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Manuscrits Vénitiens Concernant les Pays Roumains dans la Bibliothèque du Museo Correr de Venise

(XVI-XVIII siècles)

 

 

 

M. Marcella Ferraccioli

e

Gianfranco Giraudo,

Université de Venise

 

 

 

Depuis quelques années, nous fouillons dans les fonds d’une bibliothèque, petite à l’apparence, qui n’est que trop mal connue et qui abrite une collection d’opuscules et de manuscrits de quelques centaines de milliers de pièces[1].

Le Civico Museo Correr[2], qui occupe une bonne partie des Procuratie Nove bordant la Place St.Marc à Venise, est le véritable sanctuaire de la vénitienneté, un

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mare magnum dans lequel les érudits et les bibliophiles du XIXe siècle, sous la domination autrichienne aussi bien que sous celle de la Maison de Savoie, ont cherché à s’orienter moins philologiquement qu’idéologiquement.

L’anéantissement de l’idée de Venise - beaucoup plus dangereux que la destruction et le ravage de ses monuments, entramés par Napoléon et poursuivis par le Gouvrnement Impérial - Royal et par les bureaucrates piémontais - est presque parachevé aujourd’hui: au nom de la “vocation” touristique de la ville qui fut jadis la Dominante, le seul refuge pour ceux qui - vénitiens ou non - continuent de cultiver l’héritage millénaire de Venise, et non pour ceux qui se bornent à l’étudier, est le Musée Correr. Les collections de son fondateur, Teodoro Correr, et du plus grand des érudits - bibliophiles véntiens du XVIII siècle, Emmanuele Cicogna, auxquelles se sont ajoutés au fil des années des archives de familles patriciennes et de legs de savants vénitiens, offrent un échantillon hautement représentatif des mentalités, des attitudes intellectuelles et des intérêts de la classe qui régi au cours de plusieurs siècles celle que Braudel définissait une ville - monde.

Dans l’ex libris de Pietro Gradenigo (1695 - 1776), issu d’une des plus anciennes et illustres familles vénitiennes[3], on lit:

 

Ex libris  N. V. Petri Gradenigo

de

 Confinio S.Justine, ab eo

ad utilitatem studii sui, et ad

usum pr^stantium  Nobilium Reipublic^.

 

Le patricien vénitien considérait comme un privilège l’obligatio de servir l’Etat et comme une garantie de son bien - être le publico utile. Quand il voyageait, soit dans les territoires de la Sérénissime soit en dehors de ses frontières, quelles que soient se fonctions, il se sentait obliger de relater minutiusement ce qu’il avait observé: les rapports sociaux et institutionnels, les activités productives et commerciales, l’organisation des communeautés religeuses et, en général, les moeurs des habitants des pays qu’il visite.

S’il était un administrateur dans le Stato da Mar[4], la connaissance de la langue et de la culture des sujets, ses renseignements permettaient au

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gouvernement vénitien de prendre des mesures qui favorisent leur loyauté et une convivence autant que possible pacifique; s’il était dans un pays étranger en qualité d’ambassadeur, marchand ou agent secret - mais souvent la même personne remplissait les trois fonctions à la fois -, on utilisai ses rapports pour exploiter les tensions internes à un Etat ou internationales à la faveur de la République, pour établir quels étaient les alliés fiables et les ennemis inconciliables, pour décider les profits que l’on pouvait tirer de tel ou tel marché potentiel. Nous nous bornerons à un seul exemple: pendant plus de deux siècles, jusqu’à la chute de l’Empire Romain d’Orient, les marchands vénitiens achetaient le caviar aux bouches du Don et le vendaient à la cour de Constantinople.

