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    FRANÇOIS DE LAVAL EN FRANCE
    par Gilles Bureau
    historien et professeur retraité du Petit Séminaire de Québec




    François de Laval en France (1623-1659)

    L`auteur Gilles Bureau À l’époque du cours classique au Québec (avant les années 1960), la littérature et l’histoire de la France du XVIIe siècle, celui de Louis XIV (1638-1715), occupait une place de choix dans le curriculum d’études. Sans trop d’efforts, on pourrait énumérer des lieux importants, des personnages, des écrivains et des artistes célèbres. François de Laval (1623-1708) a traversé ce siècle. Il a consacré cinquante ans de sa longue vie à l’organisation de l’Église de Nouvelle-France. Il a vécu trente-huit ans à Québec et quarante-sept dans son pays. Visitons quelques coins de France que notre premier évêque a connus avant de partir pour Québec en 1659.

    Montigny-sur-Avre

    François de Laval naît le 30 avril 1623 à Montigny-sur-Avre. Ce petit village du Thimerais entre le Perche, la Beauce et la Normandie n’apparaît que sur des cartes détaillées. Depuis quelques générations, la famille de Laval y possédait une petite seigneurie dont les revenus ne se comparaient en rien aux fortunes des ducs ou autres grands seigneurs de l’aristocratie française. Les historiens se sont interrogés sur le lieu et la date de la naissance de François de Laval. Pour sa naissance c’est maintenant certain; quant au lieu, on balance encore entre Montuel et Montigny. En France, certains estiment qu’il s’agit de « querelles de clocher ». Le château actuel de Montigny a été construit par Louis, jeune frère de François, qui lui avait cédé ses titres. Celui de Montuel, plus ancien, est situé à deux kilomètres de Montigny. Par contre, la petite chapelle de la seigneurie construite à Montigny en 1618 par leur père Hughes de Laval a servi de lieu du baptême de tous les enfants de la famille. Ces questions auraient facilement été réglées s’il ne manquait pas des pages dans le registre de Montigny pour les années 1601 à 1627. Ou le registre n’a pas été complété ou des pages ont été supprimées durant la Révolution française. François de Laval a eu l’occasion de signer les registres de Montigny comme parrain aux baptêmes, seigneur en titre, prêtre et évêque. Il aurait pu signer François-Xavier de Montmorency-Laval de Montigny, comme on l’a supposé après sa mort. Pourtant, il signait toujours François de Laval, son véritable nom, ou son prénom suivi de son titre d’évêque de Pétrée ou de Québec. De son enfance de 1623 à 1631 à Montigny-sur-Avre, on a peu d’informations, ce qui n’est pas exceptionnel pour des enfants de cette époque. Troisième enfant d’une famille qui en compte huit, dont six garçons, il fera ses études à La Flèche. Ce collège étant trop éloigné de chez-lui il n’y reviendra que de 1641 à 1654, aux étés de ses études à Paris et après la mort de ses frères lorsqu’il deviendra seigneur de Montigny. Jusqu’à son départ pour le Canada, en 1659, il y séjournera de façon sporadique. Divers documents prouvent qu’il visitait sa famille lors de ses séjours en France.

    Chartres

    Montigny-sur-Avre, rattaché au diocèse de Chartres, en est éloigné de cinquante kilomètres. Il n’y a pas de preuve que François de Laval se soit rendu dans cette ville, mais l’importance de la cathédrale de Notre-Dame et la piété mariale de notre premier évêque incitent à le croire. C’est du moins la conviction de l’abbé Auguste-Honoré Gosselin qui a publié, en 1910, Au pays de Mgr de Laval, récit d’un voyage fait en 1891. Il mentionne les noms des évêques du diocèse au temps de François de Laval : Léonor d’Estampes de Valençay (1620-1641) et Jacques Lescot (1643-1656). « C’est avec la permission du premier qu’il fut tonsuré (1631) au collège de La Flèche, et avec celle de Jacques Lescot qu’il reçu les ordres sacrés à Paris. » P. 31.

