EGYPTOLOGY FORUM

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PROGRAMA DE PC TRADUCTOR DE JEROGLÍFICOS EGIPCIOS         (29 de Junio de 2001)

Comunico a todos los que lean este mensaje que el programa de PC que traduce jeroglíficos egipcios automáticamente, hecho por un uruguayo y que al parecer es el primer programa de ese tipo que se ha completado hasta ahora, y que además funciona como un diccionario entre textos egipcios antiguos y castellano, inglés y alemán, ya se ha puesto a la venta como un CD ROM que se puede adquirir en:

CD ROM CON GLYPHKEY - VENTAS E INFORMACIÓN DETALLADA

He podido manejar una versión preliminar que gentilmente me facilitó Carlos Galucci y pude comprobar que es un diccionario muy completo con más de 22.000 palabras y como traductor es útil aunque su manejo provechoso requiere algunos conocimientos de lengua egipcia antigua y escritura jeroglífica, el programa es de uso fácil y viene con manuales de instrucciones y con numerosos ejemplos de textos para practicar que se pueden cargar con el botón LOAD, también se pueden guardar textos en el disco duro que uno desee conservar y se han previsto actualizaciones futuras. Creo que es un programa que merece nuestra atención.

Luis Vignolo          (luisvignolo@yahoo.com)

 

 

Afrocentrism          (28 July 2001)

Many people in the second half of the 20th Century adopted the position of defining the ancient Egyptians as Black gathering various types of evidence in order to prove this theory which has been rejected by mainstream scholarship as an extreme view unsupported by the archaeological evidence. Although such views and others exaggerating the influence of Black African cultures on other people elsewhere and the existence of a "conspiracy" to hide these "facts" have been criticized by many Egyptologists, there is an ongoing controversy on these matters and it may be pertinent to include in this Forum some of such opposing views on the subject. I must also say that the term "afrocentrism" is also rejected by those who hold such views, so I will not use it as a title to some of their assertions.

 

An opinion:

