutiens nos bras
vengeurs.
Liberté, liberté
chérie
Combats avec tes
défenseurs (bis)
Sous nos drapeaux, que la
victoire
Assure à tes
mâles accents,
Que tes ennemis
expirants
Voient ton triomphe et notre
gloire ! (au refrain)
Strophe des
enfants
Nous entrerons dans la
carrière
Quand nos aînés
n'y seront plus ;
Nous y trouverons la
poussière
Et la trace de nos vertus.
(bis)
Bien moins jaloux de leur
survivre
Que de partager leur
cercueil,
Nous aurons le sublime
orgueil
De les venger ou de les suivre
! (au refrain)
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LE TEMPS DES CERISES
1
Quand nous chanterons le temps
des cerises
Le gai rossignol, le merle
moqueur
Seront tous en
fête.
Les belles auront la folie en
tête
Et les amoureux du soleil au
coeur.
Quand nous chanterons le temps
des cerises
Sifflera bien mieux le merle
moqueur.
2
Mais il est bien court le
temps des cerises
Où l'on s'en va deux
cueillir en rêvant
Des pendants
d'oreille.
Cerises d'amour aux robes
pareilles
Tombant sous la feuille en
gouttes de sang.
Mais il est bien court le
temps des cerises
Pendant de corail qu'on
cueille en rêvant.
3
Quand vous en serez au temps
des cerises
Si vous avez peur des chagrins
d'amour
Evitez les belles
!
Moi qui ne crains pas les
peines cruelles
Je ne vivrai point sans
souffrir un jour.
Quand vous en serez au temps
des cerises
Vous aurez aussi des peines
d'amour.
4
J'aimerai toujours le temps
des cerises
C'est de ce temps-là
que je garde au coeur
Une plaie
ouverte.
Et Dame Fortune en
m'étant offerte
Ne pourra jamais fermer ma
douleur.
J'aimerai toujours le temps
des cerises
Et le souvenir que je garde au
coeur.
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TABLEAU DE
PARIS
A CINQ HEURES DU
MATIN
1
L'ombre
s'évapore
Et déjà
l'aurore
De ses rayons
dore
Les toits alentour
;
Les lampes
pâlissent,
Les maisons
blanchissent,
Les marchés
s'emplissent,
On a vu le jour.
De la
Villette
Dans sa
charrette
Suzon
brouette
Ses fleurs sur le
quai,
Et de
Vincennes
Gros Pierre
amène
Ses fruits que
traîne
Un âne
efflanqué.
2
Déjà
l'épicière
Déjà la
fruitière,
Déjà
l'écaillère
Saute à bas du
lit.
L'ouvrier
travaille,
L'écrivain
rimaille,
Le fainéant
baille,
Et le savant lit.
J'entends
Javotte
Portant sa
hotte,
Crier :
Carotte,
Panais et chou-fleur
!
Perçant et
grêle,
Son cri se
mêle
A la voix
frêle
Du noir
ramoneur.
3
Le joueur
avide
La mine
livide
Et la bourse
vide
Rentre en
fulminant.
Et sur son
passage,
L'ivrogne plus
sage,
Rêvant son
breuvage,
Ronfle en
fredonnant.
Gentille,
accorte,
Devant ma
porte,
Perrette
apporte
Son lait encore
chaud,
Et la
portière,
Sous la
gouttière,
Pend la
volière
De dame Margot.
4
Le malade
sonne
Afin qu'on lui
donne
La drogue
qu'ordonne
Son vieux
médecin.
Tandis que sa
belle
Que l'amour
appelle,
Au plaisir
fidèle,
Feint d'aller au
bain.
Dans chaque
rue
Plus
parcourue,
La foule
accrue
Grossit
tout-à-coup.
Grands,
valetaille,
Vieillards,
marmaille,
Bourgeois,
canaille,
Abondent partout.
5
Ah ! quelle
cohue,
Ma tête est
perdue,
Moulue et
fendue,
Où donc me cacher
?
Jamais mon
oreille
N'eut frayeur
pareille,
Tout Paris
s'éveille
Allons nous coucher
!
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CHANT DES PARTISANS
1
Ami, entends-tu le vol noir
des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu ces cris
sourds du pays qu'on enchaîne
?
Ohé, partisans,
ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi
connaîtra le prix du sang et des
larmes.
2
Montez de la mine, descendez
des collines, camarades !
Sortez de la paille les
fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs,
à la balle et au couteau, tuez
vite.
Ohé, saboteur,
attention à ton fardeau: dynamite
!
3
C'est nous qui brisons les
barreaux des prisons pour nos
frères.
La haine à nos trousses
et la faim qui nous pousse, la
misère.
Il y a des pays où les
gens au creux des lits font des
rêves;
Ici, nous, vois-tu, nous on
marche et nous on tue, nous on
crève...
4
Ici, chacun sait ce qu'il
veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes, un ami sort
de l'ombre à ta place,
Demain du sang noir
sèchera au grand soleil sur les
routes.
Chantez, compagnons, dans la
nuit la Liberté nous
écoute.