    Les études au collège de La Flèche (1631-1641)

    François de Laval poursuit l’essentiel de ses études dans deux collèges très renommés des pères jésuites : La Flèche dans le Maine et Clermont à Paris. Il entre à La Flèche à huit ans et demi et y demeure dix ans sans retourner à Montigny qui se trouvait à cent vingt-cinq km. Le roi Henri IV, fondateur de ce collège, l’avait confié aux Jésuites en 1603. Après dix ans à ce collège, François termine ses études de philosophie. La Flèche est une petite ville dont le principal attrait est l’ancien collège devenu Prytanée militaire fréquenté par les fils des officiers français. Au temps de François de Laval, le collège comprenait déjà des cours entourées de bâtiments, comme au Séminaire de Québec; la grande chapelle n’était pas complétée. Ce collège pouvait accueillir jusqu’à 1 400 élèves dont 300 pensionnaires. Les études étaient gratuites, mais on devait payer la pension. Pour venir en aide à la mère de François, Mgr François de Péricard, évêque d’Évreux, nomme son neveu chanoine de sa cathédrale, charge qui comprenait un bénéfice sans obligation de participer au chapitre.

    Paris

    Les séjours à Paris de François de Laval seront nombreux autant pour ses études que pour ses visites au roi et au Séminaire des Missions étrangères, véritable providence de l’Église de Nouvelle-France. Entre 1641 et 1645, il poursuit ses études théologiques au collège de Clermont, aujourd’hui lycée Louis-le-Grand. Son père étant décédé lorsqu’il étudiait à La Flèche, après la mort à la guerre de ses deux frères aînés, il devient chef de famille. Sa mère et son oncle, Mgr de Péricard, s’attendent à ce qu’il prenne charge de la seigneurie : ce qu’il fait en 1645 et 1646. Montigny est situé à cent douze km de Paris. Il y poursuivit sa théologie et y est ordonné prêtre le premier mai 1647. Les documents entourant cet événement demeurent introuvables. Pour exercer les tâches d’archidiacre d’Évreux, il obtient son diplôme en droit canonique à l’université de Paris, en 1649

    Évreux

    Depuis son enfance, François de Laval est rattaché au diocèse d’Évreux situé à cinquante-cinq km de Montigny. Il profite de la générosité de son oncle, évêque d’Évreux, et bénéficie de titres qui lui permettent de poursuivre ses études. Le successeur de Mgr de Péricard, Jacques Du Perron le désigne au poste d’archidiacre, fonction qu’il exerce de décembre 1648 à décembre 1653. C’est une tâche exigeante compte tenu de l’importance du diocèse à l’époque : cent cinquante-cinq paroisses et quatre dessertes. Ceux qui témoignent lors de la proposition de sa candidature à l’épiscopat affirment qu’il a exercé ces tâches avec zèle, diligence, intégrité et prudence. C’est précisément dans les années où François de Laval est archidiacre que la Normandie est touchée par la Fronde, guerre civile française opposant la noblesse à la monarchie au moment de la minorité de Louis XIV et du gouvernement de Mazarin. La ville d’Évreux est assiégée et victime de la misère et des malheurs d’une guerre où les soldats se paient à même la population. À cette époque, saint Vincent de Paul multiplie ses œuvres charitables. Il distribue vivres et vêtements et fonde les Filles de la Charité qui poursuivent son action jusqu’à ce jour.

    Caen (1654-1658)

    Lorsque le père jésuite Alexandre de Rhodes fait des démarches pour doter des régions de l’Orient d’évêques français, François de Laval est proposé pour le Tonkin. Pour s’y préparer adéquatement, il abandonne sa charge d’archidiacre en faveur d’un de ses amis Henri-Marie Boudon à l’été 1654. Il renonce à ses titres de seigneur de Montigny en faveur de son frère Jean-Louis et il se rend à Caen, ville du diocèse de Bayeux située à cent trente-neuf km de Montigny. Jean de Bernières de Louvigny, un laïc, y dirigeait un ermitage où vivaient des personnes désireuses de prier et d’approfondir leur foi. Durant ces quelques années, ses connaissances en droit permettent au futur évêque de Québec de rendre des services à deux communautés religieuses de Bayeux. Les démarches qui devaient conduire François de Laval au Tonkin n’aboutissent pas, mais d’autres progressent pour le faire nommer vicaire apostolique de la Nouvelle-France.