Introduction. La rédaction du journal bien connu « Le nouvel Observateur », en collaboration avec la chaîne de télévision culturelle Arté, décidait d’éditer au mois de juin 1997 un numéro Hors série consacré exclusivement à l’Egypte. Cette initiative, intéressante à bien des niveaux, nécessitait la participation volontaire de plusieurs spécialistes. Notre attention s’est focalisée sur un des articles de cette publication, écrit par l’un des participants. En effet, la tentative honteuse de mystification des lecteurs de ce journal opérée par l’auteur de cet article, nous a nécessairement conduit à rédiger un message de mise en garde. Dans la mesure où la vision occidentale traditionnelle de l’Egypte ancienne nous semblait tronquée, car le plus souvent enlevée de son contexte africain, nous avons voulu montrer par un exemple à priori anodin comment certains spécialistes entendent masquer les origines négro-africaines de l’Egypte antique, coupant alors l’Afrique Noire de son passé. Les préjugés tenaces qui persistent au sein de milieux savants conduisent encore certains, de nos jours, à opter pour l’escroquerie intellectuelle quand bien même les faits imposeraient le respect. Notre démarche peut paraître étonnante, elle reste néanmoins justifiée. C’est l’égyptologue Cheikh Anta DIOP qui le premier (1954) dénonça la falsification moderne de l’histoire des Noirs africains par l’érudition occidentale, en démontrant l’essence noire et africaine de la civilisation égyptienne ancienne. Il faisait alors renouer l’Afrique avec ses racines, jugées floues et incertaines par l’Occident et ses représentants les plus qualifiés. Les discussions passionnées et diverses, générées par un sujet aussi sensible que l’est celui des origines négro-africaines de l’Egypte, ont pris nettement le visage d’une polémique de forme. En effet, il convient de ne pas s’y tromper. Car pour le fond, 1974 fût l’année où, officiellement et sous le patronage de l’UNESCO, le débat contradictoire eut lieu entre spécialistes africains et la communauté scientifique des autres pays. Le colloque de 1974, tenu en Egypte, rassemblait une brochette importante de spécialistes tous venus discuter de la question du peuplement de l’Egypte antique. De cette confrontation cruciale opposant les tenants d’une origine noire et africaine des égyptiens anciens (DIOP, OBENGA) et ceux d’une origine leucoderme (blanche) des mêmes égyptiens (les autres participants, U.S.A., France…), il ressortait en conclusion générale des discussions le constat suivant : « La très minutieuse préparation des communications des professeurs Cheikh Anta DIOP et OBENGA (africains présents sur place, c’est nous qui rajoutons) n’a pas eu, malgré les précisions contenues dans le document de travail préparatoire envoyé par l’UNESCO (voir annexe 3), une contrepartie toujours égale. Il s’en est suivi un réel déséquilibre dans les discussions. » (« Le peuplement de l’Egypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture méroïtique, actes du colloque d’égyptologie tenu au Caire en 1974 », Histoire de l’Afrique Etudes et documents 1, Belgique, 1978 réimprimé en 1986, p. 101, c’est nous qui avons souligné). Ce tournant soudain mais décisif, opéré dans l’évolution des études égyptologiques, amena alors la communauté scientifique internationale à s’intéresser de plus près à cette nouvelle voie. Voilà pourquoi les années 1980 virent se mettre en oeuvre des travaux supplémentaires d’anthropologie sur les momies égyptiennes, puisqu’il s’agissait par cette démarche de rendre plus probantes les conclusions du colloque de 1974. Les domaines de la génétique et de la biologie apportèrent leur contribution puisque par l’analyse de la pigmentation (après C.A. DIOP) et de l’ADN des momies, on entendait fournir des précisions sur les origines ethniques des populations égyptiennes dans l’Antiquité. « L’express », journal d’information aussi connu que le « Nouvel observateur » se faisait l’écho en 1991 de tels travaux, notamment ceux du Docteur suédois Svanté PÄÄBO, archéo- généticien de l’université de Munich (Allemagne). Ce qui pourrait apparaître comme une déclaration anticipée de la part du journal, n’en demeure pas moins une réalité déjà pressentie dans les milieux très spécialisés puisqu’on pouvait y lire : « D’autres recherches sont en cours, qui pourraient notamment confirmer l’hypothèse lancée il y a quelques mois par des biologistes américains : la civilisation des pharaons aurait été bâtie par des descendants de populations venues d’Afrique noire… » (Gilbert CHARLES, « Les gènes fossiles du Dr PÄÄBO », L’Express, 5/12/1991, pp. 104-106). Le professeur Cheikh Anta DIOP (1923-1986), premier égyptologue d'Afrique noire. Conscients de la difficile mais nécessaire tâche à accomplir, les héritiers du pionnier Anta DIOP firent alors émerger en 1992 une revue d’égyptologie et des civilisations africaines, revue intitulée ANKH. Cette dernière, une tribune internationale, est le lieu de rédaction d’articles scientifiques écrits par des savants compétents en grande partie africains. Un tel projet se voulait légitime puisqu’il répondait à une demande faite dans les conclusions du colloque du Caire en 1974. En effet, « celles-ci (discussions dans le débat, c’est nous qui rajoutons) ont toutefois été très positives pour plusieurs raisons : dans nombre de cas, elles ont fait apparaître l’importance de l’échange d’informations scientifiques nouvelles ; elles ont mis en lumière, aux yeux de presque tous les participants, l’insuffisance des exigences méthodologiques utilisées jusqu’alors dans la recherche égyptologique ; elles ont fait apparaître des exemples de méthodologie nouvelles qui permettraient de faire progresser, de manière plus scientifique, l’étude de la question proposée à l’attention du colloque » ( actes du colloque, p. 101, c’est nous qui avons souligné). Voilà brièvement pour le contexte. Ces quelques données importantes précisées, venons en à la raison principale qui nous a poussé à rédiger ce message. Nous montrerons que, par une attitude malhonnête teintée de racisme, l’un des participants à la rédaction du journal le « Nouvel observateur » a délibérément masqué aux lecteurs la réalité d’une origine noire et africaine de l’Egypte ancienne. Mais avant d’y arriver, il nous faut remonter un peu dans le passé. 1) Les Noirs africains historiquement responsables de leurs propres civilisations, une idée agaçante pour l’Europe dite savante du XIXème siècle. Le cas du Zimbabwé, un exemple parmi d’autres. Dans une région située entre deux lacs (Zambèze et Limpopo) de la partie australe du continent africain, se trouvent les ruines d’un ensemble d’édifices en pierres gigantesques dont le nom, depuis 1980 (ex Rhodésie), fait revivre la splendeur d’un empire passé. Il s’agit du grand Zimbawé (Dzimba dze mabwé, « édifice en pierres »). Faite de monumentales murailles en pierres sèches assemblées sans mortier, dont l’épaisseur atteint 7 mètres et la hauteur une dizaine de mètres environ, cette acropole ou cité forme une forteresse de forme ovale de 2500 mètres de tour avec un axe de près de 1000 mètres. Plus au sud se trouve également, toujours fait de pierres, un temple dit « elliptique » d’une centaine de mètres de long et d’une largeur de 66 mètres. Ajoutées à cela des tours coniques (10 mètres de hauteur) ainsi que des plates-formes et enceintes, le tout constitue de formidables constructions cyclopéennes qui étonnent par leur immensité et leur degré de sophistication. Le Carbone 14 aurait permis de dater le début d’édification de cette cité au IXème siècle, même si la présence humaine existait in situ avant cette période. Progressivement, Zimbabwé deviendra la capitale d’un empire, fondé lui au XVème siècle, et qui prendra le nom de guerre d’un chef puissant (Nzatsimba), Mwéné Moutapa (« chef du royaume » improprement appelé Monomotapa). Les ruines de Zimbabwé. Pour les premiers archéologues de la fin du XIXème siècle venus s’intéresser à ces ruines intriguantes, il ne pouvait être question d’une création locale par un peuple indigène. Carl MAUCH, un géologue allemand contacté par son compatriote déjà sur place le révérend A. MERENSKY, viendra en 1871 satisfaire sa curiosité en analysant ces impressionnantes murailles. Pour lui, aucun doute ne saurait persister ; les techniques complexes que demandent une telle architecture, ainsi que les procédés de manipulation de blocs de pierres pesant parfois près d’une tonne, sont dus à des phéniciens ou des juifs, mais aucunement à des hommes Noirs. Au mieux, des peuples « blancs » originaires du Nord seraient venus tels des « races supérieures » diriger les indigènes pour la construction de ces monuments. Cette origine extra africaine (arabes, phéniciens, persans) de la création de Zimbabwé, devenue une évidence, sera défendue par nombre d’archéologues et aventuriers imbus de préjugés racistes et du contexte colonial de l’époque. Ce fût le cas notamment du chasseur Adam RENDER et de l’archéologue anglais Théodore BENT. Ce n’est qu’en 1905 que la thèse d’un égyptologue anglais (David RANDALL-MAC IVER), confirmée en 1930 par le docteur Gertrude CATON- THOMPSON, viendra ébranler des certitudes fondées sur des discours vulgarisateurs et peu sérieux. Si nous avons choisi de rappeler l’exemple du Zimbabwé, c’est parce qu’il est symptomatique d’une attitude intellectuelle générale venant des « spécialistes » étrangers du continent africain, aux XIXème et début du XXème siècles. Les traces d’empires africains (Ghana, Songhaï, Dahomey, Mali, Kanem Bornou…), qui coexistaient de toute évidence à la période du moyen âge occidental, devenaient si gênantes qu’il fallait en nier l’origine locale. C’est que les postulats philosophiques et pseudo scientifiques d’intellectuels