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La
suprématie maritime à la fin du XIIIe siècle:
Un
point de vue de Marino Sanudo Torsello
Institut d’Histoire “Nicolae Iorga”,
Bucarest
L’importance des Républiques
maritimes italiennes pour la conquête et la défense de la Terre Saine a
été maintes fois soulignée par les sources du Moyen Age. D’une manière
synthétique, le Tractatus de locis et
statu sancte terre ierosolimitane, écrit dans la deuxième moitié du
XIIe siècle, précisait que “De Italia sunt in terra ierosolimitana tres populi, ipse terre plurimum
efficaces et utiles, Pisani, Januenses et Venetici. Navali exercicio predocti,
in aquis invicti et in omni bello exerciti”[1].
La participation des Italiens assurait, grâce à leur superiorité
maritime incontestable[2],
le transport des pèlerins de l’Occident vers les Lieux Saints, mais, en
même temps, un appui logistique indispensable pour les entreprises
militaires. Parfois, les intérêts maritimes ont imposé certaines
décisions politiques comme en 1168 quand, après la conquête de
Bilbais, le roi Amaury I a decidé la
destruction des fortifications parce que “Il
[=Amaury] ne le peut mie tenir, pour çou que il n’estoit mie sour mer. Car
s’elle fust sour mer, il ne l’eust mie abatue, ains l’euist garnie”[3].
Pourtant, le concours des
puissances maritimes avait aussi ses revers; le Tractatus de locis et statu sancte terre ierosolimitane rappelle
que la puissance des infidèles a augmenté considérablement à
cause de la rivalité entre Venise, Gênes et Pise[4],
reproche qui se retrouve aussi dans l’oeuvre de Pierre Dubois[5]
et même dans la chronique vénitienne de Lorenzo de Monacis[6].
Cette explication pour le déclin du royaume de Jérusalem n’est pas
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totalement denouée de fondement car, souvent, les
guerres eclatées entre les Républiques italiennes ont impliqué d’autres
facteurs politiques de la Terre Sainte[7].
C’est le cas de la guerre de Saint Sabbas qui a commencé en 1256 à cause
d’une monastère disputée par les Génois et les Vénitiens[8].
La victoire de la Serenissima semblait modifier le rapport entre les
deux puissances; le relatif équilibre de jusqu’alors a été remplacé par une
hégémonie vénitienne. Gian Giacopo Caroldo observait que, après la
défaite, les Génois ont perdu “la
speranza di dominare in questi parti di Levante”[9],
point de vue développé par Martino da Canal dans sa chronique: “Ze veul que vos sachés que por nul efors que
Jenoés feïsent de armer galies, Veneciens ne leiserent d’aler a Acre, en
Romanie et en Crit, que monsignor li dus feisoit si bien garder la mer a force
des galies, que les nes des Veneciens s’en aloient a Acre, en Alisandre et en
tos leus et retornoient a savetés; et li Jenoés n’osoient aler se en repost
non, et lor galies s’en aloient reponant comme laron de mer, que vont derobant
et sa et la en larecin”[10]. Le chroniqueur insiste sur le contrôle des routes maritimes par les
galères vénitiennes, conséquence du système des mudae[11]
qui assurait la protection des navires marchandes, la rapidité et la régularité
des voyages vers Accre, Alexandrie et la Romanie[12],
tandis que les Génois étaient incapables de faire concurrence et se comportaient
comme des pirates.
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La superiorité des
Vénitiens, qui par ailleurs n’était pas aussi écrasante que Martino da Canal le
pensait[13],
semblait s’avérér par les victoires navales de la Serenissima à
Settepozzi (1263) et à Trapani (1264). Mais, vers la fin du XIIIe
siècle, on constate un renversement spectaculaire de la situation quand
Gênes a remporté les victoires de Meloria (1284), contre les Pisans, de
Lajazzo (1294) et de Curzola (1298), contre les Vénitiens[14].
Quel était le resort de cet éclatement Génois? Geo Pistarino a remarqué
à juste titre que “La vittoria di Genova alla Meloria, pagata ad
assai caro prezzo, non fu il risultato di un momento di fortuna, ma di perizia
bellica e di superiorita di mezzi”[15].
