Actuellement,
l’aide aux pays sous-développés dépend uniquement du bon vouloir de certains
pays à accorder des dons, subsides ou avantages à d’autres pays. Bien
entendu, les pays donateurs font eux-mêmes le choix des pays qu’ils vont
aider, du type d’aide qu’ils vont apporter et des contre-parties qu’ils
peuvent attendre.
Ainsi, les pays
pauvres sont-ils devenus des colonies économiques et financières de certains
pays riches, ces derniers n’accordant des aides que lorsqu’ils y trouvent un
avantage. Bien souvent, les opérations sont complètement truquées. Par
exemple, un pays riche prête de l’argent à un pays pauvre , à condition qu’il
utilise cet argent pour acheter des denrées dont ce pays riche dispose en
surplus. Le pays pauvre, pris à la gorge, ne peut qu’accepter et voit ainsi
sa dette extérieure augmentée, alors que le pays riche, par ce biais,
subventionne ses producteurs en écoulant les surplus. Ce genre de transaction
est proprement scandaleuse.
Le mal vient de
ce que les aides sont du seul bon vouloir des donateurs. Le pays riche décide
en toute indépendance des aides qu’il va accorder et des conditions de ces
aides. Il faut désormais l’éviter. L’ONU doit réguler les opérations d’aide.
Ce sera le premier point de mon exposé.
Le second point
portera sur le type d’aide qui doit être apporté aux pays pauvres. L’objectif
consiste à éviter que ne se prolonge la situation dans laquelle des pays sont
amenés à faire de la mendicité. 90% des richesses mondiales sont détenues par
10% de la population. Et les 10% de nantis ne lâcheront rien de ces richesses
sans lesquelles ils estiment ne pas pouvoir vivre. Le seul moyen de réduire
cette honteuse disproportion consiste alors à créer de la richesse là où il n’y
en a pas, à faire créer cette richesse par ceux qui n’ont rien et, bien
entendu, à les en faire bénéficier.
Des moyens seront
nécessaires pour mettre en œuvre les opérations d’aide. Cela fera l’objet de
mon troisième point. Dans certains journaux, j’ai lu que 15 milliards de
dollars suffiraient pour résoudre le problème de la faim dans le monde. Je ne
dispose pas de cette somme, mais les pays riches de la planète la dépensent
des centaines de fois chaque année dans des opérations dont l’utilité n’est pas
du tout prouvée. Comment se fait-il alors que le problème de la faim ne soit
pas encore résolu ? L’être humain est-il égoïste à ce point, ou est-ce
seulement de l’inconscience ? Faute d’avoir fait le nécessaire en temps
utile, les pays riches vont avoir à payer beaucoup plus cher pour que soient
développés enfin ceux qu’on appelle depuis des décennies « les pays en
voie de développement ».
Régulation des aides
L’Assemblée
Générale de l’ONU réunit aujourd’hui 189 pays et essaye de les faire chanter
à l’unisson. Or, tous ces pays n’ont pas la même voix. Il y a les voix
grasses de l’opulence et les voix maigres de la misère, il y a les voix
puissantes des pays bien armés et les cris de douleur des autres. Comment
obtenir de cette docte assemblée qu’elle puisse seulement un jour générer un
accord harmonieux ? On voit bien, dans toutes les réunions
internationales qui ont lieu régulièrement, le désaccord complet entre pays
riches et pauvres.
Ne nous voilons
pas la face. Il y a des pays riches, susceptibles de distribuer de l’aide, et
il y a des pays pauvres qui doivent en recevoir. Il est impossible d’exiger
d’eux qu’ensemble ils puissent s’entendre pour régler quelque problème que ce
soit. Leurs objectifs sont radicalement différents.
Consacrons cette division
pour qu’elle devienne une force de l’ONU pour une plus saine gestion du
monde. L’Assemblée Générale de l’ONU doit désigner en son sein quels sont les
pays devant recevoir de l’aide au développement de la part des autres pays.
Ces pays pauvres seront ainsi désignés comme devant être membres d’une
association de Pays Bénéficiaires des Aides internationales. Appelons cette
association PBA.