européens, comme le diplomate français Arthur GOBINEAU (Conte de GOBINEAU) ou encore le philosophe allemand G. W. F. HEGEL, avaient préparé un terrain propice à l’éclosion de générations d’africanistes (nom donné aux étrangers étudiant l’Afrique Noire) en mal d’exotisme. L’ « essai sur les inégalités des races » de GOBINEAU (1853- 1855), entre autres ouvrages du même acabit, développait allègrement la théorie selon laquelle les hommes Noirs d’Afrique constituaient la couche la plus basse d’une stratification raciale profitable aux hommes Blancs. Les civilisations africaines, que « les leçons sur la philosophie de l’Histoire » de HEGEL (1822) ne faisaient décidément pas participer à l’évolution rationnelle du monde, se voyaient passées au rouleau compresseur de l’intelligentsia occidentale avec, aux commandes, des élites reconnues et respectées. Dans ce contexte là, il était assez vite devenu un fait peu contesté que l’Afrique Noire avait toujours végété en marge de l’Histoire des Hommes. Les productions intellectuelles telles que « la mentalité primitive » de Lucien LEVY-BRUHL (1857-1939) alors membre de l’Institut de France, et « Le non civilisé et nous, Différence irréductible ou Identité foncière ? » de Raoul ALLIER (1927), sont suffisamment éloquentes par leur intitulé pour qu’il suffise de ne les mentionner qu’à titre anecdotique. A y regarder de plus près, la place que la recherche africaniste accordait par préjugés aux africains dans l’Histoire était telle, qu’il n’était pas possible de leur attribuer quelque fait de civilisation sur le sol africain même. Il fallait donc trouver des initiateurs ailleurs. C’est tout le sens de ce qu’écrit Cheikh Anta DIOP en 1954 dans la préface de son ouvrage « Nations nègres et culture » : « En effet, s’il faut en croire les ouvrages occidentaux, c’est en vain qu’on chercherait jusqu’au cœur de la forêt tropicale, une seule civilisation qui, en dernière analyse, serait l’œuvre de Nègres. Les civilisations éthiopienne et égyptienne, malgré le témoignage formel des Anciens, celles d’Ifé et du Bénin, du Bassin du Tchad, celle de Ghana, toutes celles dites néo- soudanaises (Mali, Gao, etc.), celle du Zambèze (Monomotapa), celles du Congo en plein Equateur, etc. d’après les cénacles de savants occidentaux ont été créées par des Blancs mythiques qui se sont évanouis comme en un rêve pour laisser les Nègres perpétuer les formes, organisations, techniques, etc. qu’ils avaient inventées. » (C. A. DIOP, Nations Nègres et culture, Présence africaine, édition 1979, p. 13, c’est nous qui avons souligné). Il était donc de bon ton de n’accorder aux africains aucune responsabilité, si ce n’est une maigre contribution, dans la création de civilisations passées sur leur propre continent... L’Egypte et son peuple antique à l’est subiront, plus que toute autre, ce déni d’une origine Noire et africaine. 2) Cheikh Anta DIOP (1923-1986), restaurateur de la conscience historique africaine. Premier égyptologue d’Afrique Noire, accumulant les formations dans des domaines aussi variés et techniques que sont l’archéologie, l’Histoire, la linguistique, ou encore la physique nucléaire, Cheikh Anta DIOP fonda une œuvre monumentale de restauration de la conscience historique africaine, par une étude profonde du passé africain. L’amour du continent africain, la volonté d’expliquer rationnellement une Histoire africaine que l’africanisme occidentale de l’époque jugeait sans passé, motiveront cet étudiant au parcours hors normes. Il est évident qu’un contexte aussi difficile que l’était celui des années 1950- 1960, l’aube des indépendances africaines, rendait ardues des études qui venaient remettre en cause les modèles traditionnels occidentaux d’explication du passé africain. Une Histoire atemporelle, une culture faite surtout d’oralité et de zones d’ombres, une terre africaine de non civilisation, voilà les ingrédients d’une recette qui satisfaisait l’orgueil d’une Europe remplie de préjugés au sujet des Noirs. De gauche à droite : Osiris roi mythique divinisé de l'Egypte ancienne, suivi de quelques pharaons de l'Ancien empire égyptien. Ces images sont très rarement présentées dans les médias. C’est donc armé d’une érudition féroce et d’une polyvalence solidement constituée, qu’Anta DIOP entreprit un travail colossal de défrichement des sources écrites de l’Histoire (égyptiennes, grecques, latines, arabes…). Et, au terme de cette remontée dans le temps par la méthode scientifique, il découvrait que l’Egypte et la Nubie constituaient le berceau dans lequel les éléments culturels fondamentaux de l’Afrique Noire étaient cristallisés (langues, systèmes politiques, sociologiques, religieux…). En somme, Cheikh Anta DIOP aboutissait dans sa recherche, à une théorie scientifique capable d’expliquer sans solution de continuité l’Histoire des peuples d’Afrique Noire depuis leur très haute antiquité. Les procédés de manipulation de l’information qu’Anta DIOP devra défaire en exhumant ce passé, lui permettront par ce biais de dénoncer la falsification moderne de l’Histoire de l’Afrique par l’érudition occidentale. Entre autres procédés de déformation des faits, la traduction erronée de termes judicieusement choisis dans les textes écrits par les grecs de l’Antiquité, est un thème qui retiendra particulièrement notre attention dans la suite du présent document. Il faut comprendre là qu’aussi impensable que cela puisse paraître, et bien loin d’incarner l’objectivité et l’honnêteté qu’on attendrait d’eux, certains illustres savants modernes se laisseront séduire par les méandres de la falsification des documents scientifiques. C’est précisément ce que nous allons voir avec le témoignage d’HERODOTE. Le cas d’HERODOTE et de ses traducteurs Pour Anta DIOP, la littérature grecque et romaine de l’antiquité constituait une source d’informations cruciale dans la mesure où, les propositions on ne peut plus floues de certains égyptologues de l’après CHAMPOLLION, pour qui les égyptiens anciens n’étaient pas véritablement des Noirs, cultivaient le mystère des origines de l’Egypte antique. En fait, une lignée de savants grecs et latins tous unanimes (HERODOTE, DIODORE, STRABON, Ammien MARCELIN, Appolonius De TYANE, ESCHYLE, PINDARE…) perpétueront une tradition que l’on peut résumer comme suit : les égyptiens de l’époque pharaonique étaient des Noirs africains venus du sud c’est à dire du Soudan actuel (l’Ethiopie des anciens). HERODOTE, le premier en date, sera d’une clarté d’eau de roche. Au Vème siècle avant notre ère, HERODOTE (484-420 av JC) d’Halicarnasse (colonie grecque d’Ionie) décide de voyager dans toute l’Egypte afin d’y observer les us et coutumes du peuple qui y habite. Voici la remarque qu’il fait en voulant comparer le peuple égyptien avec une autre population située dans le sud Caucase, les Colches : « Les égyptiens pensent que ces peuples sont les descendants d’une partie des troupes du pharaon Sésostris. Je le conjecturai aussi sur deux indices : le premier, c’est qu’ils sont Noirs, et qu’ils ont les cheveux crépus » (HERODOTE, L’Enquête, édition 1786, traduction LARCHER, livre II, chap. 104). La langue dans laquelle s’exprimait HERODOTE étant le grec ancien, il était nécessaire de faire appel à des traducteurs spécialisés dans la culture grecque ancienne, les hellénistes. Ainsi, du XVIème siècle à nos jours, on ne cessera de traduire le père de l’Histoire au sein d’institutions savantes réputées. En France c’est l’Académie Royale des inscriptions et belles lettres, réformée en 1716 mais dont la création originelle date de 1634 et revient à RICHELIEU, qui fournira en 1786 une traduction rigoureuse de « l’Enquête », avec un de ses membres honorables P-H. LARCHER. Il est utile de préciser que, même si certains des traducteurs qui précédèrent LARCHER contestaient de façon outrée le témoignage du père de l’Histoire, ces derniers optèrent jusqu’à la fin du XIXème siècle pour une traduction fidèle et authentique du texte grec d’HERODOTE. Ce sera le cas d’un professeur anglais de philologie comparée, A. H. SAYCE (1883). Pour les traductions fidèles du passage qui nous intéresse, on peut citer également Pierre SALIA (1556), P. DU RYER (1645), André-François MIOT (1822), E. A. BETAUT (1836), P. GIGUET (1864), Henri BERGUIN (1932), J. Enoch POWELL (1949). Pierre Henri LARCHER, un érudit intègre et honnête. Né à Dijon en 1726, P-H. LARCHER, que ses parents destinaient à une carrière dans la magistrature, s’orientera de manière passionnée vers les langues et écrivains de l’Antiquité. Après avoir fréquenté un collège de jésuites dans sa jeunesse, et plus tard traduit un certain nombre d’œuvres anciennes d’auteurs grecs (EURIPIDE, XENOPHON), il entrera à l’Académie des Inscriptions et belles lettres en 1781. C’est donc 5 ans après (1786) qu’est publiée « l’Enquête » d’HERODOTE, traduite par LARCHER lui-même. C’est alors près d’un siècle qui passe, avant qu’un professeur de lycée (lycée NAPOLEON), Emile PESSONEAUX, n’apporte quelques commentaires à la traduction de LARCHER. Voilà ce que, conformément au témoignage unanime des Anciens, il écrit en bas de page à propos du passage relatif à l’apparence physique des égyptiens anciens : « il est très vraisemblable que la Haute Egypte a été peuplée par les Ethiopiens, et que les usages égyptiens avaient beaucoup de ressemblance avec ceux de l’Ethiopie. » (édition de 1870). Malheureusement, ce type de commentaires, fidèle à un modèle que nous dépeignent les historiens anciens (HERODOTE et ses successeurs), sera éclipsé par une tendance où se mêleront traductions erronées et volonté d’atténuer les faits. 