10 décembre 2004


« Si je ne monte pas dans l'équipe nationale immédiatement, explique Charles Nadeau,
il y aura toujours moyen de renverser la vapeur, mais ce sera difficile. »
photo : Stevens Leblanc

Glisser pour ne pas tomber

Pour certains, l'arrivée de la neige est synonyme de joies hivernales alors que, pour d'autres, c'est plutôt l'enfer. Pour Charles Nadeau, la belle neige blanche recouvrant les sentiers de ski de fond de la forêt Montmorency et du parc du mont Sainte-Anne, c'est un peu tout ça à la fois.

Avec joie, Nadeau glisse sur ses deux planches d'entraînement (celles qu'il accepte d'écorcher sur les cailloux et les racines) depuis déjà presque un mois. Mais au cours des deux prochains week-ends, en coupe Noram, il fera vivre l'enfer à son coeur et ses poumons afin de gagner un poste au sein de l'équipe nationale senior de ski de fond.

Pour lui, l'enjeu est d'une grande importance. Actuellement classé 10e au pays, il doit conclure les compétitions de la région de Québec au huitième rang ou mieux pour atteindre son objectif.

« Si j'arrive à me qualifier au sein de l'équipe qui voyagera en Europe cet hiver, je profiterai du support technique de l'équipe nationale. De plus, je devrais avoir droit à un brevet de Sport Canada au printemps et je profiterais aussi des services de l'équipe nationale en camp d'entraînement l'été prochain ainsi qu'aux premières épreuves de la Coupe du monde 2005-2006, lesquelles serviront de sélections olympiques », raconte Nadeau.

« À l'inverse, si je ne monte pas dans l'équipe nationale immédiatement, il y aura toujours moyen de renverser la vapeur l'automne prochain, mais ce sera difficile. »

Car il n'y a pas que le sport dans la vie. « Mes amis de l'université ont tous leur diplôme en poche. Pas moi. J'ai 25 ans et je vis encore chez mes parents. Je ne me plaindrai jamais du traitement que je reçois au Québec, puisque mon sport ne me coûte rien. Mais je ne peux quand même pas faire vivre une famille avec mes revenus actuels. »

Le hic, c'est qu'en ski de fond, les hommes atteignent souvent leur sommet à plus de 30 ans. L'âge qu'aura Nadeau au moment des Jeux olympiques de Vancouver, en 2010.

« C'est certain que Vancouver représente l'objectif ultime. Mais disons que monter dans l'équipe nationale tout de suite me donnerait un méchant coup de main. »

Même s'il ne supervise plus directement le travail de Charles, l'entraîneur de l'équipe du Québec, Luc Germain, croit aux chances de l'athlète de Cap-Rouge.

« Charles aura l'avantage de bien connaître le nouveau parcours du 30 km style libre de la forêt Montmorency. Il sera dangereux pour les gars de l'équipe nationale actuelle. Cet été encore, en Finlande, il a prouvé qu'il possède un gros moteur (système cardio-vasculaire, en langage de ski de fond) en épatant des entraîneurs de l'endroit. »

Au menu des huit prochains jours, un 10 km classique, un 30 km libre, un 15 km classique et un 15 km libre. Parmi les participants, des juniors et des vétérans, mais surtout une cinquantaine d'athlètes seniors de fort calibre.

« Je n'ai pas le choix : je dois viser les podiums, explique Nadeau, spécialiste des longues distances. Si je me contente de viser des huitièmes places, je risque trop de finir neuvième. »

Si tout se déroule comme prévu à la forêt Montmorency et au mont Sainte-Anne, Chris Jeffries, de Chelsea en Outaouais, et la Montréalaise Dasha Gaïazova devraient confirmer leurs places au sein de l'équipe nationale senior. Nadeau espère surprendre et un certain Alex Harvey, 16 ans, tentera de suivre les « grands ». Ce jeune homme possède un bagage génétique et des habitudes familiales hors de l'ordinaire : il est le fils de Pierre Harvey et de Mireille Belzile.

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Pour plus d'infos sur la Coupe Noram www.coupenoramquebec2004.skibec.ca


page mise en ligne le 10 décembre 2004 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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