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Les escroqueries aux pierres précieuses existent depuis plus de 20 ans. Les raisons de leur succès sont simples:

1.indifférence, voire complicité des autorités locales
2.relation d'amour/haine entre les thaïlandais et les étrangers (détester la victime, accuser la victime)
3.les touristes sont de passage dans le pays et n'ont pas suffisamment de temps pour mettre en œuvre des procédures judiciaires
4.les touristes restent isolés et ne partagent pas leurs infos
5.tout le monde aime l'argent et rêve de devenir riche rapidement

Plusieurs sites internet très bien faits donnent des informations sur la manière dont ces escroqueries sont mises en œuvre (y compris 2bangkok.com dont le lien apparaît ci-dessus). Vous pouvez regarder dans les liens pour avoir leur point de vue. Surtout, ne faites pas l'erreur de penser que vous êtes trop intelligent pour être victime d'une telle arnaque. Elles durent depuis 20 ans et vous n'en avez aucune expérience.

COMMENT CA MARCHE?

Il y a deux types d'escroqueries aux pierres précieuses. Dans les deux cas, l'objectif est de vous faire payer des pierres précieuses ou des bijoux beaucoup plus cher que leur valeur réelle. Dans le premier cas, un chauffeur de tuk-tuk vous emmène dans un magasin et vous demande d'aller y jeter un œil. Pour chaque client qu'il emmène, il reçoit un bon pour de l'essence. C'est simple et évident. Peu de gens se laissent convaincre de faire un achat dans ces circonstances.

Dans le second cas, qui nous intéresse sur cette page, le procédé est plus subtil. Tout s'organise autour de rencontres « fortuites » avec des thaïlandais « amicaux ». Parce que ces rencontres sont « fortuites » et qu'elles impliquent des thaïlandais « sympathiques », les touristes sont moins méfiants et se laissent duper, ce qui explique la réussite de l'arnaque.

En général, tout commence lorsqu'un touriste (ou des touristes car les couples sont également visés) qui sort de son hôtel ou marche dans la rue près d'un attraction touristique est abordé par un thaïlandais amical.

Or, sauf exception, les thaïlandais ne parlent pas spontanément aux étrangers. C'est le premier signe qui doit vous alerter.

Le thaïlandais en question est très sympathique, vous demande d'où vous venez, où vous allez… et se présente lui-même (ou elle-même) comme un guide, un étudiant, un employé du gouvernement, un chauffeur de tuk-tuk… Quelle que soit votre réponse concernant le lieu où vous allez (Grand Palace, Wat Pho…), le thaïlandais vous explique que vous ne pouvez pas y aller car c'est exceptionnellement fermé pour des raisons diverses liées à la religion bouddhiste ou à la famille royale...

Or, il faut savoir que les attractions touristiques de Bangkok comme le Grand Palace ou Wat Pho rapportent des sommes considérables pour le pays grâce aux droits d'entrée. Elles sont donc bien sûr ouvertes 365 jours par an. Le Grand Palace ouvre à 8h du matin et ferme à 15h30. Wat Pho ouvre également à 8h du matin et ferme à 17h. Des parties du Grand Palace peuvent être parfois fermées au public du fait de manifestations royales, mais jamais la totalité du site. Pourquoi serait il fermé ? C'est le second signe qui doit vous alerter.

Mais bien sûr, votre « ami » thaïlandais ne manque pas d'idées et vous conseillera de visiter d'autres temples ou attractions touristiques ouvertes. Il vous dit même le plus souvent que le site en question est habituellement fermé au public et ouvert exceptionnellement ce jour là. Il peut également évoquer les difficultés économiques de la population et notamment des étudiants qui souhaitent aller étudier à l'étranger et mentionner que le fait que le gouvernement les laisse acheter sur place sans payer de taxe et revendre à l'étranger des pierres et des bijoux à certaines périodes exceptionnelles de l'année pour les aider.

Selon le cas, il mentionne ou non le fait que les touristes étrangers peuvent également profiter de cette opportunité, afin de promouvoir le tourisme en Thaïlande.

