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Quaderni 2002
p. 95
Considérations sur
la participation vénitienne
à la croisade
de Nicopolis
Ovidiu Cristea,
Institute d’Histoire « Nicolae Iorga »,
Bucarest
Pour la plupart des historiens
qui se sont penchés sur le déroulement de la croisade de Nicopolis, le bilan de
la participation vénitienne était plutôt négatif. Les points de vue exprimés
par Camillo Manfroni[1],
Max Silberschmidt[2], Nicolae
Iorga[3]
ou Freddy Thiriet[4] ont été
confirmés par l’étude de Francisc Pall[5]
qui a abouti aux conclusions suivantes:
- le but de la
politique vénitienne à l’époque était d’établir un équilibre entre la
liberté de circulation par les Détroits et le souci de ne pas compromettre les rapports
avec le sultan;
- on doit rejeter les chiffres concernant les effectifs de la flotte vénitienne donnés par les chroniqueurs de la République;
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- les témoignages qui racontent une expédition des
navires vénitiennes sur le Danube doivent être, à leur tour,
rejetés car d’autres sources prouvent le contraire.
Même si difficiles à rejeter les opinions de
Francisc Pall, peuvent toutefois être nuancés. La part prise par Venise
dans le déroulement de la croisade de Nicopolis doit tenir compte non seulement
de l’apport militaire de la République de Saint Marc mais aussi du contexte
politique dans lequel l’expédition de 1396 s’est déroulé.
Il faut tenir compte d’abord de la situation économique
de la Sérénissime à la fin du XIVe siècle. La guerre
de Ténédos (1376-1381) a eu comme conséquence l’abaissement dramatique du
nombre des galères vénitiennes “ a tal punto da compromettere
seriamente i suoi piu vitali interesi”[6].
En effet, entre 1381-1390 les décisions du Sénat prévoyaient un effectif de 10
galères pour l’escadre du Golfe, tandis que la République a armé
à peine 4-5 pour la protection des navires de commerce, en raison du
montant de la dette publique et des difficultés concernant le recrutement des
équipages.
Puisque “la flotta di pattuglia veneziana non era in
grado di accompagnare efficacemente le caravane delle galere mercantili”[7]
les Vénitiens ont utilisé pour la navigation en mer Noire les cocche,
navires plus lourds et peu manevrables mais capables à se défendre
seules contre les attaques des pirates Turcs.
Le jugement porté sur la participation vénitienne
à la croisade de Nicopolis doit prendre en considération le rôle joué
par le roi d’Hongrie, Sigismond de Luxembourg, dans la préparation de
l’expédition. Il ne faut pas oublier que après la guerre perdue contre
Hongrie au temps du règne de Louis d’Anjou (1342-1382), - ayant comme
enjeu les villes de Dalmatie - Venise a gardé toujours la méfiance contre son
puissant voisin car la politique balkanique du roi d’Hongrie pouvait menacer
les intérêts de la Sérénissime. La situation n’a pas changé après
la mort de Louis d’Anjou car son successeur a continué la politique agressive
contre les Vénitiens. Par conséquant, au moment ou Sigismond de Luxembourg a
invité la République adriatique de se joindre à la croisade contre les
Turcs, les Vénitiens ne pouvaient donner qu’un réponse prudente car un
succès éventuel de la guerre contre les infidèles aurait
consolider les positions hongroises dans les Balkans. Une telle situation était
p. 97
alarmante
puisque, après la perte de la Dalmatie, les navires vénitiennes était
souvent attaquée en Adriatique par des pirates ayant comme base d’opérations
les ports de Raguse ou de Zara. L’interdiction d’accès dans les ports de
Dalmatie pour les navires des ennemis de la République fut alors l’une des premières conditions posées
pour la participation à l’expédition contre les Turcs [8].
