par Christophe Grégoire
Le 21 juillet 1969, "l'homme marche sur la lune" en première page des journaux. Mais la une, c'est aussi notre compatriote Eddy Merckx qui arrache le maillot jaune au Tour de France.
Il n'était pas inconnu, ce coureur belge né près de Bruxelles, en 1945. Il avait déjà de belles victoires à son palmarès, lors des grandes " classiques " du cyclisme : en 1966, Milan-San-Remo ; en 1967, il réédite l'exploit et remporte le Championnat du Monde et la Flèche Wallonne. En 1968, c'est Paris-Roubaix et le Tour d'Italie.
Mais c'est le Tour de France 1969 qui va révéler ce cycliste exceptionnel : vainqueur de toutes les étapes contre la montre (à l'exception du prologue Paris-Roubaix), le champion bruxellois se montra également insurpassable dans les cols. Merveilleux grimpeur, formidable descendeur, Eddy Merckx est le coureur par excellence. Sa tactique consiste à attaquer sans cesse, à prendre des risques sur ses concurrents. Finis, avec lui, les Tours de France somnolents. Sur la route, il y a du mouvement, du suspense.
Pour l'arrivée à Paris, un train spécial avait amené de nombreux supporters belges. Merckx gagnera non seulement le maillot jaune mais aussi le maillot vert et celui du Grand prix de la Montagne. Pour l'anecdote, on signalera qu'en cette même année Merckx, accusé de s'être dopé, avait été exclu du Tour d'Italie, mais il fut acquitté par les juges internationaux, compte tenu de son passé irréprochable.
Il remportera au total cinq fois le Tour de France (en 69, 70, 71, 72 et 74) passera 96 jours avec le maillot jaune sur les épaules, ce qui constitue un record absolu aujourd'hui encore, et il totalisera 34 victoires d'étape.
En outre, il remporta sept fois le Milan-San-Remo, trois fois le Championnat du monde et cinq fois le Tour d'Italie. En 1972, il battit Ritter dans le record de l'heure en parcourant 49,431 km. En 1977, il monta en selle pour la dernière fois dans le Tour de France.
Le vendredi 18 mai 1978, au Centre International de Presse, Eddy Merckx créa la surprise en déclarant : " J'ai décidé de mettre un terme à ma carrière. N'étant plus à même de m'adonner à la haute compétition, je préfère renoncer... " Il s'était adonné à sa passion pendant seize ans.
Depuis, outre la commercialisation de cadres de vélo à son nom, celui que l'on appela " le Cannibale " entraîne la sélection belge pour le Championnat du Monde et collabore à différents médias sportifs.
Le "Grand Prix Eddy Merckx" est une course contre la montre - un circuit d'une soixantaine de kilomètres autour de Bruxelles - qui attire chaque année, au début de septembre, les grandes vedettes du cyclisme.