Monsieur le cardinal Ouellet, notre archevêque,
Chers confrères,
Chers séminaristes,
Cette rencontre fraternelle et amicale que vous avez acceptée d’avoir avec nous, Monsieur le cardinal, veut souligner votre entrée au Sacré Collège des cardinaux le 21 octobre dernier lorsque le pape Jean-Paul II vous a remis la barrette cardinalice ainsi qu’à 29 autres cardinaux nouvellement choisis.
Comme j’avais le bonheur et la joie de vous accompagner de près en ces moments uniques, j’y ai vécu une intensité spirituelle qui dépassait ce que les reportages des médias pouvaient laisser transparaître. Vous permettez que je témoigne ici, puisque nous sommes un peu en famille et assez loin du faste protocolaire que nous avons vécu, de ces instants d’un point de vue plus personnel. De vous voir, Monsieur le cardinal recueilli sur la tombe de saint Pierre, devant le corps de Jean XXIII et à l’autel du Saint-Sacrement juste avant de recevoir la barrette cardinalice me laissait entrevoir la profondeur de l’engagement que ce titre représentait pour vous. Les paroles qui accompagnent la remise de la barrette prenaient alors tout leur sens : Reçois cette « pourpre en signe de la dignité et de l’office de Cardinal, elle signifie que tu est prêt à l’accomplir avec force, au point de donner ton sang pour l’accroissement de la foi chrétienne, pour la paix et l’harmonie au sein du Peuple de Dieu, pour la liberté et l’extension de la Sainte Église catholique et romaine ».
Permettez-moi un deuxième souvenir. Lors de la réception que vous avez offerte aux délégations du gouvernement du Canada, de la province de Québec, de la Ville de Québec et à quelques autres personnalités et amis vous nous avez confié que parmi les événements que vous aviez vécus à Rome lors de votre séjour, à savoir les célébrations entourant le vingt-cinquième anniversaire du pontificat de Jean-Paul II, la béatification de Mère Teresa et la création des nouveaux cardinaux dont vous étiez ce qui vous a le plus touché fut la béatification de Mère Teresa.
J’y vois un signe de vos liens importants avec les Missionnaires de la Charité lorsque vous étiez à Rome, mais encore plus votre sens de la mission pastorale qui est la vôtre et qui vous rend sans cesse attentif à ceux et celles que vous servez. Les ministères dans l’Église, les dignités aussi, ne sont pas la propriété de celui qui les exerce mais ils sont « pour les autres ». Le ministre ordonné ne peut jamais regarder ce qu’il reçoit comme un cadeau personnel, ce qu'il reçoît c'est un don pour servir.
J’espère, Monsieur le cardinal, que ces quelques notes plus personnelles, ne blessent pas votre humilité. Dans ce cadre fraternel et amical du Séminaire, au sein de cette communauté de prêtres et de séminaristes qui vous est liée de façon particulière par la volonté de notre fondateur, le bienheureux François de Laval, elles nous permettront, je le souhaite, de resserrer ces liens et de nous tourner tous vers celui qui est le Pasteur par excellence qui a donné sa vie tout entière pour ses brebis.
Merci, Monsieur le cardinal d’être parmi nous pour cette célébration et meilleurs vœux pour la poursuite de votre ministère de pasteur parmi nous.
Le Supérieur général du Séminaire de Québec
HERMANN GIGUÈRE, ptre
Le 23 novembre 2003.
