Son innocence clamée haut et fort, la cycliste Geneviève Jeanson compte reprendre l'entraînement dès aujourd'hui, question d'être à son meilleur aux Jeux olympiques d'Athènes, en 2004.
« Je vais m'entraîner le plus fort que je peux pour bien représenter le Québec et le Canada aux prochains Jeux olympiques », a lancé hier après-midi la cycliste de Lachine, lors d'une conférence de presse.
Plausible, la participation de Geneviève Jeanson aux Jeux olympiques ? Jusqu'à preuve du contraire, oui. « Pour qu'il y ait suspension, il faudrait qu'il y ait aveu de culpabilité, ce dont il n'est pas question dans le cas présent, ou que l'on ait des preuves accablantes contre elle, comme un test positif », explique Louis Barbeau, directeur général de la Fédération québécoise de sports cyclistes.
Reste que, coupable ou non, le retour au sein de l'équipe canadienne risque de ne pas être chose facile pour la jeune cycliste. « Je suis satisfaite avec les précisions qu'ont apportées mes coéquipières au sujet de leurs premières déclarations », a simplement dit Jeanson, en faisant allusion aux commentaires accusateurs formulés à son endroit à Hamilton.
Afin de faire taire les rumeurs une fois pour toutes, Geneviève Jeanson souhaite être entendue par les autorités cyclistes canadiennes. Elle veut s'expliquer à la fois sur les chefs d'accusation qui pèsent sur le Dr Maurice Duquette - il aurait administré à la cycliste de l'EPO (érythropoiétine), une hormone qui améliore la résistance à l'effort - et sur son taux d'hématocrite trop élevé qui l'a tenue à l'écart des Championnats du monde à Hamilton, le 11 octobre dernier.
À la FQSC, on est impatient d'entendre ses explications. « Bien des questions demeurent sans réponse, a déclaré M. Barbeau. Nous souhaitons avoir le plus d'éléments possibles afin de faire la lumière sur cette affaire. Est-il possible d'avoir la preuve du Collège des médecins rapidement ? Nous allons assurément nous en informer. »
Puisqu'il n'y a pas de plainte disciplinaire, on mettra sur pied un comité d'enquête - et non pas un comité de discipline - formé de représentants de l'Association cycliste canadienne, de la Fédération québécoise de sports cyclistes et du Centre canadien pour l'éthique dans le sport.
« L'affaire est loin d'être classée, a dit M. Barbeau. Geneviève a tenu à s'expliquer, on a senti son embarras à quelques reprises cet après-midi (hier). Elle compte néanmoins répondre à nos questions, elle nous a d'ailleurs contacté la semaine dernière pour nous en aviser. Plus tôt on pourra la rencontrer, mieux ce sera. »
De son côté, l'athlète n'a cessé de répéter hier, à la quarantaine de journalistes venus l'entendre, qu'elle n'avait « jamais pris de l'EPO ou toute autre drogue interdite. »
Interrogée sur son association avec le Dr Duquette, la jeune femme a dit ne pas vouloir commenter le passé ou accuser quiconque. « Je peux toutefois vous assurer que, dans l'avenir, je vais être entourée d'une équipe médicale compétente qui me suivra de près », a-t-elle confié.
Elle a du même coup confirmé que ses principaux commanditaires l'« appuient à 100 % » et que son entraîneur de longue date, André Aubut, demeurera à ses côtés. «S'il n'est pas ici aujourd'hui, c'est qu'il ne s'agit que de moi », -a-t-elle tenu à préciser.
page mise en ligne le 18 novembre 2003 par SVP