LE CORPS DES OFFICIERS
BELGES PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Le cas de LUCIEN LIPPERT, Kommandeur de la Légion
Wallonie et de la 5.SS-Freiw.Sturmbrigade
Wallonien
Quel destin singulier que celui de Lucien Lippert, officier de carrière
belge, élevé dans la meilleure tradition militaire, celle de l'exaltation de
la Patrie, du respect de la Constitution et de Loyauté envers la Dynastie
auxquelles, comme officier, il prêta serment de fidélité sans alternative
possible, mort à Novo-Buda, le 13 février 1944, dans les rangs de la 5. SS-Freiw.Sturmbrigade Wallonien, dont il exerçait le
commandement, revêtu de l'uniforme feldgrau
de SS-Sturmbannführer…
Lucien
Lippert, SS-Sturmbannführer malgré
lui ?
Pourtant, rien ne prédestinait ce fils de chef de gare des chemins de
fer belges à la forfaiture en endossant l'uniforme de ceux qui, à deux
reprises en un quart de siècle, avaient envahi le territoire. Une seule
personne eût pu cautionner son geste et le délier de son serment ; la plus
haute autorité morale du pays, le Roi Léopold III.
Il n'est donc pas étonnant qu'à l'annonce de la mise sur pied de la Légion
Wallonie, en juillet 1941, les milieux rexistes, - par l'entremise de
Fernand Rouleau (1), personnage obscur, nouveau venu à Rex, Commandant des Formations
de Combat de Rex, lieutenant du Chef,
ayant des contacts avec la droite européenne et…la concurrence, - ont immédiatement
prévalu de la sympathie du Roi pour une légion antibolchevique. Par la suite,
devant les silences du Souverain, ils se sont empressés d'interpréter ces
silences comme un assentiment tacite, car, de cette illusion dépendait le
recrutement des officiers d'active et de réserve nécessaires pour encadrer la
formation.
Quelques rares demandes adressées au Roi, restèrent sans réponse
tandis que l'Office des Travaux de l'Armée
Démobilisée - OTAD ( 2 ) se taisait sur le sujet ( tout en accordant un
congé sans solde aux candidats pour le front de l'Est ! ). Seule la Kommandostab Z -
section de la Militärverwaltung à
Bruxelles chargée de la mise sur pied des formations auxiliaires de l'armée
allemande - répondait
favorablement, relayée en cela par une propagande pour le moins tendancieuse
menée tambour battant par Degrelle en personne ( 3 ).
Lucien Lippert faisait partie de ce corps des officiers qui, par
tradition, évoluait en marge de la politique. Ses membres, sous peine de
sanctions disciplinaires, n'étaient pas autorisés à s'inscrire à un parti
politique, ou encore à assister, en uniforme, à un meeting à caractère
politique.
Cette attitude de réserve de la part des officiers était à ce point réelle
qu'en date du 18 juillet 1941, à l'invitation de la Kommandantur
de l'Oflag II a ( Prenzlau ), le général
Van den Bergen, chef d'Etat-Major Général de l'Armée belge et commandant du
camp, autorisa l'affichage aux valves d'un ordre du jour dans lequel les
officiers qui désiraient combattre au front de l'Est pouvaient se présenter à
son bureau le lendemain à 15 h. Malgré la réserve que l'incorporation ne
pouvait se faire que sous le couvert de l'autorisation du Roi ( clause que le Général
avait prudemment insérée personnellement dans le texte du communiqué ), 51
officiers se présentèrent. Cependant, le fait que l'engagement devait
obligatoirement se faire par le truchement du Mouvement de Rex fit avorter le
projet ( 4 ). Dans d'autres
camps, par contre, l'hostilité à toute forme d'attitude antipatriotique (
celle de s'informer quant aux possibilités de combattre sur le front de l'Est
en était une ) et de défection morale à l'honneur d'officier était sanctionnée
sur le champ par une mesure disciplinaire. Ainsi, le 21 juillet 1941, le
capitaine-commandant de réserve Jean Malherbe, prisonnier à l'Oflag
VIII C ( Juliusburg ) proposa ses
services à la Garde Wallonne,
tremplin à un commandement au sein de la Légion
Wallonie. Le Colonel De Smet, commandant belge du camp, lui infligea
sur-le-champ 15 jours d'arrêt. Cette sanction fut rendue publique et entraîna
une mise en quarantaine de l'intéressé.