5
Ami, entends-tu ces cris
sourds du pays qu'on enchaîne
?
Ami, entends-tu le vol noir
des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh
oh oh oh oh oh oh...
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AH ÇA IRA
Ah! ça ira, ça ira,
ça ira,
Il nous faut chanter
en
réjouissance,
Ah! ça ira, ça
ira, ça ira
de la grande fête on se
souviendra!
La solennité du serment se
fera;
que de cris de joie alors on
entendra!
Ah! ça ira, ça
ira, ça ira,
Toute la nation alors se
dira:
Ah! ça ira, ça
ira, ça ira,
nous ne
craignons
rien,
vienne qui voudra.
Ah! ça ira, ça
ira, ça ira, il nous faut
chanter
en
réjouissance,
Ah! ça ira, ça
ira, ça ira
de la grande fête on se
souviendra!
1
Ah! ça ira, ça ira,
ça ira,
le peuple en ce jour sans cesse répète
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Malgré les mutins tout réussira.
Nos ennemis confus en restent
là,
Et nous allons chanter alleluia!
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Quand Boileau jadis du clergé parla
Comme un prophète il a prédit cela,
En chantant ma chansonnette,
Avec plaisir on dira:
Ah! ça ira, ça ira, ça ira, ça ira,
ça ira.
Malgré les mutins tout réussira.
2
Ah! ça ira, ça ira,
ça ira,
Suivant la maxime de l'Evangile
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Du législateur tout réussira.
Celui qui s'élève on
l'abaissera
Celui qui s'abaisse on l'élèvera.
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Le vrai catéchisme nous instruira
Et l'affreux fanatisme s'éteindra.
Pour être à la loi docile
Tout français s'éxercera.
Ah! ça ira, ça ira, ça ira, ça ira,
ça ira
Malgré les mutins tout réussira.
Coda
Ah! ça ira, ça ira,
ça ira,
Les aristocrat's à la lanterne!
Ah! ça ira, ça ira, ça ira,
Les aristocrat's on les pendra.
LE CHANT DU DÉPART
1 (un député du
peuple)
La victoire en chantant nous
ouvre la barrière
La liberté guide nos
pas:
Et du nord au midi la
trompette guerrière
A sonné l'heure des
combats.
Tremblez ennemis de la
France
Rois ivres de sang et
d'orgueil!
Le peuple souverain
s'avance,
Tyrans descendez au
cercueil!
Refrain
La République nous
appelle
Sachons vaincre ou sachons
mourir!
Un français doit vivre
pour elle
Pour elle un français
doit mourir. (bis)
2 (Une mère de
famille)
De nos yeux maternels ne
craignez pas les larmes,
Loin de nous de lâches douleurs !
Nous devons triompher quand vous prenez les armes
C'est aux rois à verser des pleurs.
Nous vous avons donné la vie,
Guerriers, elle n'est plus à vous;
Tous vos jours sont à la Patrie;
Elle est votre mère avant nous.
3 (Deux vieillards)
Que le fer paternel arme la main des braves!
Songez à nous, au Champ de Mars ;
Consacrez dans le sang des rois et des esclaves
Le fer béni par vos vieillards ;
Et rapportant sous la chaumière
Des blessures et des vertus,
Venez fermer votre paupière
Quand les tyrans ne seront plus.
4 (Un enfant)
De Barra, de Viala, le sort nous fait envie ;
Ils sont morts mais ils ont vaincu,
Le lâche accablé d'ans n'a pas connu la vie !
Qui meurt pour le peuple a vécu.
Vous êtes vaillants, nous le sommes,
Guidez-nous contre les tyrans ;
Les républicains sont des hommes,
Les esclaves sont des enfants !
5 (Une épouse)
Partez, vaillants époux, les combats sont vos fêtes
;
Partez, modèles des guerriers ;
Nous cueillerons des fleurs pour ceindre vos têtes,
Nos mains tresseront des colliers !
Et si le temple de mémoire
S'ouvrait à vos mânes vainqueurs,
Nos voix chanteront votre gloire,
Nos flancs porteront vos vengeurs.
6 (Une jeune fille)
Et nous, soeurs des héros, nous qui de
l'hyménée
Ignorons les aimables noeuds,
Si pour s'unir un jour à notre destinée,
Les citoyens forment un voeu;
Qu'ils reviennent dans nos murailles
Beaux de gloire et de liberté,
Et que leur sang dans les batailles
Ait coulé pour l'égalité.
7 (Trois guerriers)
Sur le fer, devant Dieu, nous jurons à nos
pères
A nos épouses, à
nos soeurs,
A nos représentants,
à nos fils, à nos
mères
D'anéantir les
oppresseurs:
En tous lieux, dans la nuit
profonde
Plongeant l'infâme
royauté,
Les Français donneront
au monde
Et la paix et la
liberté!
CHANT DES MARAIS
1
Loin dans l'infini
s'étendent
Les grands prés
marécageux
Pas un seul oiseau ne
chante
Dans les arbres secs et
creux.
Refrain
O terre de
détresse
Où nous devons sans
cesse
Piocher, piocher.