Mais, dans quelle mesure les contemporains ont été conscients de ces avantages
des Génois? La plupart des chroniques vénitiennes insistent surtout sur les
faiblesses de leurs compatriotes; ainsi pour Antonio Morosini la défaite de
Lajazzo a été la conséquence de l’impatience et du désordre dans l’ordre de
combat[16],
mais pour Daniele Barbaro il s’agissait plutôt de l’hésitation de l’armée de la
Serenissima “che ambigua tra la
pace et la guerra non fo cosi pronta a difendersse come furono li Nemici ad
offenderli”[17].
Dans le cas de la bataille
de Curzola les sources ont regardé le revers de leur flotte soit comme le
résultat de la colère divine provoquée par l’orgueuil qui animait les
esprits des Vénitiens[18]
ou par le refus de la médiation ponticale[19];
soit comme la conséquence de la trahison d’une partie des navires vénitiennes[20].
Une analyse plus
detaillée a été faite par Marino Sanudo Torsello. Dans son fameux projet de
croisade Liber Secretorum Fidelium Crucis
- ouvrage consideré en même
temps un itinerarium peregrinationis, "una pratica della mercatura",
un portulan, une epitoma rei militaris,
un traité d’histoire et de géographie, enfin un répertoire concernant les
problèmes économiques et le financement de la croisade[21]
- Sanudo a ajouté un bref commentaire sur les dernières grandes
batailles navales du XIIIe siècle, dont le but était d’offrir au futur chef de la croisade des renseignements
sur les téchniques de la guerre maritime.
D’abord Sanudo
observait que malgré la supériorité concernant les navires et le nombre des
combatants (“praedictarum corpora
galearum Venetis erant maiora et in eis
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gens
in pluri numero collocata”)[22],
les Vénitiens ont été vaincus à Lajazzo et à Curzola grâce
à la manière de combat adoptée par les Génois. Ainsi à
Lajazzo les navires des Génois ont été
liés par des ponts qui permettaient le déplacement des combatants d’une
ambarcation à autre. L’usage de quelques ambarcations incendiées aurait
pu dejouer facilement une telle tactique. Mais les Vénitiens se sont hâtés
à l’attaque et ont abaissé les voiles, erreur fatale qui a privé la
flotte de la Serrenissima de l’avantage du vent. Par conséquent, les
galères ont perdu leur mobilité, ont été entourées par les ennemis et,
finalement, vaincues[23].
Un déroulement semblable a
eu, cinq ans plus tard, la bataille de Curzola, où les Génois ont effacé
leur infériorité numérique (soixante galères contre quatre-vingts-dix
galères de la République de Saint Marc) grâce aux rayons du soleil qui
frappaient les yeux de leurs ennemis[24].
Le dernier détail rappelle une autre victoire de Gênes, cette fois contre
les Pisans, à Meloria, quinze ans auparavant: “Nam hoc patuit per
Pysanos, qui dum apud quendam locum, qui Melora dicitur, Ianuenses peterent
debellandos, ob festinantiam propugnandi & nimiam voluntatem, Solis radios
non vitantes, qui eorum in pugna continue oculos verberabant ab hostibus
devicti fuerunt & finaliter debellati. Unde aperte videtur quod Sol una ex
causis fuerit propter quam Pysani perdiderunt bellum & Ianuenses terga
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Soli praebentes, laetam inde victoriam reportarunt”[25]. Par conséquent, Sanudo
était d’avis que le capitaine ou l’amiral de la flotte chrétienne menée
à assurer le blocus contre l’Egypte devait se garder toujours de
combattre contre les rayons du soleil[26].
Les
exemples examinés par Sanudo prouvent qu’à la fin du XIIIe
siècle les Génois détenaient une supériorité incontestable en ce qui
concerne la manière de combat sur mers. Les batailles de Meloria,
Lajazzo et Curzola montrent que la République ligure a su profiter des
avantages offerts par le lieu du combat et de toutes les faiblesses de ses
adversaires. On peut comprendre ainsi pourquoi, à l’époque, Gênes
était regardée comme la plus puissante ville du monde entier; selon le pape
Jean XXII, “Recolimus a puericia nostra, quod in toto mundo non erat
princeps nec eciam comune aliquod cita nec ultra mare, qui non timeret comune
Janue”[27].