3) La traduction des textes sous l’empire du préjugé Autant la méconnaissance de la langue des pharaons ne perturbait pas fondamentalement l’idée d’une Egypte Noire et africaine, autant le déchiffrement des hiéroglyphes par Jean François CHAMPOLLION (1822) obligera les savants de cette nouvelle discipline qu’était l’égyptologie à préciser leurs points de vue sur la question. Mais le cadre de la colonisation et l’état d’esprit esclavagiste de cette période (avec ses implications morales) devaient être des écueils à une analyse objective des résultats observés par l’érudition moderne. DIOP avait déjà montré, dans ses ouvrages, de quelle façon une tendance à la négation des faits s’était profilé de plus en plus nettement au sein de la communauté scientifique. Cela devait amener aussi certains spécialistes à s’engager dans des actes de manipulation, telles que la traduction falsifiée du texte d’HERODOTE précisément. Philippe Ernest LEGRAND est professeur d’Université à Lyon quand il est requis, de par sa correspondance avec l’Institut de France, pour une traduction nouvelle du texte d’HERODOTE. Car en effet, sa qualité d’helléniste compétent le lui permet. Les années 1930 vont donc voir publiée une édition traduite par LEGRAND du tome II de l’ « Enquête » d’HERODOTE, tome consacré à l’Egypte. Rappelons le passage du texte déjà cité plus haut s’agissant de l’apparence des égyptiens, mais cette fois traduit par LEGRAND : « …ils avaient la peau brune … . » (édition LEGRAND, 1936). Le linguiste de réputation mondiale Théophile OBENGA, spécialiste des langues négro africaines notamment, l’avait déjà signalé dans un ouvrage d’érudition (T. OBENGA, C. A. DIOP, VOLNEY et le sphinx, Ed. Présence africaine & Khépéra, 1996), le terme grec « melagcroeV » (qui se lit « Mélankroès ») utilisé par le père de l’Histoire au chapitre 104 du même tome, signifie « peau noire » très exactement (de Mélas = Noir, et de Kroas = Peau). Ce mot contenant un préfixe qui ne permet aucune confusion (le dictionnaire BAILLY est clair là dessus), la racine Mélas (d’où mélanine), LEGRAND n’aurait jamais dû atténuer arbitrairement son sens s’il n’était pas mu par un besoin particulier. Ses prédécesseurs, eux, n’avaient pas jugé utile de se compromettre de cette manière là. Seulement voilà, nous assistons, avec cette nouvelle édition, à une substitution du sens du terme grec, faisant curieusement passer la couleur de peau des égyptiens du noir (melaV, mélas) au brun (melanofaioV, mélanophaios). Pourtant, partout ailleurs où HERODOTE utilise la racine « mélas », une traduction fidèle est alors donnée au lecteur. Mais puisqu’il s’agit de la couleur de peau des égyptiens anciens, on travestit les faits quitte à faire écrire aux Anciens ce qu’ils n’ont pas écrit en optant pour le mensonge au mépris de la vérité. La traduction de LEGRAND du début du siècle sera reprise par d’autres (Jacques LACARRIERE, Andrée BARGUET), et c’est elle qui à l’heure actuelle fait office de traduction officielle et sérieuse d’HERODOTE. Une manipulation non fortuite de ce type serait-elle là pour faire coïncider la vision des Anciens, avec le type « racial » que les savants occidentaux (la plupart) entendent donner confusément aux égyptiens anciens ? Pour se faire une idée de la question, voici comment est défini en 1974, lors du fameux colloque international d’égyptologie au Caire, le type « racial » des anciens égyptiens : «la majorité des égyptologues estime que la population primitive qui occupe la vallée du Nil égyptienne et nubienne, dès le prédynastique (Badarien et amratien ou Nagada I) et jusqu’à la première dynastie, appartient à une race brune, « méditerranéenne » ou encore « euro-africaine, souvent improprement appelée « hamite », ou encore « khamite ». Cette population serait leucoderme, donc blanche, même si sa pigmentation est foncée pouvant aller jusqu’au noir » (« Le peuplement de l’Egypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture méroïtique », Histoire générale de l’Afrique. Etudes et documents, UNESCO, 1978, p. 19). Pour ceux que les termes scientifiques rebutent, il s’agirait d’hommes blancs dont la peau peut être Noire. On a beau être un savant de haute volée, on n’est pas pour autant épargné par le ridicule ! Il était important de préciser ces quelques points avant de continuer notre propos, car ils montrent assez bien la rage de certains spécialistes face à une question telle que l’apparence raciale du peuple égyptien de l’Antiquité. L’attitude sournoise et pour le moins malhonnête de personnalités que l’on fait passer pour des autorités scientifiques, trouvera un représentant au crépuscule de ce siècle en la personne de Maurice MARTIN, un correspondant à la revue « Le nouvel Observateur », dans le cadre d’un numéro spécial réservé à l’Egypte. 4) La troncature des textes comme méthode de falsification de l’histoire des peuples : l’exemple du jésuite M. MARTIN. Le « Nouvel Observateur » est un magazine de presse très connu en France. Destiné à un large public, ce journal est par conséquent tout aussi bien lu par des non- spécialistes que par des personnes plus averties. S’agissant du sujet qui nous intéresse, l’Egypte, les années 1997-1998 furent une période de publication importante pour les revues culturelles et scientifiques. Il faut en effet rappeler que l’année 1998 était en France une année particulière. Il s’agissait de célébrer dignement le bicentenaire de l’historique expédition de Napoléon en Egypte (1798). C’est pourquoi la rédaction du « Nouvel Observateur », entre autres, décidait au mois de juin 1997 de faire paraître un numéro Spécial-Egypte. Parmi les participants les plus connus et contactés pour ce numéro, on peut citer Christiane DESROCHE NOBLECOURT (égyptologue), Jacques LACARRIERE (traducteur déjà cité plus haut), Pascal VERNUS (égyptologue), Dimitri MEEKS (égyptologue), Jean LACOUTURE (historien), Elisabeth DAVID (égyptologue). Nous nous sommes arrêtés, au fil de la lecture du journal, sur un article écrit par un des autres participants, spécialiste de la culture copte. Maurice MARTIN (il est désigné par l’appellation de Père Martin dans le magazine), un jésuite anciennement professeur de philosophie, est présenté par le « Nouvel Observateur » comme étant l’un des spécialistes les plus reconnus de la culture copte. Il a d’ailleurs écrit dans le bulletin du célèbre Institut français d’archéologie orientale (BIFAO). Il est actuellement le bibliothécaire du Collège de la Sainte famille, situé au Caire en Egypte. L’article qu’il écrit dans le numéro hors série du « Nouvel Observateur » (juin 1997) est intitulé « A la rencontre des coptes ». Il y est question des étapes importantes qui ont jalonné, depuis le XVIème siècle, la découverte de l’Histoire et la culture copte (l’Egypte chrétienne) après une période d’oubli. Le jésuite Athanase KIRCHER, le Père dominicain VANSLEB, et VOLNEY sont quelques-unes des personnalités qui ont participé de façon effective à ce travail d’exhumation. Ayant jugé utile pour sa démonstration de faire quelques citations tirées des œuvres de ces personnalités, M. MARTIN utilise donc un passage d’un des ouvrages importants de VOLNEY. Qui était VOLNEY ? Constantin-François de CHASSEBOEUF, dit Conte de VOLNEY, est contemporain de Napoléon BONAPARTE. Né en 1757 et mort en 1820 à Paris, ce savant français fait partie des hommes que l’érudition française n’a pas oublié. Passionné par l’Histoire et les langues anciennes, il voyagea beaucoup, notamment en Egypte, d’où il rapporta nombre d’observations précieuses pour l’expédition de son ami BONAPARTE en 1798 (Voyage en Egypte et en Syrie , 1787). Auteur également d’ouvrages d’érudition, VOLNEY aura bénéficié, entre autres distinctions, du privilège d’être membre de l’Institut ou encore titulaire de la chaire d’Histoire à l’Ecole normale, laquelle école venait d’être fondée. C’est dire la haute estime qu’on lui réservait à cette époque, et le mérite qui était le sien de son vivant. Ses œuvres complètes ont été rassemblées dans 8 volumes. Voilà quelques rappels utiles pour situer ce savant dans l’univers intellectuel de l’époque. Ils sont volontairement très brefs, car nous devons revenir au Père MARTIN. Ce dernier, qui a noté le contraste existant entre la grandeur passée de l’Egypte et la dégradation culturelle de la communauté copte, utilise un commentaire du Père VANSLEB qu’il veut ensuite confirmer avec celui de VOLNEY. Nous reproduisons tel quel le passage de l’article du Père MARTIN, dans lequel il cite VOLNEY : « A la fin du XVIIIème siècle, à la veille de l’expédition d’Egypte, VOLNEY dans son « Voyage d’Egypte » répète aussi VANSLEB, cette fois ci en termes de l’époque des Lumières : « Quel sujet de méditation de voir la barbarie et l’ignorance actuelle des coptes, issus de l’alliance du génie profond des Egyptiens et de l’esprit brillant des Grecs, de penser que cette race aujourd’hui l’objet de nos mépris est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences… » » (Maurice MARTIN, « A la rencontre des coptes », Le Nouvel Observateur : sagesse et mystères de l’Egypte – Hors Série Spécial- Egypte, N° 30, Juin 1997, p. 53). Il est important pour la suite d’indiquer que les trois points de suspension en fin de citation ont été reproduits par nous tels que le Père MARTIN les a rédigé. En effet, nous verrons plus loin qu’ils ne sont pas là par hasard. Le lecteur de bonne foi pourrait penser en toute confiance, s’il n’y prenait garde, que le texte précité est bien de la plume de VOLNEY. Il n’en est rien. En effet, voici le texte authentique du savant tel qu’on peut le lire dans son ouvrage : « Quel sujet de méditation de voir la barbarie et l'ignorance actuelle des coptes, issus de l'alliance du génie profond des égyptiens et de l'esprit brillant des grecs, de penser que cette race d'hommes noirs aujourd'hui notre esclave et l'objet de nos mépris est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences » (VOLNEY, Voyage