    Paris (1658)

    L’opposition de l’archevêque de Rouen, qui revendiquait des droits sur l’Église de la vallée du Saint-Laurent, retarde la consécration épiscopale de François de Laval qui détient ses bulles depuis juin 1658. Il devait être ordonné le 4 octobre 1658 par son ami Mgr François Servien, évêque de Bayeux, mais celui-ci doit s’abstenir devant l’opposition du clergé de France. Les autorités romaines, rarement à court d’idées, demandent à Mgr Celio Piccolomini, nonce apostolique à Paris, de procéder à l’ordination épiscopale de François de Laval. Ce qui fut fait la nuit du 8 décembre 1658 dans l’église abbatiale de Saint-Germain-des Prés qui, elle n’était pas sous l’autorité de l’évêque diocésain. Mgr Piccolomini est accompagné de deux évêques consécrateurs : Harduin de Péréfixe, évêque de Rodez, et André du Saussay, évêque de Toul. François de Laval devient ainsi, dans la clandestinité, évêque in partibus de Pétrée, diocèse d’Arabie sans titulaire depuis longtemps en raison des progrès de la religion musulmane.

    La Rochelle

    Mgr de Laval a trente-cinq ans lorsqu’il s’embarque à La Rochelle pour la Nouvelle-France. Depuis l’Édit de Nantes de 1598 du roi Henri IV, cette ville protestante profitait d’avantages que le cardinal de Richelieu désirait limiter. En 1628, après un siège de quinze mois, il obtient gain de cause. La Rochelle se situe à quatre cent soixante-dix km de Paris et la route empruntée par François de Laval pour s’y rendre passait par Orléans, Tour et Saumur.

    La France au temps de François de Laval, 1662-1688.

    Mgr de Laval a été évêque en Nouvelle-France durant 30 ans. Lors de son arrivée à Québec, en 1659, ses contemporains s’étonnent de sa volonté de résider dans la colonie. Les affaires de son diocèse l’ont obligé à passer en France, en particulier pour obtenir les bulles de Rome rendant officiel son titre d’évêque de Québec et pour tenter de régler la difficile question de la vente d’alcool aux Amérindiens. Il souhaitait une véritable prohibition ; c’était une lutte inégale entre les pouvoirs religieux et économique dans une colonie qui comptait sur le commerce des fourrures pour subsister.

    Les traversées de l’Atlantique

    Le premier évêque de Québec a traversé neuf fois l’Atlantique nord. En comparaison, Champlain en a fait vingt-deux entre 1603 et 1635. François de Laval écrivait : « La traversée de la mer n’a rien de très dangereux : elle est d’environ huit cents lieux, et se fait en deux ou trois mois, quand on vient de France au Canada ; elle est plus courte quand on retourne en France, et se fait alors très souvent en trente jours. » (Relation de 1660 au pape Alexandre VII). Il avait eu la chance d’effectuer un bon voyage en 1659, contrairement à celui de 1663, au retour en Nouvelle-France, qui a duré quatre mois. Les voyageurs ont été malades ; soixante passagers sont décédés et on a manqué de nourriture. Même des capitaines expérimentés craignaient le voyage de la France vers le Canada en raison des vents contraires, des tempêtes et des icebergs.

    La paroisse de Saint-Josse à Paris

    En France, François de Laval résidait dans sa famille, mais à Paris, il demeurait chez ses amis. Près de l’église parisienne de Saint-Merry, existait au XVIIe siècle la paroisse de Saint-Josse, rue Aubry-le-Boucher. Elle ne comprenait que vingt-neuf maisons, ce qui laissait du temps au curé pour s’occuper des missions. Elle avait eu comme pasteurs Mgr Louis Abelly, biographe de saint Vincent de Paul, Pierre Picques et surtout, de 1664 à 1682, Armand Poitevin, le premier procureur du Séminaire de Québec en France, tous des amis de François de Laval du temps de ses études à Paris et de sa participation à l’Association des Bons Amis. L’évêque de Québec a logé à plusieurs reprises au presbytère de la paroisse de Saint-Josse, où en 1680, il fait don de tous ses biens en faveur du Séminaire de Québec. Le Séminaire des Missions étrangères de Paris Le Séminaire des Missions étrangères de Paris existe toujours au 22, rue de Babylone et au 128, rue du Bac. Ces rues tiennent leurs noms d’une traverse sur la Seine et de Mgr Jean Duval. Le premier édifice appartenait au carme Jean Duval (1597-1669), en religion Bernard de Sainte-Thérèse. Nommé évêque de Babylone en 1638, il revient en France en 1642 et achète un immeuble pour la formation des prêtres de son diocèse. Il n’aura pas de succès dans cette entreprise. Très pauvre, il décide de vendre son édifice à des membres de la compagnie du Saint-Sacrement qui le remettent à Michel Gazil et Armand Poitevin, ecclésiastiques de la société des Missions étrangères. Par lettre patente de juillet 1663, le roi Louis XIV établit le Séminaire des Missions étrangères de Paris.