(bis)
2
Dans ce camp morne et
sauvage
Entouré de murs de
fer
Il nous semble vivre en
cage
Au milieu d'un grand
désert.
3
Bruit de chaînes et
bruit des armes
Sentinelle jour et
nuit
Des cris , des pleurs et des
larmes
La mort pour celui qui
fuit.
4
Mais un jour dans notre
vie
Le printemps
refleurira,
Libre, alors, ô ma
patrie
Je dirai: tu es à
moi.
dernier
refrain
O terre
d'allégresse
Où nous pourrons sans
cesse
Aimer,
aimer.
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CHANT DES GIRONDINS
1
Par la voix du canon
d'alarme
La France appelle ses
enfants:
Allons, dit le soldat, au
Armes!
C'est ma Mère, je la
défends.
Refrain
Mourir pour la
patrie
C'est le sort le plus
beau,
Le plus digne
d'envie!
2
Nous, amis, qui loin des
batailles
Succombons dans
l'obscurité,
Vouons du moins nos
funérailles
A la France, à la
liberté.
3
Frères, pour une cause
sainte,
Quand chacun de nous est
martyr,
Ne proférons pas une
plainte,
La France, un jour doit nous
bénir.
4
Du Créateur de la
nature,
Bénissons encor la
bonté,
Nous plaindre serait une
injure:
Nous mourons pour la
liberté.
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LA MADELON
1
Pour le repos, le plaisir du
militaire,
Il est là-bas à
deux pas de la forêt,
Une maison aux murs tout
couverts de lierre.
"Aux Tourlouroux", c'est le
nom du cabaret.
La servante est jeune et
gentille,
Légère comme un
papillon,
Comme son vin son oeil
pétille,
Nous l'appelons La
Madelon.
Nous en rêvons la nuit,
nous y pensons le jour,
Ce n'est que Madelon mais pour
nous c'est l'amour.
Refrain
La Madelon vient nous servir
à boire,
Sous la tonnelle on
frôle son jupon,
Et chacun lui raconte une
histoire,
Une histoire à sa
façon.
La Madelon pour nous n'est pas
sévère,
Quand on lui prend la taille
ou le menton,
Elle rit, c'est tout le mal
qu'elle sait faire,
Madelon! Madelon!
Madelon!
2
Nous avons tous au pays une
payse
Qui nous attend et que l'on
épousera,
Mais elle est loin, bien trop
loin pour qu'on lui dise
Ce qu'on fera quand la classe
rentrera.
En comptant les jours on
soupire,
Et quand le temps nous semble
long,
Tout ce qu'on ne peut pas lui
dire
On va le dire à
Madelon.
On l'embrass' dans les coins,
elle dit: veux-tu finir...
On s'figur' que c'est l'autr',
ça nous fait bien plaisir.
3
Un caporal en képi de
fantaisie
S'en fut trouver Madelon un
beau matin,
Et fou d'amour, lui dit
qu'elle était jolie,
Et qu'il venait pour lui
demander sa main.
La Madelon, pas bête en
somme,
Lui répondit en
soupirant:
Et pourquoi prendrais-je un
seul homme,
Quand j'aime tout un
régiment.
Tes amis vont venir. Tu
n'auras pas ma main,
J'en ai bien trop besoin pour
leur servir du vin.
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LE RÉGIMENT DE SAMBRE ET MEUSE
1
Tous ces fiers enfants de la
Gaule
allaient sans trêve et
sans repos,
Avec leur fusil sur
l'épaule,
courage au coeur et sac au
dos.
La gloire était leur
nourriture,
ils étaient sans pain,
sans souliers,
la nuit il couchaient à
la dure
avec leurs sacs pour
oreillers.
Refrain
Le régiment de Sambre
et Meuse
marchait toujours au cri de
Liberté
cherchant la route
glorieuse
qui l'a conduit à
l'immortalité!
2
Pour nous battre ils
étaient cent mille
à leur tête ils
avaient des rois,
le général,
vieillard débile
faiblit pour la
première fois.
Voyant certaine la
défaite
il réunit tous ses
soldats,
puis il fit battre la
retraite,
mais eux, ne
l'écoutèrent pas.
3
Le choc fut semblable à
la foudre,
ce fut un combat de
géants,
ivres de gloire, ivres de
poudre,
pour mourir ils serraient les
rangs!
Le régiment par la
mitraille
était assailli de
partout,
pourtant la vivante
muraille
impassible restait
debout.
4
Le nombre eut raison du
courage,
un soldat restait, le
dernier,
il se défendit avec
rage
mais bientôt fut fait
prionnier.
En voyant ce héros
farouche
l'ennemi pleura sur son
sort,
le héros prit une
cartouche,
jura, puis se donna la
mort!
Dernier
refrain
Le régiment de Sambre
et Meuse
reçut la mort au cri de
Liberté,
mais son histoire
glorieuse
lui donne droit à
l'immortalité!
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LA BRABANÇONNE
Après des siècles
d'esclavage
le Belge sortant du
tombeau
a reconquis par son
courage
son nom, ses droits et son
drapeau.