Les autres pays,
ceux qui n’auront pas été désignés pour recevoir des aides de la communauté
internationale, deviendront ipso-facto des pays donateurs. Ils devront
financer les aides qui, par l’intermédiaire de l’ONU, seront remises à la
PBA. (voir chapitre 3)
La PBA, sous le
contrôle de l’ONU, partagera elle même les aides reçues entre les pays
membres, jugeant elle-même des répartitions à effectuer et contrôlant
elle-même la bonne utilisation de ces aides.
Le rôle premier
de la PBA consiste à déterminer quels sont les types d’aide à dispenser,
entre la livraison de denrées alimentaires, l’envoi de techniciens et
enseignants, la remise de fonds financiers, etc. (voir chapitre 2). Puis la
PBA met en œuvre les moyens de distribution des aides. C’est elle qui délègue
tous les personnels nécessaires, qui réalise et finance directement les
investissements à faire dans les pays assistés et qui assure le suivi et la
maintenance de ses opérations.
La PBA agit en
permanence sous le contrôle de l’ONU qui vérifie la régularité de toutes les
opérations et la bonne utilisation des aides. L’Assemblée Générale de l’ONU,
par l’intermédiaire de son Secrétariat Général, dispose de moyens de sanction
lui permettant de faire pression sur les pays contrevenant aux règles de la
PBA. La plus grave de ces sanctions pourra être l’exclusion de la PBA pour un
pays qui aurait détourné les objectifs des aides internationales, ce pays ne
recevant ensuite plus aucune aide.
La distribution
d’aide par l’intermédiaire de la PBA interdit tout contact économique direct
entre les pays donateurs et les pays recevant. Ainsi, l’aide aux pays en voie
de développement cessera d’être une forme de colonisation, elle sera une aide
réelle au seul bénéfice des pays recevant, les pays riches ne pouvant plus en
tirer aucun avantage, direct ou indirect. Bien entendu, cela n’interdit
nullement les contacts de collaboration politique entre pays riches et pays
pauvres, mais ces contacts, beaucoup plus égalitaires, ne seront plus ceux que peuvent avoir un
mendiant et son mécène.
Nature des aides
Le rôle premier
de la PBA consiste à déterminer les types d’aides pouvant être apportées aux
pays en voie de développement qui sont ses adhérents. Elle s’assure ainsi que
ces aides sont bien adaptées aux besoins réels des pays les recevant.
La PBA doit
d’abord fixer les axes de développement, selon un plan en plusieurs étapes devant
permettre ce développement. En bonne logique, on verra se former un plan en
quatre points :
- Aides d’urgence pour pallier une
situation de misère ou de catastrophe. Cela correspond aux aides
actuellement apportées par les ONG. Bien entendu, les ONG, agissant en
personnes privées dans des buts essentiellement humanitaires, restent
les bienvenues. Mais leurs actions sont insuffisantes et doivent être
complétées afin de faire disparaître toute situation d’urgence
humanitaire.
- Stabilisation politique. Avec
l’aide de l’ONU, la PBA s’assure de la permanence politique des pays qui
sont ses adhérents. Le plan d’aide a besoin de cette stabilité pour
pouvoir s’appliquer.
- Diffusion d’une instruction
totalement laïque, essentiellement axée sur les côtés pratiques, devant
permettre aux pays de disposer de cadres et techniciens qui soient à
même de piloter des processus productifs complexes générateurs de forte
valeur ajoutée.
- Assistance au décollage
économique : aides diverses pour la création d’entreprises,
assistance technique, commerciale, juridique, etc. Toutes aides
nécessaires à la création et à la dynamisation d’un marché des biens et
services, à l’intérieur des pays assistés et à l’extérieur.
En ce qui concerne
l’échelonnement dans le temps, les points 1 et 2 doivent être simultanés. Le
point 3 ne peut démarrer qu’après. Enfin, le point 4 doit être mis en place
aussitôt que les premières promotions issues des actions de formation et
instruction deviennent opérationnelles.
L’élaboration
d’un tel plan est fondamentale. C’est en se référant à ce plan général d’aide
au développement que la PBA pourra déterminer de manière ponctuelle le type
d’aide à fournir à chaque moment de son action.
Le plan général
devra être aussi détaillé que possible. Il devra prévoir des indicateurs de
mesure permettant de connaître instantanément la situation de chacun des pays
membres de la PBA afin de le situer dans l’échelonnement temporel du plan.
Toutes les aides
doivent être directement gérées et administrées par la PBA :
- Les distributions alimentaires et
humanitaires sont assurées par du personnel et avec des moyens de la
PBA, ou des moyens mis à sa disposition et qu’elle utilise elle-même.
