18 novembre 2003

Jeanson n'a pas fini
de vivre avec le doute

La conférence de presse de Geneviève Jeanson n'aura rien fait pour dissiper le doute l'entourant depuis son interdiction de prendre le départ aux championnats du monde, à Hamilton, et ce, à cause d'un taux trop élevé de globules rouges dans le sang (hématocrite).

Elle a aussi confirmé un secret de polichinelle en reconnaissant avoir été une patiente du docteur Maurice Duquette qui a avoué, la semaine dernière devant le comité de discipline du Collège des médecins, sa culpabilité à 14 chefs d'accusation de prescription illégale d'EPO.

Le médecin a ensuite tenté une volte-face le lendemain en y allant d'une lettre relatant qu'il n'avait pas administré d'EPO à la jeune cycliste, une missive qui a été refusée par le comité de discipline du Collège des médecins malgré les efforts de l'avocat de Jeanson.

La jeune cycliste a raté, lors de son point de presse fort couru, une occasion en or de prendre ses distances avec son entraîneur André Aubut. Ce dernier était absent hier, comme c'était le cas à la conférence de presse de Jeanson aux championnats du monde.

Geneviève Jeanson tente une explication cousue de fil blanc en faisant croire qu'elle est la seule responsable de son taux élevé d'hématocrite à Hamilton. Comme si son entraîneur n'avait rien à voir avec son programme de préparation pour une compétition, alors qu'il encadre l'athlète de Lachine depuis déjà huit ans.

Elle ne semble pas trop se préoccuper du fait qu'elle fait partie des huit tests sanguins trop élevés parmi plus de 2900 effectués par l'Union cycliste internationale. Il y aurait pourtant de quoi s'inquiéter puisque les risques de thrombose et d'accident cérébro-vasculaire font partie des conséquences d'un taux trop élevé d'hématocrite.

Geneviève Jeanson fait une gaffe majeure en pensant que le fait d'avoir eu le docteur Duquette dans son entourage ne constituait pas une erreur, alors qu'il s'agit d'une bourde de taille.

La porte-couleurs du club Rona commet aussi une erreur importante en s'entêtant dans sa volonté de concentrer son horaire à des courses avec sa formation professionnelle, plutôt que de participer à des projets avec l'équipe canadienne en vue des Jeux olympiques d'Athènes en 2004.

Ce n'est pas en participant à des courses de deuxième niveau que Geneviève Jeanson va améliorer son rendement. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !

C'est plus tôt, au contraire, en se frottant à l'élite mondiale le plus souvent possible qu'elle va mesurer l'écart la séparant du groupe de tête de l'élite du cyclisme féminin international.

Son absence au Trophée d'Or et au Grand Prix féminin international du Canada, tout juste avant la tenue des championnats du monde, n'a pas non plus aidé sa cause.

Geneviève Jeanson a le talent pour être parmi les meilleures au monde, mais ses blessures répétées et l'encadrement inadéquat dont elle est victime font en sorte que sa carrière risque de plafonner assez rapidement.

Le scepticisme de plusieurs collègues à l'issue de la conférence de press en disait long sur la perte de crédibilité de Geneviève Jeanson et de son entourage.

« C'est ça, on va se faire poser une poignée dans le dos comme si on était une valise », a lancé l'un d'eux.

Un sentiment qui risque d'être partagé par plusieurs après les propos contradictoires de Jeanson émis hier.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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