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d'Italie |
VARAZZE, le 19 mars 2004
Nous avons quitté Copenhague le 12 mars, sans trop de tristesse. Nous avions bien hâte de revoir le beau temps. Nous avons finalement reçu nos nouveaux vélos, des Pinarello Prince SL, des beaux bicycles noirs si vous voulez mon avis, le vendredi après la présentation d’équipe. Il était 5 pm. Le temps des les installer sur le support à vélo de notre camionnette d’équipe et nous étions prêtes à prendre la route pour un périple de 10 semaines sur circuit Européen.
THE EUROPE TOUR comme les Rocks Stars, vous direz ?
1500 km nous séparait de notre premier défi. En fait le vrai défi c’était de croire qu’on pouvait arriver à temps en Italie, à Cecina, pour notre première course, la 8ième édition du GIRO DELLE FRAZIONI, le 14 mars.
Allemagne, Autriche, Suisse puis finalement l'Italie 20 heures plus tard. Une vraie course contre la montre à quatre. Car nous étions quatre athlètes à faire le voyage, sans personnel de soutien. Le staff était resté au Danemark, question de régler les derniers préparatifs pour ce début de saison en Europe.
Au départ de la course, nous étions une formation complète, soit 6. Susanne, notre championne, avait fait le trajet avec son chum, coach et gérant, Klauss. Sara avait fait le voyage avec l’équipe nationale d’Angleterre.
La course fut contrôlée par les Australiennes, une fois de plus. À mi-course, j’ai profité d’une occasion pour m’échapper. J’ai formé un groupe avec 5 coureuses d’équipes différentes. Après la première montagne, nous n’étions que 4. Puis, avec 30 kilomètres à faire, le groupe principal, mené par une équipe Italienne, nous a rejoint. Le reste de la course fût l’affaire de l’équipe nationale d’Australie. Oneone Woods a gagné une fois de plus de façon convaincante le sprint final.
Après ce marathon de 48 heures, la nuit de sommeil a été des plus bénéfique. Lundi, 15 mars : direction Varazze, à une centaine de kilomètres de San Remo. Prochain défi : la deuxième étape de la Coupe du Monde, la PRIMAVERA ROSA, le 20 mars.
Quelques jours donc pour découvrir les secrets de la RIVIERA LIGUIRE (bord de mer).
Pas facile toutefois. L’Italien est toujours en « pause café ». Il y a plus de Café&BAR qu’il y a de carrefours. Mais le plus difficile c’est de s’adapter à l’horaire. Tout est fermé entre midi et 16 heures, pour la siesta. Et le rituel du souper ne débute qu’à 20 heures.
Piano, Piano, Piano qu’on me dit.
Pourquoi passer son temps à prendre l’expresso si c’est pour faire la siesta ! Quel paradoxe !
Piano, Piano, Piano… J’aimerais bien enrichir mon vocabulaire italien pour dire c’que j’en pense.
Mais heureusement qu’il y a les pâtes fraîches et la vraie pizza italienne au menu tous les jours. La cuisine italienne m’a aidée à me réconcilier.
La PRIMAVERA ROSA en est à sa 6ième édition. Ce n’est rien comparé à la course masculine. Une classique du circuit professionnel masculin, la Milan-San Remo. Une balade de 294 km. La course féminine qui emprunte les derniers 120km du circuit masculin sert à réchauffer la foule le long du parcours une heure avant le passage des vrais pros !
Le matin de la course, le temps était frisquet et brumeux. Ajoutez à cela un fort vent le long de le Riviera.
La course s’est déroulée comme on pensait.
L’attaque est venue à la première vraie montée, au 95e kilomètre, par un Russe, Zabirova (gagnante en 2003).
Elle a tenu le coup jusqu’à la fin.
J’étais dans le deuxième groupe dans la montagne, avec mes leaders Anita et Susanne.
À la deuxième montagne, une Hollandaise, Melchers, a lancé une attaque puis s’est échappée seule. Un groupe de chasse s’est formé. Anita et Susanne ont réussi à tenir le rythme. Je n’ai pu maintenir le cadence dans la montée. La course s’est terminée à un rythme d’enfer. Nous n’avons pu faire mieux que 5ième.
Nous sommes quelques peu déçues. Notre objectif était d’être sur le podium.
C’était le début « officiel » de l’équipe SATS sur le circuit UCI. SATS c’est l’équivalent de l’équipe BAR de la formule UN. Il y a de nombreux apprentissages à réaliser. L’équipe SATS est passée d’un groupe de développement à un groupe d’athlètes Élites aspirant aux grands honneurs. Pour y arriver, il faudra nécessairement travailler en équipe.
Le talent y est. Il n’y a aucun doute. Et chacun est engagé au succès de l’équipe. Avec les apprentissages viendront les succès.
Piano, Piano, dirait mon ami l’Italien.
THE EUROPE TOUR se poursuit en Espagne pour la troisième manche de la Coppa del Mondo !
À bientôt,
Manon
Emma James, coéquipière de Manon, raconte le voyage en Italie dans son journal.
Page mise en ligne le 21 mars 2004 par SVP