Le barrage Toro

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Situons cet événement dans son contexte. Nous sommes au début du siècle. Le Québec vit sa deuxième phase d’industrialisation axée sur une nouvelle source d'énergie, l’électricité. Au Québec, compte tenu du potentiel qu’offrent nos nombreux cours d’eau, on parlera d’hydroélectricité.

En Mauricie, près de Trois-Rivières et de Shawinigan, des entreprises, souvent sous contrôle américain, se lancent dans la production de pâtes et de papier. Le bois est disponible en grande quantité via la rivière Saint-Maurice et son principal affluent, la rivière Matawin. La construction de centrales électriques fournira l’énergie nécessaire à cette production. Mais pour être efficace, la production d’hydroélectricité nécessite un cours d’eau au débit constant. Ainsi, afin d’assurer au Saint-Maurice une alimentation stable en eau, les entreprises d’électricité, avec l’accord de la Commission des eaux courantes (l’actuel ministère des richesses naturelles), entreprennent d’équiper le bassin hydrographique du Saint-Maurice d’une série de réservoirs artificiels qui permettront de faire des réserves d’eau l’été pour maintenir les eaux de la Saint-Maurice constante toute l’année durant. Ainsi sont construits les barrages Gouin, la Tranche, du rapide Blanc (d’où la célèbre chanson) et celui du barrage Toro. À l’époque, la rivière Saint-Maurice devenait une des rivières les mieux équipées au monde pour le contrôle de ses eaux.

Les travaux se terminèrent au début de 1931. Il semble, selon les travailleurs dont nous tenons nos témoignages, que trois ans aient suffi à ces hommes pour ériger cette masse de béton devant le futur lac Taureau. Il avait fallu dépenser exactement 3 695 770,33$ pour un barrage de 2 400 pieds de long incluant la digue. Une génératrice de 660 volts a été installée dans le barrage afin de faciliter son entretien et fournir l’électricité sur le site. Les portes régulatrices du barrage mesurent 78 pieds de haut et peuvent supporter une poussée de 24 000 livres au pouce carré.

Au printemps 1931, lorsque le barrage est fermé pour la première fois, les eaux s’élevèrent pour créer le réservoir Taureau. Il mesure environ 45 kilomètres de long et 250 kilomètres de circonférence.

Le St-Don. Le matériel nécessaire à la construction du barrage était acheminé en camion à cet endroit. On le chargeait sur la barge que l'on voit sur cette photo pour le porter jusqu'à la rivière aux Cenelles. De là, le trajet se terminait en chemin de fer.

Le barrage Taureau (en construction à gauche). Vers 1930 et longtemps ensuite , on écrivait «Toro», puisque sur la cartographie de l’époque, le rapide sur lequel il a été construit le barrage était identifié ainsi.

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