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Le photo-finish
un outil indispensable

Sylvain Lavoie, opérateur

Vous rappelez-vous, il y quelques années, comment étaient effectués les classements d’un peloton ? Sans moyen technique, les commissaires, ne pouvant identifier que les 5 ou 10 premiers, étaient forcés de classer le reste des coureurs selon l’ordre des numéros de dossard. Cette façon de faire était la seule possible en raison des ressources limitées à la disposition des organisateurs.

Il y a deux ans, la Fédération québécoise des sports cyclistes a fait l’acquisition d’un système de photographie d’arrivée numérique (par analogie appelé vidéo-finish) qui permet non seulement de produire une photographie reflétant fidèlement la position des coureurs lorsqu’ils franchissent la ligne d'arrivée, mais également de classer tous les participants et de produire les résultats pour l'affichage dans un délai relativement court. Par la même occasion, la FQSC a introduit des dossards permanents et acheté des ordinateurs portables supplémentaires permettant ainsi d’accélérer le processus d’inscription et la sortie des résultats sur internet le lendemain de la compétition. Outre quelques exceptions, l’ensemble de ces mesures a été salué par tous et a permis d’assurer l’exactitude des résultats lors des compétitions tenues en sol Québécois. L’ensemble de ce système a coûté 30 000$, ce qui peut être considéré comme un investissement important.

Comment la caméra parvient-elle à prendre une photo de tous les coureurs franchissant la ligne d’arrivée ? En fait, son fonctionnement diffère énormément de celui d’une caméra conventionnelle. Disons que vous vous trouvez dans votre salon à regarder par votre fenêtre. Tout à coup, une remorque de 20 mètres passe sur votre rue. Vous allez voir séquentiellement défiler le pare-chocs avant, suivi de la cabine du conducteur, de la remorque et finalement le pare-chocs arrière. En réalité, vous n’avez jamais vu le camion en entier. Votre cerveau a réussi à reconstituer l’ensemble du véhicule à partir des éléments successifs qui sont passés devant votre fenêtre. C’est sur ce principe que fonctionne le photo-finish. La caméra numérise une simple bande d’environ 1 à 2 mm d’épaisseur et chaque bande est juxtaposée à la suivante dans le sens où les coureurs traversent la ligne d’arrivée (illustration ci-contre). Dans notre exemple, la remorque freinerait, l’appareil ne numériserait que la partie se trouvant devant elle et ainsi, la remorque s’allongerait. D’autre part, si la remorque passait à grande vitesse, celle-ci semblerait très mince, ce qui implique que le système doit être continuellement ajusté en fonction de la vitesse des coureurs. Aussi, étant donné que les images sont juxtaposées toujours dans le même sens, peu importe la direction par laquelle le coureur passe sur la ligne d’arrivée, il apparaît toujours dans le même sens sur la photographie. C’est la raison pour laquelle il est demandé aux coureurs de ne jamais traverser une deuxième fois la ligne d'arrivée.

Pourquoi avoir choisi ce système plutôt qu’un système à puces ? Actuellement, l’UCI ne reconnaît pas les systèmes à puces pour départager les positions. La raison en est fort simple. Le règlement stipule que c’est la tangente de la roue avant qui détermine les positions d’arrivée. Comme le montre la photo ci-contre, le coureur no 245 a franchi la ligne d’arrivée en premier et c’est lui qui remporte le sprint. Dans le cas des systèmes à puces, le senseur étant placé sur la fourche avant, la position de ces deux coureurs aurait pu être tout autre (se référer à la deuxième ligne rouge). D’autre part, le système à puces comptabilise le nombre de tours effectués par le coureur. Imaginez, comme on le voit souvent lors des compétitions, qu’un coureur passe plusieurs fois sur la ligne d’arrivée après avoir terminé son épreuve. Combien de tours faut-il lui enlever ? Quel temps doit- on lui donner ? Quelle position doit lui être attribuée ?

Il ne faut pas croire que le photo-finish ne sert qu’à départager les premiers, bien au contraire. La plupart du temps, ce travail est accompli par les juges à l’arrivée. La principale fonction du photo-finish est d’assurer que tous les coureurs seront classés selon leur position réelle d’arrivée. La figure ci-contre illustre des exemples fréquemment rencontrés. Il ne s’agit pas ici du sprint pour la première position, mais simplement d’un sprint de peloton (pour l’honneur). Ces cinq coureurs ont franchi la ligne dans le même centième de seconde. Pour un humain, il est très difficile de classer cette arrivée. Toutefois, la plupart du temps, la photographie d’arrivée va servir à classer l’ensemble du peloton, peu importe le nombre de coureurs qui s’y trouvent. C’est un outil idéal pour cette fonction. Il est possible de voir le numéro de dossard, le maillot du coureur ainsi que d’autres indices (vélo, casque, etc.)

Source :
- Bulletin 52-12 de la Fédération québécoise des sports cyclistes


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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