Il vous explique, enfin, que du fait du caractère particulier de cette journée, certains tuk-tuks participent à une opération spéciale et que le prix du transport est de 20 bath de l'heure (ou quelque chose dans ce style).

Or, il n'y a pas d'opération spéciale de promotion concernant les tuk-tuks. Tous les tuk-tuks appartiennent à des propriétaires privés qui les gèrent en totale autonomie. On peut même dire que, dans notre groupe, personne n'a jamais rencontré de chauffeur de tuk-tuk honnête. C'est le troisième signal d'alarme.

Le thaïlandais fait signe à un tuk-tuk (dont le chauffeur est bien sûr impliqué dans l'arnaque) et arrange le déplacement pour votre compte jusqu'à l'attraction touristique -un temple, en général) qu'il vous a indiqué. Dans certains cas, il vous indique simplement la marche à suivre et, comme par hasard, le tuk-tuk que vous interceptez est également impliqué dans ces escroqueries.

En fait, il n'y a rien de particulier dans ce temple, mis à part le fait qu'il est calme et peu fréquenté. Le chauffeur de tuk-tuk vous laisse visiter, en vous assurant qu'il vous attend et que vous pouvez prendre votre temps. Bien évidemment, c'est ce qu'il va faire puisqu'il doit, au final, vous emmener dans un magasin de pierres et bijoux.

Lors de votre visite du temple, vous rencontrez un second thaïlandais « amical ». Il vous aborde en général en vous posant des questions ou en vous proposant ses services. Il peut aussi laisser tomber un objet (ses clés par exemple) en faisant mine de ne pas s'en apercevoir pour que vous lui signaliez. Dans tous les cas, vous avez l'impression que cela se passe de manière fortuite, par hasard, et cette impression combinée à la gentillesse de l'interlocuteur vous incite à relâcher votre vigilance. Votre interlocuteur se présente selon le cas comme un homme d'affaires, un étudiant, ou utilise n'importe quelle autre présentation susceptible de vous inciter à la confiance. Il est même possible que ce soit un moine (ou un thaïlandais en tenue de moine) qui vous aborde.

Cet interlocuteur vous pose des questions diverses sur vous-même et s'arrange pour que la conversation revienne sur les bijoux et les pierres précieuses. Il fait souvent en sorte que ce soit vous qui abordiez le sujet en lui faisant part de votre rencontre précédente et des « conseils » que vous a donné l'autre thaïlandais. Sauf exception, il ne dit rien pour vous convaincre d'acheter quoi que ce soit mais vous amène par diverses allusions à lui poser des questions, par vous-même. Il vous donne ensuite l'impression que vous êtes privilégié d'avoir eu connaissance de ce système et que ce serait vraiment de la folie de laisser passer une telle chance. Il vous explique que les étrangers peuvent utiliser ce système chaque année pendant une période limitée (une semaine…) et que c'est le dernier jour. Il vous montre souvent le récépissé d'un achat qu'il a effectué justement ce jour.

Or, le gouvernement thaïlandais n'applique pas de taxe dissuasive sur les exportations de bijoux et ne se soucie en aucune façon des étrangers qui achètent des pierres en Thaïlande et les ramènent dans leur pays d'origine. En revanche, les services des douanes de votre pays souhaitent savoir quelle marchandise vous ramenez dans votre pays, pour appliquer le cas échéant des droits de douane, et ce quels que soient les prétendus engagements du gouvernement thaïlandais. Il n'est en réalité pas possible d'acheter légalement des bijoux hors taxes douanières. C'est le quatrième signal d'alarme.

Parfois, un étranger se joint à la conversation, soit dans le temple, soit plus tard dans le magasin de bijoux et pierres. Il vous assure que ce système est tout à fait légal et fonctionne depuis longtemps. Il vous explique qu'il l'utilise d'ailleurs régulièrement pour se payer ses vacances. Il se peut aussi qu'un autre thaïlandais qui prétend vivre à l'étranger vous explique qu'il revient chaque année dans son pays pour réaliser une opération de ce genre. Dans tous les cas, cela donne une certaine légitimité à ce type de transaction et augmente le nombre de « coïncidences » susceptibles de vous convaincre.