Presque tous les pays connus à l’époque sont mentionnés au moins une fois dans les manuscrits du Museo Correr. la recherche d’un document concernant tel ou tel lieu resulterait impossible pour ceux qui ne peuvent se passer des modernes techniques informatiques. le critères reflétés dans le fichiers, manuscrits ou dactylographiés, de la fin du XIX siècle ou du début du XXe sont ceux des archives dogales, où les documents étaient classés selon leur appartenance à des réalités politico - institutionelles reconnues. A titre d’exemple, on dira que, pour conduire une recherche sur l’Ucraine, il a fallu chercher les entrées suivantes: Russia, Moscovia, Tartaria, Cosachi, Polonia, Suecia, mais aussi Chiesa Greca  et même Armenia e Persia, dans la mesure où les routes du commerce vers ces pays passaient par les steppes ukrainiennes.

Il est évident que les pays que l’ont rencontre plus fréquemment sont ceux qui se trouvaient sous la domination vénitienne et dans lesquels on enrégistrait des conflits, actuels ou potentiels, interéthniques ou interconfessionnels.

En ce qui concerne les pays qui se trouvaient en dehors des frontières de la République et qui ont en quelques rapports avec les pays roumains, on peut dresser un classement comme suit:

1. Constantinople, en tant que capitale des deux Empires avec lesquels Venise n’a jamais cessé de se confronter, de se battre et d’entretenir des rapports commerciaux et même cultureles plus souvent qu’on l’imaginerait. Parmi les cose del Turcho on trouvera aussi de nombreux documents concernant les Balcans, le Proche Orient et l’Afrique méditerranéenne.

2. La Pologne, la Regia Republica, avec laquelle Venise a toujours entretenu un rapport ambivalent entre éloges publiques une méfiance qu’il est difficile de cacher sous des formules de politesse; l’idée que la Serenissima  est plus avancée dans l’actualisation du modèle poltico - institutionnel commun, celui de Rome républicaine; un sentiment de solidarité vers l’autre république qui va devenir comme elle victime des héritiers de Rome impériale.

3. Russia / Moscouia / Tartaria. Le premier terme indique tour à tour les terres slaves orientales à l’intérieur de l’Etat polono - lituanien, la Russie proprement dite ou l’Empire russe en général; les deux autres indiquent deux

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entités géographiques dont les frontières et les rapports politico - institutionnels ne sont pas trop précisement identifiés.

4. L’Empire d’Autriche, longtemps adversaire de Venise et, après Passarovitz, protecteur encombrant de la République et son future maître.

5. La Hongrie, adversaire de Venise pour le contrôle de la Dalmatie et de la Croatie, mais, après Mohács, confondue avec les domaines de la Porte et / ou des Habsbourgs.

Par le caractère particulier de leur collocation géopolitique, la Transylvanie et la Valachie (sous ce nom on indique parfois la Moldavie aussi) ont le droit d’avoir des entrées spéciales.

Les manuscrits où l’on trouve des renseignements concernant ces pays sont les suivants:

 

Cod. Cic. 1633

 

VIAGGI E / VILLEGGIATURE / DEL / CO: CAMILLO / GIACOMAZZI / SEGRETARIO DI AMBASCIATA

n°.2 Copie du journal du voyage de Constantinople à Venise, avril - juin 1793

pp.  Itinéraire de Giurgevo à

n°.3 Journal autographe du voyage de Venise à Constantinople

pp.43 Itinéraire de Timi¿oara à Doja.

 

Cod. Cic. 1771

 

c.226-233v. Discorso sopra la pñte guerra d’Ungheria [fin du XVIe siècle]

 

Cod. Cic. 2126

 

DISPACCI / DI / PIETRO PASQUALIGO / AMBASC. IN VNGHERIA / 1509 = 1512.

297 c. numerate.

 

Cod. Cic. 2715 / 14

p. 147

Copie d’une lettre de Zsigmund Báthory au Sultan Mehmet III, 18 novembre 1596.

