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Considérations sur la participation vénitienne

à la croisade de Nicopolis

       

Ovidiu Cristea,

Institute d’Histoire « Nicolae Iorga »,

Bucarest

 

Pour la plupart des historiens qui se sont penchés sur le déroulement de la croisade de Nicopolis, le bilan de la participation vénitienne était plutôt négatif. Les points de vue exprimés par Camillo Manfroni[1], Max Silberschmidt[2], Nicolae Iorga[3] ou Freddy Thiriet[4] ont été confirmés par l’étude de Francisc Pall[5] qui a abouti aux conclusions suivantes:

- le but de la politique vénitienne à l’époque était d’établir un équilibre entre la liberté de circulation par les Détroits et le souci de ne pas compromettre les rapports avec le sultan;

- on doit rejeter les chiffres concernant les effectifs de la flotte vénitienne donnés par les chroniqueurs de la République;

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- les témoignages qui racontent une expédition des navires vénitiennes sur le Danube doivent être, à leur tour, rejetés car d’autres sources prouvent le contraire.

Même si difficiles à rejeter les opinions de Francisc Pall, peuvent toutefois être nuancés. La part prise par Venise dans le déroulement de la croisade de Nicopolis doit tenir compte non seulement de l’apport militaire de la République de Saint Marc mais aussi du contexte politique dans lequel l’expédition de 1396 s’est déroulé.

Il faut tenir compte d’abord de la situation économique de la Sérénissime à la fin du XIVe siècle. La guerre de Ténédos (1376-1381) a eu comme conséquence l’abaissement dramatique du nombre des galères vénitiennes “ a tal punto da compromettere seriamente i suoi piu vitali interesi[6]. En effet, entre 1381-1390 les décisions du Sénat prévoyaient un effectif de 10 galères pour l’escadre du Golfe, tandis que la République a armé à peine 4-5 pour la protection des navires de commerce, en raison du montant de la dette publique et des difficultés concernant le recrutement des équipages.

Puisque “la flotta di pattuglia veneziana non era in grado di accompagnare efficacemente le caravane delle galere mercantili[7] les Vénitiens ont utilisé pour la navigation en mer Noire les cocche, navires plus lourds et peu manevrables mais capables à se défendre seules contre les attaques des pirates Turcs.

Le jugement porté sur la participation vénitienne à la croisade de Nicopolis doit prendre en considération le rôle joué par le roi d’Hongrie, Sigismond de Luxembourg, dans la préparation de l’expédition. Il ne faut pas oublier que après la guerre perdue contre Hongrie au temps du règne de Louis d’Anjou (1342-1382), - ayant comme enjeu les villes de Dalmatie - Venise a gardé toujours la méfiance contre son puissant voisin car la politique balkanique du roi d’Hongrie pouvait menacer les intérêts de la Sérénissime. La situation n’a pas changé après la mort de Louis d’Anjou car son successeur a continué la politique agressive contre les Vénitiens. Par conséquant, au moment ou Sigismond de Luxembourg a invité la République adriatique de se joindre à la croisade contre les Turcs, les Vénitiens ne pouvaient donner qu’un réponse prudente car un succès éventuel de la guerre contre les infidèles aurait consolider les positions hongroises dans les Balkans. Une telle situation était

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alarmante puisque, après la perte de la Dalmatie, les navires vénitiennes était souvent attaquée en Adriatique par des pirates ayant comme base d’opérations les ports de Raguse ou de Zara. L’interdiction d’accès dans les ports de Dalmatie pour les navires des ennemis de la République fut alors  l’une des premières conditions posées pour la participation à l’expédition contre les Turcs [8].

Les relations tendues entre la Sérénissime et l’Hongrie ont représenté un obstacle sérieux pour toutes les tentatives menées à réaliser une alliance contre les Turcs. Dans son projet de croisade le vénitien Emmanuele Piloti observait que la dispute pour les villes dalmates “empêchait moult l’abilité du strenuissime empereur dessusdit (c’est à dire Sigismond) contre les Turcs, pource que nesun ne peut faire aulcune chose de conte, faillant l’ayde et la puissance de la Seignorie de Venise par voye de la mer de faire de très grans fais contre les Turcs”[9].