Dès ce moment, votre curiosité est éveillée. Soit, le chauffeur de tuk-tuk vous emmène jusqu'à un autre temple où vous rencontrez fortuitement un autre thaïlandais qui selon le même processus confirme tout ce que vous avez appris jusque là. Soit vous êtes déjà convaincu et vous lui demandez de vous conduire jusqu'au magasin qu'on vous a indiqué. Dans ce cas, vous n'avez plus qu'une seule chance d'échapper à une expérience douloureuse.

Le magasin de bijoux met tout en œuvre pour se apparaître comme une entreprise sérieuse et respectable. Les employés sont en uniformes, les bijoux sont présentés en écrins… mais la plupart des magasins n'ont pas vitrine extérieure ou alors elle est sans tain. En principe, les magasins de bijoux thaïlandais doivent afficher un logo officiel, mais compte tenu des nombreuses fausses identification, cela ne garantit rien.

Dans tous les cas, on vous emmène dans une pièce à part pour la transaction, en dehors de la salle principale où les ventes sont a priori censées se dérouler. Il n'y a pas d'autre client dans cette pièce, en général, ou alors des étrangers qui, bien sûr, confirment les informations qu'on vous a données. On vous montre des photocopies de passeports de clients précédents (ou des reçus postaux) et on vous assure qu'en cas de problème quelconque, vous serez remboursé.

La transaction proposée consiste à expédier par voie postale les bijoux que vous achetez à votre propre adresse ou toute autre adresse que vous donnez (famille, service de Poste Restante dans un autre pays, etc...).

Or, pour les services des douanes de votre pays, la manière dont une marchandise entre sur le territoire n'est absolument pas prise en compte pour l'application des droits de douanes. Il n'y a aucune différence entre le fait que vous la transportiez avec vous ou que vous la receviez par courrier. S'il s'agissait réellement d'un système d'exportations hors taxe, le magasin ne devrait faire aucune difficulté au fait que vous preniez simplement la marchandise achetée avec vous. Mais le fait d'expédier par courrier la marchandise est un élément clé qui garantit la réussite du système. C'est le cinquième signal d'alarme.

La plupart des touristes n'ont pas suffisamment d'argent liquide sur eux pour payer la somme demandée. Or, les magasins ne disposent pas de machines pour les paiements par carte bancaire. L'argument avancé en général pour l'expliquer est que la clientèle est composée quasi-exclusivement de professionnels qui n'utilisent pas ce moyen de paiement. Mais pas d'inquiétude, ils disposent d'un autre magasin, qui lui accepte les paiements par carte bancaire. Ils vont se faire un plaisir de mettre à votre disposition leur voiture (ou d'utiliser un taxi) et l'un de leurs employés pour vous accompagner sur place pour le paiement. Le plus souvent, ce second magasin vend des bijoux en or.

i vous payez en liquide, un employé du magasin vous escorte jusqu'à un distributeur (ou à n'importe quel autre endroit où vous pouvez obtenir de l'argent).

De retour au magasin, on vous donne des certificats « officiels » pour les bijoux ou les pierres. On prépare devant vous l'enveloppe contenant les bijoux et on vous demande de signer l'enveloppe pour s'assurer qu'elle ne sera pas ouverte et que personne ne pourra toucher aux bijoux.

En remerciement de votre achat, un employé du magasin vous accompagne en voiture jusqu'à un restaurant, une attraction touristique, un massage thaïlandais… L'objectif est de détourner votre attention de l'achat que vous venez de réaliser. Pendant ce temps, aussi rapidement que possible, le magasin expédie les bijoux par la poste. Si le paquet quitte la Thaïlande avant que vous ne réalisiez que vous avez été grugé, il vous faudra nettement plus de temps pour le récupérer et essayer de négocier un remboursement, assez de temps peut-être pour que le magasin ferme et disparaisse (au moins en apparence).

Vous avez été victime d'une telle arnaque ? Regardez sur les pages suivantes pour savoir quelle stratégie adopter.

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