Yannick Cojan |
---|
25 mars 2000
Jurançon, France, 25 mars 2000 (d'après AFP)
Le Canadien Gordon Fraser de l'équipe américaine Mercury, a enlevé la première des trois étapes du Critérium international, courue, samedi, entre Saint-Jean-de-Luz et Jurançon. Fraser a réglé au sprint l'Australien Stuart O'Grady et un premier peloton, au terme des 192 kilomètres du parcours.
L'étape a été animée par une échappée de trois coureurs, le Belge Glenn D'Hollander et les Français Emmanuel Magnien et Patrice Halgand, qui ont été repris à 15 kilomètres de l'arrivée, après une fugue de près de 130 kilomètres.
De nombreuses chutes sont survenues au cours de cette journée, sur des routes rendues glissantes par la pluie. L'Américain Bobby Julich (Crédit Agricole), touché au coude gauche, et le Polonais Gregorz Gwiazdowski (La Française des Jeux), souffrant de plaie au cuir chevelu, ont été hospitalisés, en compagnie de trois autres coureurs.
Fraser, 31 ans, originaire d'Ottawa, est professionnel depuis 1994. Il a remporté la plupart de ses succès sur le continent nord-américain.
Le classement (après une étape)
1. Gordon Fraser (Can/Mercury) 4 h 36:05
2. Stuart O'Grady (Aus) à 01.
Jurançon, (Pyrénées-Atlantiques), 25 mars (AFP)
Gordon Fraser, un Canadien d'Ottawa, a été mis sur orbite par son équipe, Mercury, pour enlever au sprint, sous une pluie battante, la première étape du Critérium international, samedi, à Jurançon.
Dans ce premier acte du triptyque organisé par la Société du Tour de France, Fraser a dominé nettement l'Australien Stuart O'Grady et l'Italien Gian Matteo Fagnini. Il a donné à son équipe (américaine), décidée à prendre une dimension supplémentaire dans un proche avenir, sa première victoire européenne de la saison.
"Nous sommes habitués à gagner souvent chez nous", a déclaré Fraser (31 ans), un Canadien anglophone qui parle toutefois le français pour avoir couru, en 1997, pour l'équipe de la Mutuelle de Seine-et-Marne. "A 20 kilomètres de l'arrivée, mon équipe a pris la course en main et m'a emmené super bien".
A l'approche de Jurançon, les maillots vert pâle des Mercury se sont placés en tête du peloton et ont condamné toutes les tentatives. L'Allemand Torsten Schmidt, le plus tenace, a démarré à 2500 mètres de la ligne et s'est incliné seulement dans le dernier kilomètre. Son compatriote Jens Voigt, vainqueur sortant, l'a dépassé mais lui aussi a été débordé dans les 300 derniers mètres.
Chutes en série
Auparavant, cette étape traversant le Pays basque d'ouest en est en direction du Béarn, de saint-Jean-de-Luz aux environs de Pau, avait été animée par une méritoire échappée de trois coureurs, le Belge Glenn D'Hollander et le Français Patrice Halgand, vite rejoints par le Français Emmanuel Magnien, partis entre le 40e et le 45e kilomètre.
Le trio a compté jusqu'à 9 min 35 sec (Km 111, ravitaillement de Chéraute) bien qu'une chute sans gravité de Halgand, dans la descente du petit col d'Osquich, ait contrarié sa progression. Dans le peloton, de nombreux coureurs se sont retrouvés également à terre, victimes d'une chaussée très glissante.
Parmi les victimes les plus notables, l'Américain Bobby Julich, déjà malheureux l'an passé dans le Tour de France, a dû être hospitalisé (traumatisme au coude gauche), tout comme le Polonais Gregorz Gwiazdowski, touché au cuir chevelu, et l'Espagnol Alberto Martinez.
L'avance des hommes de tête a fondu quand plusieurs équipes (Crédit Agricole, Telekom) ont accéléré l'allure du peloton. "A trois, ce n'était pas évident", a reconnu Magnien, pourtant satisfait de retrouver sa condition après la grave blessure qui l'a longtemps immobilisé, suite à une chute dans le Tour d'Allemagne, en juin dernier. "On y a cru à un moment, on avait une belle avance. Mais il y avait pas mal d'équipes de sprinteurs intéressées dans la poursuite".
Avant la course de côte jugée à Gourette, sur les pentes de l'Aubisque, et le contre-la-montre à Pau, tout reste à faire pour les prétendants à la victoire finale. Mais les places de l'Espagnol Abraham Olano et du Français Laurent Brochard, en avant-garde du premier peloton, annoncent sûrement leurs intentions.
par Gilles Le Roc'h
Jurançon, (Reuters)
Le Canadien Gordon Fraser, professionnel depuis 1994, a créé la surprise en remportant, au sprint, la première étape en ligne du Critérium International courue sur 192 kilomètres entre Saint-Jean-de-Luz et Jurançon dans des conditions climatiques détestables et après de nombreuses chutes.
Au terme d'un remarquable travail préparatoire de toute son équipe Mercury, Fraser a devancé au sprint l'Australien Stuart O'Grady (Crédit Agricole) et l'Italien Gian-Matteo Fagnini (Deutsche Telekom).
Le Canadien s'est emparé aussi du maillot jaune de leader.
Le ciel gris déversant une pluie froide dès le matin sur le Pays basque français présageait une journée terrible pour le peloton de cette course organisée par la Société du Tour de France.