en Egypte et en Syrie, éd. Mouton & Co La Haye, 1959, p. 64). Nous avons choisi de souligner quelques termes du texte authentique de VOLNEY à bon escient. En effet, ces termes sont littéralement absents du passage dans lequel Maurice MARTIN croit citer VOLNEY. Nous verrons également que cet « oubli » n’est pas fortuit. Pour comprendre davantage la signification réelle de ce que VOLNEY a écrit, il est utile de préciser les motivations du savant quand il se rend en Egypte précisément. VOLNEY faisait partie de ceux qu’un pays comme l’Egypte fascinaient. Le goût passionné pour l’Antiquité aidant, il se rend donc au pays des pyramides afin d’y observer les divers aspects notamment le peuple. Les coptes, sur l’origine desquels il s’interroge, vont susciter chez lui une réflexion qui va trouver une issue dans la rencontre avec le sphinx. Ce monument grandiose, dont la physionomie était semblable à celle des Noirs africains, sera pour VOLNEY une clé essentielle. Mais laissons le savant s’exprimer lui-même et ce, deux pages avant le passage cité plus haut : « En considérant le visage de beaucoup d'individus de cette race, je lui ai trouvé un caractère particulier qui a fixé mon attention: tous ont un ton de peau jaunâtre et fumeux qui n'est ni grec ni arabe; tous ont le visage bouffi, l’oeil gonflé, le nez écrasé, la lèvre grosse ; en un mot une vraie figure de mulâtre. J'étais tenté de l'attribuer au climat lorsqu'ayant été visiter le sphinx, son aspect me donna le mot de l'énigme. En voyant cette tête caractérisée nègre dans tous ses traits, je me rappelai ce passage remarquable d'HERODOTE, ou il dit : "Pour mot j'estime que les Colches sont une colonie des égyptiens parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crépus ; c'est à dire, que les anciens égyptiens étaient de vrais nègres de l'espèce de tous les naturels de l'Afrique; et dès lors on explique comment leur sang, allié depuis plusieurs siècles à celui des romains et des grecs, a dû perdre l'intensité de Sa première couleur, en conservant cependant l'empreinte de son moule originel » (Idem, p. 62-63). VOLNEY écrivant ce texte en pleine période d’esclavage, voilà pourquoi le savant parle de « Race d’Hommes noirs aujourd’hui notre esclave ». Le sphinx de Ghizeh. Son caractère africain n'a pas échappé à nombre de voyageurs érudits (VOLNEY, Vivant DENON, Gustave FLAUBERT). On ne comprend que trop bien, à la lumière de ces quelques précisions données, l’intention malsaine du Père MARTIN que traduit sa citation légèrement modifiée en connaissance de cause. En outre, pour que la démonstration soit plus probante, nous allons reproduire à nouveau le texte de VOLNEY que Maurice MARTIN a délibérément falsifié, en remplaçant les trois points de suspension qu’il introduit furtivement en fin de citation, par la suite du texte original. Voilà donc le passage complet tiré du livre de VOLNEY : « Quel sujet de méditation de voir la barbarie et l'ignorance actuelle des coptes, issus de l'alliance du génie profond des égyptiens et de l'esprit brillant des grecs, de penser que cette race d'hommes noirs aujourd'hui notre esclave et l'objet de nos mépris est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences, et jusqu’à l'usage de la parole; d'imaginer enfin que c'est au milieu des peuples qui se disent les plus amis de la liberté et de l'humanité, que l'on a sanctionné le plus barbare des esclavages, et mis en problème si les hommes noirs ont une intelligence de l'espèce des blancs ! » (Ibid. p. 64). Le contexte dans lequel VOLNEY s’exprime est par conséquent clair. Il comprenait en voyant le sphinx et sa physionomie typiquement africaine pourquoi HERODOTE avait déposé un tel témoignage. Il comprenait en outre, qu’après les invasions successives de l’Egypte par les peuples assyriens, phéniciens, grecs, romains, arabes à partir de la Basse époque (VIIème siècle av JC), il était logique que les traits physiques qui jadis désignaient des Noirs africains typiques se soient relativement estompés. C’est tout le sens même du discours de VOLNEY qu’il faut rétablir avec force ici. Vouloir, comme l’a fait le Père MARTIN dans son article, utiliser une citation de l’oeuvre de VOLNEY en l’escamotant pour des convenances personnelles, relève de la pure escroquerie intellectuelle. Deux remarques évidentes sont à faire à ce sujet. D'une part, et nous venons de l’écrire, Monsieur MARTIN cite un texte d’un ouvrage de VOLNEY en prenant soin de le tronquer auparavant, et d'autre part, il utilise ce même passage dans un contexte qui n'a rien à voir avec celui dans lequel VOLNEY l'avait écrit lui-même, ce qui lui donne une acception nouvelle. La citation qu’a fait Maurice MARTIN aurait dû contenir la ponctuation suivante […] à la place des mots qu’il a supprimés arbitrairement, comme il est d’usage. Non, il a préféré effacer purement et simplement des termes quelque peu gênants pour ce qu’il avait à défendre dans ce magazine. Nous voulions dénoncer, par et au-delà de cette tentative honteuse de mystification des lecteurs du « Nouvel Observateur », une nécessité persistante chez certains spécialistes. Et nous avons vu plus haut qu’elle n’était pas nouvelle. Nous pouvons rajouter en prime qu’en cela, monsieur Maurice MARTIN s’empresse de réactualiser une attitude que Jacques Joseph CHAMPOLLION avait déjà exprimé, et dont Cheikh Anta DIOP (1954) avait noté avec vigueur le manque d’objectivité. Le frère aîné du fondateur de l’égyptologie moderne, chagriné du témoignage de « la grave autorité » VOLNEY, s’était consolé tout seul en qualifiant l’opinion de l’historien d’ «évidemment forcée et inadmissible ». Raison principale à cela, toujours d’après l’auteur, la couleur noire de la peau et les cheveux crépus « ne suffisent pas pour caractériser la race nègre » ! (Jacques-Joseph CHAMPOLLION, Egypte ancienne, 1834, pp. 26-27). Aussi étonnante et malheureuse qu’elle puisse paraître, une volonté à peine voilée de masquer tant bien que mal les origines Noires et africaines de l’Egypte ancienne, vient miner la diffusion d’une connaissance de l’Egypte ancienne plus en rapport avec ce qu’elle était, une civilisation Noire et africaine. C’est à ce genre de falsification des documents que Cheikh Anta DIOP avait du faire face dans son travail incessant de recherche de la cohérence historique en Afrique. La compréhension de l’histoire des civilisations africaines dans leur linéarité nécessitait un rétablissement des faits, dépassant les a priori concernant les africains et leur culture. Il est important de l’indiquer. Nous avons donc pu constater avec l’exemple de Maurice MARTIN, à travers un article tendancieux, de quelle façon l’on pouvait sans prudence être pris au dépourvu, et être orienté vers une vision subjective de l’Histoire des peuples. Le catéchisme qu’a voulu nous livrer ce jésuite spécialiste de la culture copte ne fait, bien sûr, pas honneur au fondateur de la compagnie de Jésus Ignace DE LOYOLA ! VOLNEY, pour sa part, devrait s’être déjà retourné dans sa tombe. Le dogmatisme et l'idéologie n'ont pas leur place dans les sciences si ce n’est pour les entacher. Le bon sens, la bonne foi et l'honnêteté doivent être les fidèles compagnons d'hommes qui prétendent être des scientifiques. Nous devons malheureusement conclure, à propos du Père MARTIN et de son article « scientifique », qu'une telle malhonnêteté consciente ne saurait entrer en adéquation avec l'intégrité et la probité intellectuelle. Le vicieux bricolage qu'il s'est autorisé à faire avec le texte d'un illustre et honnête scientifique (VOLNEY), réduit considérablement la crédibilité qu'on serait tenté de lui octroyer. Son attitude hautement idéologique, et surtout teintée de racisme, est pour le moins révélatrice d’un état d’esprit incompatible avec la science. Le Père MARTIN a par conséquent failli dans sa mission, et il est bien regrettable qu’un journal comme le "Nouvel Observateur" ait servi de courroie de transmission à une telle dérive. M. égouy étudiant. Quelques ouvrages à consulter q BILOLO Mubabinge, « ARISTOTE la mélanité des anciens égyptiens », Revue ANKH, Khépéra, N° 6-7 1997-1998 q CLAYTON Peter A. , Chronique de pharaons, Casterman, 1995 (édition originale à Londres en 1994) q DAVIDSON Basil, L’Afrique ancienne , Maspéro 2ème édition, 1973, Vol II q DIOP cheikh Anta, Nations Nègres et Culture, Présence africaine, Paris, 1954, édition 1979 q DIOP Cheikh Anta, L’Antiquité africaine par l’image, Les nouvelles éditions africaines, Dakar, 1976 q DUMONT LE CORNEC Elisabeth, « Zimbabwé, une acropole en Afrique », Revue Notre Histoire, N° 175 – Mars 2000, p. 18- 22 q GARLAKE Peter S. , Great Zimbabwe, Thomas & Hudson, 1973 q JOUANNEAU Daniel, Le Zimbabwé, P.U.F. Que Sais-je, 1983 q KI-ZERBO Joseph, « Au sud, Zimbabwé et Monomotapa », Histoire de l’Afrique Noire, Hatier, 1978, p. 186-190 q LAM Aboubacry Moussa, L’affaire des momies royales : la vérité sur la reine AHMES-NEFERTARI, Présence africaine & Khépéra, Paris, 2000 q OBENGA Théophile, « Constructions cyclopéennes du sud du Zambèze », L’Afrique dans l’Antiquité, Présence africaine, Paris, 1973, p. 28-32 q OBENGA Théophile, Cheikh Anta DIOP, VOLNEY et le sphinx, Présence africaine & Khépéra, Paris, 1996 q UNESCO, « Le peuplement de l’Egypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture méroïtique, actes du colloque d’égyptologie tenu au Caire en 1974 », Histoire de l’Afrique Etudes et documents 1, Belgique, 1978 réimprimé en 1986 Pour l’aspect africain de la physionomie du sphinx : q DENON Dominique Vivant, Voyage dans la Basse et la Haute Egypte pendant les campagnes du Général BONAPARTE, P. Didot l’Aîné, 1802, réédité q FLAUBERT Gustave, Voyage en Egypte, Entente, Paris, 1986 q VOLNEY, Voyage en Egypte et en Syrie, éd. Mouton & Co La Haye, 1959.