Et ta main souveraine et
fière
désormais peuple
indompté,
grava sur ta vieille
bannière:
Le Roi, la Loi, la
Liberté
grava sur ta vieille
bannière:
Le Roi, la Loi, la
Liberté
Le Roi, la Loi, la
Liberté.
Le Roi, la Loi, la
Liberté.
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L'INTERNATIONALE
1
Debout! les damnés de la terre,
Debout! les forçats de la faim.
La raison tonne en son cratère
c'est l'éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,
foule esclave, debout! debout!
Le monde va changer de base,
nous ne sommes rien, soyons tout:
REFRAIN
C'est la lutte finale
groupons-nous et demain
l'internationale sera le genre humain
C'est la lutte finale
groupons-nous et demain
l'internationale sera le genre humain.
2
Il n'est pas de sauveurs suprêmes
ni Dieu, ni César, ni tribun:
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes,
décrétons le salut commun!
Pour que le voleur rende gorge,
pour tirer l'esprit du cachot,
soufflons nous-mêmes notre forge,
battons le fer quand il est chaud.
3
L'Etat comprime, la loi triche,
l'impôt saigne le malheureux.
Nul devoir ne s'impose au riche,
le droit du pauvre est un mot creux.
C'est assez languir en tutelle,
l'égalité veut d'autres lois:
"Pas de droits, sans devoirs, dit-elle,
égaux, pas de devoirs sans droits".
4
Hideux dans leur apothéose,
les rois de la mine et du rail
ont-ils jamais fait autre chose
que dévaliser le travail ?
Dans les coffre-forts de la bande
ce qu'il a créé s'est fondu.
En décrétant qu'on le lui rende
le peuple ne veut que son dû.
5
Les rois nous saoûlaient de fumées,
paix entre nous, guerre aux tyrans!
Appliquons la grève aux armées,
crosse en l'air et rompons les rangs.
S'ils s'obstinent, ces cannibales,
à faire de nous des héros,
ils sauront bientôt que nos balles
sont pour nos propres généraux.
6
Ouvriers, paysans nous sommes
le grand parti des travailleurs;
la guerre n'appartient qu'aux hommes,
l'oisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent,
mais si les corbeaux, les vautours
un de ces matins disparaissent
le soleil brillera toujours.
LE CLAIRON
1
L'air est pur, la route est large,
Le clairon sonne la charge,
Et les zouaves vont chantant;
Et là-haut sur la colline,
Dans la forêt qui domine,
Le Prussien les attend.
Sonnerie
Ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta,
ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta, ta.
2
Le Clairon est un vieux brave
Et lorsque la lutte est grave,
C'est un rude compagnon;
Il a vu mainte bataille,
Et porte plus d'une entaille
Depuis les pieds jusqu'au front.
3
C'est lui qui guide la fête,
Jamais sa fière trompette
N'eut un accent plus vainqueur;
Et de son souffle de flamme
L'espérance vient à l'âme,
Le courage monte au coeur.
4
On grimpe, on court, on arrive
Et la fusillade est vive
Et les autres sont adroits;
Quand enfin le cri se jette:
"En marche, à la baïonnette !"
Et l'on entre sous le bois.
5
A la première décharge
Le Clairon sonnant la charge
Tombe, frappé sans recours.
Mais par un effort suprême,
Menant le combat quand même,
Le Clairon sonne toujours.
6
Et cependant le sang coule,
Mais sa main qui le refoule
Suspend un instant la mort;
Et, de sa note affolée,
Précipitant la mêlée,
Le vieux Clairon sonne encor.
7
Il est là, couché sur l'herbe,
Dédaignant, blessé superbe,
Tout espoir et tout secours;
Et, sur sa lèvre sanglante
Gardant sa trompette ardente,
Il sonne, il sonne toujours.
8
Puis, dans la forêt pressée,
Voyant la charge lancée
Et les zouaves bondir,
Alors le Clairon s'arrête,
Sa dernière tâche est faite,
Il achève de mourir.
LA CHANSON DE CRAONNE
Quand au bout d'huit jours, le
r'pos terminé,
on va r'prendre les tranchées,
notre place est si utile
que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez
personn' ne veut plus marcher
et, le coeur bien gros, comm' dans un sanglot
on dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette
on s'en va là-haut en baissant la tête.
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes !
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau,
car nous sommes tous condamnés,
Nous sommes les sacrifiés.
2
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrances,
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain dans la nuit et dans le silence
on voit quelqu'un qui s'avance.
C'est un officier de chasseurs à pied
qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, Sous la pluie qui tombe,
les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes !
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau,
car nous sommes tous condamnés,
Nous sommes les sacrifiés.
3
C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire,
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous, c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués
F'raient mieux d'monter aux tranchées,
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
nous autr's les pauvr's purotins,
tous les camarad's sont étendus là
pour défendr' les biens de ces messieurs-là.
Ceux qu'ont l'pognon,
Ceux-là r'viendront
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votr' tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !
LE GRAND MÉTINGUE DU MÉTROPOLITAIN
1
C'était hier, samedi, jour
de paye,
Et le soleil se levait sur nos fronts.
J'avais déjà vidé plus d'un' bouteille
Si bien qu'j'm'avais jamais trouvé si rond.
V'là la bourgeois' qui rappliqu' devant l'zingue:
"Feignant, qu'elle dit, t'as donc lâché l'turbin ?"
"Oui, que j'réponds, car je vais au métingue,
Au grand métingu' du Métropolitain".
"Oui, que j'réponds, car je vais au métingue,
Au grand métingu' du Métropolitain".
2
Les citoyens, dans un élan
sublime,
Etaient venus guidés par la raison.
A la porte on donnait vingt-cinq centimes
Pour soutenir les grèves de Vierzon.
Bref, à part quatr' municipaux qui chlinguent
Et trois sergots déguisés en pékins
J'ai jamais vu de plus chouette métingue
Que le métingu' du Métropolitain.
J'ai jamais vu de plus chouette métingue
Que le métingu' du Métropolitain.
3
Y avait Basly, le mineur
indomptable,
Camélinat, l'orgueil(le) du pays...
Ils sont grimpés tous deux sur une table
Pour mettre la question sur le tapis.
Mais tout à coup on entend du bastringue,
C'est un mouchard qui veut fair' le malin !
Il est venu pour troubler le métingue,
Le grand métingu' du Métropolitain.
Il est venu pour troubler le métingue,
Le grand métingu' du Métropolitain.
4
Moi, j'tomb' dessus et pendant
qu'il proteste
D'un grand coup d'poing, j'y enfonc' son chapeau.
Il déguerpit sans demander son reste
En faisant signe aux quatr' municipaux.
A la faveur de c'que j'étais brind' zingue
On m'a conduit jusqu'au poste voisin...
Et c'est comm' ça qu'a fini le métingue,
Le grand métingu' du Métropolitain.
Et c'est comm' ça qu'a fini le métingue,
Le grand métingu' du Métropolitain.
5
Peuple français, la
Bastille est détruite,
Et y a z'encore des cachots pour tes fils !
Souviens-toi des géants de quarante huit(e)
Qu'étaient plus grands qu'ceuss' d'au jour d'aujourd'hui.
Car c'est toujours l'pauvre ouvrier qui trinque,
Mêm' qu'on le fourre au violon pour rien...
C'était tout d'même un bien chouette
métingue,
Que le métingu' du Métropolitain.
C'était tout d'même un bien chouette
métingue,
Que le métingu' du Métropolitain.
LA LEÇON DE VALSE DU PETIT FRANÇOIS
1
Mon béti
Vrançois
Mon béti Vrançois
Toi fouloir que che t'apprenne
Gom-ment audrefois
Gomment audrefois
Che falsais à la Prussienne,
Ou pien à la Tyrolienne;
Ecoute pien, écoute pien
La lezon de ton bonne amie.
Recarte pien, recarte pien
Gomme il fait la grosse Marie.
Tu mettre ton pied là,
Trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin.
Zerre-moi mieux que ça,
Vass, flin, floun, der crass nich plus d'clack
Marque tonc lé mesure,
Oh que ton tête est ture !
trin, trin, trin, trin,
Ta la la la la la la la la la la la la
trin, trin, trin, trin,
la la la la la la la la la la
Ta la la la la la la la la la la la la
la la la la la la la
Ta la la la la la la
la la la la la la la la la la la la la.
2
Sur les pords du Rhin,
A Fienne, à Perlin,
Ch'ai connu l'armée vrançaise,
Plus t'un caporal,
Plus t'un général
Afec moi, ne t'en déplaise,
De falser était pien aise.
Ch'avais fingt ans,
Des gross's couleurs ;
Ch'étais totue, un peu sournoise,
Ils m'appelaient tous ces messieurs
La séduisante pafaroisse.
Les bras plus près du
corps
Trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin.
On dirait que tu tors,
Vass, flin, floun, der crass nich plus d'clack
Marque tonc lé mesure,
Oh que ton tête est ture !
trin, trin, trin, trin....
3
Ch'ai connu Moreau,
Fictor, Auchereau,
Quand ch'étais à Farsofie,
Ch'ai connu Murat
Afec Masséna
J'ai falsé à Cracovie.
C'est le beau temps de ma fie !
A Fienne un chour Napoléon
M'avait rentue pien clorieuse,
A mon falseur il dit: Dracon,
Quel crenatier, que ta falseuse !
Prends tonc l'air cracieux
Trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin.
Fais-moi tonc les doux yeux,
Vass, flin, floun, der crass nich plus d'clack
Marque tonc lé mesure,
Oh que ton tête est ture !
trin, trin, trin, trin...
4
J'étouff' de
chaleur,
Ça m'tourne sur l'coeur,
J'vas trouver mon capitaine !
Non tu falseras.
Ch'te dis que ch'veux pas,
Ch'te dis qui faut que ch't'apprenne !
Est-elle entêtée, l'ancienne !
Un petit tour, ça va fenir.