Les relations tendues entre la Sérénissime et l’Hongrie
ont représenté un obstacle sérieux pour toutes les tentatives menées à
réaliser une alliance contre les Turcs. Dans son projet de croisade le vénitien
Emmanuele Piloti observait que la dispute pour les villes dalmates
“empêchait moult l’abilité du strenuissime empereur dessusdit (c’est
à dire Sigismond) contre les Turcs, pource que nesun ne peut faire
aulcune chose de conte, faillant l’ayde et la puissance de la Seignorie de
Venise par voye de la mer de faire de très grans fais contre les Turcs”[9].
Au-delà de cette rivalité veneto-hongroise, la
prudence de la République à l’égard de la guerre contre l’empire ottoman
était imposé par le déroulement des négociations entre les puissances
chrétiennes. Contrairement à un point de vue largement embrassé par
l’historiographie roumaine l’expédition de 1396 n’était pas le résultat
exclusif des initiatives diplomatiques de Sigismond de Luxembourg. En ignorant
la situation politique de l’Europe Occidentale les historiens roumains ont
regardé la croisade de Nicopolis comme le résultat exclusif des démarches
diplomatiques du roi hongrois. Mais des demandes en Occident pour un appui
militaire contre les infidèles avaient été faites antérieurement par le
roi du Chypre, Pierre de Lusignan, dans les années ’60 du XIVe
siècle[10] et par le
roi d’Arménie Léon VI en 1385-1386 et avaient eu comme seule résultat des
vagues promesses. La même situation se pouvait répéter en 1396, mais
à ce moment là la conjoncture en Occident était favorable
à une expédition “outremer”.
Dès 1384 une croisade contre les ennemis de la foi
était regardé comme la solution idéale pour mettre au terme les deux grands
problèmes de
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l’Occident:
la guerre de Cent Ans et la Grande Schisme de l’Eglise Occidentale[11].
Dans cette nouvelle conjoncture plusieurs pourparlers se sont déroulés; en
1391 le duc de Bourgogne, Philippe le hardi a envoyé à Venise Guy de la
Trimoille pour tâtonner l’attitude de la République de Saint Marc à
l’égard de la croisade et, l’année suivante, Charles VI a demandé aux Génois un
appui naval contre les Turcs.
A son tour, en janvier 1394, Richard II, roi de
l’Angleterre, a envoyé plusieurs émissaires pour la préparation diplomatique de
la guerre contre les infidèles; John Holland est arrivé à Venise
et puis en Hongrie, John Golofre a visité la cour du roi de la Pologne, tandis
que John Beaufort a discuté avec le Grand Maître de l’Ordre teutonique[12].
Les dernières négociations devaient avoir lieu à Venise en
janvier 1395[13], mais
à la date prévue, les émissaires du roi d’Hongrie ne se sont pas
présentés. En effet ils sont arrivés en mars 1395, un mois après le
départ de Guy de la Tremouille[14],
l’ambassadeur des puissances occidentales. “The delay proved fatal to the
whole enterprise. Had it set out in 1395 the crusade would almost certainly
have conformed to its original conception”[15]
autrement dit l’occasion d’une croisade qui aurait réuni les rois de France et
d’Angleterre et les ducs de Bourgogne, d’Orléans et de Lancaster à été
perdue.
Les conclusions de J. J. N. Palmer peuvent aussi
expliquer les précautions vénitiennes à l’égard de l’expédition contre
les Turcs. On peut supposer qu’au moment ou Charles VI et Richard II ont
abandonné l’idée de participer au “passage d’outremer”, Venise a commencé a
regarder avec méfiance l’idée de la guerre contre les Turcs. C’est vrai que la
politique
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vénitienne
a eu comme but l’équilibre entre la liberté de la navigation par les Détroits
et le souci de ne pas compromettre les rapports avec l’Empire ottoman, mais on
peut ajouter qu’autant que les desseins du roi hongrois ont resté ambiguës les
Vénitiens ont gardé une certaine prudence[16] ;
ils ont été d’accord de donner leur concours maritime pour les croisés à
condition que tous les puissances chrétiennes s’acquittèrent de leurs
engagements.
