Manon Jutras

une carte postale
de Bretagne

Le Grand Prix de Plouay est déjà de l'histoire ancienne. Comme retour à la compétition c'en fut tout un ! D'abord parce que j'ai dû courser avec le vélo de réserve (un Devinci). Mes bagages ont mis deux jours de plus à faire le voyage. Pourtant je voyage léger !

C'est donc avec le vélo de réserve de l'équipe canadienne que j'ai dû prendre le départ. Heureusement, j'avais pris soin de mettre dans mon sac à dos mes souliers, mes pédales et mon casque. Malgré que le cadre était de bonne grandeur, un 50 cm, tout le reste était trop grand ou trop long : la potence, le guidon et les leviers du pédalier. Les trois points de contacts entre l'athlète et son engin ! WOW Quelle sensation... étrange. J'ai toujours pensé que le vélo ne remplaçait pas l'athlète. Je le pense toujours. Mais maintenant je réalise l'importance de s'habituer à une géométrie spécifique. Le confort à vélo est un feeling qui se développe avec le temps. Alors un conseil, investissez du temps SUR votre vélo plutôt que DANS le vélo !

Quelques heures avant la course, nous avons notre réunion avec le directeur sportif. Pour l'occasion, il s'agit de Yuri Kashirin, entraîneur/directeur au centre national PacificSport. Ce dernier nous explique les objectifs de la course : démontrer notre capacité à courir en équipe en prévision de la course des Championnats du monde. Suite aux Championnats nationaux, trois athlètes furent présélectionnées : Lyne Bessette, Geneviève Jeanson et Sue Palmer-Komar. Il reste donc trois places à combler. Je participe donc au GP de Plouay afin de démontrer ma capacité à courir pour un leader de course. Il semble que j'ai encore quelques sceptiques à convaincre !

Samedi 23 août, 14 heures 30, je me retrouve sur la ligne de départ dans les vêtements de ma coéquipière Lyne... pas facile à chausser ! Heureusement nous sommes toutes les deux 34 A !

Pour un retour à la compétition depuis mon accident aux Championnats nationaux (commotion cérébrale, fracture complète de la clavicule droite) je ne pouvais choisir mieux comme défi ! A mes côtés, les meilleures du classement UCI : l'Anglaise Nicole Cooke, l'Allemande Judith Ardnt, l'Australienne Sarah Carrigan, l'Hollandaise Myriam Melchers et j'en passe. Et que dire du parcours. Le parcours de Plouay (Championnats du monde en 2000) offre des difficultés tout au long de ses 14,1 km. Deux bosses, routes étroites et descentes rapides sont les éléments qui sélectionneront les meilleures pour le sprint final.

Je me sens donc un peu comme Jacques Villeneuve qui doit conduire le mulet au Grand Prix de Monaco.

14 heures 30 le départ est lancé. 3 heures plus tard, je franchis le fil d'arrivée épuisée comme jamais. Mes coéquipières et moi avons permis à Lyne d'être dans le coup avec les meilleures jusqu'à 5 km de l'arrivée, jusqu'à ce que les crampes l'arrêtent.

Nous sommes donc satisfaites de notre course en tant qu'équipe. Aux dires de Lyne (membre de l'équipe canadienne depuis 1997), c'est la première fois que les athlètes de l'équipe nationale courent en équipe. Mission accomplie donc. Notre directeur sportif fait le même constat. C'est un bon début.

Dimanche le 24, c'est la course des hommes. Il y a foule à Plouay, capitale du vélo en France. Une ambiance qu'on ne retrouve nulle part ailleurs. C'est un des plaisirs de mon voyage. Côtoyer les pros du vélo et ses amateurs ! Quoi de mieux que la France !

Mon séjour en Bretagne se poursuit jusqu'à jeudi le 28 août. Je profite donc de ces quelques jours pour découvrir les beautés de la Bretagne et ses délices (crêpes, gâteau breton et galettes sont les spécialités de la Bretagne). Tout ça entre 2 entraînements, bien sûr ! De toute façon, Lyne me surveille de près ! Elle veut vraiment que je sois à la hauteur au mois d'octobre...

Jeudi nous prendrons la route direction Nurnberg, Allemagne. Le 31 août, 8ième épreuve de la Coupe du Monde. Ça devrait être une course excitante entre la favorite locale, Judith Arndth et la meneuse au classement UCI, l'Anglaise Nicole Cooke. Quant à moi, je profiterai de cette course pour travailler mes habiletés de courses, de coéquipière.

Je vous reparle donc bientôt.

Manon


Page mise en ligne le 30 août 2003 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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