J'veux m'en aller, j'veux pas qu'on m'tienne.
Monsi Franzois, fous pas partir,
Me v'la bloqué par l'Alsacienne,
Franzois mets ton pied
là,
Trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin, trin.
C'est beaucoup mieux déchà.
Vass, flin, floun, der crass nich plus d'clack
Prafo, c'est en mesure,
Ton tête est pien moins ture !
trin, trin, trin, trin....
MARÉCHAL, NOUS VOILA
1
Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal!
Tous tes enfants qui t'aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu "Présent"
REFRAIN
Maréchal nous voilà!
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà!
Tu nous as redonné l'espérance
La Patrie renaîtra!
Maréchal, Maréchal, nous voilà!
2
Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Verdun
En nous donnant ta vie
Ton génie et ta foi
Tu sauves la Patrie
Une seconde fois:
3
Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir:
"Français levons la tête,
Regardons l'avenir!"
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l'or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel:
4
La guerre est inhumaine
Quel triste épouvantail!
N'écoutons plus la haine
Exaltons le travail
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin
Car Pétain, c'est la France,
La France, c'est Pétain!
LES PARTISANS
1
Par le froid et la famine
Dans les villes et dans les champs
A l'appel du grand Lénine
Se levaient les partisans. (bis)
2
Pour reprendre le rivage
Le dernier rempart des blancs
Par les monts et par les plaines
S'avançaient les partisans. (bis)
3
Notre paix, c'est leur conquête
Car en mil neuf cent dix-sept
Sous les neig's et les tempêtes
Ils sauvèrent les Soviets. (bis)
4
Ecrasant les armées blanches
Et chassant les atamans
Ils finirent leur campagne
Sur les bords de l'Océan. (bis)
ELLE N'EST PAS MORTE
1
On l'a tuée à coups
d'chasse-pot,
A coups de mitrailleuse,
Et roulée avec son drapeau
Dans la terre argileuse.
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
2
Comme faucheurs rasant un pré,
Comme on abat des pommes;
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent mille hommes.
Et ces cent mille assassinats
Voyez c'que ça rapporte.
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
3
Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence,
Ach'vé les blessés dans leurs lits
Dans leurs lits d'ambulance.
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte.
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
4
C'est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes.
A l'enterrement de Vallès,
Ils en étaient tout bêtes.
L'fait est qu'on était un fier tas
A lui servir d'escorte !
C'qui vous prouve en tout cas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
C'qui vous prouve en tout cas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
5
Les journalistes policiers
Marchands de calomnies,
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d'ignominies.
Les Maxim', Ducamp, les Dumas
Ont vomi leur eau-forte.
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
Tout ça n'empêch' pas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
6
Avec nos femmes en bouquets
Et malgré la misère,
Nous fêtons dans nos gais banquets
Le grand anniversaire;
Et la police a le nez bas
D'vant les toasts qu'on y porte.
C'qui vous prouve en tout cas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
C'qui vous prouve en tout cas Nicolas,
Qu'la Commun' n'est pas morte !
GIROFLÉE GIROFLA
1
Que tu as la maison douce
Giroflée Girofla
L'herbe y croît, les fleurs y poussent
Le printemps est là.
Dans la nuit qui devient rousse
Giroflée Girofla
L'avion la brûlera.
2
Que tu as de beaux champs d'orge
Giroflée Girofla
Ton grenier de fruits regorge
L'abondance est là.
Entends-tu souffler la forge
Giroflée Girofla
L' canon les fauchera.
3
Que tu as de belles filles
Giroflée Girofla
Dans leurs yeux où la joie brille
L'amour descendra.
Dans la plaine on se fusille
Giroflée Girofla
L' soldat les violera.
4
Que tes fils sont forts et tendres
Giroflée Girofla
Ça fait plaisir d' les entendre
A qui chantera.
Dans huit jours on va t' les prendre
Giroflée Girofla
L' corbeau les mangera.
5
Tant qu'y aura des militaires
Soit ton fils soit le mien
Y n' pourra y avoir sur terre
Pas grand chose de bien.
On te tuera pour te faire taire
Par derrière comme un chien
Et tout ça pour rien.
ON IRA PENDRE NOTRE LINGE SUR LA LIGNE SIEGFRIED
Un petit Tommy chantait cet air plein
d'entrain
En arrivant au camp
Tous les p'tits poilus joyeux apprir'nt le refrain
Et bien-ôt le régiment
Entonna gaiment :
On ira pendr' notr' linge sur la lign'
Siegfried
Pour laver le linge voici le moment
On ira pendr' notr' linge sur la lign' Siegfried
A nous le beau linge blanc.
Les vieux mouchoirs et les ch'mis's à Papa
En famille on lavera tout ça.
On ira pendr' notr' linge sur la lign' Siegfried
Si on la trouve encore là.
LA BUTTE ROUGE
1
Sur c'te butt'-là y'avait pas
d'gigolettes
Pas de marlous ni de beaux muscadins.
Ah ! c'était loin du Moulin d'la Galette
Et de Panam' qu'est le roi des pat'lins.
