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Montréal, le 17 novembre 2003 – « Je n’ai jamais pris d’EPO, ni d’aucune substance interdite dans le sport. Jamais. » Telle est l’affirmation sans équivoque que Geneviève Jeanson a formulée aujourd’hui alors qu’elle rencontrait les médias en rapport avec l’affaire du docteur Maurice Duquette, un chirurgien orthopédiste de Montréal qui a récemment plaidé coupable à diverses accusations formulées par le Collège des médecins du Québec.
Même si l’identité des patients nommés dans la poursuite du Collège était protégée par un ordre de non-publication, madame Jeanson a volontairement confirmé aujourd’hui qu’elle était bien la cycliste de haut niveau mentionnée dans les accusations visant le docteur Duquette, tout en précisant qu’elle continuait de se prévaloir du secret professionnel quant au contenu de ses dossiers médicaux. Déplorant le fait qu’elle ait été empêchée de s’expliquer devant le Collège des médecins, madame Jeanson a formulé le souhait de rencontrer les autorités sportives, car elle tenait à s’expliquer devant un forum approprié.
Le docteur Duquette a plaidé coupable à diverses accusations, dont la grande majorité ont trait à un usage d’EPO non conforme aux pratiques acceptées au Québec, dans le cadre de chirurgies orthopédiques majeures pratiquées sur des patients sans lien avec la pratique du sport. L’accusation impliquant madame Jeanson et qui fait controverse se lit comme suit : d’avoir « négligé d’inscrire au dossier médical de Mme Geneviève Jeanson (…) la médication administrée à cette dernière, dont notamment de la Marcaïne et de l’Eprex, cette médication ayant été administrée à une reprise comme test diagnostique, contrevenant ainsi au Règlement sur la tenue des dossiers d’un médecin. »
Le plaidoyer de culpabilité du docteur Duquette a été enregistré en son absence le 10 novembre dernier, par l’entremise de son procureur. Le lendemain de ce plaidoyer, le docteur Duquette faisait parvenir à l’avocat de madame Jeanson une lettre où il affirmait que « je n’ai pas prescrit ou donné d’Éprex à Geneviève Jeanson. (…) J’ai plaidé coupable d’avoir injecté de la Marcaïne le long d’un tendon au cours d’un exercice et de ne pas l’avoir inscrit dans son dossier au bureau. » (N.B. : La Marcaïne est un anesthésique local.)
Madame Jeanson nie d’ailleurs énergiquement avoir jamais utilisé ou reçu de l’EPO, ne serait-ce qu’une fois, ni du docteur Duquette, ni d’une autre source.
Son avocat, Me Alain Barrette, a expliqué que madame Jeanson essayait en vain depuis presque un an de raconter sa version des faits devant le Comité de discipline du Collège des médecins. Sa demande d’intervention a été rejetée par ce Comité.
Le récent plaidoyer de culpabilité du docteur Duquette privant madame Jeanson de la possibilité de s’exprimer devant le tribunal du Collège des médecins, celle-ci a formulé le souhait d’aller s’expliquer devant les autorités sportives, notamment l’Association cycliste du Canada, afin de clarifier la situation. Elle a d’ailleurs précisé que c’est à cette fin qu’elle choisissait de révéler officiellement son identité aujourd’hui. « Il y a des mois que je veux m’exprimer sur cette affaire, a-t-elle conclu. Je n’ai pas pu le faire au Collège des médecins, je veux le faire devant les autorités sportives. »
source : Daniel Larouche.
Page mise en ligne le 17 novembre 2003 par SVP