 

Cod. Cic. 2738

 

c.214-218v. Descricione della Transilvania fatta da ms Pietro Busto Bresciano / Musico di quel serenissimo Principe 1595

(copie du début du XVIIe siècle)

 

Cod. Cic. 3575

 

c.78-78v. Capitolo di una l^ra scritta in greco di propria mano di Mehemet / Bei altre uolte Mino Uaiuoda Prencipe di Ualachia man=/ data a casa sua tradotta da MarcAntonio Borissi [1595].

 

Misc. Correr VII / 951

 

Risposta data dal Senato al Padre Gabriel / Francescano di Bulgaria inviato dal Principe / di Valachia / 1658. 21 Ag:o In Pregadi

 

Misc. Correr XXIII / 1745

 

Compendio di Storia dal 1494 [...], a circa il 1560 [...]; dell’Istria, della Dalmazia, della Bosnia, Dacia, Bulgaria, Vallachia, Transilvania.

c.373 Della Datia

c.373v.-374 Della Vallachia

c.374-374v. Della Transilvania

 

Misc. Correr LXX / 2492

 

Liste des tributs payés à la Porte par les pays de l’olim Regnum Huangariae; anonyme, s.d. [fin du XVIe siècle].

 

p. 148

Misc. Correr LXXVI / 2625

 

Journal du voyage fait à Constantinople en 1533 par Benedetto Ramberti avec Daniele Ludovici, ambassadeur à la cour de Soliman le Magnifique.

 

Mss. Donà 80 / I

 

Informatione degl’Interessi / del Transilvano / N:° I

anonyme; I tiers du XVII siècle; 3 c. numerate.

 

Arch. Mor. Grim. 166

 

Li Delirij della Germania / Ovvero / La Pace dell’Imperatore / col Turco Processata / Dialogo /trà Pasquino e Marforio.

pp. 11-12, 49-52: exposition satyrique des événements des années ‘80 du XVIIe siècle concernant les Pays roumains.

 

Arch. Mor. Grim. 236 / 7

 

pp. 260-262 description de la Transylvanie; observation sur les confessions religieuses présentes sur son territoire.

Journal de l’Abbé G.G.C.Bonomi, XVIII siècle.

 

Mss. P. D. 394c / II

 

fasc.14 / II même texte que dans Misc. Correr LXXVI / 2625

 

 

p. 149

En ce qui concerne les noms des pays, le recours au toponyme romain de Dacia provoque quelques malentendus. Dans un abrégé d’histoire de l’Europe balanique de la fin du XVIe siècle, on lit:

 

La regione ch’antiquamente fu chiamata Datia à tempi nostri si partise in piu minori regioni p^cioche la Transilvania, la Seruia, la Bulgaria, et la Valachia sono particolari prouincie di Datia ettc […]” [5].

 

Au dix-huitème siècle, l’Abbé Bonomi donne des indications plus précises:

 

“[la Dacia  est divisée - n.n.] in Mediterranea, ch’è la Transilvania, in Alpestre che é la Vallakia, e nella Ripense, ch’é la Moldavia[6]

 

C’est la présence de différents peuples et, surtout de plusieurs confessions religieuses qui suscite la curiosité et l’anxiété, parce qu’à Venise on sait bien que

 

“[…] nò sono odij maggiori fra popolj, ch^ queli d^le diuerse religionj p^ch^ hanò nodrimèto da principi, et da sauj d^l mòdo, et la plebe ageuolme^te da quelo ch^ lle diletta ingan^are si lascia, et p^ questo loro uarie oppenionj di fede sono p^ la maggior parte toltte dalla obedienza d^l Pappa, et d^lla chiesa di roma, et contra lo imperatore hanno leuate le corna[7].

 

Bien que d’un point de vue strictement catholique, c’est Pietro Busto[8] qui esquisse le tableau le plus précis:

 

“[…] un dotor Blandrata Italiano il qual p^ la sua elloquenza fatto di consolacione Conseglier seppe si ben p¿suadere li ongheri di nascosto che se li tirro alla setta Ariana et hora ui sonno puochi Cattolici anci ui sonno ancora molti Caluini Anabatisti Moniche [sic!] et anco epicureij tal sette stettero un tempo quiete poiché questo dottore fu orratore à Polachi et ottenne la elettione dal Ser.mo Prencipe[9].

