Yannick Cojan

12 août 1998

Pluie, record et confusion

François Béliveau

Yannick Cojan a réussi l'exploit de conquérir un cinquième titre des Mardis cyclistes de Lachine, au terme de la 2le saison, mais ce fut dans une certaine confusion, au milieu du peloton, sous une pluie abondante qui rendait la noirceur encore plus noire.

L'athlète de 28 ans des Espoirs Laval-Naya n'a cependant pas été menacé dans son objectif ultime, tous ses principaux rivaux au classement cumulatif étaient contrainte de s'abriter également au milieu du peloton. Comme Cojan, ils n'ont amassé aucun point.

C'est Jacques Landry, du club Radio Énergie, qui a mené le bal dès les premiers tours en créant une échappée à sept coureurs. Le grand coureur de Québec, qui a finalement raflé cette dixième étape, a tant et si bien activé le petit groupe qui le suivait que les échappés ont pu rejoindre le peloton avant la fin.

Landry a profité de cette soirée pour inscrire 140 points sur une possibilité de 180, passant du 17e au huitième rang du cumulatif des dix épreuves. Mathieu Fagnan, du club D'Italiano-Les Ailes, avec 132 points, termine l'été en quatrième place, reléguant Erik Lyman, d'Excellence Sports, et John Malois, du Médico Sportif aux cinquième et septième rang, Pierre Chevrier, de Radio Énergie, s'immiscent entre eux. Fagnan et Alexandre Lavallée (Espoirs) ont terminé ex aequo au deuxième rang, le photo-finish n'arrivant pas à départager tellement ils étaient nez à nez. C'est Alexandre Bernard (Excellence) qui les talonnait.

Ainsi donc, Cojan, Daniel Bélisle, d'Italiano, et le jeune Charles Dionne, de Radio Énergie, en panne de points, demeurent au haut du classement avec respectivement 435, 331 et 260 points.

Cojan et Bélisle, les deux leaders, ont complété l'épreuve main dans la main, fiers de leur saison.

«Je savais qu'avec cette pluie les virages seraient difficiles en peloton et je m'attendais d'ailleurs à plusieurs échappées, a commenté Jacques Landry. Je me suis toujours senti à l'aise dans de telles conditions et j'ai décidé d'attaquer au plus tôt.»

Landry, un Schumacher à sa façon, a zigzagué entre les flaques d'eau et bouches d'égout, forçant ses compagnons à s'impliquer. Et l'écart avec le peloton ne cessait de s'élargir malgré les efforts de Cajan et de John Malois qui voulaient électriser la cavalerie. Le peloton a terminé avec deux minutes de retard.

«C'est plutôt notre petit groupe qui a travaillé en équipe, a conclu Landry. En peloton, quand il pleut, faut être prudent.»

Les autres échappés, qui se sont emparés des cinquième, sixième et septième places, sont Pierre Chevrier qui, avec un peu plus de chance aurait pu se hisser au troisième rang général, ainsi que Daniel Maggiacoma (Jet Fuel) et Étienne Tremblay (Espoirs). Sylvain Beauchamp (Radio Énergie) a dominé le peloton.

Comme c'était la fin de la saison, «Tino» Rassi avait sorti la grosse artillerie, lunch pour les VIP, épluchette de blé d'Inde pour tout le monde, et des invités prestigieux, le double vainqueur de la Coupe Stanley avec les Red Wings Martin Lapointe, le quart-arrière Tracy Ham, la triple championne canadienne de cyclisme junior Geneviève Jeanson, Rosey Edeh, Gaétan Boucher...


12 août 1998

Cojan : «C'ent ma Coupe Stanley»

François Béliveau

«Il y avait deux courses dans une aujourd'hui. Jacques Landry a fait celle de la journée, pour la bourse de la Ville de Lachine et, dans les circonstances, comme il pleuvait, je me suis contenté de la course pour le titre de l'année. J'ai été prudent !», a expliqué le quintuple champion des Mardis, Yannick Cojan.

Yannick, en compagnie de son frère et rival Didier (de Saeco), s'asséchait dans une camionnette, avant de monter sur le podium. Son large sourire, son air serein, en disaient long sur son bonheur d'avoir réalisé cet exploit.

«C'est ma Coupe Stanley, a-t-il dit. Je ne pense pas qu'on batte jamais cette marque de cinq triomphes aux Mardis. Où il faudra commencer jeune, comme Charles Dionne qui pourrait devenir un grand champion.»

Au son des accords de l'Harmanie de Lachine, Cojan est ensuite allé recevoir ses moments de gloire, entre Daniel Bélisle et Charles Dionne, toujours le sourire aux lèvres, fier d'avoir vaincu tant d'obstacles après une mystérieuse maladie ces dernières années.

«Nous allons attendre un peu, a pour sa part déclaré le patron des Mardis, «Tino» Rossi, et cet automne nous allons organiser avec la Ville de Lachine une cérémonie spéciale pour marquer le formidable exploit de Yannick. Il faudra célébrer avec lui!»


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