Au-delà de cette rivalité veneto-hongroise, la prudence de la République à l’égard de la guerre contre l’empire ottoman était imposé par le déroulement des négociations entre les puissances chrétiennes. Contrairement à un point de vue largement embrassé par l’historiographie roumaine l’expédition de 1396 n’était pas le résultat exclusif des initiatives diplomatiques de Sigismond de Luxembourg. En ignorant la situation politique de l’Europe Occidentale les historiens roumains ont regardé la croisade de Nicopolis comme le résultat exclusif des démarches diplomatiques du roi hongrois. Mais des demandes en Occident pour un appui militaire contre les infidèles avaient été faites antérieurement par le roi du Chypre, Pierre de Lusignan, dans les années ’60 du XIVe siècle[10] et par le roi d’Arménie Léon VI en 1385-1386 et avaient eu comme seule résultat des vagues promesses. La même situation se pouvait répéter en 1396, mais à ce moment là la conjoncture en Occident était favorable à une expédition “outremer”.

Dès 1384 une croisade contre les ennemis de la foi était regardé comme la solution idéale pour mettre au terme les deux grands problèmes de

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l’Occident: la guerre de Cent Ans et la Grande Schisme de l’Eglise Occidentale[11]. Dans cette nouvelle conjoncture plusieurs pourparlers se sont déroulés; en 1391 le duc de Bourgogne, Philippe le hardi a envoyé à Venise Guy de la Trimoille pour tâtonner l’attitude de la République de Saint Marc à l’égard de la croisade et, l’année suivante, Charles VI a demandé aux Génois un appui naval contre les Turcs.

A son tour, en janvier 1394, Richard II, roi de l’Angleterre, a envoyé plusieurs émissaires pour la préparation diplomatique de la guerre contre les infidèles; John Holland est arrivé à Venise et puis en Hongrie, John Golofre a visité la cour du roi de la Pologne, tandis que John Beaufort a discuté avec le Grand Maître de l’Ordre teutonique[12]. Les dernières négociations devaient avoir lieu à Venise en janvier 1395[13], mais à la date prévue, les émissaires du roi d’Hongrie ne se sont pas présentés. En effet ils sont arrivés en mars 1395, un mois après le départ de Guy de la Tremouille[14], l’ambassadeur des puissances occidentales. “The delay proved fatal to the whole enterprise. Had it set out in 1395 the crusade would almost certainly have conformed to its original conception”[15] autrement dit l’occasion d’une croisade qui aurait réuni les rois de France et d’Angleterre et les ducs de Bourgogne, d’Orléans et de Lancaster à été perdue.

Les conclusions de J. J. N. Palmer peuvent aussi expliquer les précautions vénitiennes à l’égard de l’expédition contre les Turcs. On peut supposer qu’au moment ou Charles VI et Richard II ont abandonné l’idée de participer au “passage d’outremer”, Venise a commencé a regarder avec méfiance l’idée de la guerre contre les Turcs. C’est vrai que la politique

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vénitienne a eu comme but l’équilibre entre la liberté de la navigation par les Détroits et le souci de ne pas compromettre les rapports avec l’Empire ottoman, mais on peut ajouter qu’autant que les desseins du roi hongrois ont resté ambiguës les Vénitiens ont gardé une certaine prudence[16] ; ils ont été d’accord de donner leur concours maritime pour les croisés à condition que tous les puissances chrétiennes s’acquittèrent de leurs engagements.

Cette conclusion se dégage des pourparlers avec l’ambassadeur hongrois Jean de Kanisza qui, au nom de son roi, a exigé 25 galères qui auraient bloqué les Détroits ainsi que “ne Turchi transirent in Turchiam de Grecia et e converso[17]. La réponse de la République de Saint Marc a été plutôt réservée ; après un long exposé concernant les risques et les sacrifices imposés aux Vénitiens par la croisade, le Sénat était d’accord d’armer un quart du nombre exigé par Sigismond de Luxembourg à condition que le montant de la flotte chrétienne ne dépasse pas 25 galères “non transeundo numero galearum vigintiquinque, hoc modo videlicet, quod si armata erit et si per omnes ponentur XXV galee, nos ponemus sex, si viginti, ponemus quinque et cet., que galee nostre vacabunt et stabunt ad dictum opus tantum quantum stabunt galee aliorum et quantum maiestas sua et alii domini predicti ad persecutionem et destructionem turchorum stabunt in partibus antedictis[18] .

Une autre question posée par Jean de Kanisza concernait les participants à la croisade. Le roi d’Hongrie voulait savoir si Venise été d’accord à donner son concours même dans le cas ou la croisade aurait se dérouler sans la participation du Charles VI et de Richard II. La Sérénissime a répondu que, même dans cette situation, elle était prête d’armer un quart du nombre total des galères mais exigeait la participation du roi de Pologne, du roi de Bosnie et du duc d’Autriche[19].

