Pétition signée d’une
dizaine de personnalités juives dénonçant
l’affiche du film Amen
La Vie 21 février 2002,
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« Nous comprenons la très forte émotion
ressentie dans le monde catholique à l'égard de
l'affiche », indique le texte signé notamment par Henri
Hajdenberg, ancien président du Conseil représentatif
des institutions juives de France (CRIF) et par Samuel-René
Sirat, ancien Grand rabbin de France, présent à la
Journée de prière pour la paix à Assise le 24
janvier dernier (engagement pour la paix).
Les signataires de la pétition déclarent : «
Nous affirmons sans ambiguïté notre attachement à
la liberté d'expression. Mais nous considérons comme
malsain cet amalgame de l'emblème nazi avec un symbole
religieux ». .
Parmi les autres signataires, figurent les noms de Gérard
Israël, historien des idées religieuses, Emmanuel
Weintraub, président de la section française du
Congrès juif mondial, Madeleine Cohen, vice-présidente
de l'amitié judéo-chrétienne.
Rappelons le communiqué publié le 13 février,
dans lequel le président de la Conférence des
évêques de France, Mgr Jean-Pierre Ricard,
archevêque de Bordeaux, a protesté contre l'utilisation
de la Croix du Christ sur cette affiche comme « un manque de
respect intolérable » pour les Chrétiens (cf.
cef.fr). Cette utilisation, explique Mgr Ricard, « crée
une identification intolérable du symbole de la foi des
chrétiens avec celui de la barbarie nazie ».
Le cardinal Jean-Marie Lustiger (Luztiger), archevêque de
Paris, a pour sa part déclaré: « On risque de voir
sur les cimetières, les églises, le graphisme
très intelligent de M. Toscani comme un graphisme de haine, de
la même façon qu'on trouve des croix gammées sur
certaines tombes ou sur les synagogues (...). C'est utiliser la
violence, la haine, comme un signe provocateur pour faire vendre un
film (...). Pourquoi a-t-il attaqué l'Eglise? Pourquoi
n'a-t-il pas mis également le drapeau américain avec
une croix gammée ? »
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Un rabbin demande que Pie XII soit
proclamé «juste»,
New York, 21 février 2001. (Agence catholique de
Bruxelles).
« Le rabbin David Dalin, de New York, demande que Pie XII
soit officiellement reconnu comme un "juste". Avec celle de
l’écrivain Antonio Gaspari, avec son ouvrage "Les juifs
sauvés par Pie XII" paru le 16 février 2001, la voix du
rabbin américain vient au secours du pape Pacelli,
accusé par certains de complicité passive avec le
régime nazi durant la seconde guerre mondiale.
"Dans le Talmud, il est écrit : “Qui sauve une vie, sauve
le monde entier”, eh bien, plus que tout autre au XXe siècle,
Pie XII a respecté ce principe. Aucun autre pape n’a
été aussi magnanime avec les juifs. Toute la
génération des survivants de l’Holocauste
témoigne que Pie XII a été authentiquement et
profondément un juste" C’est par ces paroles que se conclut un
long article du rabbin David Dalin dans la revue "The Weekly
Standard". Dalin écrit encore : "Contrairement à ce
qu’a écrit John Cornwell, selon lequel Pie XII aurait
été le «pape de Hitler», je crois que le pape
Pacelli a été le plus grand soutien des juifs".
L’un des livres de Dalin, Religion and State in the American
Jewish Experience, a été déclaré l’un des
meilleurs travaux académiques en 1998. Il a donné
différentes conférences sur les rapports entre Juifs et
chrétiens au Hartford Trinity College, à
l’université George Washington et au Queens College de New
York. Il soutient que les nombreux livres publié sur Pie XII
récemment manifestent une incompréhension sur la
façon dont Pie XII s’est opposé au nazisme et de ce
qu’il a fait pour sauver des Juifs de la Shoah. Il cite à ce
propos des faits, des documents, des déclarations et divers
ouvrages.
"Pie XII, écrit-il, fut l’une des personnalités les
plus critiques envers le nazisme. Sur 44 discours que Pacelli a
prononcé en Allemagne entre 1917 et 1929, 40 dénoncent
les dangers imminents de l’idéologie nazie. En mars 1935, dans
une lettre ouverte à l’évêque de Cologne, il
appelle les nazis “faux prophètes à l’orgueil de
Lucifer”. La même année, dans un discours à
Lourdes, il dénonçait “les idéologies
possédées par la superstition de la race et du sang”.
Sa première encyclique en tant que pape, Summi pontificatus de
1939, était si clairement anti-raciste que les avions
alliés en lâchèrent des milliers de copies sur
l’Allemagne pour y nourrir un sentiment anti-raciste".
À ceux qui reprochent à Pie XII de n’avoir pas
parlé assez fort contre le nazisme, Dalin rapporte les propos
de Marcus Melchior, grand rabbin du Danemark, qui a survécu
à la Shoah : "Si le pape avait parlé, Hitler aurait
massacré beaucoup plus que six millions de juifs et
peut-être 10 millions de catholiques". Il rapporte aussi ceux
du procureur Kempner, représentant les États-Unis au
procès de Nuremberg : "Toute action de propagande
inspirée par l’Église catholique contre Hitler aurait
été un suicide ou aurait porté à
l’exécution de beaucoup plus de juifs et de catholiques".
À propos de l’aide apportée aux Juifs, le rabbin
Dalin rappelle : "Au cours des mois où Rome a
été occupée par les nazis, Pie XII a
donné pour instruction au clergé de sauver des Juifs
par tous les moyens. Le cardinal Boetto de Gênes en sauva
à lui seul au moins 800. L’évêque d’Assise, 300.
Lorsqu’on a remis au cardinal Palazzini la médaille des
“justes” pour avoir sauvé des Juifs au séminaire
romain, il affirmait : "Le mérite en revient
entièrement à Pie XII qui a ordonné de faire
tout ce qui était possible pour sauver des Juifs de la
persécution.” L’aide apportée par le pape Pacelli
était si connue qu’en 1955, à l’occasion des
célébrations du 10e anniversaire de la
Libération, l’Union des Communautés Israélites
proclamait le 17 avril “Jour de gratitude” pour l’assistance
fournée par le pape durant la guerre».