Séminaire de Québec
Société de prêtres diocésains fondée en 1663 par le Bienheureux François de Laval, premier évêque de Québec


  • Homélie pour la messe marquant l'anniversaire du décès de l’abbé Fernand Gingras

    Séminaire de Québec

    le 8 janvier 2005

    Textes de l'Écriture: Rm 8, 14-17 Mt, 5, 1-12a


    « Héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ »

    Chers amis/es,

    « Héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ ». Cette phrase de saint Paul aux Romains peut nous aider avec bonheur à commémorer le souvenir de Monsieur l’abbé Fernand Gingras dont nous soulignons le premier anniversaire du décès.

    I-L'héritage de l’abbé Gingras

    L’héritage laissé par l’abbé Gingras est important. Son passage parmi nous a laissé des traces majeures dans les institutions où il s’est dévoué, le SME, l’Université Laval, la Résidence Cardinal-Vachon. Je pense à la vente du grand Séminaire devenu le Pavillon Casault, au développement du campus de l’Université Laval, à la remise sur pied de l’Unité de soins de la Résidence Cardinal-Vachon et j’en passe beaucoup d’autres.

    Mais, au-delà de ces réalisations matérielles, il y a ces traces spirituelles, non-palpables, laissées dans le cœur de ceux et celles qui l’ont connu et fréquenté. C’est là que se situe, j’en suis sûr, le plus riche et le plus beau de son héritage.

    II- L'héritage de fils et de filles de Dieu

    Lorsque nous nous tournons vers nous, nous découvrons que si nous recevons beaucoup de ceux et celles qui nous précèdent et nous entourent nous recevons comme chrétiens-croyants un héritage à nul autre pareil.

    Comme le dit saint Paul, nous devenons « fils et filles de Dieu » par le Baptême. Nous entrons dans une dimension unique où nous nous retrouvons objets de l’amour « insensé », de l’amour prévenant et paternel de Dieu et nous sommes liés ainsi aux autres qui deviennent nos frères et nos sœurs.

    Ces liens réels ne disparaissent pas avec la fin de la vie terrestre. Bien au contraire, ce sont ces liens qui continuent de nous rassembler comme « héritiers de Dieu ».

    III- Fils par excellence

    Comment vivre cette grâce, cette vocation? Bien simplement : en regardant, en suivant, en devenant de plus et plus disciples du Fils par excellence : Jésus-Christ. C’est par lui que nous vivons de cet héritage de fils et de filles de Dieu : « Héritier avec le Christ » nous dit saint Paul.

    En effet, où trouver notre héritage si ce n’est dans la personne de Jésus, de ses enseignements, de sa Parole. Les évangiles nous en donnent un parcours impressionnant et Mathieu place le texte des béatitudes que je viens de lire comme « Charte fondamentale » de notre héritage, comme « porte d’entrée » indispensable.

    Les béatitudes que nous connaissons bien sont, malgré leur rudesse, toujours d’actualité dans un monde marqué par les désastres comme celui des tsunamis qui ont ravagé l’Asie du Sud-Est, les guerres, les famines etc. Les blessés de toutes sortes, les victimes d’injustice, les pauvres sont si nombreux. Leur place dans le Royaume ne fait pas de doute, car l’héritage de la Parole de Jésus n’est pas mort, il est vivant. Les exclus, les gens qui souffrent d’injustice d’une façon ou l’autre, et nous en sommes à divers moments de notre vie, sont là parmi nous et dans notre monde.

    Jésus nous invite à une « lecture » de ces situations qui ne se limite pas à la surface des choses, mais qui pointe vers un au-delà, vers autre chose. Jésus nous invite à regarder avec ses yeux. Il propose et annonce un renversement des simplifications courantes et des attentes passagères : « Heureux, les pauvres! Heureux ceux qui souffrent! etc. »

    Voilà une Parole qui étonne, surprend et questionne encore aujourd’hui. De grandes revues d’actualité comme Time Magazine et Newsweek ont consacré dans leurs derniers numéros de solides dossiers à Jésus, ce juif du premier siècle, dont la Parole continue de résonner et d’interroger alors que certains pensaient que c’en était fini du christianisme aujourd’hui.

    « Héritier avec le Christ », le chrétien ne peut pas suivre une autre voie que celle que Jésus a suivie et qui l’a mené jusqu’à donner sa vie sur la croix. Le disciple n’est pas au-dessus du Maître. Il suscitera questions, interrogations et même réprobation parfois. Mais comme l’explique saint Paul aux Corinthiens: « Ce qui est folie aux yeux du monde est sagesse pour Dieu » (I Cor 1, 18-25).

    Conclusion Laissons-nous entrer dans ce mouvement de l’amour miséricordieux de Dieu qui donne son Fils pour la vie du monde et que cette célébration eucharistique où nous refaisons les gestes du Christ à la dernière Cène, et que l’abbé Gingras a répété si souvent, fasse de nous de plus en plus de vrais héritiers de Dieu et de vrais héritiers du Christ.

    Amen!



    Hermann Giguère, prêtre
    Supérieur général du Séminaire de Québec
    le 8 janvier 2005


    HG/mdb


  • Dernière mise à jour 8 janvier 2005




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