Finalement les navires vénitiennes ont pris part à la guerre contre les Turcs même si aucune des conditions exigées par la République n’a pas été accomplie. L’escadre vénitienne se trouvait in partibus Romanie dès le début du février 1396. Les premiers instructions pour le capitaine du Golfe prévoyaient

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une attitude d’expectative vis-à-vis des Turcs[20]. Deux mois plus tard Venise assurait le roi d’Hongrie de son appui maritime[21] mais exprimait, en même temps, son inquiétude parce que “nos non audimus ab eo nec sentimus ab extra, quod dicti tres principes [= les ducs de Bourgogne, de Lancaster et d’Orléans] cum ipso domino rege se moveant (…) sed apparet solum quod dominus rex solus cum exercitu suo sit dispositus prosequi istud opus ”[22].

Encore une fois les Vénitiens confirmaient que leurs galères seraient restées en Levant “usque dimidium mensis augusti” mais demandaient au roi d’informer le capitaine du Golfe sur l’itinéraire des contingents terrestres ou dans le cas de l’abandon de l’expédition[23].

Les engagements de la Sérénissime ont été accomplis car au mois de juillet 1396 ses navires de guerre étaient préparés pour le combat et surveillaient attentivement les mouvements des Turcs[24]. Ceux-ci ont fortifié Gallipoli et ont fait bâtir un nombre des navires qui ont bloqué les Détroits[25]. Ainsi les galères vénitiennes et peut-être celles de l’Ordre de l’Hôpital[26] n’ont pas pu passer au Nord de Ténédos même si des sources narratives affirment le contraire[27].

Le bilan de la participation vénitienne à la croisade de Nicopolis semble plutôt modeste mais un tel point de vue peut être trompeur car dans la conception stratégique de l’expédition les navires de guerre ont joué un rôle secondaire. Même si à un moment donné Sigismond de Luxembourg a pensé à

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couper les possessions européennes et asiatiques de Bayezid par l’entremise de la flotte chrétienne, cet objectif a été abandonné au moment ou le roi s’est rendu compte que les puissances chrétiens ne pouvaient réunir le nombre de 25 galères[28]. On peut constater que sauf la contribution de l’Ordre de l’Hôpital – par ailleurs difficile à estimer – la Sérénissime a été la seule puissance maritime qui a accompli ses promesses. Mais ses effectifs étaient trop faibles pour franchir les Détroits.

Un jugement équilibré sur la contribution vénitienne doit tenir compte non seulement du déroulement des opérations maritimes mais aussi des efforts de la Sérénissime au lendemain de la catastrophe pour la sauvegarde de Constantinople et de Pera. Cet effort est d’autant plus important qu’après la défaite de Nicopolis les possessions vénitiennes en Romanie étaient très exposés aux représailles des Turcs[29]. Le sultan était d’accord de signer une paix maritime avec la Sérénissime pour priver Constantinople du concours maritime vénitien, mais refusait de reconnaître les nouveaux conquêtes (non volendo dare pacem locis per nos de novo acquisitis) de la République en Grèce (Argos, Nauplie, Athènes) et en Albanie (Durazzo et Scutari) “quia dicerent quod forent sua et quod sunt sue venationis)”[30].

Venise, par contre, voulait établir un accord pour ses possessions balkaniques mais ne pouvait pas accepter la paix sur mer “quam pacem nunquam habuimus cum aliqua natione pagana vel christiana, nam bene scivisse et scire potest quod nostre galee in quibuscumque partibus in mari persecuntur piratas et predatores maris[31].

Le refus vénitien d’accepter la paix maritime avec les Turcs a été le point de départ d’un projet pour une ligue navale qui aurait réuni a côté de Venise l’Ordre de l’Hôpital, les Génois de Chio et le duc de Naxos et qui aurait eu comme base d’opérations l’île de Ténédos, située dans la proximité des Détroits[32]. Mais les Génois ne pouvaient pas accepter l’implantation d’une base maritime vénitienne dans un point d’ou on pouvait facilement intercepter la route vers la mer Noire.