- L’examen de la situation politique
des pays assistés est fait en collaboration avec l’ONU. Peu importe le
type de régime. Il faut seulement s’assurer que la situation présente un
caractère de permanence suffisant pour permettre une action d’aide à
long terme.
- L’action de diffusion de
l’instruction commence par la construction d’écoles et universités,
suivie de l’envoi de maîtres et enseignants. Toutes ces opérations sont
gérées et administrées par la PBA, sans intervention du gouvernement de
l’état bénéficiaire. Tous les personnels sont rémunérés directement par
la PBA. La PBA assure également la distribution des bourses aux élèves
et étudiants.
- Les opérations d’aide au décollage
économique sont assurées par des économistes, techniciens, juristes,
etc. appartenant à la PBA et rémunérés par elle. Les financements
doivent être très précautionneusement suivis de manière à contourner
tout dispositif de détournement qui pourrait exister ou se mettre en
place.
La PBA,
regroupant les pays pauvres eux-mêmes, ne pourra jamais être suspectée
d’exercer une forme quelconque de colonisation des pays assistés. Bien
entendu, l’ONU devra veiller à ce que les pays riches n’interviennent pas
dans sa gestion comme dans ses décisions.
Il est évident
qu’il y aura des désaccords entre les pays riches et la PBA. Les pays riches
ne vont pas lâcher facilement les avantages que leur procure actuellement
leur richesse. Mais justement, le maintien de ces avantages fait
qu’actuellement ils ont tendance à stabiliser les pays pauvres dans leur état
de pauvreté. C’est une situation intolérable dont il faut absolument sortir.
D’un autre côté,
il est troublant de constater le
changement de regard des économistes des pays riches sur des pays comme
l’Inde ou la Chine. Ces pays ont commencé leur émergence économique et vont
bientôt constituer des marchés intéressants. C’est ainsi que la Chine a pu
être accueillie au sein de l’OMC, l’Organisation Mondiale du Commerce, dont,
probablement, l’Inde sera le prochain adhérent.
Si les actuels
pays pauvres réussissent leur décollage économique, ils deviendront eux aussi
des partenaires intéressants pour les économistes des pays riches, ils
constitueront le nouveau marché mondial. La « mondialisation », vue
sous cet angle, devient un élément bénéfique pour tout le monde. C’est ce
qu’il faudra arriver à faire comprendre aux pays riches : ils vont avoir
à financer le développement des pays pauvres. Ensuite, ils devront modifier
leurs habitudes dans les relations économiques internationales. Notamment,
les grandes entreprises multinationales devront abandonner une partie des
pouvoirs qu’elles détiennent actuellement dans les pays pauvres.
Mais, à la
finale, les pays riches tireront de substantiels avantages du développement
des pays pauvres. De nouveaux marchés vont apparaître dont ils pourront tirer
profit. Ils devront prévoir un nouveau type de positionnement dans les pays
qui auront réussi leur décollage.
Gageons que si ce
plan réussit, le principe de l’émigration des populations des pays pauvres
vers les pays riches sera complètement modifié. Cette émigration est
dramatique car elle pousse des populations à s’expatrier de leur pays
d’origine et les contraint à abandonner leurs racines familiales et
culturelles, pour aller dans des pays où les conditions d’accueil ne sont pas
toujours les meilleures.
Le plan d’aide
aux pays en voie de développement pourra être considéré comme réussi le jour
où le sens des émigrations volontaires aura été inversé.
Financement de la PBA
Rappelons que la
PBA est constituée de pays désignés par l’Assemblée générale de l’ONU comme
devant recevoir l’aide diffusée par son intermédiaire.
Les autres pays,
non désignés pour faire partie de la PBA (les pays riches), deviennent
ipso-facto les pays cotisants de la PBA. Ils doivent admettre que désormais
toute forme d’aide ou d’assistance aux pays en voie de développement doit
passer par la PBA, sans faire l’objet d’aucune transaction préférentielle
envers l’un ou l’autre des pays membres de cette association.