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Istituto Romeno di cultura e ricerca umanistica 4 (2002), edited by ªerban
Marin, Rudolf Dinu and Ion Bulei, Venice, 2002
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© ªerban Marin, August 2002, Bucharest,
Romania
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[1] Benjamin Z. Kedar, “The “Tractatus
de locis et statu sancte terre ierosolimitane”, dans The Crusades and their Sources. Essays Presented to
Bernard Hamilton (ed. by John France
and William G. Zajac), Aldershot,
1998: 125; cf. Georg Martin Thomas,
“Ein Tractat über das heilige Land und
den dritten Kreuzug”, Sitzungsberichte der K. Bayerischen Akademie
der Wissenschaften, philos.-philolog. Classe, 1865, 2: 147; Sylvia Schein, “From “Milites Christi” to “Mali Christiani”. The
Italian Communes in Western Historical Literature”, dans I Comuni
Italiani nel regno di Gerusalemme (a cura di Gabriella Airaldi e Benjamin Z. Kedar), Gênes, 1986: 681.
[2] Les musulmans
ont été, à leur tour, conscients de la supériorité maritime des
Occidentaux. Face aux galères chrétiennes, arrivés pour délivrer Tyr
d’un long siège, Saladin a exprimé sa surprise: “Diva! […] il me semble que les Frans soient afoletis,
que il font lor tors dedens la mer” v.
La Continuation de Guillaume de Tyr (1184-1197) (publ. par Margaret Ruth Morgan), Paris, 1982: 84.
[3] Chronique d’Ernoul et de Bernard le Trésorier
(ed. par M. L. de Mas Latrie),
Paris, 1871: 20.
[4] Kedar, “The Tractatus…”, cit.: 125: “inter se tamen
invidi atque discordes, quod maiorem securitatem exhibet Saracenis”; Thomas, “Ein Tractat…”, cit.: 147.
[5] Pierre Dubois, De Recuperatione Terre Sancte. Traité de politique générale, publié
d’après le manuscrit du Vatican par Ch. V. Langlois, Paris, 1891: 10: “Igitur Ianuensis, Venecensis
et Pysane civitates, que propter suas discordias et guerras maritimas solitas,
hactenus non punitas, Terre Sancte recuperationem et conservationem impedire
consueverunt, immo civitates Lombardie, Tu[s]cie, et alie provincie,
pacem inter se firmam habebunt si statuatur quod sic procedatur et procedi
possit per quoscunque proximos earum contra ipsas”.
[6] Laurentii de Monacis Veneti Cretae Cancelarii, Chronicon de rebus Venetis ab Urbe Condita
ad annum MCCCLIV (ed. Flaminius Cornelius), Venise, 1758: 194: “Dum Venetorum, Januensium et Pisanorum
concordia multum Terrae Sanctae prodesset, inimicus humani generis, cogentibus
peccatis, inter eos graves seminavit zizanias”.
[7] Ainsi pendant la
“guerre de Saint Sabbas”, eclatée en 1256, Venise a été soutenue par Pise, les
Provencaux, Jean d’Ibelin et les Templiers, tandis que Gênes a eu l’appui
de Philippe de Montfort et des Ospitaliers; voir Georg Caro, Genova e la
supremazia sul Mediterraneo (1257-1311), Gênes, 1974: I, 37-40.
[8] Selon Marino Sanudo Torsello, Liber Secretorum Fidelium Crucis (foreword by Joshua Prawer; reimpr. anastatique de
l’édition de J. Bongars,
Hannovre, 1611), Jérusalem, 1972: 220: “venit Ptolomaydam Marcus Iustinianus
Consul Venetorum et praesentavit litteras Patriarchae Ierosolymitano, ex parte
summi Pontificis, continentes ut Venetos in possessione poneret Sancti Sabae”;
la même idée est exprimée par Monacis,
op.cit.: 194. Une version differente
se trouve dans la chronique d’Antonio Morosini selon laquelle la guerre a
éclaté à la suite d’une confrontation navale du génois Solomon Grimaldi
et quelques navires marchandes vénitiennes, The
Morosini Codex (ed. by Michele Pietro Ghezzo,
John R. Melville-Jones, Andrea Rizzi), Padoue, 1999: 42. Le
déroulement du conflit a été etudié par Caro,
Genova e la supremazia…, cit.: 37-40.
