18 novembre 2003


Sourire un peu forcé et notes abondantes devant elle, Geneviève Jeanson a nié
en bloc toutes les accusations qui semblent peser sur elle

photo : Jacques Bourdon

Après un long mois de silence, la cycliste de Lachine a d'abord « volontairement » confirmé devant une salle de l'hôtel Delta, bondée de représentants des médias, qu'elle est bel et bien « la cycliste de haut niveau » mentionnée dans les accusations visant l'orthopédiste Maurice Duquette.

Jeanson a ensuite affirmé n'avoir « jamais pris d'EPO ni aucune substance interdite dans le sport. Jamais. »

Pourtant, une semaine plus tôt, le docteur Duquette a enregistré, devant le comité de discipline, un plaidoyer de culpabilité pour « avoir commis des actes dérogatoires à l'honneur et à la dignité de la profession médicale » incluant le fait d'avoir administré de l'Eprex à Geneviève Jeanson.

Cependant, Me Alain Barrette, avocat de Jeanson, affirme que sa cliente a été blanchie par ce même médecin.

« Je n'ai pas prescrit ou donné d'Eprex à Geneviève Jeanson... J'ai plaidé coupable d'avoir injecté de la Marcaïne le long d'un tendon au cours d'un exercice et de ne pas l'avoir inscrit dans son dossier au bureau », a écrit Duquette dans une lettre qui n'a jamais pu être déposée devant les instances du Collège des médecins.

Jeanson est même allée plus loin en affirmant que « jamais personne ne m'a proposé d'EPO, je n'en ai jamais vu de ma vie, personne ne m'en a jamais donné. »

Limites de la transparence
Au cours de cet exercice de relations publiques, la cycliste n'a pas poussé la machine à fond. Elle a même été repoussée dans ses derniers retranchements par des journalistes pas entièrement convaincus par ses propos. Ses liens avec Duquette, puis son retrait forcé du championnat du monde, constituent seulement, selon son entourage, une accumulation de coïncidences troublantes.

« Je n'en reviens pas de l'ampleur prise par cette histoire-là », a-t-elle avoué. Elle a ensuite remercié parents et amis dont le soutien ne s'est jamais démenti, tout comme celui de ses commanditaires RONA et Colnago.

Pourtant, une fois de plus, Jeanson a refusé d'être complètement transparente en acceptant, par exemple, de dévoiler la valeur exacte du taux d'hématocrite trop élevé qui lui a valu d'être empêchée de prendre le départ de la course sur route du championnat du monde de Hamilton en octobre.

Aubut et les Jeux olympiques
Par ailleurs, l'entraîneur André Aubut, habituellement omniprésent dans les environs de la jeune femme, était absent hier après-midi. Pourtant, Jeanson a affirmé de nouveau que toutes les décisions concernant sa carrière ont toujours été prises avec Aubut.

« C'est une affaire qui ne concerne que moi, a expliqué la jeune cycliste. J'ai toujours pleinement confiance en André Aubut. Je vais continuer de travailler avec lui.

« De plus, je tiens à vous annoncer qu'à partir de demain, je vais m'entraîner aussi fort que possible pour bien représenter le Québec et le Canada aux Jeux olympiques d'Athènes. »

Même si Jeanson n'aura jamais pu faire entendre sa version des faits devant le comité de discipline du Collège des médecins, elle pourra le faire devant les instances sportives.

« Nous attendons d'être convoqués dans un avenir très proche, a avoué Jeanson. Mais je ne suis pas inquiète. Rien ne peut menacer ma carrière. Je ne suis coupable de rien. Je n'ai jamais rien pris. »


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page mise en ligne le 18 novembre 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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