 

Deux lieux communs assez repandus sont bien représentés dans les manuscrits que nous avons analysés. Le premier est celui de l’origine de Valachi de la gens romaine des Flacci:

 

p. 150

Quella parte Tratia che gia fu detta Getica […] ogi si chiama Vallachia da i Flachi gente Romana p^cioch^ hauendo esi Romani sup^ato et destruto i Getti mandorno in tal parte sotto l’auspicio […] de un Flaco la colonia del qual prima fu nominata Flatia, et dappoi cò uoce corota Valachia il che si crede per fermamente et si còchiude esser uero dal parlar Romano che anchora si fa in tal luoco anchora che tanto corotamente ch’apena s’int^de  dal moderno Romano[10].

 

Le second est relatif à l’origine des Siculi  (Secui / Szekely)[11].

On a des idées assez correctes sur les groupes éthniques qui habitent la Transylvanie[12], même si on a la tendance à identifier les Siculi  avec les Magyars:

 

“[…] un’altra particular parte della Transilvania i chiama Ceculia gl’abitanti della quale parlano diuersamente da i Transilvani p^cioche in Transilvania si parla alla germanica et i Ceculi usano la lingua ongara[13].

 

Si l’auteur du Compendio di Storia... se borne à caractériser les diverses éthnies selon le type de leurs activités:

 

“[…] fu poi occupata questa provincia da’ Datij da quali p^ alquanto tempo fu chiamata Datia ora la tengono i Teutoni, i Cecuri, et i Valachi. J Teutoni huomeni ualorosi et forti usiti di Saxonia uenero qua p^ còsione di Carlo Magno quali ora si chiamano sieburgensi germanicamente p^ le sete cittadi che iui habitano i vallachi studiano p^ il piu alla agricoltura et a armenti de bestiami.[14].

 

… C’est Pietro Busto le seul qui s’aperçoit de la pénible situation des Valachi:

 

“[…] sonno Valaschi schiaui delli ongheri, et sono obligati lauorare li terreni delli loro patroni senza altra spesa, et la richezza consiste in hauer molti di questi schiaui[15]

 

... Chaque Vénitien voyageant dans un pays étranger, à quel titre que ce soit, est obligé de rédiger un rapport circonstancié et d’indiquer les avantages

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économiques et / ou politiques que pourrait en tirer la République. Si les documents que nous avons présentés se bornent à donner une liste des marchandises circulant dans les pays roumains[16], sans indiquer une possibilité quelconque d’ouverture de nouveaux marchés, la recherche de nouvelles alliances n’est pas négligée.

... Dans une Informatione anonyme du premier tiers du XVII siècle, on propose d’exploiter le cynisme politique de Gábor Béthlen à l’avantage de Venise en fonction anti-impériale aussi bien qu’anti-ottomane:

 

“[…] Con la Rep.ca di Venetia hà puoco buona intendenza, et ad essatorna conto poter hauer luogo ella sua grandezza, perche da suoi Stati può cauarsi già numero di Caualleria, et quando s’aprisse per la strada della Bossina addto à quei Paesi, si farebbe più ampia la Valle di Spalano, et con molto proffitto di essa Rep.ca, con cui è lecito in tempo di guerra souuenir se stessi, sbatter l’Imperatore, frenar il Turco, et quando il Rè di Spagna chiudesse i passi della Valle Florida, solo questo riffugio si ritrouarebbe per la Republica[17].