Ceci étant dit, il n'en reste pas moins vrai que ce corps d'officiers, même
s'il se voulait apolitique, était tout de même teinté de conservatisme et, dés
lors, penchait davantage vers des comportements réactionnaires qu'attitudes révolutionnaires.
Que l'ensemble de ses membres ait pu pencher pour l'ordre, la discipline et
certains, dans une moindre mesure, pour un régime autoritaire ( à la condition
que le Roi en assurât la direction ), ne devrait étonner personne.
Seulement, au lendemain de l'armistice, l'esprit de corps des officiers
était lézardé. Maint officier, surtout parmi les plus jeunes, avait été
choqué par le mariage du Roi " prisonnier ". D'autres étaient
scandalisés à l'idée d'avoir été " roulés ", victimes de la
discipline, en acceptant de partir en captivité alors que certains de leurs
chefs avaient pris la poudre d'escampette en direction de la France, tel certain
Major, protégé du Général Van Overstraeten, le Conseilleur Militaire du Roi.
D'autres encore avaient été ébranlés dans leurs convictions par le discours
du Premier Ministre Pierlot du 28 mai 1940.
Le Roi
rompant avec le lien qui l'unissait à son peuple s'est placé sous le pouvoir
de l'envahisseur. Dès lors, il n'est plus en situation de gouverner, car, de
toute évidence, la fonction de Chef d'Etat ne peut être exécutée sous le
contrôle de l'étranger. Les officiers et fonctionnaires sont donc déliés du
devoir d'obéissance auquel les obligeait leur serment de fidélité.
Et comme si cela ne suffisait pas, le Général Denis, Ministre de la Défense
Nationale, renchérit le 8 juin suivant :
Le Serment
prêté par les membres de l'Armée ne peut être tenu que vis-à-vis du Roi
libre, remplissant le rôle que lui assigne notre Constitution alors que le
Souverain est actuellement dans l'impossibilité de le remplir, cas prévu par
l'art. 82 de la Constitution.
La désintégration du corps d'officiers et le délabrement de l'état
d'esprit général étaient à tel point inquiétants qu'une commission - dite Commission
't Serclaes, - du nom de l'officier qui la conduisit - fut instaurée dans
le courant de 1942. Celle-ci avait
pour but avoué de s'assurer du bien être moral et matériel des prisonniers de
guerre. Cependant, sa grande préoccupation était cibler dans les Oflags les officiers à tendance antiroyaliste et évaluer
l'importance des courants républicains parmi cette catégorie ; ensuite de
s'assurer de l'existence, surtout parmi les officiers francophones, de
groupements royalistes préconisant un régime fort, voire autoritaire ( 5 ).
Ce fut dans ce climat que Lucien Lippert, prisonnier de guerre à l'Oflag
III B de Tibor fut libéré - sans que l'intéressé l'eût sollicité
- en septembre 1940 à l'instigation de l'OTAD qui le mit à la disposition du Service
Volontaire du Travail Wallonie - SVTW. Cet organisme résultait d'une
initiative émanant de l'entourage du Général Raoul Van Overstraeten et du
corps des officiers de réserve. Le SVTW se donnait pour objet de promouvoir l'éducation
morale et physique de la jeunesse par la travail au service de la Nation et de
la Patrie.