C'qu'elle en a bu du beau sang cette terre
Sang d'ouvriers et sang de paysans,
Car les bandits qui sont cause des guerres
N'en meur'nt jamais, on n'tue qu'les innocents !
La Butt' Rouge, c'est son nom, l'baptême
s'fit un matin
Où tous ceux qui montaient roulaient dans le ravin,
Aujourd' hui y a des vignes il y pousse du raisin,
Qui boira ce vin-là, boira l'sang des copains.
2
Sur c'te butt'-là on n'y f'sait pas la
noce
Comme à Montmartre où l'champagn' coule à
flots,
Mais les pauvr's gars qu'avaient laissé des gosses
Y f'saient entendre de terribles sanglots !
C'qu'elle en a bu des larmes cette terre
Larm's d'ouvriers, larmes de paysans,
Car les bandits qui sont cause des guerres
Ne pleurent jamais car ce sont des tyrans !
La Butt' Rouge, c'est son nom, l'baptême
s'fit un matin
Où tous ceux qui montaient roulaient dans le ravin,
Aujourd' hui y a des vignes il y pousse du raisin,
Qui boit de ce vin-là, boit les larmes des copains.
3
Sur c'te butt'-là on y r'fait des
vendanges
On y entend des cris et des chansons,
Filles et gars doucement y échangent
Des mots d'amour qui donnent le frisson.
Peuvent-ils songer dans leurs folles étreintes
Qu'à cet endroit où s'échangent leurs
baisers,
J'ai entendu la nuit monter des plaintes
Et j'y ai vu des gars au crâne brisé !
La Butt' Rouge, c'est son nom, l'baptême
s'fit un matin
Où tous ceux qui montaient roulaient dans le ravin,
Aujourd' hui y a des vignes il y pousse du raisin,
Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains.
HARDI CAMRADES
1
Marchons au pas, camarades,
Marchons au feu hardiment !
Par-delà les fusillades,
La Liberté nous attend ! (bis)
2
Place aux vrais fils de la terre,
Place aux enfants du labeur !
« Affranchissons tous nos frères ! »
Sera le cri des vainqueurs. (bis)
3
Longtemps rivés à la
chaîne,
La faim nous a tourmentés.
Assez, assez de nos peines !
Nous saurons nous libérer ! (bis)
4
Car les puissants de ce monde
Noeuvrent que par nos outils.
Dans la révolte qui gronde,
Nous forgerons nos fusils ! (bis)
5
Brisons enfin linsolence
Des nobles et des richards !
En terre plantons la lance
De notre rouge étendard ! (bis)
6
Si demain le peuple bouge
Aux quatre coins de la terre
Flottera le drapeau rouge,
Le drapeau des prolétaires. (bis)
LA JEUNE GARDE
1
Nous sommes la jeune garde
Nous sommes les gars de lavenir
Elevés dans la souffrance,
Oui, nous saurons vaincre ou mourir.
Nous combattons pour la bonne cause,
Pour délivrer le genre humain
Tant pis si notre sang arrose
Les pavés sur notre chemin.
Refrain
Prenez garde ! Prenez garde !
Vous les sabreurs, les bourgeois, les gavés,
Vlà la jeune garde ! Vlà la jeune
garde,
Qui descend sur le pavé.
Cest la lutte finale qui commence,
Cest la revanch de tous les meurt-de-faim
Cest la révolution qui savance,
C'est la bataille contre tous les coquins.
Prenez garde ! Prenez garde ! A la jeune garde !
2
Enfants de la misère,
De force nous sommes des révoltés
Nous vengerons nos pères
Que des brigands ont exploités.
Nous ne voulons plus de famine
A qui travaille il faut du pain,
Demain nous prendrons les usines,
Nous sommes des hommes et non des chiens.
3
Nous n voulons plus de guerre
Car nous aimons lhumanité,
Tous les hommes sont nos frères
Nous clamons la fraternité,
La République universelle,
Tyrans et rois tous au tombeau !
Tant pis si la lutte est cruelle
Après la pluie le temps est beau.
Couplets additionnels
Quelles que soient vos livrées,
Tendez-vous la main prolétaires.
Si vous fraternisez,
Vous serez maîtres de la terre.
Brisons le joug capitaliste,
Et bâtissons dans lmonde entier,
Les Etats-Unis Socialistes,
La seule patrie des opprimés.
Pour que le peuple bouge,
Nous descendrons sur les boulevards.
La jeune Garde Rouge
Fera trembler tous les richards !
Nous les enfants de Lénine
Par la faucille et le marteau
Et nous bâtirons sur vos ruines
Le communisme, ordre nouveau !
A TOULOUSE IL FUT UNE BELLE
1
A Toulouse il fut une belle
Clémence Isaure était son nom
Le beau Lautrec brûla pour elle
Et de sa foi reçut le don.
Mais les parents trop inflexibles
S'opposaient à leurs tendres feux,
Ainsi toujours les coeurs sensibles
Sont nés pour être malheureux.