 

Dans les années ‘40-’50 du XVIIe siècle, Venise déploie une intense activité diplomatique visant à impliquer les puissances de l’Europe Orientale dans une ligue ant-ottomane[18]. Si un prince valaque se déclare catholique, on peut croire que sa conversino est aussi sincère que l’attitude de la Serenissima, qui ne songe qu’à défendre la foi catholique et non pas des intérêts particuliers:

 

“[…] Il Senato hà pienam:te aggradito le lettere del Sigr Prencipe  di Valachia, che uoi ci aueterese. Con altrettanto piacere poi hà udite le nostre uoci della lodabile, e generosa sua rissoluzione di muouersi con uigore contro il Turco commune inimico con l’aderenze d’altri Popoli, et deue sperarsi, che in causa tanto giusta abbia a godere l’assistenza del Sigr Dio, ora massime, che hà abbracciato partito cosi degno di dichiararsi Cattolico[19].

 

Dans ce contexte, il serait difficile de s’étonner d’une éloge sans reserve de Vlad °epeò, qui possédait sans doute vertues très appréciées à Venise, c’est-à-dire

p. 152

la capacité de causer “bien des maux” aux Turcs et d’exercer une justice sans merci:

 

Qui gia fu û Vaivoda chiamato p^ nome Dracula ch^ p^ la sua crudeltà fu celebrato da’ scritori il quale p^ le cose della Giustitia fu tanto seuero ch^ dificilmente se li puo trouar par, fu nemicissimo de turchi alli quali aporto molti mali[20].

 

Les textes les plus riches en rensignements sont deux relations de voyage du Comte Camillo Giacomazzi, le premier de Constantinople à Venise en 1793, le second dans la direction contraire en 1794.

Camillo Giacomazzi, fils d’Angelo Maria, issu d’une famille de nobles de province, et d’Aurelia Cornaro, issue d’une des plus anciennes et illustres familles patriciennes vénitiennes, commença cursus honorum en 1778 à la Veneta Cancelleria Ducale et fut ensuite envoyer à Constantinople, où il servit en qualité de secrétaire auprès de trois bailes pendant plus de dix ans. En 1794, il fut chargé par le Tribunal des Inquisiteurs d’Etat d’une mission secrète à Constantinople en tant que personne “loyale et fiable”. Après la chute de la République il continua d’être un serviteur zélé et loyale de l’Etat quel qu’en fût le gouvernement. Après sa mort, survenue à l’âge de quatre-vingt ans en 1833, son frère ainé Giuseppe lui dédia une inscription funéraire qui résume de la façon la plus précise le sens de sa vie:

 

QVI GIACE IL NOBIL CONTE CAMILLO GIACOMAZZI VENETO ZELANTE NELLI SOSTENVTI IMPIEGHI PVBBLICI PROBO BENEFICO. MORI DI ANNI LXXX PER IL PIV COMMOVENTE CASO LI XXIII OTTOBRE MDCCCXXXIII.  A LVI IL DOLENTE FRATELLO CONSACRA QVESTA MEMORIA[21].

 

Camillo Giacomazzia laissé un important héritage manuscrit: son journal, qu’il rédigeait au jour le jour en relatant tous les événements concernant sa vie et celle des personnes avec lesquelles il avait des rapports; des memoires relatives surtout aux dernières années de la République; des traductions du français d’ouvrages historiques et politiques[22].

p. 153

Le style de Giacomazzi est plutôt plat, si on le compare à l’écriture étincellante de ses compatriotes et contemporains tels que Francesco Algarotti ou Andrea Querini. Il veut moins amuser que renseigner: il décrit minutieusement, au fil des heures et des jours, l’état des routes, la qualité de l’hébergement et de la nourriture - et surtout, ce qui est obligé pour un Vénitien, du vin -, les villes et les villages, les moeurs et les attitudes de leurs habitants - bref, tout ce qui peut rendre moins périlleux et plus confortable le voyage dans ces contrées lointaines et mal connues.

La fin de la République s’approche: il ne reste que deux attitudes possibles, celle du désabusé Sénateur Pococurante que rencontre Candide ou celle du fonctionnaire honnête, dont le destin est de servir le gouvernement sous lequel il est né, puis celui qui le remplacera et qui sera à son tour remplacé.