Lors de l'invasion de l'Union Soviétique, on a fait grand cas de la
lutte antibolchevique pour justifier la mise sur pied des diverses légions
combattant avec les Allemands sur le front de l'Est. En ce qui concerne la Légion
Wallonie elle fut, certes, aux yeux du grand public ( et des volontaires )
un élément déterminant, voire décisif. Cependant, s'il faut en croire Franz
Hellebaut ( 6 ), d'autres intérêts, moins avouables que la lutte
antibolchevique, étaient en jeu.
Pour en comprendre les rouages, il faut revenir à Fernand Rouleau,
personnage énigmatique s'il en est.
Rouleau, téléguidé par certains milieux influents de la capitale,
francophones royalistes et belgicistes, - en fait les vrais promoteurs d'une légion
antibolchevique, bien plus que Degrelle, - aurait reçu le feu vert ( pendant
que le Chef était à Paris en conférence
avec Otto Abetz ) pour rendre publique la levée d'une Légion
Belge "Wallonie" afin de faire opposition aux aspirations séparatistes des nationalistes
flamands, un engagement des Wallons belgicistes et royalistes ( et les rexistes
l'étaient à cette époque ) devant contre-balancer les prétentions
flamingantes.
Lucien Lippert, par le biais d'un de ses supérieurs de l'OTAD, fut-il
approché pour veiller aux intérêts de ceux qui, dans les coulisses, tiraient
les ficelles ? Tout laisse à le croire si on étudie de plus près le parcours de Lippert.
Lucien Lippert s'engagea dans la Légion
Wallonie en juillet 1941 et fit partie du premier contingent du 8 août
1941. Dans les rangs de la formation wallonne, incorporée à la Wehrmacht, il participa aux diverses campagnes. En juin1942, il fut
appelé aux fonctions de Kommandeur,
commandement qu'il devait conserver lorsque la Légion Wallonie fut transférée, sous l'appellation de SS-Sturmbrigade
Wallonien, à la Wafffen-SS le 1er
juin 1943.
Fin décembre 1942, il était de retour lors du premier congé accordé
aux légionnaires. Entre-temps, les choses avaient singulièrement évolué. Les
premières tractations pour le passage à la Waffen-SS
avaient eu lieu en septembre-octobre 1942. A ce sujet, les impressions
receuillies en Belgique lors de ce premier congé l'avaient profondément ébranlé.
Après une absence de dix-sept mois, Lippert avait dû se rendre à l'évidence
: la Légion Wallonie ne jouissait pas
de la sympathie de la population. Robert Poulet, rédacteur en chef du Nouveau
Journal censuré, l'avait
d'ailleurs épinglé dans un article paru le 21 décembre 1942. En outre,
certains milieux de la capitale, dits influents, qui, l'année précédente
encore, lui avaient très discrètement manifesté de la sympathie, voire félicité,
l'évitaient soigneusement maintenant que la fortune des armes semblait changer
de camp. Et lorsque Lippert voulut s'informer auprès de ces mêmes personnalités
de l'attitude qu'il convenait d'adopter devant les nouveaux développements, il
trouva porte de bois. Ces développements nous paraissent ne pas être étrangers
à la décision de Lippert de prendre la tête du Service
du Travail volontaire pour la Wallonie auquel il avait appartenu avant son
engagement dans la Légion.
Au début de l'année 1943, ce service était sur le point d'être absorbé
par le Mouvement de Rex et son premier chef, Henri Bauchau, avait démissionné
de son poste. L'occupant était à la recherche d'un nouveau dirigeant. Sachant
qu'à ce sujet Lippert avait eu un entretien avec le Reichsarbeitsführer
Konstantin Hierl, Victor Matthys, chef a.i.
du Mouvement de Rex en l'absence de Degrelle, crut avoir trouvé en la personne
du Commandeur de la Légion Wallonie
la personne présentant toutes les garanties et qualités requises.