    Ce séminaire fournit des évêques et des prêtres aux missions françaises d’Amérique et d’Asie. En 1665, Mgr de Laval unit le Séminaire des Missions étrangères de Québec au Séminaire des Missions étrangères de Paris. Jusqu’à la Conquête du Canada par les Anglais, en 1759, les liens qui unissaient les deux séminaires ont été très étroits. Les procureurs du SME de Québec à Paris, les abbés Jean Dudouyt et Henri-Jean Tremblay, y vivaient. Le Séminaire de Paris a joué un rôle essentiel dans le développement de l’Église du Canada. François de Laval et les prêtres du Séminaire de Québec y résidaient lors des leurs séjours en France.

    Les lieux de résidence de Louis XIV

    À la mort de son père, en 1643, Louis XIV débute l’un des plus longs règnes de l’histoire jusqu'à sa mort à Versailles en 1715. Il a vécu dans divers châteaux autant à Paris que dans les alentours. Le roi naît à Saint-Germain-en-Laye en 1638. Au début de son règne, il vit au Louvre et à Fontainebleau. De 1666 à 1682, Saint-Germain-en-Laye est son logement de prédilection. Pour plus d’intimité, il aménage le château de Marly qu’il fréquente souvent de 1679 à 1686. Après 1682, Versailles devient la résidence officielle du roi de France et de la cour jusqu’à la Révolution de 1789. Lorsque François de Laval vient en France pour les affaires de son Église et qu’il doit rencontrer le roi, les administrateurs des affaires religieuses ou coloniales, il se rend dans l’un ou l’autre de ces châteaux. Il est difficile de préciser le lieu précis des rencontres, sauf pour Versailles après 1682.

    Méobecq, don du roi

    Le 14 décembre 1662, le roi Louis XIV signe le brevet unissant l’abbaye de Méobecq à l’évêché de Québec confirmant ainsi son appui à la nomination de François de Laval et démontrant au pape que l’évêque qu’il désire comme évêque de Québec pourra assumer ses responsabilités. Il lui accorde « l’Abbaye de Maubec de l’ordre de St Benoist au dioceze de Bourges apresent vaccante (…) pour servir de revenu et de fondation audit Evesché. » Archives de l’archevêché de Québec, I, no 11.

    Les procureurs parisiens de François de Laval constatent rapidement que, comme abbé commendataire d’une abbaye fondée en 632 par le roi Dagobert, laquelle avait été victime des guerres de religion du XVIe siècle et ne comptait en 1662 que cinq moines bénédictins, il ne pouvait attendre de cette abbayes des ressources suffisantes pour subvenir aux dépenses d’une Église naissante. L’obligation d’entretenir des bâtiments, d’assurer le service dans six cures et le paiement des revenus personnels des religieux ne laissait qu’une somme de trois mille livres par année alors qu’on en espérait six mille. Reconnaissant les difficultés financières de l’évêque de Québec, Louis XIV lui accorde une subvention supplémentaire de six mille livres par année à partir de 1667.

    Lors de son deuxième séjour en France, de 1671 à 1675, Mgr de Laval a deux objectifs : l’érection du diocèse de Québec et le règlement concernant l’abbaye de Méobecq. Il demande à l’archevêque de Bourges d’enquêter sur l’état de son bénéfice. Le chanoine Joseph Gassot conclut ce que tous savent : une partie de l’église et les bâtiments conventuels tombent en ruine et les cinq moines vivent en des maisons privées. Faisant le voyage en Berry, l’évêque de Québec signe, le 12 janvier 1673, une entente avec les moines qui se démettent de leurs offices moyennant une pension viagère. De retour à Paris, il obtient l’appui de Louis XIV qui ratifie les ententes avec les moines et approuve la réunion définitive des prieurés au Séminaire de Québec.