 

 

 

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[1] M. M. FERRACCIOLI, Libri e manoscritti della Biblioteca del Museo Correr di Venezia riguardanti i Paesi dell’Oltre-Adriatico (édité par G. GIRAUDO), Rome: Società Dalmata di Storia Patria, I, 1994: XVI+194; II, 1995: VIII+313; M .M. FERRACCIOLI et G. GIRAUDO, “Documenti sui rapporti tra Venezia e Ragusa nella Biblioteca del Museo Correr di Venezia” , Atti e Memorie della Società Dalmata di Storia Patria, 20 (1997): 111-163; M. M. FERRACIIOLI, “La Dalmazia antica e tardo-antica nei documenti della Biblioteca del Museo Correr di Venezia”, Atti e Memorie della Società Dalmata di Storia Patria, 21 (1998): 19-32; M. M. FERRACCIOLI et G.GIRAUDO, “Documenti riguardanti l’Albania nella Biblioteca del Museo Correr di Venezia”, in Albania, Storia, immagini e documenti dalla Biblioteca Marciana e dalle collezioni del Museo Correr di Venezia, Tirana: Istituto Italiano di cultura, 1998: 80-109; M. Marcella FERRACIOLI et G. GIRAUDO, “La bisaccia del mercante: merci e libri da una sponda all’altra dell’Adriatico”, Letterature di Frontiera, 8 (1998), 1-2: 57-68; M. M. FERRACCIOLI et G. GIRAUDO, “Manuscripts on the Relations between Venice and Dubrovnik at the Museo Correr in Venice”, Diplomatic Academy Yearbook, 3 (1998): 203-211; M. M. FERRACCIOLI et G. GIRAUDO, “Mercanti (e) Ebrei tra Venezia e la sponda orientale dell’Adriatico: documenti dalla Biblioteca del Museo Correr e dall’Archivio “Renato Maestro” della Comunità Ebraica di Venezia”, in Le due sponde del Mediterraneo, L’immagine riflessa, Trieste: E.U.T., 1998: 295-325; M. M. FERRACCIOLI et G.GIRAUDO, Documenti riguardanti i rapporti tra Venezia e la Polonia nella Biblioteca del Museo Correr di Venezia (édité par G. GIRAUDO, préface de L. CALVI), Padova: E.V.A., 1999; M .M. FERRACCIOLI et G.GIRAUDO, “Il Codice Cicogna 2738 del Museo Correr di Venezia”, Annuario dell’Istituto Romeno di Cultura e di Ricerca Umanistica di Venezia, 1 (1999): 51-67; M .M. FERRACCIOLI et G.GIRAUDO, “Documenti riguardanti le terre dell’attuale Ucraina nella Biblioteca del Museo Correr di Venezia”, in L’Ucraina del XVIII secolo, crocevia di culture (édité par L.CALVI et G.GIRAUDO), sous presse.

[2] Sur l’histoire du Museo Correr, voir: P. MOLMENTI, “Il Civico Museo Correr nella sua nuova sede”, Rivista Mensile della Città di Venezia, 1 (1922), 9: 1-8; M. BRUNETTI, Guida del Museo Civico Correr, Le collezioni storiche, Venise: C. Ferrari, [s. d.]; T. PIGNATTI, Il Museo Correr, Bergamo: Istituto Italiano di Arti Grafiche, 1958; D. SUTTON, “Teodoro Correr and his Museum”, Apollo, 1975, 9: 156-163; Una città e il suo museo, Un secolo e mezzo di collezioni civiche veneziane (édité par G. ROMANELLI), Venise: Museo Correr, 1988.

[3] G. A. MOSCHINI, Vita di tre personaggi illustri della famiglia Gradenigo benemeriti della letteratura veneziana nel secolo XVIII, Venise, 1907.

