Thirukkural in French (Français)

 

 

 

           Amongst European languages, next only to English, Thirukkural has seen the maximum number of translations in French. There are  18 translations of the Kural in French known to me. Though an unknown author’s translation of the Kural (Kural de Tiruvalluvar) found a place in the Biblio theca Nationale of France in the year 1767 itself,[1] the credit of bringing the Kural to the French world belongs to E.S. Ariel who translated fragments of the first two divisions in 1848. He considered the Kural as one of the highest and purest expressions of human thought. Subsequently, translations by Barrigue, Diagou, Dumast, Jacolliot, Lamairesse and others have appeared. The latest translation to get published appear to be that of Rama Valayden in 2007, published from Port-Louis: Calson Printing, Mauritius. The translation reproduced here is that of Gnanou Diagou who translated the entire work in 1942. First published in Pondichery, this translation is now available as Asian Educational Services reprint, from New Delhi and Madras.

           Some chapters of this manuscript were typed by my son N.V. Junaid, without whom this task wouldn’t have been completed on time.

TIROU KOURAL: TRADUIT DU TAMOUL

 

Tirouvalluvar et son œuvre universelle

 

Anjali, B. (2005)

 

Tirouvalluvar, grand poète tamoul, est né au début de notre ère. Originaire d'une famille de tisserands de Mylapore, village situé près de Chennai, il est connu pour le Tiroukoural, ou le " Saint Kour'al ", précieuse contribution à la littérature tamoule ancienne. A travers un ensemble de 1330 maximes, il livre sa vision de l'art de vivre des Tamouls au début du siècle en s'appuyant sur trois objectifs majeurs de la vie : la sagesse (ou l'épanouissement spirituel), la fortune (ou la réussite matérielle) et l'amour. L'ouvrage reconnu pour sa portée universelle a été traduit en plus de 60 langues dont le latin par Père Constantius Beschi et l'anglais par Révérend G.U. Pope au 17e et 19e siècles.

Le Saint Koural est un recueil de réflexion philosophique de 133 chapitres comprenant 10 versets (koural) chacun et regroupés en trois parties : l'Arathuppal, la vertu (chap. 1-38), le Portutpal, la fortune (chap. 39-108) et le Kamathuppal, l'amour (chap.109-133). Tirouvalluvar livre des conseils pour avoir une vie harmonieuse ; il s'adresse au genre humain sans distinction de castes ni de classes sociales, et propose des recommandations pour une bonne conduite morale à travers des maximes sur la connaissance de soi, la spiritualité, la prospérité et bien-être, la politique, l'économie, l'amour et les relations humaines.

Il situe chaque chose à sa place, selon un " ordre logique ". Arathuppal, la première partie consacrée à la vertu, débute par des louanges à Dieu et le rôle de la recherche spirituelle pour la libération ultime. L'auteur évoque la grandeur des sages et décrit la vertu comme la voie indispensable pour s'unir à Dieu (verset 32). Il poursuit avec la vie domestique, les obligations familiales, les relations sociales et la communication. Dans le chapitre 11 sur " la gratitude ", il s'exprime ainsi :

" Un service rendu à temps, si petit soit-il, est plus grand que l'univers. " (verset 102)

On retrouve également dans cette partie des paroles universelles sur la conduite morale au chapitre 19 intitulé " la médisance " ; pour appréhender la connaissance de soi et son développement personnel, il faut passer par l'indulgence et le pardon. Dans le verset 190, par exemple, il précise que la prise de conscience de ses propres défauts favorise de meilleures relations avec autrui. Vaincre l'éphémère devient aussi synonyme du bonheur dans la vie quotidienne : au chapitre 36 sur " la perception du vrai ", le poète affirme que la suppression de trois défauts majeurs (le désir, la colère et l'illusion) entraîne la disparition de tous les maux (verset 360).

Portutpal, " le livre sur la fortune " vante la sagesse, la bienveillance, la volonté et d'autres les qualités nécessaires à celui qui doit gouverner son pays en faveur de la justice sociale.

Dans une fine analyse de la vision socio-économique de Tirouvalluvar, Félix Raj, professeur d'économie au collège St Xavier de Calcutta, montre à quel point l'auteur expose des conseils qui sont tout à fait transposables à la vie contemporaine. On reconnaît par exemple, au chapitre 51 (versets 509-510), l'importance des valeurs comme la confiance et la responsabilité dans le choix d'un ministre (ou d'un chef d'entreprise). Au chapitre 68 sur " la manière d'agir ", Tirouvalluvar souligne avec beaucoup de justesse la prévoyance et la motivation, deux éléments capitaux pour la réalisation d'un projet ou la bonne gestion des ressources dans la société.
" Agis après avoir mûrement réfléchi sur ces cinq points : l'argent, les moyens, le moment, l'action et le lieu.

" Ne te lance dans une entreprise qu'après avoir bien considéré le but, les difficultés qu'elle comporte et ce que, achevée, elle peut rapporter de profit " (versets 675 et 676)

Il rappelle également toutes les actions qui peuvent nuire au gouvernement et la puissance et l'harmonie d'un pays découlent de la relation de confiance entre le chef du gouvernement et son peuple.

Pour compléter la description de l'art de vivre des Tamouls au début du siècle, Tirouvalluvar nous donne sa vision des relations du couple dans la troisième partie du Tiroukoural. Kamathuppal, divisé en deux parties, " kalavu ", union secrète ou pré-maritale et " karpu ", vie conjugale, dévoile bien l'évolution de la relation amoureuse. Dans une mise en scène quasi-théâtrale, l'auteur présente un hymne à l'amour - un amour qui nourrit le couple au fil des jours lors des situations qui suscitent des émotions aussi diverses que la jalousie, le désir, la bouderie, l'angoisse, la colère et le plaisir.

Dans " le livre de l'amour ", on retrouve une interprétation symbolique du paysage intérieur des amants. Les chapitres du Kamathuppal se succèdent en chants. Les chants de la " montagne " et du " désert " vont traduire tantôt, les sentiments que suscitent la séduction et de l'union, tantôt les affres de la séparation ; ensuite, les chants de la " forêt " et du " littoral " évoqueront la contemplation et le souvenir dans l'attente et exposeront les tourments de l'absence et la solitude. Et pour finir, les chants des " plaines cultivées " loueront la volupté des disputes et de la réconciliation comme au chapitre 131 sur la " bouderie ",

" Sans une querelle (d'amour un peu) prolongée, l'amour serait comme un fruit trop mûr, sans une querelle brève, il serait comme un fruit vert " (Verset 1306)

Comme le démontre ce verset, un certain réalisme se dégage du Tiroukoural. Tirouvalluvar donne une vision pratique de la vie sous forme de préceptes moraux. Si le lecteur contemporain oublie l'époque révolue des rois et des fortifications, franchit 2000 ans d'histoire et essaie de tendre l'oreille aux vérités éternelles du Tiroukoural, il découvrira une œuvre poétique d'une grande valeur morale.

Source: (http://www.inde-en-ligne.com/home.php3?id=personnalites/tirouvallouvar/tirouvallouvar).

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[1] Anonymous, 2000. திருக்குறள நூல்கள (Thirukkural books). தமிழ வளர்ச்சித துற வெளியீட. உலகத் தமிழாராய்ச்சி நிறுவனம், தரமணி, சென்னை. 14-ஆம் பக்கம்.