 

NOTE FROM THE MODERATOR - For a different view of this subject, you can visit:

WERE THE ANCIENT EGYPTIANS BLACK?

Other scholars have also written very eloquently pointing out the excesses of Afrocentrists and their biased thinking when they try to prove their points of view with little regard for objectivity and a sound scientific methodology. Yet other scholars have attempted a conciliatory tone in order to rescue the positive input Afrocentrists provided stressing the African nature of ancient Egyptian civilization, like for instance:

Ann Macy Roth - BUILDING BRIDGES TO AFROCENTRISM: A LETTER TO MY EGYPTOLOGICAL COLLEAGUES - - - (Ann Macy Roth is Visiting Assistant Professor of Egyptology Howard University - amr@cldc.howard.edu ) - - - "What color were the ancient Egyptians?" This is a question that strikes fear into the hearts of most American Egyptologists, since it so often presages a barrage of questions and assertions from the Afrocentric perspective. Few of us have devoted much thought or research to the contentions of the Afrocentric movement, so we nervously try to say something reasonable, and hope that the questioner won't persist and that we won't end up looking silly or racist or both. In late 1993, I received a temporary appointment to the faculty of Howard University and began teaching Egyptological subjects to classes that were almost entirely African-American. As a result, I have been dealing with Afrocentric issues on a regular basis, and have spent a good deal of time and energy thinking and talking about them. Since my appointment, many of my Egyptological colleagues at other universities have asked me about Afrocentric sentiment at Howard and my strategies for teaching traditional Egyptology to the students who espouse it. The tone of these inquiries has demonstrated to me both the curiosity and the discomfort that American Egyptologists feel about Afrocentrism. This attempt to write an account of my impressions is partly inspired by such questions, which I have had difficulty answering cogently in short conversations. More importantly, however, I have come to believe that the Afrocentric movement has a great potential to advance or to damage our field. Which of these directions it takes will depend upon the degree to which traditionally- trained American Egyptologists can come to understand and adapt to its existence. This essay is my attempt to speed that process. "Afrocentric Egyptology," as practiced today, has an international scholarly literature behind it. (The movement is, if anything, more prominent in France than it is here, to judge from the numerous displays of Afrocentric books and journals I saw in Paris book shops last summer.) In America, however, Afrocentric Egyptology is less a scholarly field than a political and educational movement, aimed at increasing the self- esteem and confidence of African-Americans by stressing the achievements of African civilizations, principally ancient Egypt. As such, it is advocated in popular books, textbooks, and even educational posters sponsored by major breweries. It has apparently thus far enjoyed considerable success in its educational aims. As a result, it is being taught to students from grade school through the university level all over America, and its tenets are frequently cited as established fact by the media and the educational establishment. Coming to Howard as part of a tentative Egyptological experiment, I was amazed at the quantity of Egyptology that was already being taught, in courses ranging from drama to mathematics to philosophy. (An Afrocentric work by Ivan van Sertima on Egypt is included in the recommended reading for freshman orientation.) The movement continues to grow in importance and influence, and, whatever one thinks of its content, it has an increasing degree of popular acceptance by a large audience. This kind of Egyptology has little to do with the Egyptology that we professional Egyptologists practice, and many of us currently regard its incursions upon our field as a nuisance. We see it only when its exponents ask aggressive and seemingly irrelevant questions in classes and public lectures, or make extravagant claims about ancient Egyptian achievements (the harnessing of electricity, the conquest of large parts of southern Europe), citing authors of dubious credibility and outdated theories and translations (often by E. A. W. Budge). Especially annoying are those who combine Afrocentrism with the age-old mystical-crackpot approach to our field, claiming for the Egyptians fantastic lost skills and secret knowledge. In most cases, our reaction to Afrocentrism is avoidance: we deal with the issue by dismissing it as nonsense, by disparaging the knowledge of its proponents, and by getting back to "real" Egyptology. By doing this, however, we are both ignoring a danger and missing an opportunity. The number of African- Americans who are taught this material is growing, and we will increasingly have to deal with its inaccuracies and exaggerations simply in order to teach our students. This gap between our field and the Afrocentric version of it is not going to go away; if we ignore it, it will surely widen. And by setting ourselves against the whole phenomenon in an adversarial and often condescending way, we make it impossible for the responsible educators involved in the movement (and there are many) to tap our expertise and improve the accuracy of the materials they teach. At the moment, however, we have the opportunity to narrow the gap by taking a more positive direction. By granting that an Afrocentric perspective may have something to offer our field, we can exorcise the defensiveness and hostility that is so often engendered by the assertions of Afrocentrists. By making our classes more hospitable to those with Afrocentric views, we take the first steps towards training a new generation of Afrocentric scholars in the traditional methods of our field. They will then be able to correct and improve the argumentation of Afrocentric scholarship so that the content of their movement benefits from traditional Egyptology's decades of research and hard-won conclusions. Afrocentric Egyptology need not necessarily conflict with traditional Egyptology; it seems to me possible to combine the two, to the benefit, perhaps, of both. First, however, it is necessary for traditional Egyptologists to understand the underpinnings of Afrocentric Egyptology. Its contentions, as I have encountered them, fall under four rough rubrics: (1) that the ancient Egyptians were black, (2) that ancient Egypt was superior to other ancient civilizations (especially that of the ancient Greeks, which is seen to be largely derivative), (3) that Egyptian culture had tremendous influence on the later cultures of Africa and Europe, and (4) that there has been a vast racist conspiracy to prevent the dissemination of the evidence for these assertions. Most traditional Egyptologists recognize these contentions, but do not understand the motives behind them, and so deal with them in a counter- productive way. I will address them one by one. 1. The contention that the Ancient Egyptians were Black. Like most of us, it had never occurred to me that the ancient Egyptians were any color in particular. Neither black nor white seemed an appropriate category- -they were simply Egyptian. This view, in fact, is probably the one held by most Egyptians themselves, both ancient and modern. As we know from their observant depictions of foreigners, the ancient Egyptians saw themselves as darker than Asiatics and Libyans, and lighter than the Nubians, and with different facial features and body types than any of these groups. They considered themselves, to quote Goldilocks, "just right." These indigenous categories are the only ones that can be used to talk about race in ancient Egypt without anachronism. Even these distinctions may have represented ethnicity as much as race: once an immigrant began to wear Egyptian dress, he or she was generally represented as Egyptian in color and features. Although there are occasional indications of unusually curly hair, I know of no examples of people with exaggeratedly un-Egyptian facial features, such as those represented in battle and tribute scenes, who are represented wearing Egyptian dress, though such people must have existed. As for indigenous categories in modern Egypt, I have been told by most of the modern Egyptians with whom I've discussed the question that, if they had to use the categories of the modern Western world, they would describe themselves as white. (There are some exceptions, but few would describe themselves as black.) As evidence of this, one can point to the consternation that was produced in Egypt when it was announced that the black actor Lou Gosset would portray President Anwar Sadat in a biographical film. There exist terms in modern colloquial Egyptian Arabic to describe skin color, most commonly "white," "wheat-colored," "brown," and "black." In practice, however, these terms are frequently applied inaccurately, so that people are (flatteringly) described as lighter in color than they actually are. The term "black" is viewed almost as a pejorative, and is rarely used. This categorization of the modern population is only partly relevant to the question, although it contributes to the reluctance of Egyptologists working in Egypt to describe the ancient Egyptians as "black." I have encountered arguments that the ancient Egyptians were much "blacker" than their modern counterparts, owing to the influx of Arabs at the time of the conquest, Caucasian slaves under the Mamlukes, or Turks and French soldiers during the Ottoman period. However, given the size of the Egyptian population against these comparatively minor waves of northern immigrants, as well as the fact that there was continuous immigration and occasional forced deportation of both northern and southern populations into Egypt throughout the pharaonic period, I doubt that the modern population is significantly darker or lighter, or more or less "African" than their ancient counterparts. It should be noted, however, that we really do not know the answer to this question. More research on human remains needs to be, and is being, done. But what of scientific racial categories? The three races we learned about in grade school? In talking to several physical anthropologists, I have learned that these three races have no clear scientific meaning. Anthropologists today deal with populations rather than individuals, and describe ranges of characteristics that occur within a population as being similar to or different from the ranges of characteristics of another population, usually expressing the degree of affinity with a percentage. There is no gene for blackness or whiteness, and nothing that can allow a scientist to assign a human being to one or the other category, beyond the social definitions of the culture in which the scientist is a participant. While anthropologists sometimes describe people in terms of the traditional three races, this is not a result of applying objective criteria based on clear biological distinctions, but is instead a shorthand convenience. Such judgments work backwards from the social categories to arrive at an identification that would be recognized by a member of society. For example, when a forensic anthropologist gives the race of an unidentified dead body as "white," it is simply a prediction that the "missing person" form with which it will be compared probably described the person that way. Scientific determinations are thus just as dependent upon social categories as more impressionistic judgments are. Even comparative studies can be biased by the assumptions that underlie them. Some "Eurocentric" criteria for race acknowledge the wide variety of physical characteristics found in Europe, and define as "black" only those populations that differ markedly from all European populations. As a result, populations that resemble any European population are excluded from the category "black." This is often what happens when scientists are asked about the remains of ancient Egyptians, some of whom closely resembled southern Europeans. By this model, only Africans living south of the Sahara desert, which separates them more markedly from European gene pools, are defined as "black." The categorizations arrived at by reversing the same procedure are equally extreme. If the range of physical types found in the African population is recognized, and the designation "white" is restricted to those populations that have none of the characteristics that are found in any African populations, many southern Europeans and much of the population of the Middle East can be characterized as "black." This method was at one time adopted by "white" American schools and clubs, which compared applicants to the "white" physical types of Northern Europe, and found that many people of Jewish or Mediterranean heritage did not measure up. Neither of these ways of determining "race" can result in a definitive division between "black" and "white," because those are not in fact distinct categories but a matter of social judgment and perspective. What is a continuum in nature is split into two groups by our society. (The terms "African" and "European," although easier to distinguish because of their geographic basis, are no less subjective and problematic as cultural categories.) Race, then, is essentially a social concept, native to the society in which one lives. It is anachronistic to argue that the ancient Egyptians belonged to one race or another based on our own contemporary social categories, and it is equally unjustifiable to apply the social categories of modern Egypt or of ancient Greece or any other society, although all of these questions are interesting and worthy of study on their own. The results tell us nothing about Egyptian society, culture and history, which is after all, what we are interested in. This is not, however, what the Afrocentrist Egyptologists are interested in. They want to show that according to modern Western categories, the ancient Egyptians would have been regarded as black. This approach is not invalidated by the cultural limitations of racial designations just outlined, because it is an attempt to combat a distinct modern, Western tradition of racist argument, a tradition which has the effect of limiting the aspirations of young African-Americans and deprecating the achievements of their ancestors. This argument contends that black peoples (that is, peoples that we would describe as black) have never achieved, on their own, a satisfactory civilization, and by extension can never achieve anything of much value. "Look at Africa today," argue the adherents of this notion, ignoring the added burdens imposed by economic exploitation, cultural imperialism, and a colonial past on most African nations, and ignoring the African states which do not appear regularly in the newspapers. "Look at history," they add, discounting Egypt as part of the Near East and ignoring (generally through ignorance) the other great African cultures. These misconceptions are argued in many parts of American society. President Richard Nixon was quoted as making several of these arguments in the recently released diaries of his chief of staff, H. R. Haldeman. Similar assertions were made occasionally in