Cette conclusion se dégage des pourparlers avec
l’ambassadeur hongrois Jean de Kanisza qui, au nom de son roi, a exigé 25
galères qui auraient bloqué les Détroits ainsi que “ne Turchi
transirent in Turchiam de Grecia et e converso”[17].
La réponse de la République de Saint Marc a été plutôt réservée ;
après un long exposé concernant les risques et les sacrifices imposés
aux Vénitiens par la croisade, le Sénat était d’accord d’armer un quart du
nombre exigé par Sigismond de Luxembourg à condition que le montant de
la flotte chrétienne ne dépasse pas 25 galères “non transeundo numero
galearum vigintiquinque, hoc modo videlicet, quod si armata erit et si per
omnes ponentur XXV galee, nos ponemus sex, si viginti, ponemus quinque et cet.,
que galee nostre vacabunt et stabunt ad dictum opus tantum quantum stabunt
galee aliorum et quantum maiestas sua et alii domini predicti ad persecutionem
et destructionem turchorum stabunt in partibus antedictis”[18] .
Une autre question posée par Jean de Kanisza concernait
les participants à la croisade. Le roi d’Hongrie voulait savoir si
Venise été d’accord à donner son concours même dans le cas ou la
croisade aurait se dérouler sans la participation du Charles VI et de Richard
II. La Sérénissime a répondu que, même dans cette situation, elle était
prête d’armer un quart du nombre total des galères mais exigeait
la participation du roi de Pologne, du roi de Bosnie et du duc d’Autriche[19].
Finalement les navires vénitiennes ont pris part à
la guerre contre les Turcs même si aucune des conditions exigées par la
République n’a pas été accomplie. L’escadre vénitienne se trouvait in
partibus Romanie dès le début du février 1396. Les premiers
instructions pour le capitaine du Golfe prévoyaient
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une
attitude d’expectative vis-à-vis des Turcs[20].
Deux mois plus tard Venise assurait le roi d’Hongrie de son appui maritime[21]
mais exprimait, en même temps, son inquiétude parce que “nos non
audimus ab eo nec sentimus ab extra, quod dicti tres principes [= les ducs
de Bourgogne, de Lancaster et d’Orléans] cum ipso domino rege se moveant (…)
sed apparet solum quod dominus rex solus cum exercitu suo sit dispositus
prosequi istud opus ”[22].
Encore une fois les Vénitiens confirmaient que leurs
galères seraient restées en Levant “usque dimidium mensis augusti”
mais demandaient au roi d’informer le capitaine du Golfe sur l’itinéraire des
contingents terrestres ou dans le cas de l’abandon de l’expédition[23].
Les engagements de la Sérénissime ont été accomplis car
au mois de juillet 1396 ses navires de guerre étaient préparés pour le combat
et surveillaient attentivement les mouvements des Turcs[24].
Ceux-ci ont fortifié Gallipoli et ont fait bâtir un nombre des navires qui ont
bloqué les Détroits[25].
Ainsi les galères vénitiennes et peut-être celles de l’Ordre de
l’Hôpital[26] n’ont pas
pu passer au Nord de Ténédos même si des sources narratives affirment le
contraire[27].
Le bilan de la participation vénitienne à la
croisade de Nicopolis semble plutôt modeste mais un tel point de vue peut
être trompeur car dans la conception stratégique de l’expédition les
navires de guerre ont joué un rôle secondaire. Même si à un moment
donné Sigismond de Luxembourg a pensé à
p. 101
couper
les possessions européennes et asiatiques de Bayezid par l’entremise de la
flotte chrétienne, cet objectif a été abandonné au moment ou le roi s’est rendu
compte que les puissances chrétiens ne pouvaient réunir le nombre de 25
galères[28]. On peut
constater que sauf la contribution de l’Ordre de l’Hôpital – par ailleurs
difficile à estimer – la Sérénissime a été la seule puissance maritime
qui a accompli ses promesses. Mais ses effectifs étaient trop faibles pour
franchir les Détroits.