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Les dernières années du XIVe siècle ont apportés des coups durs aux intérêts de la République adriatique en Romanie. Les Turcs ont conquis Argos en 1397 et menaçaient Crête et Negroponte. La situation est aggravée par le départ du basileus Manuel II Paléologue vers l’Occident dans un effort désespéré d’obtenir un appui militaire contre l’Empire ottoman ; ainsi la capitale byzantine est restée sans son empereur et les Vénitiens, qui ont déployé tous les moyens diplomatiques pour empêcher le départ de Manuel, craignaient qu’en son absence Constantinople serait livré au sultan par trahison.

En effet le danger s’est éloigné seulement après la défaite de Bayezid à Ankara (1402) qui a donné aux puissances chrétiennes l’illusion d’un écroulement rapide de l’Empire ottoman.

 

* * *

 

Conclusions: la participation vénitienne à la croisade de Nicopolis a été plutôt marginale. L’expédition sur le Danube racontée par les chroniques vénitiennes est, comme l’a montré Francisc Pall, une invention menée à souligner le dévouement de la Sérénissime pour les intérêts de la chrétienté et l’ingratitude de Sigismond de Luxembourg vers les Vénitiens dans les années suivantes. Plus importante a été l’intervention vénitienne pour la défense de Constantinople après la catastrophe de 1396 et pour le rachat des captifs occidentaux.

Les hésitations de la République qui ont précédé l’expédition étaient le résultat de ses intérêts en Romanie, des rapports tendues avec le royaume hongrois et enfin, mais non en dernier lieu, des avatars des négociations concernant la croisade.

Les événements de 1396 ont montré que pour le succès de la guerre contre les Turcs une collaboration étroite était nécessaire entre le contingent terrestre et l’escadre maritime. Presque un demi-siècle plus tard la croisade de Varna a essayé de mettre en œuvre, sans succès, la stratégie ci-dessus; les croisés devaient occuper la Péninsule Balkanique tandis que les galères de Venise et de Bourgogne devaient interdire le passage de l’armée de Mourad II d’Asie Mineure en Europe.

 

 

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[1] Camillo Manfroni, “La crisi della marina militare di Venezia dopo la guerra di Chioggia”, Atti del reale istituto veneto di scienze, lettere ed arti 69 (1909-1910): 988-989; Idem, “La Battaglia di Gallipoli e la politica veneto-turca (1381-1420)”, Ateneo Veneto 25 (1902), t. 2, fasc. 1: 3-34 et fasc. 2: 129-169.

[2] Max Silberschmidt, Das Orientalische Problem zur Zeit der Entstehung des türkischen Reiches nach venezianischen Quellen. Ein Beitrag zur Geschichte der Beziehungen Venedigs zu Sultan Baiezid I., zu Byzanz, Ungarn und Genoa und zum Reiche von Kiptschak (1381-1400), Leipzig, 1923: 166-171.

[3] Nicolae Iorga, “Veneþia în Marea Neagrã. I. Dobrotici”, Analele Academiei Române, Memoriile Secþiunii Istorice, s. 2, t. 36, 1914.

[4] Fr. Thiriet, « Venise et l’occupation de Ténedos au XIVe siècle », Mélange d’Ecole Française à Rome 65 (1953) : 240.

[5] Francisc Pall, “Considerazioni sulla partecipazione veneziana alla crociata antiottomana di Nicopoli (1396)”, Revue des études sud-est européennes 7 (1969): 187-197.

[6] Manfroni, “La crisi della marina militare”, cit.: 983; cf. Frederic C. Lane, Venise une république maritime, Paris, 1985: 276.

[7] Serghej P. Karpov, La navigazione veneziana nel Mar Nero XIII-XV sec., Ravenne, 2000: 104.

[8] Sime Ljubici, Listine. O odnosajih izmedju juznoga slavenstva i mletacke republike (= Monumenta spectantia historiam slavorum meridionalium), IV, Zagreb, 1874, doc. 487: 342. La proposition,  formulé par Michele Steno, a  été toutesfois réjeté.

[9] Traité d’Emmanuel Piloti sur le Passage en Terre Sainte (1420) (publ. par Pierre Herman Dopp), Louvain-Paris, 1958 : 9.

[10] Kenneth M. Setton, The Papacy and the Levant (1204-1571), I, Philadelphia, 1976: 291-294. Pour les négociations de Pierre de Lusignan avec Charles IV de Luxembourg, Louis d’Anjou et Casimir le Grand voir Malgorzata Dabrowska, « Peter of Cyprus and Casimir the Great in Crocow », Byzantiaka 14 (1994): 257-267.

[11] J. J. N. Palmer, England, France and Christendom (1377-1399), London, 1972: 181-186.

[12] Ibidem : 198-202.