Décision des plus difficiles, le départ de l'officier de carrière pour
le SVTW étant moins une manière élégante de quitter la Légion ( mais qui eût
pu être ressentie comme telle par la troupe ) qu'une attitude défensive et
d'expectative face au mutisme de ceux qui l'avaient encouragé et approuvé en
1941. Lippert semblait opérer là un repli sur les positions où l'OTAD l'avait
placé d'autorité en 1940, même si la nouvelle mouture rexiste qu'il aurait à
diriger était loin d'afficher les valeurs défendues par Bachau. A défaut de
pouvoir sauvegarder celles-ci, il saurait, à coup sûr, les préserver d'une
emprise par trop rexiste et contre laquelle il avait mis en garde l'officier légionnaire
Léon Closset, appelé à diriger ce nouvel organisme en lieu et place de
Lippert. Par la même occasion, sa présence en Belgique devrait faciliter les
possibilités de renouer avec ceux qui, après l'avoir encouragé, pour l'heure
l'abandonnaient.
Pourtant, les signes avant-coureurs annonçant un changement dans les
mentalités et les attitudes n'avaient pas manqué, certains s'étant même succédé
à un rythme accéléré pendant son congé. En effet, il nous paraît clair que
fin décembre 1942 - début 1943, la Légion ne reflétait plus guère l'image
que Lippert s'était faite d'elle un an et demi plus tôt. Il devait être
conscient qu'à quelques mois du passage de la Légion à la Waffen-SS,
ce transfert ( dont les préparatifs allaient débuter dès janvier 1943 )
allait mettre un terme définitif à l'image belgiciste que d'aucuns avaient
voulu coller à la Légion, celle-ci devenant, par la force des choses, un
instrument d'une politique antinationale. Cette évolution ne pouvait qu'inquiéter
le jeune officier, car, de toute évidence, elle se heurterait à la réprobation
des milieux (
francophones et royalistes ) qui jusqu'alors s'étaient montrés bienveillants
à son égard et qui, paradoxalement, tout en le désavouant
17 mois plus tard, en cercle restreint, continuaient néanmoins à
qualifier Lippert de […] brillant
officier et homme d'élite […] ( 7 ).
Lippert, à l'inverse de Degrelle, était opposé à ce que la Légion
servît comme moyen de propagande politique. Aux yeux du Commandeur, la
formation devait s'en tenir à son seul aspect militaire sans trop
d'implications politiques et surtout sans heurter l'opinion publique. C'était
également le point de vue du cénacle qui avait accueilli la mise sur pied de
la Légion Wallonie avec sympathie et
intérêt en 1941. Or, Degrelle, par son discours du 17 janvier 1943 au Palais
des Sports à Bruxelles, au cours duquel il proclamé la " germanité
" des Wallons, le tout ponctué par un retentissant Heil
Hitler, choqua non seulement l'opinion publique mais provoqua aussi un
cascade de défections au sein de Rex même. La politique poursuivie par
Degrelle éclatait au grand jour : elle serait personnelle et au service
exclusif d'un ambition personnelle de plus en plus envahissante, où l'aspect
militaire se limiterait aux seuls exploits susceptibles de rehausser son
prestige, s'alignant sur l'organisation d'une Europe dominée par l'Allemagne où
l'intégrité de la Belgique, conformément au programme national du Mouvement
rexiste d'avant guerre, n'était pas assurée.
Bref, Degrelle venait de s'emparer de la Légion, le Reich subissait ses
premiers revers militaires et Lippert s'était manœuvré dans une impasse…
Restait une seule solution : la relève. Elle survint en la personne de
Hellebaut, en juin 1944, alors que Lippert était tombé quatre mois plus tôt.
En fin de compte, les hésitations de Hellebaut ( les tractations de
rejoindre la Légion, commencées du
vivant de Lippert, durèrent des mois ) et le peu d'empressement de Degrelle de
se séparer de Lippert
( autrement malléable que Hellebaut
) eurent pour résultat que Lippert, faute de relève militaire adéquate
( seule garantie pour l'unité de garder son caractère militaire ), continua à
commander l'unité jusqu'au13 février 1944, payant de sa vie la seule issue
possible sans faillir à son honneur, et que Hellebaut devait lui confirmer le
12 février 1943, au cours d'une visite dramatique à l'Oflag
XD de Fischbeck-Hambourg ( 8 ), […]
il faut plus de courage à continuer qu'à abandonner […].