Un jugement équilibré sur la contribution vénitienne doit
tenir compte non seulement du déroulement des opérations maritimes mais aussi
des efforts de la Sérénissime au lendemain de la catastrophe pour la sauvegarde
de Constantinople et de Pera. Cet effort est d’autant plus important
qu’après la défaite de Nicopolis les possessions vénitiennes en Romanie
étaient très exposés aux représailles des Turcs[29].
Le sultan était d’accord de signer une paix maritime avec la Sérénissime pour priver
Constantinople du concours maritime vénitien, mais refusait de reconnaître les
nouveaux conquêtes (non volendo dare pacem locis per nos de novo
acquisitis) de la République en Grèce (Argos, Nauplie,
Athènes) et en Albanie (Durazzo et Scutari) “quia dicerent quod
forent sua et quod sunt sue venationis)”[30].
Venise, par contre, voulait établir un accord pour ses
possessions balkaniques mais ne pouvait pas accepter la paix sur mer “quam
pacem nunquam habuimus cum aliqua natione pagana vel christiana, nam bene
scivisse et scire potest quod nostre galee in quibuscumque partibus in mari
persecuntur piratas et predatores maris”[31].
Le refus vénitien d’accepter la paix maritime avec les
Turcs a été le point de départ d’un projet pour une ligue navale qui aurait
réuni a côté de Venise l’Ordre de l’Hôpital, les Génois de Chio et le duc de
Naxos et qui aurait eu comme base d’opérations l’île de Ténédos, située dans la
proximité des Détroits[32].
Mais les Génois ne pouvaient pas accepter l’implantation d’une base maritime
vénitienne dans un point d’ou on pouvait facilement intercepter la route vers
la mer Noire.
p. 102
Les dernières années du XIVe
siècle ont apportés des coups durs aux intérêts de la République
adriatique en Romanie. Les Turcs ont conquis Argos en 1397 et menaçaient
Crête et Negroponte. La situation est aggravée par le départ du basileus
Manuel II Paléologue vers l’Occident dans un effort désespéré d’obtenir un
appui militaire contre l’Empire ottoman ; ainsi la capitale byzantine est
restée sans son empereur et les Vénitiens, qui ont déployé tous les moyens
diplomatiques pour empêcher le départ de Manuel, craignaient qu’en son
absence Constantinople serait livré au sultan par trahison.
En effet le danger s’est
éloigné seulement après la défaite de Bayezid à Ankara (1402) qui
a donné aux puissances chrétiennes l’illusion d’un écroulement rapide de
l’Empire ottoman.
* * *
Conclusions: la participation
vénitienne à la croisade de Nicopolis a été plutôt marginale.
L’expédition sur le Danube racontée par les chroniques vénitiennes est, comme
l’a montré Francisc Pall, une invention menée à souligner le dévouement
de la Sérénissime pour les intérêts de la chrétienté et l’ingratitude de
Sigismond de Luxembourg vers les Vénitiens dans les années suivantes. Plus
importante a été l’intervention vénitienne pour la défense de Constantinople
après la catastrophe de 1396 et pour le rachat des captifs occidentaux.
Les hésitations de la République qui ont précédé
l’expédition étaient le résultat de ses intérêts en Romanie, des rapports
tendues avec le royaume hongrois et enfin, mais non en dernier lieu, des
avatars des négociations concernant la croisade.
Les événements de 1396 ont
montré que pour le succès de la guerre contre les Turcs une
collaboration étroite était nécessaire entre le contingent terrestre et
l’escadre maritime. Presque un demi-siècle plus tard la croisade de
Varna a essayé de mettre en œuvre, sans succès, la stratégie
ci-dessus; les croisés devaient occuper la Péninsule Balkanique tandis que les
galères de Venise et de Bourgogne devaient interdire le passage de
l’armée de Mourad II d’Asie Mineure en Europe.