    Les archevêques de Bourges et de Tours, de qui relèvent les prieurés, doivent enquêter sur leur union au Séminaire de Québec et entendre d’éventuels prétendants aux bénéfices. Les contestations et les procédures s’allongent lorsque Mgr de Laval reçoit ses bulles et décide de revenir à Québec. Le 6 janvier 1675, le roi accorde une injonction à un huissier royal afin de contraindre les débiteurs de Méobecq à payer leurs dettes. On comprend le désarroi à Méobecq. Le frère de l’évêque de Québec, dom Henri de Laval, religieux bénédictin, écrit à Québec et insiste sur la nécessité de nommer un procureur du Séminaire de Québec en France en raison de l’éloignement de Méobecq située à environ trois cent kilomètres de Paris. Après quinze ans au service de l’Église de Québec, l’abbé Jean Dudouyt accepte d’être procureur à Paris à partir de 1676. Il réglera en bonne partie les difficultés d’une abbaye aussi éloignée. Il décède à Paris en 1688 et Mgr de Laval ramène son cœur à Québec.

    L’abbaye de Lestrée

    Le 12 avril 1672, le roi, désirant augmenter les revenus de l’évêque de Québec, lui procure un bénéfice supplémentaire : l’abbaye de Lestrée de l’ordre de Cîteaux située dans le diocèse d’Évreux sur la route reliant Évreux et Dreux. Mgr de Laval pensait attribuer les revenus des ses abbayes à la formation du chapitre du diocèse de Québec. Les supérieurs majeurs des Ordres de Cîteaux et de Saint-Benoit à Rome s’opposaient à ce qu’un évêque séculier utilise les biens appartenant à des ordres religieux. Ils avaient à Rome plus de poids qu’un évêque d’une lointaine colonie. Surtout que, profitant du temps d’attente avant d’obtenir ses bulles de Rome le confirmant évêque de Québec, Mgr de Laval s’était rendu à l’abbaye de Lestrée et avait effectué quelques aménagements. Le père Lucien Campeau écrit que la contestation des supérieurs à Rome avait risqué de priver François de Laval de son titre d’évêque de Québec. C’est Mgr de Saint-Vallier qui obtient les lettres patentes confirmatives du roi en juillet 1696 en règlement final de la question des abbayes. Les biens de France fourniront des revenus au diocèse et au Séminaire de Québec jusqu’à la Révolution française. BR>
    Conclusion

    En 1688, François de Laval obtient l’autorisation de revenir en Nouvelle-France. Il est dorénavant Mgr l’Ancien. Sa santé s’étant rétablie, il voyage à cheval sur presque cinq cents km de Paris à La Rochelle. Lui qui s’estimait à la fin de sa vie en allant remettre sa démission en 1684, vivra jusqu’en 1708. Il rendra d’inestimables services à l’Église fondée par lui cinquante ans plus tôt.

    Gilles Bureau, historien et professeur retraité du Petit Séminaire de Québec


    Résumé des voyages et des séjours en France de François de Laval après 1659

    Mgr de Laval a vécu 85 ans : 47 ans en France, 37 ans en Nouvelle-France et 1 an en mer.

    Voyage de venue en Nouvelle-France : 1659 : F-C : 13 avril-16 juin sur le Sacrifice d’Abraham.

    1ier voyage en France (durée : 1 an) : 1662 : C-F : 12 août. Sur le navire du capitaine Poulet. Objets : Eau de vie, rappel du gouverneur, Conseil souverain. 1663 : F-C : 15 mai- 15 sept. 4 mois. Retour difficile, soit sur l’Aigle d’Or ou le Jardin de Hollande.

    2ième voyage en France (durée : 4 ans) : 1671 : C-F : 3 nov. Objets : diocèse de Québec, les abbayes de Méobecq et de Lestrée. 1675 : F-C : 29 mai à sept. 3 mois.

    3ième voyage en France (durée : 2 ans) : 1678 : C-F : nov. 5 janv. 1 mois ½. Objets : eau-de-vie, les membres du Conseil souverain. 1680 : F-C : mai et juin 1 mois.

    4ième voyage en France (durée 4 ans) : 1684 : C-F : 14 nov. 20 janv. 2 mois. Objets : démission et choix du successeur.

    Retour définitif en Nouvelle-France (sur le Soleil d’Afrique) : 1688 : F-C : d’avril au 3 juin. 2 mois.

    Notes : C-F : Canada-France. F-C : France-Canada



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Gracieuseté de Carrefour Kairos       Dernière mise à jour: 14 novembre 2007.




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