*
* *
© Eddy De Bruyne, Le Recrutement dans les Stalags et Oflags en faveur de la Légion
Wallonie, adaptation de l'étude
de base déposée au Centre d'Etudes et de
Documentation - CEGES
-, février 1998.
- D'autres articles, en langue anglaise, sont disponibles sur le site
http://www.oocities.org/narwa44/index.html.
NOTES
1.
Pendant la campagne de recrutement pour la LW,
Rouleau, vis-à-vis des officiers de carrière et de réserve liés par serment
à la personne du Roi, affirma qu'il détenait une lettre du Comte Robert
Capelle, Chef de Cabinet du Roi, attestant que l'engagement au front de l'Est n'était
pas incompatible avec le serment prêté au Roi, lettre que personne n'a vue…
Un mois plus tard, dans le courant du mois d'août, Degrelle, afin d'apaiser les
esprits, fit état d'un télégramme de félicitations que le Roi lui aurait
fait parvenir, télégramme fabriqué de toutes pièces. - L'auteur a développé
cet épisode dans son étude Les
Crises Internes de la LégionWallonie ( CEGES, Th
538 ), publié sous le titre de Les
Wallons meurent à l'Est - Degrelle et les Légionnaires wallons au front russe
1941 -1945. Didier Hatier, Bruxelles, 1992.
2.
Au lendemain de l'armistice, sur l'initiative de l'entourage
du Roi et avec l'accord de l'occupant fut crée, au sein du Ministère des
Finances, un organisme chargé des questions qui étaient du ressort de l'ancien
département de la Défense Nationale. Institué par un Arrêté du 31 août
1940, son personnel fut choisi parmi les militaires qui appartenaient au cadre
actif de l'armée à la date du 10 mai 1940. Il fut confié au Général
Keyaerts, libéré à cet effet de l'Oflag
de Tibor et au Colonel Goethals, ancien attaché militaire à Berlin, venu
spontanément de Suisse. A son initiative, l'OTAD avait également obtenu dès
octobre 1940 le rappel de captivité de plusieurs dizaines d'officiers de carrière
ou de réserve, dont la Militärverwaltung
avait laissé le choix à son appréciation. Sur la liste figurait un majorité
d'officiers de cavalerie, une préférence qui suscita de vives réactions de la
part d'autres officiers pour qui se favoritisme était provocateur.
3.
D'abord, par son assertion, selon laquelle le Palais, par
l'envoi ( d'un faux ) télégramme de félicitations à la troupe, approuvait la
formation et l'action de la Légion
Wallonie ; ensuite, par une circulaire de sa main largement diffusée dans
les Stalags aux termes de laquelle […]
l'autorité allemande a demandé en haut lieu à Bruxelles si le serment de fidélité
au Roi était compatible avec le service à la Légion et le serment au Führer,
chef des armées européennes ( ce serment lie militairement parlant seulement,
et pour la seule durée de la campagne en
Russie ), la réponse a été affirmative […]. - Arch. de l'auteur.
4.
Eddy De
Bruyne
dans Le Recrutement dans les Stalags et Oflags en
faveur de la Légion Wallonie, p. 11.
5.
Rapports du Lieutenant André de Catalaÿ, membre de la
Commission.
6.
Major BEM de l'armée belge. Volontaire à l'âge de 16
pendant le Grande Guerre. Fils de Général, petit-fils d'un Ministre de la Défense.
Libéré fin mai 1944 de l'Oflag II A
( Prenzlau ) pour s'engager dans la formation de Degrelle.
7.