Pour l’établissement des Vénitiens à Acre v. Joshua Prawer, “The Venetians in Crusader Acre: a Reconsideration”, dans Cross
Cultural Convergences in the Crusader Period. Essays presented to Aryeh
Graboïs on his sixty-fifth birthday (ed. by Michael Goodich, Sophia Menache and Sylvia Schein),
New York, 1995: 215-223.
[9] Biblioteca
Nazionale Marciana, mss. It. VII. 128b [= 7443]: 241; pourtant, la hégémonie
vénitienne ne devait pas être surestimée. Selon l’accord conclu avec le
seigneur de Tyre, Philippe de Montfort, les Génois “habeat et de iure habere debeat et habuerit ab antiquo terciam partem
catene in Tyro et in quasi possessione iuris habendo et percipiendo tam a
Venetis quam ab omnibus aliis drictum pro ipsa tercia per multa tempora”.
[10] Martino da Canal, Les Estoires de Venise. Cronaca veneziana in lingua francese dalle
origini al 1275 (a cura di Alberto Limentani),
II, XXXVIII, Florence, 1972,: 194.
[11] Pour les
acception du mot v. Frederic C. Lane,
“Fleets and Fairs”, dans Idem, Venice and History. The
collected papers of Frederic C. Lane (ed. by a committee of colleagues and
former students; foreword by Fernand Braudel),
Baltimore, 1966: 128-141 (notamment 128-129).
[12] Serghej P. Karpov, La navigazione veneziana nel Mar Nero XIII-XV sec., Ravenna, 2000:
67-69.
[13] Lane, Venise une république maritime, Paris, 1985: 122-123 montre que le
systeme des caravanes navales offraît un cible de choix aux adversaires. Un
amiral russé pouvait disperser les galères de combat pour attaquer les
navires marchandes restés sans escorte. Une telle action a été entreprise en
1264 par le génois Simone Grillo, v. The
Morosini Codex, cit.: 60.
[14] Lane, Venise… constatait qu’en ce qui concerne la superiorité maritime
“il est évident qu’après 1270 Venise ne possédait plus cette
superiorité”.
[15] Geo Pistarino, “L’Apogeo della Meloria”, dans Idem,
La Capitale del Mediterraneo: Genova nel Medioevo, Gênes, 1993:
150.
[16] The Morosini Codex: 78.
[17] Daniele Barbaro, Biblioteca Nazionale Marciana,
mss. It. VII. 92 [= 8575]: 223b.
[18] Pietro Dolfin, Biblioteca Nazionale Marciana,
mss. It. VII. 2558 [= 12450]: 19b: “[…] la superbia che a quel tempo iera
intrada nell’animo loro”.
[19] The Morosini Codex: 80-82: “Andevene, ch’io ve
inprofero, puoché paxe non vole? Che vui sere’ prexi e morti”; les efforts
du pape pour imposer la paix sont rappelés aussi par Nicolò Trevisan, Biblioteca Nazionale
Marciana, mss. It. VII. 519 [= 8438] = microfilm Pos. Marc. 164: lxviii a.
[20] Selon Trevisan: lxviii a, la défaite des
Génois a été transformée en victoire par la fuite de la réserve vénitienne;
voir aussi la chronique de Pietro Dolfin:
19a les 32 galères menées a porter le coup décisif ont abandonné le
combat, geste qui a demoralisé leurs camarades.
[21] Franco Cardini, “I costi della Crociata. L’aspetto economico del progetto di Marin
Sanudo il Vecchio”, dans Idem, Studi sulla storia e sull’idea di
Crociata, Rome, 1993: 377-411 (379).
[22] Sanudo Torsello, op. cit.: 83.