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della Casa Romena 2 (2002): Occidente-Oriente. Contatti, influenze,
l’image de l’autre (a cura di Ion Bulei, ªerban Marin e Rudolf Dinu), Bucarest: Casa Editrice
Enciclopedica, 2003
No permission is granted for commercial use.
© ªerban Marin, June 2003, Bucharest, Romania
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Quaderni 2002
[1] Camillo Manfroni, “La crisi della marina
militare di Venezia dopo la guerra di Chioggia”, Atti del reale istituto
veneto di scienze, lettere ed arti 69 (1909-1910): 988-989; Idem, “La Battaglia di Gallipoli e la
politica veneto-turca (1381-1420)”, Ateneo Veneto 25 (1902), t. 2, fasc.
1: 3-34 et fasc. 2: 129-169.
[2] Max Silberschmidt, Das
Orientalische Problem zur Zeit der Entstehung des türkischen Reiches nach
venezianischen Quellen. Ein Beitrag zur Geschichte der Beziehungen Venedigs zu
Sultan Baiezid I., zu Byzanz, Ungarn und Genoa und zum Reiche von Kiptschak
(1381-1400), Leipzig, 1923: 166-171.
[3] Nicolae Iorga, “Veneþia în Marea Neagrã. I.
Dobrotici”, Analele
Academiei Române, Memoriile Secþiunii Istorice, s. 2, t. 36, 1914.
[4] Fr. Thiriet, « Venise
et l’occupation de Ténedos au XIVe siècle », Mélange
d’Ecole Française à Rome 65 (1953) : 240.
[5] Francisc Pall, “Considerazioni sulla
partecipazione veneziana alla crociata antiottomana di Nicopoli (1396)”, Revue
des études sud-est européennes 7 (1969): 187-197.
[6] Manfroni, “La crisi della marina
militare”, cit.: 983; cf. Frederic C. Lane,
Venise une république maritime, Paris, 1985: 276.
[7] Serghej P. Karpov, La navigazione veneziana nel
Mar Nero XIII-XV sec., Ravenne, 2000: 104.
[8] Sime Ljubici, Listine. O odnosajih
izmedju juznoga slavenstva i mletacke republike (= Monumenta spectantia historiam
slavorum meridionalium), IV, Zagreb, 1874, doc. 487: 342. La proposition, formulé par Michele
Steno, a été toutesfois réjeté.
[9] Traité d’Emmanuel Piloti sur le Passage en Terre Sainte
(1420) (publ. par Pierre Herman Dopp), Louvain-Paris, 1958 : 9.
[10]
Kenneth M. Setton, The Papacy
and the Levant (1204-1571), I, Philadelphia, 1976: 291-294. Pour les négociations de Pierre de Lusignan avec Charles IV de Luxembourg,
Louis d’Anjou et Casimir le Grand voir Malgorzata Dabrowska, « Peter of Cyprus and Casimir the Great in
Crocow », Byzantiaka 14 (1994): 257-267.
[11] J.
J. N. Palmer, England, France
and Christendom (1377-1399), London, 1972: 181-186.
[12] Ibidem : 198-202.
[13] Ljubici, oop.
cit., doc. 482: 223; le 23 decembre le basileus était informé
qu’à Venise étaient attendus les emissaires de la France, de Bourgogne,
d’Angleterre et de Hongrie et que dans le cas ou la sainte ligue contre les
Turcs sera conclue la Serenissime se joindra à la croisade.