[13] Ljubici, oop. cit., doc. 482: 223; le 23 decembre le basileus était informé qu’à Venise étaient attendus les emissaires de la France, de Bourgogne, d’Angleterre et de Hongrie et que dans le cas ou la sainte ligue contre les Turcs sera conclue la Serenissime se joindra à la croisade.

[14] Ibidem, doc. 483: 338: le 21 janvier 1395 le Sénat a envoyé, a la demande de Guy de la Tremouille, une lettre à Philippe le Hardi pour justifier le rétard du retour de l’ambassadeur: “dominus Gulielmus maraschalcus Burgondie excellentie vestre orator expectans ambaxatam serenissimi principis domini regis Hungarie quia usque in diem presentem ambasiata ipsius regis minime comparebat ”. Les Vénitiens expliquaient qu’ils ont prié Guy de la Tremouille d’attendre encore un nombre des jours l’arrivée de l’ambassade hongroise: “suasimus satis ipsi domino mareschalco quod adhuc expectare deberet per aliquos dies”.

[15] Palmer, op. cit.: 203 qui souligne que les nouvelles  tensions entre la France et l’Angleterre ont contribué à l’echec de la croisade franco-anglaise; voir aussi Setton, The Papacy and the Levant, cit.: 343.

[16] Ljubici, op. cit., doc. 487: 340: le 10 mars 1395 les Vénitiens ont repondu à l’ambassade hongroise “quod volentes habere respectum et utilitatem et comodum mercatorum nostrorum, qui in bono numero et cum magnis quantitatibus personarum conversantur in terris Turchorum”.

[17] Ibidem, doc. 487: 340.

[18] Ibidem: 341 les depenses de la flotte ont été estimés à 35 000 – 40 000 florins par mois.

[19] Ibidem, doc. 488: 343.

[20] Iorga, Veneþia în Marea Neagrã, II, doc. LIV: 47.

[21] Ljubici, op. cit., cit., IV, doc. 513: 363: “alias sibi promisimus, et dare sibi nostra subventionem in subsidium tam utilis opera pro tota christianitate”.

[22] Ibidem, doc. 513: 364.

[23] Ibidem: “Et propterea ipsam maiestatem suam affectuose precamur, quatenus placeat tali modo providere, quod ipse noster capitaneus sit de tempore in tempus informatus de via sua et de tempore suo, et similiter si aliquo casu non posset ire ad illas partes, ut possit providere de dictis galeis nostris, quia non esset bonum, quod defferet ibi, nisi debetur illuc ire, imo foret cum magno damno et incomodo galearum et gentis nostre”.

[24] Iorga, op. cit., doc. LV: 47.

[25] Ibidem, doc. LVI : 47-48: “de potentia Basiti, que multiplicat in partibus et loco Galipolis, tam de gentibus, quam navigijs, cum quibus magis vigilare videtur ad damnum christianorum euntium et redeuntium pre strictum”; en fevrier 1396 Venise a negocié – sans résultat – le libre passage des ses navires par les Détroits, v. Kate Fleet, « Early Turkish Naval Activities », Oriente Moderno 20 (71), 2001, 1: 133.

[26] Pour la participation de l’Ordre de l’Hôpital à la croisade de Nicopolis voir Jean-Christian Poutiers, « Les Chevaliers de Rhodes à la croisade de Nikopol (1396) », Etudes Balkaniques 17 (1981), 1 : 89-123. On ignore le nobre de navires des Hospitalliers.

[27] Poutiers, op. cit. : 123 est d’avis que les Hospitalliers sont arrivés par la voie de mer, et puis par le Danube jusq’en Oltenie. C’est une symple hypothèse car on peut suivre l’itineraire de la flotte de l’Ordre jusqu’à Smyrne, puis nous ne disposons pas des donées.

[28] Un point de vue contraire à J. Delaville le Roulx, La France en Orient au XIVe siècle. Expéditions du maréchal Boucicaut, I, Paris, 1885 : 287.

[29] Ljubici, op. cit., doc. 487: 340 pour la plupart des Vénitiens la participation à la croisade signifiait “dubia, damna et pericula”.

[30] Ibidem, doc. 553 : 404.

[31] Ibidem.

[32] Iorga, Notes et extraits pour servir à l’histoire des croisades au XVe siècle, vol. IV, 1896: 247; Elizabeth Zachariadou, Trade and Crusade. Venetian Crete and the Emirates of Menteshe and Aydin (1300-1415), Venice, 1983: 80.