Manon Jutras

une carte postale de
Canberra, Australie

Canberra, Australie, Février 2004.

L’aventure se poursuit au pays du kangourou.

J’ai quitté Victoria, Colombie-Britannique le 2 février dernier.

Près de 24 heures en avion et dans les aéroports.
Départ de Victoria, puis Vancouver, ensuite Honolulu (Hawaii) puis finalement Sydney et Canberra où je suis présentement.
Cela a pris 24 heures mais c’est 48 heures qui se sont envolées !

Le lendemain de mon arrivée, j’ai participé à ma première course de la saison. Canberra Tour. Une course en 4 étapes. Les meilleures Australiennes y étaient. J’ai participé à la course pour me tester et évaluer mon niveau de forme. En ce début de saison, il n’y a pas plus en forme que les Australiennes. Elles viennent tout juste d’avoir leurs championnats nationaux et les enjeux sont importants puisqu’elles sont plusieurs à convoiter une place au sein de l’équipe Olympique australienne. Que demander de mieux ?

Côté température, c’est l’été à son meilleur !

Depuis mon arrivée, le mercure oscille autour de 35-37C. Lors du week-end de course, il a atteint 42C… à l'ombre.
Et c’est sans facteur humidex… puisqu’il n’y a pas de facteur humidex ! Sec comme dans le désert de l’Arizona.
C'est assez brutal comme changement, mais très agréable en même temps... c'est mieux que le Québec par ces temps-ci.

Pour mon séjour à Canberra, j’ai planifié d’habiter à l’Institut australien des Sports. C’est comme un campus d’université. Les meilleures athlètes de chaque sport y obtiennent une bourse. Toutes les équipes nationales sont ici en permanence. Basketball, water-polo, volleyball, netball, natation, aviron, soccer, rugby, etc. Je suis entourée de géants. J’ai l’impression d’être plus petite que 5’3.

Laissez- moi vous parler un peu de l’Institut.

On y retrouve toutes les installations nécessaires à chaque sport : piscine olympique, gymnase de basketball, gymnase pour la gymnastique, terrain pour le soccer et rugby (ici on dit football), terrains de tennis, champ de tir, piste d’athlétisme, etc.

Et il y a tous les services connexes comme le centre de médecine sportive et le laboratoire de physiologie de l’exercice et de biomécanique. Tout y est pour le développement de l’excellence. Leur mission : créer des champions olympiques, rien de moins. Pas surprenant que depuis les Jeux de Montréal en 1976, les Australiens sont passés d’aucune médaille d’or à 16 aux Jeux de Sydney en 2000.

Per capita, il n’y a aucun pays qui approche le succès australien.

À tort ou à raison, les Australiens vouent une admiration excessive à l’élite sportive. Je m’en suis rendu compte assez rapidement par l’entremise des médias, magazines, journaux, télé, etc.

Depuis à peine 20 ans, cette nation d’à peu près 10 millions d’habitants a produit un nombre impressionnant de champions et ce dans une variété de disciplines sportives. Des stars du tennis comme Lleyton Hewitt, d’Ian Thorpe à la natation, de Greg Norman au golf, pour en nommer quelques uns, ont fait de l’Australie le pays le plus fructueux dans le domaine sportif sur une base de comparaison per capita.

Plus récemment, une athlète d’origine aborigène, Cathy Freeman, a permis d’unifier cette nation lors de sa glorieuse victoire au 400m au Jeux de Sydney.

Un autre exemple d’accomplissement. Il n’y a pas si longtemps, en 1983, un groupe d’athlètes de la voile a mis fin à 132 ans de suprématie américaine dans la prestigieuse épreuve de voile America Cup. Si les Américains ont leur expression de NIKE - Just do it - les Australiens n’ont rien à envier. On leur attribue volontiers l’expression Can do it !

Les Australiens n’ont pas inventé le sport. Mais c’est tout comme.

J’ai donc la chance de baigner dans cet univers. Avec la fièvre olympique en toile de fond. À plusieurs endroits sur le campus, il y a des compteurs à rebours, affichant le nombre de jours avant les Jeux d’Athènes. À la piscine, où je vais pour me détendre - croyez-moi, l’eau a un effet magique sur la jambe de la cycliste - le compteur est sur le tableau indicateur. Difficile de le manquer. À un des gymnases, il y a aussi un compteur à rebours pour les prochains Jeux du Commonwealth, qui se tiendront à Melbourne en 2006. Non merci. C’est un peu un peu trop loin pour moi… à moins que…

Je vous ai parlé de mon choc culturel « culinaire » au Japon (poisson et riz matin, midi et soir) au mois de novembre dernier. Eh bien ici, à la cafétéria du campus, on sert des pâtes matin, midi et soir.

Sans blagues.

Mais heureusement ce n’est pas tout. Il y a bien plus. Une variété de mets. Juste pour vous mettre l’eau à la bouche : agneau au lait de coco et curry, crevettes satay, porc aux prunes ont été mes délices de ma première semaine. Donc je survis bien, malgré les pâtes.

Autre attention qu’on accorde à la nutrition des athlètes : chaque plat est présenté avec une fiche nutritionnelle. Et il y a plein de recommandations quant à l’apport énergétique de chaque mets.

Tout est vraiment mis en place pour le succès de l’athlète. L’encadrement est complet.

Tout comme au Japon, je dois me faire à l’idée de « circuler » à gauche. Je dis bien circuler. Car en vélo, ça va assez bien, je suis le trafic automobile. Mais pour marcher sur le trottoir, je n’ai pas développé le réflexe. Même chose pour ce qui est de nager dans un couloir à la piscine… et dire que je dois m’y relaxer… c’est plutôt un exercice mental à chaque fois que je fais mon virage ! Heureusement, pas de collision à signaler. Pour le moment.

Finalement je vous ai très peu parlé de « bicycle ».

Ce sera pour la prochaine fois. Ma première course du calendrier UCI aura lieu le 22 février dans la région de Melbourne. Une course de 3 étapes. Puis le 29 février, l’élite féminine se rencontrera pour la première étape du circuit Coupe du Monde, à Geelong.

J’aurai donc la chance de me mettre au travail assez rapidement avec mes nouvelles coéquipières de l’équipe SATS.

D’ici là je profiterai de l’été australien au cours des prochaines semaines.

À bientôt,
Manon


Nous avons superposé ces deux photos que Manon nous a fait parvenir avec cette note
J'ai vu mon premier kangourou, dimanche dernier, en revenant d'une randonnée.
Il paraît que c'est la saison. Ils viennent en "ville" pour une bouffe entre amis !


Page mise en ligne le 18 février 2004 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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