Alexandre Nadeau à la Classique Montréal-Québec Louis-Garneau 2003 |
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Alexandre Nadeau a participé à la Classique Montréal-Québec Louis-Garneau 2003, terminant deuxième.
Voici les commentaires qu'il a fait parvenir aux amis qui suivent ses aventures cyclistes.
Hier avait lieu la plus ancienne et la plus longue (256 km) course sur route en Amérique, la Classique Montréal-Québec maintenant commanditée par Louis Garneau. Il s'agit d'une course professionnelle cotée 1.5 par l'UCI à laquelle prenait part des cycliste de partout, dont 30 professionnels et quelques équipes professionnelles comme Saturn Cycling Team et Navigators Cycling Team. Voici quelques détails sur cette course où j'ai réussi sans doute ma meilleure performance à date.
Un départ sous une forte pluie froide ! Dur de croire qu’il fallait faire 250 bornes comme ça! Les attaques ont été nombreuses dès les premiers km. Après 30 km, une échappée avec 3 Saturns était partie. Une chasse à plus de 50km/h organisée par l’équipe Navigators (9 joueurs dans le peloton) durera 45 minutes avant de revenir sur les échappés. Une accalmie de quelques km fut alors bien appréciée et donna le temps de manger et boire.
Toutefois, les attaques ne tardèrent pas à recommencer et ce pendant plusieurs dizaines de km. C’est avec 90 km de fait que les 17 coureurs (dont j'étais) qui constituaient la bonne échappée fut formée.
Je dis la bonne mais cette échappée semblait vouée à l’échec car il y manquait plusieurs favoris tels Dionne et Fraser. Dans ce groupe, on comptait 3 Navigators et 2 Saturns. Les Saturns n’ont pas pris de relais à l’avant car ils préféraient que le peloton revienne sur nous et c’était aux Navigators et aux autres gars de l’échappée de faire le travail.
Après plus de 60 km d’échappée, la vitesse moyenne de notre groupe était tombée sous les 37-38km/h en raison de la fatigue des amateurs et de l’écoeurement des Navigators de voir se reposer les deux Saturns. Il restait alors 90 km à la course et mes jambes étaient correctes mais bizarres (ma plus longue course à date avait été de 172 km).
C’est alors que les Navigators et les Saturns ont commencé un série d’attaques pour essayer de casser le groupe d’échappée en un plus petit groupe, mieux balancé et plus professionnel !
Ces attaques ont duré 45 km et nous avons dû couvrir les coups des deux équipes pendant tout ce temps, en se disant que plus ça durait plus on se fatiguait…
C’est alors que nous avons été arrêtés pour le passage d’un train!!! Sept des 17 échappés ont préféré passer la voie malgré les voyants qui signalaient que la route était barrée et les officiels qui s’étaient immobilisés pour nous dire de ne pas passer.
Cette confusion à coûté la course à ces sept cyclistes puisqu’ils furent disqualifiés. Tous les pros de l’échappée étaient restés du bon côté de la voie ferrée, toutefois !
Cette pose a duré 10 minutes, au moins le temps de synchroniser tout le monde. Nous avions, à ce point, creusé un écart de 5 minutes avec le peloton. Nous avons eu l’ordre de repartir et le peloton dut attendre 5 minutes pour redonner aux échappés leurs avance.
Curieusement, les 20 premiers km qui suivirent furent rapides mais très organisés. Tout le monde travaillait à l’avant et pas d’attaques surprises. Du 25e au 20e km avant la ligne, certains commençaient à sauter des relais pour des raisons de santé ou des raisons tactiques. C’est alors qu'au 20e km avant l’arrivée qu’un Navigator, Ciara Power, a attaqué dans une côte. Je savais bien qu’un des deux Saturns allait répondre à cette attaque. Les deux se sont regardés puis j’ai vu Johnson se lever sur ses pédales et partir en chasse après Power.
J’en ai profité pour attaquer avec lui. À deux nous sommes revenus sur Power. Nous avons vite creusé l’écart à plus d’une minute avec le reste de l’échappée. Nous avons fait les 15 km suivants à fond de train. Je savais qu’il y avait à 4km de la fin une côte de 300m à plus de 15% et que le podium allait sûrement se jouer dans la côte. Arrivé au mastodonte, c’est Johnson qui a attaqué dès le début. Quand j’ai vu que Power ne se levait même pas de son vélo, j’en ai profité pour l’attaquer à mon tour. Je savais alors que la 2e place était sauve.
J’ai fait les derniers 4 km encouragé fortement par mon véhicule d’équipe qui suivait. L'ambiance était incroyable ! J’ai alors pu savourer cette performance que je n’oublierai jamais!
À bientôt,
Alex
une page mise à jour le 11 août 2003 par SVP