2
Alphonse le père d'Isaure
Veut lui donner un autre époux
Fidèle à l'amant qu'elle adore
Sa fille tombe à ses genoux.
Ah ! Que plutôt votre colère
Termine des jours la douleur !
Ma vie appartient à mon père,
A Lautrec appartient mon coeur.
3
Le vieillard pour qui la vengeance
A plus de charmes que l'amour
Fait charger de chaînes Clémence
Et l'enfermer dans une tour:
Lautrec que menace sa rage
Vient gémir au pied du donjon
Comme l'oiseau près de la cage
Où sa compagne est en prison.
4
Une nuit la tendre Clémence
Entend la voix de son amant
A ses barreaux elle s'élance
Et lui dit ces mots en pleurant:
« Mon doux ami, calme tes peines
Et sois tranquille sur ma foi,
Je trouve légères mes chaînes
Puisque je les porte pour toi.
5
« Cependant cédons à
l'orage
De Philippe va voir la Cour,
Fais qu'il admire ton courage
Et qu'il protège ton amour.
En partant reçois le seul gage
Que je possède encore ici:
Ce bouquet de roses sauvages,
De violettes et de soucis.
6
« L'églantine est la fleur que
j'aime,
La violette est ma couleur
Dans le souci tu vois l'emblème
Des chagris de mon triste coeur,
Ces trois fleurs que ma bouche presse
Seront humides de mes pleurs.
Qu'elles te rappellent sans cesse
Et nos amours et nos douleurs. »
7
Elle dit et par la fenêtre
Jette les fleurs à son amant
Le père qui vient à paraître
Le force de fuir tout tremblant.
Lautrec prend le chemin de France
En méditant un prompt retour
Et disant le nom de Clémence
A tous les échos d'alentour.
8
Il apprend bientôt que la guerre
Se rallume de toute part
Et que le héros d'Angleterre
Assiège déjà ses remparts.
Sur ses pas Lautrec revient vite,
A peine est-il sur les glacis
Qu'il voit des Toulousains l'élite
Fuyant devant les ennemis.
9
Un seul guerrier résiste encore
Mais dans l'instant il va périr
C'était le vieux père d'Isaure
Lautrec vole le secourir.
Il frappe, il crie, il le dégage
De son corps couvre le vieillard
Il est blessé mais son courage
Fait fuir les soldats d'Edouard.
10
Hélas la blessure est mortelle
Lautrec meurt au lit des héros
Le vieillard l'évite, il l'appelle
Pour lui dire ces tristes mots:
« Cruel père de mon amie,
Tu ne m'as pas voulu pour fils,
Je me venge en sauvant ta vie
Le trépas m'est doux à ce prix.
11
Exauce du moins ma prière
Rends les jours de Clémence heureux,
Dis-lui qu'à mon heure dernière
Je t'ai chargé de mes adieux.
Rapporte-lui ces fleurs sanglantes
De mon coeur le plus cher trésor
Et laisse mes lèvres mourantes
Les baiser une fois encor. »
12
En disant ces mots il expire
Le père accablé de douleur
Prend le bouquet et s'en va dire
A sa fille l'affreux malheur.
En peu de jours la triste amante
Dans les pleurs terminant son sort,
Prit soin d'une main défaillante
D'écrire un testament de mort.
13
Elle ordonne que chaque année
En mémoire de ses amours
Chacune des fleurs fût donnée
Aux plus habiles troubadours.
Tout son bien fut laissé par elle
Pour que ces trois fleurs fussent d'or.
Sa patrie à son voeu fidèle
Observe cet usage encor.
L'IMPOT SUR LES FAINÉANTS
1.
Que l'on impose les très grandes
richesses,
Ceux qui possèdent des châteaux, des palais,
Ceux dont la vie n'est fait' que d'allégresse,
Sans nul souci, ne travaillant jamais,
Que l'on impose les archi millionnaires
Mais qu'désormais on laisse à l'ouvrier
Intégral'ment l'argent de son salaire
Pour qu'il n'y ait plus d'misère à son foyer.
Au lieu d'imposer l'travailleur
Qui gagn' le pain de ses enfants
Imposez plutôt les noceurs
Qui gaspillent tant d'argent.
Oh oui la loi qu'il fallait faire
J'vous l'dis messieurs du Parlement
C'est pas l'impôt sur les salaires
Mais c'est l'impôt sur les fainéants.
2.
Vous qui voulez qu'on repeuple la France
N'écrasez pas par de nouveaux impôts
Le travailleur, car alors sa conscience
Se révolt'rait contre tous ses bourreaux
Ce que le père peut gagner à l'usine
Ça c'est sacré, Messieurs n'y touchez pas
Oui votre impôt c'est l'impôt d'la famine
Et cette loi, Marianne, fiche-la en bas.
Au lieu d'imposer l'travailleur
Qui enrichit l'gouvernement
Im-posez plutôt les noceurs
Et qu'ils paient pour les pauvr's gens.
Oh oui la loi qu'il fallait faire
J'vous l'dis messieurs du Parlement
C'est pas l'impôt sur les salaires
Mais c'est l'impôt sur les fainéants.