L’ONU devra se
charger, dans un premier temps, de recueillir les fonds qui, actuellement,
sont distribués par des transactions préférentielles, et de mettre ces fonds
à la disposition de la PBA. Ces cotisations volontaires des pays riches,
l’histoire le montre, sont absolument insuffisantes pour assurer le
financement d’un plan d’aide au décollage économique généralisé. L’ONU aura
alors la charge, en fonction des besoins exprimés par la PBA, de fixer des
cotisations obligatoires, applicables à tous les pays non membres de la PBA,
et dont elle fixera elle-même les montants.
Certains des pays
riches, actuellement, distribuent de l’aide aux pays en voie de
développement. D’autres pays, tout aussi riches, ne distribuent rien ou très
peu. Le principe des cotisations obligatoires fixées par l’ONU doit permettre
d’égaliser de manière plus satisfaisante l’importance des aides accordées par
chacun de ces pays. Le principe de la fixation du montant de ces cotisations
obligatoires pour chaque pays reste à déterminer. Il pourrait être par
exemple fonction de la répartition du produit national brut par habitant. Aux
pays riches de se débrouiller entre eux pour fixer les règles. Mais il
faut que la PBA puisse disposer des sommes nécessaires à l’accomplissement de
son plan d’aide.
Il appartient à
l’ONU de déterminer les moyens de contrainte dont elle pourra disposer pour obliger
les pays non membres de la PBA à verser les cotisations dont elle a fixé le
montant. Sans doute sera-t-il possible de graduer ces moyens de contrainte,
commençant par des sanctions purement politiques pour arriver à des sanctions
plus graves, économiques, voire même militaires. Tout reste à inventer dans
ce domaine.
Conclusion
Sans doute les
lecteurs de cet article l’auront-ils deviné : je ne suis pas un
spécialiste de la question du développement économique. Je me suis seulement
efforcé de réfléchir à ce problème avec le maximum de bon sens, utilisant mes
seules connaissances, sans effectuer de recherches compliquées pour étayer
mon discours de citations savantes.
Je ne recherche
pas de caution intellectuelle, c’est ma seule pensée que j’ai exprimée. Si
des personnalités célèbres expriment les mêmes idées que moi, tant mieux, et
tant pis si elles pensent le contraire.
Je suis
parfaitement conscient de toutes les difficultés qu’il y aura à surmonter
pour la mise en place d’un plan d’aide généralisé aux pays en voie de
développement. Je sais très bien que :
- Les pays riches verront d’un très
mauvais oeil l’abandon des prérogatives que leur donnent leur richesse
et leur puissance face aux pays pauvres
- Certains pays pauvres, bénéficiant
actuellement d’un système d’aide préférentielle de la part d’un pays
riche, devront dans un premier temps admettre de perdre les avantages
qu’ils tirent de ces aides et s’aligner sur le seul niveau de l’aide
généralisée.
Je crois
sincèrement que ce plan d’aide aux pays en voie de développement est
nécessaire. Nombre de problèmes actuellement posés trouveront leur solution,
ou au moins une partie de leur solution, dans sa mise en place. Je pense
particulièrement à :
- Bien entendu le problème de la faim
dans le monde,
- La mondialisation, dans sa
définition actuelle,
- L’immigration qui, dans un premier
temps, devrait se ralentir pour s’inverser ensuite,
- Ralentir les conflits, trop
nombreux et violents partout dans le monde : quand on possède
quelque chose, on pense moins à accaparer le bien ou les ressources des
autres,
- Mettre fin à une idéologie
terroriste, souvent guidée par l’envie et la jalousie
- Etc.
Je suis un homme seul
Tout cet article
n’est que l’aboutissement d’une réflexion personnelle, il n’y a pas de
groupement autour de moi dont j’exprimerais ici l’idéologie. Je ne fais
partie d’aucun parti politique ni d’aucune secte et n’ai pas de conviction
particulière sur aucun point. J’essaye du moins de ne pas avoir de jugement a
priori.
Si, en revanche,
certains des lecteurs veulent soutenir ce projet, je n’ai rien contre la mise
en place d’un comité de soutien, bien au contraire. L’idée me semble belle et
il serait sans doute dommage de ne pas la faire connaître. Je suis prêt à
accomplir toutes les actions nécessaires pour cela, mais j’aurai besoin
d’aide. Ou même, je suis prêt à aider ceux qui voudront s’en charger :
je ne cherche pas particulièrement à me mettre en avant, je ne vise pas le
Prix Nobel de la Paix.
Si vous souhaitez
que soit créé ce comité de soutien, écrivez :
paixmondiale@ifrance.com
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