Après quelques escarmouches anodines, le Belge Glenn D'Hollander (Lotto-Adecco) lançait la première attaque sérieuse (km 41) suivi des Français Patrice Halgand (Jean Delatour) et Emmanuel Magnien (Française des Jeux).
Les trois hommes, un court moment pris en chasse par le jeune Médéric Clain (Besson Chaussures), unissaient leurs efforts pour compter, au sommet du col d'Osquich, à mi-course, une avance de 7'45" sur le peloton conduit par la formation Crédit Agricole.
Le col marquait un tournant dans l'épreuve.
Dans la descente, sinueuse, très glissante, Patrice Halgand était victime d'une chute, entraînant à terre le Belge d'Hollander mais également un gendarme et sa moto, dont l'essence s'est répandue sur la chaussée.
Le peloton, nullement averti, ne franchissait pas cet obstacle invisible dans sa totalité, 30 coureurs étant à leur tour victime d'une chute impressionnante.
Chutes en série
Quatre d'entre eux restaient à terre et étaient évacués sur l'hôpital d'Oloron Sainte-Marie, le Français Pascal Chanteur (AG2r) et l'Espagnol Gorka Gerrikagoïtia (Euskaltel), tous deux souffrant d'un traumatisme à l'épaule gauche, un autre Espagnol, Alberto Martinez (Euskaltel), atteint de plaies au visage et l'Américain Bobby Julich (Crédit Agricole), souffrant du coude déjà endommagé lors de sa chute dans le contre la montre du Tour de France 1999 à Metz.
A l'arrière, cinq coureurs de la formation Once étaient piégés et ralliaient l'arrivée hors délai. Un coup dur pour Abraham Olano qui ne dispose plus que de deux équipiers, Marcelino Garcia (vainqueur de cette épreuve en 1997) et Santos Gonzalez avant la course de côtes.
Le temps au peloton de se réorganiser et les trois hommes de tête voyaient leur avance culminer à 9'25" à 80 kilomètres de l'arrivée.
"On y a cru, avouait Emmanuel Magnien, mais avec trois équipes unissant leurs efforts à l'arrière, la fin de course était très difficile à gérer, ce d'autant plus que nous commencions à ressentir la fatigue."
A son tour, le Polonais Grzegorz Gwiazdowski (Française des Jeux) était victime d'une chute et était évacué, saignant du cuir chevelu, et finalement, sous l'impulsion de la surprenante équipe Mercury, le peloton, riche de 75 unités, se regroupait à 15 kilomètres de Jurançon.
Jens Voigt (Crédit Agricole) faisait diversion dans le dernier kilomètre mais rien ne pouvait empêcher Gordon Fraser, 31 ans, de remporter la plus significative victoire de sa carrière.
Il y a peu de chances qu'il puisse conserver dimanche matin le maillot jaune de leader, ses qualités de grimpeur étant nulles et l'ascension vers Gourette s'avérant pour lui trop difficile.
Abraham Olano (Once), Laurent Brochard (Jean Delatour), Jonathan Vaughters et Jens Voigt (Crédit Agricole), Juan-Carlos Dominguez (Vitalicio), Stéphane Heulot (Française des Jeux), Alexandre Vinokourov (Deutsche Telekom), Andreï Kivilev (AG2r) et Jean-Cyrille Robin (Bonjour) avaient pour leur part la satisfaction d'avoir franchi sans encombre cette première journée marquée par la défection de 34 coureurs.
par Gilles Le Roc'h
Jurançon (Reuters)
La victoire de Gordon Fraser dans la première étape du Critérium international représente un coup de publicité inespéré pour les laboratoires pharmaceutiques fabriquant un produit contre les effets nocifs du décalage horaire: la mélatonine.
En effet, les membres de l'équipe Mercury étaient arrivés en France, jeudi soir, après un éprouvant voyage de 15 heures. Tellement éprouvant que les coureurs avaient oublié l'un des leurs, l'Allemand Jan Bratkowski, à l'aéroport de Biarritz.
Pour pallier les effets du décalage horaire, les coureurs de l'équipe américaine avaient eu recours à la mélatonine pour effacer les traces de fatigue physique.
Mais en rejoignant à 21h00 leur hôtel de Bidart, Gordon Fraser et ses équipiers ne perdaient pas de vue l'objectif de leur excursion dans le Pays basque: démontrer leur talent, confirmer la valeur des 25 victoires déjà enregistrées cette saison et surtout gagner l'estime du peloton européen dans la perspective de gagner en 2001 la première division.
"Nous sommes très motivés", affirmait Chris Horner, un ancien coureur de la Française des Jeux, victorieux pour sa part du Tour de Langkawi en Malaisie en février puis du Redlands Classic en mars.
"Ici nous pouvons envisager la victoire au sprint de Gordon Fraser et Jeremie Drew samedi et pour ma part je veux faire une super place à Gourette et au classement final", ajoutait-il.
Mission accomplie donc grâce à Fraser, ce drôle de Canadien que la France connaît un peu puisqu'il a porté pendant deux ans le maillot de la Mutuelle de Seine-et-Marne avec lequel il avait remporté une étape du Grand Prix du Midi-Libre en 1997.
"C'est toujours bon de gagner, affirme Fraser, surtout pour un retour en Europe. Cela dit, ce n'est pas une surprise, mon équipe a fait du super boulot comme d'habitude. J'ai quand même remporté 25 courses en 1999 (dont beaucoup de critériums) et si j'ai rejoint Mercury en 1997 c'est parce que j'avais le mal du pays."
page mise en ligne par SVP