[14] Ibidem, doc. 483: 338: le 21 janvier
1395 le Sénat a envoyé, a la demande de Guy de la Tremouille, une lettre
à Philippe le Hardi pour justifier le rétard du retour de l’ambassadeur:
“dominus Gulielmus maraschalcus Burgondie excellentie vestre orator
expectans ambaxatam serenissimi principis domini regis Hungarie quia usque in
diem presentem ambasiata ipsius regis minime comparebat ”. Les Vénitiens
expliquaient qu’ils ont prié Guy de la Tremouille d’attendre encore un nombre
des jours l’arrivée de l’ambassade hongroise: “suasimus satis ipsi domino
mareschalco quod adhuc expectare deberet per aliquos dies”.
[15] Palmer, op.
cit.: 203 qui souligne que les nouvelles
tensions entre la France et l’Angleterre ont contribué à l’echec
de la croisade franco-anglaise; voir aussi Setton,
The Papacy and the Levant, cit.: 343.
[16] Ljubici, op.
cit., doc. 487: 340: le 10 mars 1395 les Vénitiens ont repondu à
l’ambassade hongroise “quod volentes habere respectum et utilitatem et
comodum mercatorum nostrorum, qui in bono numero et cum magnis quantitatibus
personarum conversantur in terris Turchorum”.
[17] Ibidem, doc.
487: 340.
[18] Ibidem: 341 les depenses de la flotte
ont été estimés à 35 000 – 40 000 florins par mois.
[19] Ibidem, doc.
488: 343.
[20] Iorga, Veneþia în Marea Neagrã,
II, doc. LIV: 47.
[21] Ljubici, op. cit., cit., IV,
doc. 513: 363: “alias sibi promisimus, et dare sibi nostra subventionem in
subsidium tam utilis opera pro tota christianitate”.
[22] Ibidem, doc.
513: 364.
[23] Ibidem: “Et
propterea ipsam maiestatem suam affectuose precamur, quatenus placeat tali modo
providere, quod ipse noster capitaneus sit de tempore in tempus informatus de
via sua et de tempore suo, et similiter si aliquo casu non posset ire ad illas
partes, ut possit providere de dictis galeis nostris, quia non esset bonum,
quod defferet ibi, nisi debetur illuc ire, imo foret cum magno damno et
incomodo galearum et gentis nostre”.
[24] Iorga, op. cit., doc. LV: 47.
[25] Ibidem, doc.
LVI : 47-48: “de potentia Basiti, que multiplicat
in partibus et loco Galipolis, tam de gentibus, quam navigijs, cum quibus magis
vigilare videtur ad damnum christianorum euntium et redeuntium pre strictum”;
en fevrier 1396 Venise a negocié – sans résultat – le libre passage des ses
navires par les Détroits, v. Kate Fleet,
« Early Turkish Naval Activities », Oriente Moderno 20 (71),
2001, 1: 133.
[26] Pour la participation de l’Ordre de l’Hôpital à la croisade de
Nicopolis voir Jean-Christian Poutiers,
« Les Chevaliers de Rhodes à la croisade de Nikopol (1396) », Etudes
Balkaniques 17 (1981), 1 : 89-123. On ignore le nobre de navires des
Hospitalliers.
[27] Poutiers, op.
cit. : 123 est d’avis que les Hospitalliers sont arrivés par la voie
de mer, et puis par le Danube jusq’en Oltenie. C’est une symple
hypothèse car on peut suivre l’itineraire de la flotte de l’Ordre
jusqu’à Smyrne, puis nous ne disposons pas des donées.
[28] Un point de vue contraire à J. Delaville
le Roulx, La France en Orient au XIVe siècle. Expéditions du
maréchal Boucicaut, I, Paris, 1885 : 287.
[29] Ljubici, op.
cit., doc. 487: 340 pour la plupart des Vénitiens la participation à
la croisade signifiait “dubia, damna et pericula”.
[30] Ibidem, doc. 553 : 404.
[31] Ibidem.
[32] Iorga, Notes
et extraits pour servir à l’histoire des croisades au XVe
siècle, vol. IV, 1896: 247; Elizabeth Zachariadou, Trade and Crusade. Venetian Crete and the
Emirates of Menteshe and Aydin (1300-1415), Venice, 1983: 80.