L’ouvrage a fait l’objet de plusieurs analyses v. Arturo Magnocavallo, Marin Sanudo il Vecchio e il suo progetto di crociata, Bergamo, 1901;
Angeliki Laiou, “Marino Sanudo Torsello, Byzantium and the
Turks: the Background to the AntiTurkish League of 1332-1334”, Speculum
45 (1970), 3: 374-392; C. J. Tyerman,
“Marino Sanudo Torsello and the Lost
Crusade: lobbying in the Fourteenth Century”, Transactions of the
Royal Historical Society 32 (1982): 57-73; Cardini, “Per
un’edizione del Liber Secretorum Fidelium Crucis di Marin Sanudo il Vecchio”,
dans Idem, Studi sulla storia
e sull’idea di Crociata, cit.: 317-375 et Idem,
“I costi della Crociata”, cit.
[23] Sanudo Torsello, op. cit.: “Nam pro maiori parte Venetorum galeae maxime erant & fortissimae, & etiam oneratae ad impetum inferendum, bonumque ventum habentes de pelago veniebant. Galeae vero Ianuensium praedictorum minores & debiliores galeis suorum hostium existebant, quae prope terram morantes teneba<n?>t proras paratas vel armizatas in contrarium dicti venti atque omnes una simul frenellatae invicem & ligatae: habebantque pontes quibus ab una galearum in alteram ire poterant homines et redire. Eratque modus alius preliandi ad deprimendam per Venetos Ianuensium potentiam & finaliter expugnandam videlicet quod Veneti antedicti, nisi eos nimia festinantia impulisset, quae aliquando licet prosit, obest multum multoties antedicta, potuissent ex suis accipere aliquas galearum, aut navigia aliorum, in quas ignem potuissent imponere & succensas ad proras galearum hostium mittere supradictas: ob quam maneriem seu modum, oportebat dictum Ianuensium hostilem exercitum dividi & finaliter separari: propter quod artificium Venetis, Divino iudicio non obstante, Ianuenses debebant de iure succumbere & cedere locum pugne. Sed Veneti qui habebant circa vicesimum octavum numerum galearum, dum assisterent inimicis, deposuerunt vela, prostraveruntque ea, & quasi minime collegerunt, antequam ad hostes pergerent remigando, postmodumque insultum Ianuensibus intulerunt propter quod quaedam ex Venetorum galeis, ob ventum flantem vehementer & mare quod ipsius conmovebantur impulsu sive causam etiam utriusque, recto aggressionis tramite ferientes latera proris galearum hostium, praebuerunt se opponentes inter galeas suorum hostium, quae XXII erant numero computatae & ut iam diximus praeparatae & suarum residuum galearum. Ita quod medietas earundem, nec suis conferre auxiliu, nec hostibus damnum inferre potuit, interpositis antedictis. Ex quo fuerunt Veneti, captam maiori parte suarum galearum devicti & a Ianuensibus debellati, anno MCCXCIII mensis Martii”.
[24] Ibidem:
83: “Per quem quippe modum, quasi similem apud Cursola in Sclavonia fuerunt
expugnati Veneti supradicti & non modo haec, verum etiam suis oculis in
oppositum Solares radios assumpserunt; habendo Ianuenses praedicti circa
sexagesimum Veneti vero circa nonagesimum numerum galearum”. cf. The Morosini Codex: 82: “Elevando el sol, quelo
vegniva dreta mentre a ferir in lo volto di Veniciani, e ai Zenovexi a le spale”.
[25] Sanudo Torsello, op. cit.: 83-84; pour la bataille de Meloria Geo Pistarino,
L’Apogeo della Meloria, cit.:
127-154.
[26] Sanudo Torsello, op. cit.: “Ad
proposito redeundo, dicimus [quod] cavere debet Capitaneus, vel
Admiratus exercitus antedicti ut anteq[uem] cum hostili exercitu P[o]sumat
praelium inchoare cum suis omnibus prebeat terga Soli, cuius radios suscipere p[er]
aspectum magnum praestat pugnantibus periculum praeliando”.
[27] Heinrich Finke, Acta Aragonensia. Quellen zur deutschen, italienischen, französischen,
spanischen zur kirchen- und Kulturgeschichte aus der diplomatischen
Korrespondenz Jaymes II.(1291-1327), II, Berlin-Leipzig, 1908-1922, doc.
400: 630; voir aussi Giovanni Villani,
Cronica (ed. F. Ghenardi Dragomanni), Florence,
1844-1845: II, 244.