Jan Raas |
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Né à Heinkenzand, au pays des polders, Jan Raas sera catalogué, tout au long de sa carrière, de coureur rugueux, opiniâtre mais à la limite du supportable !
Routier puissant, rapide au sprint, sachant "frotter" au détriment des règles de sécurité, le hollandais s'est attiré les foudres de la plupart de ses adversaires.
En dehors de ses frasques coutumières, le coureur de Peter Post, possédait une classe jamais démentie.
Un palmarès de classiques impressionnant, vient coroborer cet état de fait.
Il faut dire que le Batave évoluait au sein d'une formation exceptionnellement puissante, la meilleure au monde à son époque, très certainement.
La formation Ti-Raleig Mc-Gregor, qui deviendra par la suite Panasonic, était une équipe à ossature néerlandaise, elle comprenait un nombre appréciable de Flahutes, rompus aux exigences austères et ingrates des classiques.
Pluie, vent, pavés, raidars, éventail, bordure, frotter, tous ces mots "barbares" étaient l'essentiel du vocabulaire de ces hommes du Nord.
Heink Lubberding, cheveux au vent, Gerbe Kneteman, le rouleur à lunettes, Dietrich Thurau, le beau "Didi, Heini Kuiper, coureur complet, Johan Van Der Velde, le grimpeur etc... même Joop Zoetemelk étaient membres de cette "confrérie" de rouleurs. Sa carte de visite se passe de tout commentaire !
A cinq reprises il s'impose dans l'Amstel Gold Race, rebaptisé en son temps Amstel Gold Raas (qui lui vaudra son pseudo), Une Primavera, un Paris-Roubaix, un Paris-Bruxelles, deux Blois- Chaville, un Het-Volk, un Gand-Wevelgem et deux Tour des Flandres viendront garnir un palmarès où figure encore de multiples victoires dans les épreuves par étapes du calendrier. Et puis il y a ce titre, controversé, de champion de monde en 1979, chez lui, à Valkenburg !!
Si sa victoire finale devant "Didi" Thurau et Jean René Bernaudeau, ne souffre d'aucune discussion, ni contestation, la manière dont elle fut obtenue prête à la confusion.
En effet (Et j'en ai été témoin comme nombre de téléspectateurs rivés à leur écran), dans la montée de l'unique côte du circuit, et ceci à chaque tour, Jan Raas se faisait, confortablement poussé par deux de ses compatriotes, sans qu'aucune instance fédérale ne s'en émeuve ! Bien entendu à ce petit jeu, la fraîcheur du Batave, lors de l'emballage final, faisait plaisir à voire !!
Néanmoins, la morale était sauve car un Hollandais, qui plus est favori des spécialistes, s'imposait chez lui !!
Même s'il méritait un tel couronnement, il aurait peut être pu éviter de l'obtenir par des moyens illicites, alors que sa classe intrinsèque lui aurait permis de vaincre sans tricher !!! Mais c'était aussi cela Jan Raas !!!
Michel CREPEL
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