Il semble établi que l'abbé Louis Fierens, aumônier
catholique de la 5.Freiw.Sturmbrigade
Wallonien fut reçu par le Comte Capelle en date du 22 juillet 1943 et qu'à
cette occasion le Comte aurait fait l'éloge de Lippert en des termes rapportés
ci-dessus. - L.
Fierens
dans C'est
un journal, ce n'est que cela… Dans le même ordre d'idées, il n'est pas inintéressant
de prendre connaissance de l'analyse de F. Hellebaut. En parlant de la
collaboration militaire, ce dernier note […]
beaucoup de francophones répugnaient à paraître se rallier aux conceptions
des extrémistes flamands ; ou à envoyer à leur tour leur fils combattre à
l'Est avec l'armée qui, par deux fois, avait envahie le territoire national. En
fait, les Belges se trouvaient abandonnés dans une situation tout à fait imprévue,
sans obtenir la moindre directive de leur guide naturel. Aucune personnalité
dirigeante ne voulait se compromettre devant l'opinion divisée, ni dans un sens
ni dans l'autre - hésitant à encourager franchement les jeunes qui venaient
discrètement leur demander conseil, mais en éprouvant souvent une sincère
admiration pour ces imprudents, qui croyaient contribuer à l'avenir de
l'Europe, de la Belgique et de son Roi. Sauf Léon Degrelle, éloquent
belliciste, qui tenté par une aventure aussi extraordinaire et en acceptant
tous les risques, y voyait une occasion unique de se mettre en évidence. - Franz
Hellebaut
dans Historique
de la Légion Belge "Wallonie"-
Les
circonstances de sa création.
- Arch.
de l'auteur.
Depuis
lors, nous savons dans quelles conditions Degrelle est allé se battre au front
de l'Est. - E. De
Bruyne
dans La
difficile naissance d'une Légion perdue. Jours
de Guerre, Crédit Communal, Vol. 8.
8.
[…]
Le Général Van Overstraeten était d'accord avec l'engagement de Lippert et
lui avait donné carte blanche. En 1943, il ne voulait plus le recevoir. Lippert
vint me demander conseil. Je lui répondis qu'en tant que militaire son devoir
était de rester avec ses hommes, car Van Overstraeten, par personne interposée,
lui avait donné le conseil de déserter et de passer en Angleterre […].
- Interview Franz Hellebaut, Aarschot 7.8.1981. - Jean-Louis
Roba,
L'Honneur
et la Fidélité - Essai de biographie de Lucien Lippert,
p. 103.
Dans le même ordre d'idées,
lors de la révision du procès de Hellebaut à la suite duquel il avait été
condamné à mort le 10 mai 1946 par la Cour Militaire, ses avocats firent
valoir […] s'il est établi que le major
Hellebaut n'ignorait pas, depuis l'époque où il se trouvait en captivité en
Allemagne, les relations qui existaient en Belgique entre certains conseillers
du Roi, dont le Comte Capelle, et les mouvements d'Ordre Nouveau, ces faits lui
furent confirmés avec toutes les garanties possibles au cours d'une visite que
vint lui faire, le 12 février 1943, le capitaine d'artillerie Lippert, devenu
Commandeur de la Légion Wallonie […].
- Arch. de l'auteur. Notons en passant que F. Hellebaut passait pour être
un de protégé du Général Van Overstraeten.
BIBLIOGRAPHIE
et SOURCES
1.
Documents Franz Hellebaut. - Arch. de l'auteur.
2.
Auditorat Militaire, dossier répressif en cause de Franz Hellebaut.
3.
DE BRUYNE Eddy, Les Crises internes
de la Légion Wallonie - CREHGM/CEGES, Th 538, 1991.
4.
FIERENS Louis, C'est un journal, ce
n'est que cela. CEGES.
5.
ROBA Jean-Louis, L'Honneur et la
Fidélité - Essai biographique de Lucien Lippert - Uitgeverij De Krijger,
1997, à notre connaissance, le seul ouvrage traitant de la carrière de Lucien
Lippert.
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