the more intemperate discussions of the Los Angeles riots. And I understand that the Pennsylvania chapters of the "Klu Klux Klan" give each new member a leather-bound book with the gilded title Great Achievements of the Black Race, which is filled entirely with blank pages. Is it any wonder that the members of this maligned group want to inscribe on those blank pages the Great Pyramid and the Sphinx, the gold of Tutankhamun, the Asiatic conquests of Thutmose III, and the fame and political acumen of Cleopatra? At this juncture, however, many Egyptologists miss the point. "Why not use Nubia?," I have been asked, "or any of the other great African civilizations? Why can't they leave Egypt alone?" The answer is that these other civilizations did not build pyramids and temples that impressed the classical writers of Greece and Rome with their power, antiquity, and wisdom. Nor have most modern Americans and Europeans heard of the civilizations of Nubia, Axum, Mali, Ife, Benin, and Zimbabwe. Hannibal is famous enough to be worth claiming, but few other non-Egyptians are. The desire to be associated with historical people who are generally acknowledged to be "great" by the Western cultural canon accounts for the frequent and (to Egyptologists) puzzling contention that Cleopatra was black, despite the fact that she was demonstrably descended from a family of Macedonian generals and kings who married their sisters, and therefore had little claim to either a black or an African origin (although one of my Classicist colleagues at Howard tells me that her paternal grandmother is unknown, and might have been Egyptian). The reason she is identified as black is that, among modern Americans, she is probably the best known ancient Egyptian of them all. Shakespeare and Shaw wrote plays about her, her life has been chronicled in several popular films, and her name is regularly invoked in our popular culture to signal the exotic, the luxurious, and the sexy. In this sense, "Afrocentric" Egyptology is profoundly Eurocentric, and necessarily so: it plays to the prevalent cultural background of its intended audience. If the question of the race of the ancient Egyptians is entirely subjective and political, then, why does it bother Egyptologists at all? Why would we rather the Afrocentrists "used Nubia"? I think our reasons are largely related to the tenuous place our field holds in academia. Afrocentrists see Egyptologists as a strong, academically supported, establishment force; but despite, and perhaps even partly because of, the popular fascination with its contents, Egyptology tends not to be taken quite seriously by people who study other parts of the ancient world. Already many noted departments of Near Eastern Studies with extensive faculty in ancient Mesopotamia and the Levant do not feel it necessary to teach or support research in Egyptology at a similar level. We fear, perhaps, that if we endorse the view that ancient Egypt was a "black civilization," we will further cut ourselves off from our colleagues who study other civilizations contemporary with ancient Egypt. At the same time, there is no place for us in African studies departments, which generally tend to address questions related to modern history and current political and social problems. While anthropologists working in Africa may offer us insights and models, the methods and concerns of our field require more, rather than less, contact with scholars studying other ancient Mediterranean and Near Eastern cultures. We have been too isolated for too long as it is. The politics of the situation, as well as the requirements of course topics such as archaeology, make it important for us to deal with the question of the race of the ancient Egyptians in our university classes. My own method, developed long before coming to Howard, is to be very explicit about my own views on the question. I give a lecture on the land and the people of Egypt, normally very early in the semester, before the question is brought up by students, and I try to present the question neutrally, without defensiveness or antagonism. I explain the social nature of racial categories, and the categories used by the Egyptians themselves, their representation of foreigners, and the frequency of foreign (Asian and African) immigration to Egypt in all periods of its history, extending back into the Paleolithic. Discussions of geography and language are also useful here. It is also necessary to address the political question. In doing so, I often make use of Bruce Williams' observation (which really goes to the heart of the matter) that few Egyptians, ancient or modern, would have been able to get a meal at a white lunch counter in the American South during the 1950s. Some ancient Egyptians undoubtedly looked very much like some modern African- Americans, and for similar historical reasons. Very few, if any, of them looked like me. I also explain the politics of the question in modern Egypt. Finally, I explain the irrelevance of the political question to the subject I will be teaching, a circumstance that allows me to respect the students' political convictions (which I treat rather as I might treat a religious conviction), and should allow them to learn about Egyptian culture in my class without violating their beliefs. By making my position clear at the outset, I forestall the Afrocentric students' speculations and attempts to "trap" me into committing myself to the exaggeratedly "Eurocentric" views that they might otherwise assume I espouse. It also reassures students that they can come to me with questions about their Afrocentric readings, or their own Afrocentric questions about course materials; the topic is no longer taboo. It is impossible to build bridges if we discourage discussion. 2. The contention that the Egyptians were the greatest civilization in history. Contrary to the expectation of most Afrocentrists, most Egyptologists are less bothered by the contention that the Egyptians were black than by the exaggerated claims made about the achievements of Egyptian civilization. These claims, including attribution to the Egyptians of great mathematical, scientific, and philosophical sophistication, are often based on misinterpretations or exaggerations of the evidence, and in some cases pure fantasy and wishful thinking. Many of the arguments advanced show a complete ignorance of (or disregard for) the facts of chronology, for example, the contention that the Greeks "stole" their philosophy from the library at Alexandria and then burned it down to cover their theft, or the claim that the architecture of Greek peripteral temples was borrowed from the eastern mamisi at Dendera. Paradoxically, while it is in the details of this contention that Egyptologists find the most grounds for outrage and dismissal of the entire movement, this is also the area where we can do the most to help the Afrocentrists move towards a more rigorous and respectable scholarship. In principle, few Egyptologists would deny that ancient Egypt was a great civilization, and that the ancient Egyptians achieved wonderful things and made unique contributions to history and global culture. It in no way detracts from these contributions that they had terrible difficulties adding fractions because of a ludicrously clumsy system of notation, or that they did not understand the importance of the brain, or that they may have borrowed the idea of writing from Sumerian civilization. On these points the Afrocentrists need to develop a better appreciation of where the strengths of Egyptian civilization really were. Most Afrocentrists do not want to be in the position of teaching their children things that aren't true. However, because of the political desire to find great Egyptian achievements in areas that the West values, and because of the limited material available to them and their limited familiarity with the culture, they often misinterpret the evidence and seize upon unsubstantiated ideas that fit their agenda. The way we can help here is not, however, to argue against these misunderstandings and mistaken ideas individually. There are too many of them, and the arguments tend to be both unpleasantly adversarial and futile. "See, this is a model of an ancient Egyptian glider- plane." "Actually, it's a Late Period model of a bird. If the Egyptians could fly gliders at that period, don't you think Greek and Egyptian sources would have mentioned it? " "But it's aerodynamically perfect!" "Well, of course it is; it's a bird." "But it's different from all the other bird models. Besides, what do you know about aerodynamics?" This sort of argument gets us nowhere. The only strategy that is effective is more fundamental. We must familiarize students with the evidence and the way one argues from it. Students who have read translations of ancient Egyptian literature and other texts and discussed how social and cultural deductions can be drawn from primary sources will generally not stand for assertions about ancient Egypt that are blatantly contradicted in these texts. Likewise students who have read about the forms of pyramids and the theories about their construction, or who have become familiar with Egyptian tomb iconography, will not believe claims that do not correspond to the evidence they have seen. (There will, of course, be ideologues who will hold on to their groundless convictions in the teeth of the evidence, but most of them will have dropped the class after the initial discussion of the race of the ancient Egyptians.) Teaching students a more source-based, critical approach not only will improve their ability to evaluate the contentions of Afrocentric Egyptology, but should help them deal with other subjects as well, and lays the foundation for academic and other work that will give them pride in their own achievements as well as their heritage. Moreover, an explicitly source-based approach has the added advantage of forcing us to reexamine our own basic assumptions. When Afrocentrists base their conclusions on the evidence, the results can serve their purposes without violating the sensibilities of scholars. The validity of the evidence also lends authority to the ideological position being argued. One example that goes some distance towards this goal is an Afrocentric poster given me by one of my students, designed and produced by a group called the Melanin Sisters, for grade-school children. The poster is decorated with hieroglyphs and urges the reader to adopt behavior in accordance with the ancient Egyptian concept of Ma'at. As a guide to the requirements, the Negative Confession is quoted (albeit with some substitutions for the weird bits). Another student showed me a book called Hip-Hop and Maat, which again uses the Negative Confession, as well as selections from Egyptian wisdom literature, to construct a system of morality that the author contrasts favorably with the street ethics prevalent among many young African-Americans. (Unfortunately, I did not make a note of the bibliographic information, and I've been unable to find the book again.) The use of actual Egyptian evidence in developing Afrocentric materials could be encouraged and made more authentic if Egyptologists took a less adversarial attitude toward its creators. If we teach Afrocentric students to find evidence for their assertions and to construct convincing arguments, there will always be the possibility that they will use these tools to argue points that we find uncongenial to our pictures of Egyptian civilization. At a conference some years ago, I praised an innovative and provoking argument to a colleague, and his reply was, "Yes, I suppose it was interesting, but just imagine what they will do with it." To use such fears of exaggeration in the popular sphere (regardless of whether they are justified) as an excuse for suppressing arguments that contradict our own reconstruction of the past is unjustifiable and unscholarly. Political bias is unavoidable, so the current wisdom goes, and we all find it more difficult to accept some arguments than others, depending upon our own previous ideas or our feelings about the person making the argument. But such predispositions are something that we all deal with frequently, and should have learned to set aside. We are scholars, and we should not be afraid of the truth, whatever it turns out to be. 3. The contention that Egyptian civilization had extensive influence on Europe and Africa. This argument really has two parts, which are in some ways symmetrical, but which have two entirely different motivations. The argument for Egyptian influence in Europe is an extension of the argument for the overall superiority of Egypt to other cultures: by rooting Greek and Roman civilizations in Egypt, Africa can be seen as the source of the civilization we find most impressive: our own. The argument for the influence of Egypt on other African civilizations, in contrast, is intended to allow modern African- Americans (who are in most cases the descendants of people abducted from non- Egyptian parts of Africa) to claim the Egyptian cultural heritage as their own. The half of this question that has been most discussed of late is the claim that Egypt colonized Greece, and that classical Greek culture is essentially Egyptian. Greece is traditionally viewed by Western culture as the source of beauty and reason, so (again, for political reasons) it is felt especially important to show that ancient Egypt was extremely influential in its development. Black Athena, Martin Bernal's work on the question, has been at the center of the recent debate on this claim, and has given it a degree of prominence and respectability in the non- Afrocentric scholarly community. Despite this, I feel strongly that Bernal's books do an ultimate disservice to the cause he is trying to advance. In the short term, of course, they have brought both the issue and Bernal himself to the forefront of public consciousness. However, his arguments are so chosen and presented that they cannot serve as a solid foundation for the academically credible Afrocentric Egyptology that he hopes to create. In many cases, Bernal has either intentionally misled his readers by his selection of evidence or he has neglected to investigate the full context of the evidence on which he builds his arguments. He routinely cites late Classical traditions that support his argument, and ignores the Egyptian evidence that doesn't. A good example of these problems is his discussion of the connections of Egypt with bull cults on Crete (vol. II, pp. 22-25, and more fully as Chapter IV, especially pp. 166- 184). After an initial foray proposing dubious connections between Min, bulls, Pan, and the Minoan king Minos, Bernal connects Minos to Menes and the name of Memphis, Mn-nfr, because of their phonetic similarity and their connection with the bull cult of Apis. (Mn-nfr, of course, comes from the name of the mortuary temple of Pepi I and has nothing to do with Menes, who is called the founder of the Apis cult only by a late Roman writer.) The name of the Mnevis bull also contains the magic letters mn in the Classical sources. The fact that the name was consistently written Mr-wr by the Egyptians is not mentioned in the summary, while in the fuller argument it is dismissed as "confusion among the three biconsonantals mr, mn and nm" in words referring to cattle (possibly due to onomatopoeia). The fact remains that the Mnevis bull is only rarely called anything but Mr- wr. The "winding wall" sign in Mr-wr, which is also used in mrrt, "street," is connected in his summary with the labyrinth of the Minotaur. The result of these arguments is a "triple parallel": the connection of a bull cult in both Egypt and Crete "with the name Mn, the founding pharaoh, and a winding wall." But in Egypt neither the name Mn nor the founding king was clearly connected to the Apis cult; and the connection of the "winding wall" sign with the Mnevis bull was probably purely phonetic. The triple parallel reduces to a single coincidence: the founding king of Egypt and the most famous king of the Minoans both had names with the consonants "Mn." This relationship, as Bernal points out, has been discussed by previous scholars. That both countries had bull cults, like most other ancient Mediterranean cultures, is hardly worthy of remark. The following discussion of "the bull Montu" is even more tenuous, since Montu is generally characterized as a falcon, and is no more to be equated with the Buchis bull with which he shares a cult place than the sun god Re is to be equated with the Mnevis bull. That these arguments are flawed does not prove Bernal's conclusions wrong, of course; but such arguments can never prove him right, and in the meantime they obscure the debate. The connections and contacts between Egypt and the Greek world have long been recognized, and Bernal misrepresents the degree to which modern scholars suppress evidence for them. Certainly the influence of Egyptian statuary on Archaic Greek kouroi is widely accepted, among Classicists as well as Egyptologists, although the differences in their function and execution are obviously of importance too. In arguing for an Egyptian colonization of Greece, however, Bernal and his followers disregard the extensive Egyptian textual tradition (surely if Thutmose III had conquered southern Europe and set up colonies there he would have mentioned it in his annals, for example), as well as the arguments of the scholars who have been investigating these questions for decades. Most of Bernal's arguments, interestingly, rest on the Greek textual tradition, which was of course a product of its culture's own cultural and political situation and requirements, and often made use of the Egyptians' antiquity and reputation for wisdom. By crediting the Greek evidence over the Egyptian, European over the African, Bernal takes advantage of the fact that his Western audience is more familiar with (and more inclined to credit) the Classical tradition than the Egyptian. That few of the myriad reviews of the series have been written by Egyptologists is an obvious indication of the European provenience of his evidence. If we are honest, most Egyptologists would admit that we would like nothing better than to find indisputable evidence that all Western culture derived from Egypt; such a discovery would make us far more important, more powerful, and wealthier than we are today. Because of this bias, we are justifiably cautious in making such claims. The other half of this contention, that Egyptian civilization had a wide influence in the rest of Africa, is argued most prominently in the writings of Sheikh Anta Diop. Many turn-of-the-century scholars made such a claim, and they are widely and reverently quoted in the Afrocentric literature to support the more recent contentions. Interestingly, their motivation was essentially racist. The invention of the "Hamitic" racial group, defined as a population essentially "white" in skeletal features, but with the peculiar anomaly of dark skin, allowed some early Egyptologists to categorize the Egyptians and the Nubians as "white." Then, working on the racist assumption that "blacks" were incapable of higher civilization, they attributed anything that looked like civilization in the remainder of Africa to "ancient Egyptian colonization." While there is a rather pleasant poetic justice in the fact that the flawed conclusions resulting from these racist assumptions are currently being used to argue for the connection of all Africans and African culture with the glories of ancient Egypt, the evidence for these conclusions is hardly acceptable from a scholarly point of view. As with the European conquests and colonies hypothesized by Bernal, African conquests and colonies beyond Upper Nubia are unlikely because of the silence of the Egyptian records, although other kinds of contact are not impossible. These two contentions of Egyptian influence outside of Egypt are among the most difficult Afrocentric claims to deal with. Unlike the question of race, these are not subjective judgments, and yet like the question of race they are yes-no questions that lie at the heart of the Afrocentric hypothesis. In particular, to deny the claim that all Africans are descended culturally and genetically from the ancient Egyptians is seen as an attack on African- Americans' right to claim the ancient Egyptian heritage as their own. At the moment, these claims have neither been definitively proved nor disproved, so it is probably wisest to take an agnostic position regarding them. The nature and extent of Mediterranean connections with ancient Egypt are worthy of further study, and may offer scope to arguments more truly Afrocentric than those propounded by Bernal. In Africa, too, there clearly were connections of some kind with areas beyond Nubia, as we know from the depiction of trade goods; and the degree of contact with Western Africa through Libya and the Oases has not been exhaustively studied. All of these areas have been receiving more attention in recent years, and it may be that there was more contact between Egypt and the rest of Africa, or between Egypt and Europe, than our current interpretations allow. If there was, let those who would argue it argue from evidence rather than authority. 4. There has been a scholarly conspiracy among Eurocentric Egyptologists to suppress evidence about the blackness of the ancient Egyptians, their greatness, and their influence on European and other African civilizations. This is probably the most offensive manifestation of Afrocentrism we encounter, implying as it does that Egyptologists as a group have routinely abandoned their scholarly integrity, simply in order to further some racist agenda. (As an epigrapher, I find the charge that we have recarved the faces of Egyptians represented in tomb reliefs particularly ludicrous.) Its most frequent manifestation is the Napoleon-knocked- the-nose-off-the-Sphinx-so-no- one-would-know-it-was- black contention, a silly argument that demonstrates the movement's unattractive paranoia. For the evidence against this, incidentally, I refer the reader to a fascinating article by Ulrich Haarmann, "Regional Sentiment in Medieval Islamic Egypt," BSOAS 43 (1980) 55-66, which records that, according to Makrizi, Rashidi, and other medieval Arab authors, the face of the Sphinx was mutilated in 1378 A.D. (708 A.H.) by Mohammed Sa'im al-Dahr, whom Haarmann describes as "a fanatical sufi of the oldest and most highly respected sufi convent of Cairo." Although some Afrocentrists may have found individual Egyptologists uncooperative, for reasons made clear above, we are hardly likely to deny the achievements of the Egyptians. In one sense, we are far more Afrocentric than the Afrocentrists, since we try, where possible, to study Egyptian civilization on its own terms, rather than comparing it to our own culture. Most of us have developed a great respect for the skills of the Egyptians: their abilities and sophistication as sculptors, writers, diplomats, theologians, painters, architects, potters, bureaucrats, builders, warriors, and traders will not be denied by those who have studied the results of their work. Even greater skill is apparent in the suitability of these achievements to the needs of the ancient culture as a whole, and this suitability is better appreciated the better one understands the cultural context in which the achievement occurred. To yank a building or a statue or a poem from its indigenous cultural milieu in order to compare it with its Western counterparts is decidedly Eurocentric, especially when one uses the Western products as the standard against which the Egyptian are to be judged; and yet, for political reasons, this is the most common approach of the Afrocentrists. In another sense, however, the contention that Egyptologists are Eurocentric has at its center a kernel of truth. Any Egyptologist who proposes to do something constructive about the Afrocentric movement must admit that, in its origins and to some extent in its current preoccupations, Egyptology is a Eurocentric profession. It was founded by European and American scholars whose primary interest was in confirming the Classical sources and in confirming and explicating the Old and New Testaments for the furtherance of Christianity. A look at the earliest Egypt Exploration Society publications illustrates the way that early scholars "sold" their work by connecting it to familiar Classical and (especially) Biblical names and places: The Store City of Pithom and the Route of the Exodus (1885), Tanis (1885), Naukratis (1886 and 1888), The Shrine of Saft el Henneh and the Land of Goshen (1887), The City of Onias and the Mound of the Jew (1890), and Bubastis (1890). Furthermore, the fact that the cultures to the north and east of Egypt provide texts that we can use to correct and augment the Egyptian evidence, while those to the south and west do not, provides a third reason for concentrating our research on foreign relations to the northeast. Insofar as Nubian cultures have been studied, they have until recently been seen as distorted and somewhat comical attempts to replicate their great neighbor to the north. Because of these circumstances (the Classical focus of Western culture, Christianity, and the distribution of writing), as well as the often unconscious racism of early scholars which has affected the shape of our field, Egyptologists have too often ignored the rest of Africa. This ignorance has not been complete. As a result of the birth of cultural anthropology around the turn of the century, there was a great interest in finding the origin of Egyptian traditions in those of "other primitive cultures," i.e., the societies of contemporary Africa, which were taken as models for what Egypt was like "before civilization." This rather weird perspective led to such anachronisms as the claim that the ancient Egyptian jubilee ceremony "derived" from the alleged eighteenth- century African practice of killing a king who became too old to rule effectively. Despite the nature of the underlying assumptions, this early work in anthropological comparisons contains many interesting ideas. (I have found the work of A. Blackman especially rich.) Such similarities between cultures, reviewed and reworked to accord with current scholarly standards, may help explicate some of the puzzling elements in Egyptian culture. It must be remembered, however, that similarity does not prove influence, or even contact. As the archaeology and cultural anthropology of Africa becomes better known, and as Egyptologists, Afrocentric and traditional, become more familiar with and sophisticated about African cultures, it may be that patterns of such similarities can be identified, categorized, and traced with sufficient scholarly rigor to show routes of contact. These are important questions, and represent an area where the Afrocentric perspective might make substantial contributions not just to the education and self-esteem of African-Americans but to the international scholarly field of Egyptology as well. Such discoveries would add immeasurably to the resources of the entire field of Egyptology, widening our horizons and broadening our understanding of Egyptian culture. Afrocentric Egyptology, properly pursued, has the potential to achieve important political goals: improving the self-image of young African-Americans and enhancing their belief in their own potential for achievement, by combating the racist argument that no one from Africa or with a dark skin has ever achieved anything worthwhile. The less exaggerated and the more rooted in accepted scholarly argument its teachings are, the more authority the curriculum will have. As the movement grows more sophisticated and better grounded, and as mainstream Egyptologists grow commensurately more accepting of its perspectives, it will, I hope, be possible to do away with the defensiveness that so often characterizes Afrocentric teachings currently. Instead of learning a doctrine on faith, teachers of Afrocentrism should encourage students to investigate the primary evidence and refine our knowledge of Egypt and other African civilizations on their own, truly Afrocentric, terms. Teachers should not worry that students will find that ancient Egypt was not a great civilization after all--on the contrary, the deeper one goes into its cultural productions, the more one comes to appreciate the ingenuity of the Egyptians. At the same time, Afrocentric scholars with traditional training can serve as a useful corrective to the European vantage point inherent in traditional Egyptology, by focusing on questions that it might not occur to traditional Egyptologists to ask. We all ought to help train these scholars. The level of interest and enthusiasm about ancient Egyptian culture is amazingly high in the African-American community. When I first arrived at Howard University, I was stunned by the enthusiasm I met with, both from my own students and from students outside of my classes (not to mention the prevalence of Egyptian- themed clothing and jewelry). At Howard, Egyptology is not a peripheral field in which one might take an elective as a novelty or to add an exotic line to one's law school application--Egyptian culture is seen as a heritage to be proud of, and something worth learning more about. Whether or not one agrees with the premise that inspires this enthusiasm (and, as I've said, this is largely a matter of faith and definition), there is a real potential for the expansion of our field among these students. While some Afrocentric students will lose interest once they get past the political questions, others will remain fascinated by the culture. A few of these may go on to become Egyptologists, whether with an Afrocentric agenda or not. Others will enter other professions, enriched by an appreciation for a culture other than their own, but to which they feel some connection. In a time when university administrators talk endlessly of bottom lines and judge the validity of scholarly fields by the number of students they attract, we cannot afford as a field to ignore such an audience for the material we want to teach. In view of the growing influence of Afrocentrism in the educational and larger community, we cannot afford to maintain our adversarial attitude towards it and to refuse to contribute to its better grounding in Egyptological evidence and research. Most importantly, as scholars and teachers, we cannot afford to ignore enthusiastic, talented students with new perspectives that have the potential to expand both our academic field and our understanding of ancient Egypt.

 

 

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