Geneviève Jeanson |
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Manon Gilbert
MONTRÉAL, 10 septembre 2000 (Radio-Canada) – En moins d'un an, tout s'est bousculé dans la vie de Geneviève Jeanson. Après avoir été couronnée deux fois championne du monde junior l'an dernier, voilà que la cycliste de 19 ans s'envole pour Sydney afin de participer à ses premiers Jeux olympiques.
Et 19 ans, c'est très jeune en cyclisme. Ça, Geneviève le sait. C'est pour cette raison d'ailleurs qu’elle ne veut pas se fixer d'objectif précis… du moins c'est ce qu'elle dit. «Mon but est de m'amuser. Je veux bien courir pour moi, je veux être fière de moi, mais je veux surtout avoir du «fun», raconte l'athlète de Lachine qui avoue n'avoir rien changé à son entraînement pour le grand rendez-vous olympique.
Sauf que quand on la connaît un petit peu, on peut en douter légèrement. Certes qu'elle ne veut faire de prédictions pour ne pas décevoir ceux qui la voient déjà médaille au cou. On se souvient de cette épisode lors de la Coupe du monde sur le mont Royal où la cycliste voulait tellement plaire à ses partisans qu'elle a mal géré sa course et finit 24e.
Mais Geneviève a appris énormément de cette aventure et l'erreur ne se répètera pas. Et même si elle ne le dit pas ouvertement, elle sait qu'elle peut battre les meilleures. Ses récentes victoires à la Flèche wallonne et au Tour de Snowy en font foi. «Je ne m'entraîne pas pour faire du touriste, je m'entraîne pour gagner, pour être la meilleure. Donc que ça aille vite, c'est ce que je veux», déclare cette jeune puriste pour qui le mot demi-mesure ne fait pas partie de son vocabulaire.
L'après-Sydney
Après une année de course folle, Geneviève ne songe pas pour autant à ralentir. Dès son retour de Sydney, c'est cap sur le cégep André-Laurendeau pour poursuivre ses études en sciences admnistratives. L'entraînement ne sera pas laissé de côté mais disons qu'il sera moins intense. «Je veux prendre soin de ma famille que je n'ai pas vue beaucoup cette année», mentionne l'apprentie joueuse d'échecs.
Ensuite, il faudra discuter de l'épineuse question d'une équipe. Depuis ses débuts professionnels, Geneviève fait cavalier seul, ce qui n'est guère à son avantage parce qu'elle n'a aucune coéquipière pour la seconder et lui ouvrir la route. Pour les besoins de l'étape de la Coupe du monde à Montréal, elle a fondé sa propre équipe, Médico-sportif, avec des coureuses bidon. Depuis, elle n'a plus personne pour l'épauler. Donc se joindre à une équipe structurée lui faciliterait grandement la tâche. «On n'a pas décidé encore. Je ne le sais pas. On verra. On a pris ça en considération. On verra après les Jeux olympiques quelles seront nos priorités», souligne la «petite» sur un ton hésitant et contrarié.
On remarque d'ailleurs que le «on» a remplacé le «je». Justement, le hic, c'est que Geneviève a son entraîneur personnel en la personne d'André Aubut. Un entraîneur qui veille sur sa protégée et qui la suit dans tous ses déplacements. Ça veut donc dire que si Geneviève prend équipe, l'équipe devra forcément accepter M. Aubut. «Ça va être une condition. André va être avec moi tout le temps, sinon je n'embarque pas», affirme catégoriquement la cycliste de caractère. Sa récente commandite avec RONA pourrait donc faire en sorte que Geneviève fonde sa propre équipe au lieu de se joindre à d'autres qui ne partagent pas sa façon de s'entraîner.
Peu importe sa décision, un fait demeure : Geneviève Jeanson est le plus beau joyau que le cyclisme féminin canadien n’ait jamais connu, un joyau qui reste encore à polir, mais qui nous fera vivre de nombreux moments excitants, et ce peut-être dès la dernière semaine de septembre !
Cette page du site www de Geneviève Jeanson (une section de VÉLOPTIMUM), a été mise en ligne le 10 septembre 2000 par