[4] Les domaines vénitiens étaient divisés en deux parties: le Stato da Tera (ou Teraferma), qui comprenait les provinces italiennes et l’Istrie, et le Stato da Mar, qui comprenait la Dalmatie, l’Albania Veneta  et le Levante.

[5] Misc. Correr XXIII, n°. 1745, c. 373.

[6] Arch. Mor. Grim. 236, f. 7, p. 261-262.

[7] Mss. P. D. 397c, fasc. 2, c. 7v.

[8] voir M. M. FERRACCIOLI, G.GIRAUDO, “Il Codice Cicogna 2738 del Museo Correr di Venezia”, Annuario dell’Istituto Romeno di Cultura e di Ricerca Umanistica, 1 (1999): 51-67.

[9] Cod. Cic. 2738, c. 215v.

[10] Misc.Correr XXIII, n°. 1745, c. 373v.

[11] Arch. Mor. Grim. 236, fasc. 7, p. 260-261.

[12] Pour un bibliographie des rapports interéthniques et interconfessionnels en Transylvanie, voir G. GIRAUDO, Itinéraires de l’Union, De Ruthénie en Transylvanie,???

[13] Misc. Correr XXIII, n°. 1745, c. 374.

[14] Ibidem, c. 373v.

[15] Cod. Cic. 2738, fasc. 4, c. 215.

[16] Ibidem; voir aussi Misc. Correr XXIII, n°. 1745, c. 374.

[17] Mss. Donà 80 / I, c. 3.

[18] D. CACCAMO, Il carteggio di Giovanni Tiepolo, ambasciatore veneto in Polonia, Milano: Giuffré, 1994; idem, “Alberto Vimina in Ucraina e nelle ‘parti settentrionali’, Diplomazia e cultura nel Seicento veneto”, Europa Orientalis, 5 (1986): 233-283.

[19] Misc. Correr, VII, n°. 951: Risposta data dal Senatoal Padre Gabriel / Francescano di Bulagaria inviato dal Principe  di Valachia / 1658. 21 Ag:o In Pregadi.

[20] Misc. Correr XXIII, n°. 1745, c. 374-374v.

[21] E .A. CICOGNA, Delle iscrizioni veneziane..., IV, Venezia, MDCCCXXXIV [1834]: 173.

[22] Dans le Museo Correr, on conserve les matériaux suivants: Cod. Cic. 65: Essai sur l’Eglise “grecque” par C. G.; Cod. Cic. 131:Traduction par C. G. d’une biographie de Charles X, Roi de France; Cod. Cic. 138: Essais sur l’Arménie par C. G.; Cod. Cic. 750: Lettres adressées à C. G.; Cod. Cic. 762: Anecdots et bons mots recuillis par C. G.; Cod. Cic. 1337-1338: Traduction par C. G. de L.-P.-E. Bignon, Des Cabinets et des Peuples, Paris 1822; Cod. Cic. 2307: Traduction de La légende des Vénitiens de Le Maire; Cod. Cic. 2979: Documents concernant les emplois publiqes de C. G.; jusqu’à 1811; Cod. Cic. 2980: Documents concernant la mission en Dalmatie (1789-1792) de C. G.; Cod. Cic. 2981: Documents concernant les missions à Constantinople (1781-1794) de C. G.; Cod. Cic. 3019/17: Petit catalogue des livres d’histoire possédés par C. G.; Cod. Cic. 3215: Lettres de C. G. de Constantinople à son frère Giuseppe, 1789; Cod. Cic. 3247/II,2 :Documents, en partie autographes de C. G., concernant le territoire d’Imoschi [Imotski]; Cod. Cic. 3418/29: Biographie (autographe) de Ferigo Foscari par C. G.; Cod. Cic. 3418/24: Biographie de Camillo e Giuseppe Giacomazzi par E. Cicogna; Cod. Cic. 3503/13 Petite histoire des bailes vénitiens à Constantinople; autographe de C. G.