26 novembre 2004


Le biathlonien Jean-Philippe Le Guellec passe des benjamins aux juniors.
photo d'archives : Jacques Boissinot, Presse canadienne

Jean-Philippe Le Guellec
sait que le chemin sera long

Il est champion du monde. Il a fait la première page des journaux. Il rêve d'un podium olympique. Mais fort heureusement, il sait que l'objectif est encore bien loin.

En remportant deux médailles individuelles et une autre au relais, Jean-Philippe Le Guellec a volé la vedette aux Championnats du monde benjamins (18 ans et moins) de biathlon, l'an dernier, en France. Sa médaille d'or, au sprint de 7,5 km, faisait de lui le premier biathlonien canadien à mériter un titre de champion du monde.

Sauf que la marche séparant les benjamins des juniors est très haute. « Et, celle entre les juniors et les seniors l'est encore plus, s'empresse-t-il de dire. Je sais parfaitement que mon cheminement sera long, très long. Mais je l'accepte. Sinon, je ne serais pas ici. » Ici étant Canmore, en Alberta, où il peut s'entraîner convenablement alors que les sentiers de Valcartier commencent à peine à blanchir.

Le cheminement sera long, certes, mais si le passé de le Guellec est garant de l'avenir, on peut rêver. Fils de militaire, il a goûté au biathlon avec les cadets parce que le tir l'intéressait. À sa première année, il rate de peu sa qualification pour les Championnats canadiens, mais l'année suivante, il ne se contente pas d'une participation au championnat national. Non. Il en revient avec une médaille d'or. L'entraîneur Daniel Lefebvre lui parle alors de son groupe d'entraînement du Club Courcelette, à Valcartier. La famille Le Guellec partira alors de Lorraine pour aller s'installer à Shannon, tout près de ce qui deviendra la deuxième résidence de Jean-Philippe.

À partir de ce moment, Le Guellec connaîtra une progression constante en s'entraînant avec des transfuges du ski de fond, les frères Maxime et François Leboeuf ainsi que Marc-André Bédard. C'est d'ailleurs avec ces deux derniers qu'il remportera l'argent au relais 3 x 7,5 km des Championnats du monde de 2004.

« Et les gars sont sérieusement en forme cette année, raconte l'entraîneur Daniel Lefebvre. L'an dernier, Jean-Philippe a été mentalement à son sommet au bon moment. Mais les quatre gars sont aussi forts l'un que l'autre. »

Cet hiver, Le Guellec, 19 ans, prendra part à des compétitions dans la catégorie junior (19-20 ans). Il quittera le pays la semaine prochaine pour ses deux premiers tests à Obertilliach et Rosenau à la mi-décembre.

« Théoriquement, je devrais être meilleur que tous ceux qui montent de catégorie en même temps que moi. Par contre, les juniors qui en seront à leur deuxième année devraient être meilleurs. »

Cette logique mathématique n'empêche cependant pas Le Guellec de viser haut.

« Aux épreuves de la Coupe d'Europe junior, un podium ou un temps équivalent ou mieux que 92 % du temps du gagnant me permettrait de répondre à un des critères olympiques obligatoires. Pour les Championnats du monde juniors (en Finlande, au mois de mars), il me faudra terminer dans le premier quart des participants. Je me dis que c'est possible, à condition de connaître d'excellentes courses.

« Mais je ne m'impose pas une tonne de pression avec ces critères. Les Jeux de Turin seraient bien intéressants, sauf que mon véritable objectif olympique est de participer à ceux de Vancouver, en 2010. »

Des Jeux au Canada qui font en sorte que Le Guellec et ses copains du Centre Myriam-Bédard - où loge le club Courcelette - profitent et profiteront d'indéniables avantages.

« Biathion-Canada semble en bonne santé puisqu'en Autriche, nous profiterons d'une équipe complète avec farteurs et massothérapeute. Je réalise que j'arrive dans le bon sport au bon moment », de dire Le Guellec, qui semble bien parti pour en profiter.


page mise en ligne le 26 novembre 2004 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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