Séminaire de Québec
Société de prêtres diocésains fondée en 1663 par le Bienheureux François de Laval, premier évêque de Québec


  • Homélie du Supérieur général à l’occasion du renouvellement du Vœu de l’Immaculée fait depuis 1665 en la fête de l’Immaculée Conception et accueil de trois nouveaux membres agrégés dans la communauté des prêtres du Séminaire de Québec

    Séminaire de Québec
    8 décembre 2006

    Textes de l'Écriture: Gen 3, 9-15,20 Eph 3,-6, 11-12 Lc 1, 28-42


    «Une dévotion qui nous fait entrer dans le mystère du salut» 



    Chers confrères, chers amis/es,

    Cette année encore la fête de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie nous permet de nous ressourcer aux origines du Séminaire de Québec et de nous laisser imprégner de l’esprit qui a présidé à sa fondation. C’est l’occasion pour les prêtres agrégés de renouveler le Vœu de l’Immaculée en vue de l’évangélisation que le bienheureux François de Laval a fait pour la première fois avec le noyau initial des prêtres du Séminaire le 8 décembre 1665. C’est aussi l’occasion cette année d’accueillir dans la communauté des prêtres du Séminaire de Québec, trois nouveaux membres agrégés : MM. les abbé Claude Jobin, Louis-André Naud et André Gagné qui signeront leur engagement à la suite de l’homélie.

    Comme vous le savez, le bienheureux François de Laval, notre fondateur, avait une dévotion toute spéciale à Marie et en particulier à l’Immaculée Conception. Arrêtons-nous un peu à considérer les manifestations de cette dévotion pour en retirer tous les fruits possibles pour nous aujourd’hui.

    Un regard sur Marie qui rejoint celui du Concile Vatican II

    Ce qui frappe en premier lieu dans la dévotion mariale de François de Laval, c’est qu’elle a pour nous un caractère actuel. Elle nous amène sur un terrain qui nous est familier depuis le Concile Vatican II. Celui-ci, en effet, après une profonde révision des pratiques de dévotion envers Marie, a resitué la dévotion à Marie dans le mystère du dessein de Dieu dans le chapitre VI de la Constitution du l’Église. En résumé, l’intention de Vatican II a été de "mettre soigneusement en lumière la fonction de la bienheureuse Marie dans le mystère du Verbe incarné et du Corps Mystique"

    Incontestablement, la présence de Marie dans la vie de François de Laval répond à cette orientation avec éclat. Nous ne sommes pas en face d’une dévotion particulière avec ses pratiques et ses rites. Nous entrons avec François de Laval dans le mystère du Christ et de l’Église.

    En effet, formé auprès de Monsieur de Bernières à l'Ermitage de Caen et orienté vers la fondation d'une nouvelle Église, il a porté toute sa vie un idéal de sainteté qui pour lui s'est confondu avec sa mission de pasteur au service de l'Évangile. L'unité et l'harmonie de sa vie se sont faites autour du soutien des communautés chrétiennes sur place et de l’annonce de la Bonne nouvelle « aux habitants de ce pays ». Et Marie s’est glissée dans cet horizon tout naturellement.

    La dévotion à Marie de François de Laval aura donc toujours une orientation apostolique et pastorale. C'est pourquoi, elle s'est épanouie à l'aise au sein des Congrégations mariales où, pour les membres, la dévotion à Marie a «une place toute privilégiée parmi les moyens principaux de poursuivre leur oeuvre de charité et de zèle».

    La dévotion à l’Immaculée Conception

    C’est dans ce contexte que la dévotion particulière au mystère de l’Immaculée-Conception de Marie se présente dans la vie de François de Laval comme un point de référence incontournable Celui-ci nourrit une dévotion solide à ce mystère de Marie. En voici les preuves.

    En 1658, François de Laval sera consacré évêque de Pétrée, Vicaire apostolique en Nouvelle France, en la fête de l'Immaculée. Ce choix ne semble pas fortuit. Dans la suite, il marquera de célébrations ou de fondations cette fête de l'Immaculée Conception.

    La dévotion à l'Immaculée était à l’honneur dans la colonie. François de Laval entre volontiers dans ce courant qui a marqué les origines de la Nouvelle France. En 1664, le 15 septembre, il érige la paroisse de Québec sous le titre de l'Immaculée Conception, puis le 11 juillet 1666 il consacre la nouvelle cathédrale à l'Immaculée Conception et met tout son diocèse sous ce patronage. En 1665, il reprend avec les prêtres de son Séminaire le voeu à l'Immaculée que les Pères jésuites faisaient depuis 1635. Enfin en la vigile de la fête de l'Immaculée Conception le 7 décembre 1677, il inaugure le nouvel édifice du Séminaire de Québec.

    Citons pour terminer cette énumération, ce merveilleux texte issu des missionnaires du Mississippi à l’occasion du don d'un ciboire en or à la Mission des Illinois dont le P. Gravier s.j. remercie Mgr de Laval en écrivant:

    « C'est votre mission, Monseigneur, puisqu'elle est sous la protection de l'Immaculée Conception de Notre Dame... Et quoique vous ayez toujours été le père de toutes nos missions, celle ci, Monseigneur, vous doit être attachée tout particulièrement et parce que c'est la mission de l'Immaculée Conception de la Vierge et par le beau présent que vous lui faites».

    Application pour aujourd’hui

    Que retenir de ce rapide parcours?

    En cette fête de l’Immaculée Conception notre regard se tourne vers la richesse du salut apporté au monde, à notre monde par Jésus. Comme Marie c’est en le recevant nous-mêmes d’abord que nous serons ensuite en mesure de le partager avec ceux et celles qui nous sont confiés. La mission qui nous incombe avec urgence et qui incombe à tous les baptisés est celle d’une nouvelle évangélisation. Marie Immaculée peut être pour nous l’étoile de la nouvelle évangélisation, car elle a toujours su conduire à Jésus, le Sauveur comme elle l’a fait tout de suite après l’annonciation en se rendant visiter sa cousine Élisabeth.

    Saint Bernard n’hésitait pas à lui donner un titre qui en latin est très évocateur. En effet, dans une homélie célèbre il la compare à une « aqueduc » aqua=eau ducere=conduire. N’est-elle pas celle qui conduit vers le Christ? N’est-elle pas la servante obéissante, qui se fait instrument au service du plan de salut de Dieu. N’est-elle pas ainsi le modèle de ceux et celles qui veulent servir? Le service peut prendre de multiples formes : auprès d’un époux ou d’une épouse, de ses enfants, dans la vie religieuse, dans la vie de prêtre.

    Nos confrères qui signeront dans un instant signeront leur engagement comme membres agrégés de la communauté des prêtres du Séminaire le font en offrant leur service à l’œuvre et à la mission du Séminaire pour répondre aux défis que rencontre l’annonce de l’Évangile aujourd’hui et en collaboration totale leur évêque.

    Conclusion

    Voilà de belles raisons de célébrer le don de Dieu qui nous renouvelle sans cesse la présence de son Fils, Jésus dans le sacrement de l’Eucharistie. Présence vivante, présence toujours nouvelle, présence éternelle.

    Que Marie toujours attentive à son Fils et toujours tournée vers lui nous aide à laisser pénétrer en nous au cours de cette Eucharistie l’amour du Christ dont nul ne connaît la largeur, la hauteur ou la profondeur, cet amour fou qui lui fait donner sa vie toute entière pour faire la volonté de son Père.

    Amen !

    Hermann Giguère, prêtre
    Supérieur général du Séminaire de Québec
    Le 8 décembre 2006



  • Dernière mise à jour 9 décembre 2006




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