Poésie
Je suis comme tout un chacun
de Pedro Da Nobrega
D'esprit par moments plus chagrin
Les convictions restent trempées
La volonté déterminée
Cela n'empêche pas les doutes
Sur la justesse de la route
La réflexion sur le destin
La pertinence du chemin
Je ne suis pas imperméable
Je ne suis pas imperturbable
La lassitude aussi m'étreint
L'incertitude aussi m'atteint
Mais me reviennent des combats
Et me résonnent tant de voix
Echos de conquêtes passées
Images d'espoirs obstinés
Qu'il me semble dès lors bien vain
De renoncer au lendemain
De désespérer de mes mains
Ou de maudire mes prochains
Il m'arrive de déplorer
De voir l'égoïsme érigé
En dernier rempart dérisoire
Pour conjurer le désespoir
Et tout comme vous je m'enrage
De voir l'indécent étalage
De vanités ripolinées
Pour parades télévisées
Nouvel opium inoculé
Par mille écrans interposés
Mille roquets assermentés
Par leurs maîtres pour aboyer
De vieux discours éculés
Travestis de modernité
Mais plutôt que de m'assommer
Plutôt que de me résigner
Ces pathétiques aréopages
Ne font que décupler ma rage
Nourrir ma combativité
Et ma flamme réanimer
Car face à toutes ces détresses
Surgit toujours de la tendresse
Trop de misères en souvenir
Et trop de souffrances à bannir
Trop de révoltes accumulées
Trop de rébellions non matées
Pour que je puisse taire en moi
Ce cri qui me vient d'autres voix
Qui garde toute l'acuité
Que donne l'actualité
D'une humanité en souffrance
Mais où perdure l'espérance
Pedro Da Nobrega
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