Éric Tourville


19 juillet 1998

Tourville «accouche» d'une 4e place

Yves Poulin
Mont Sainte-Anne

Éric Tourville (Oryx) ne pouvait demander mieux. Entre deux accouchements et un horaire de vie totalement débile, il a mérité la quatrième place, hier, au MSA chez les seniors élite de cross-country.

Comme on le sait, la 4e étape de la Coupe Canada et la 5e du circuit Coupe du Québec de vélo de montagne servent de rodage en vue des Championnats mondiaux disputés sur les mêmes pistes du 14 au 20 septembre.

Si le futur doc semble avoir les traits tirés par moments, c'est qu'il est en plein externat, mais qu'il ne veut pas hypothéquer sa saison de vélo pour autant. «Je n'ai pas le choix de l'horaire. Soixante heures de garde par semaine, une vingtaine d'heures d'études, quelques heures pour l'entraînement à vélo. Je manque simplement de repos.»

Il s'est présenté au Mont-Tremblant un peu sur le pilote automatique le week-end dernier sans même avoir eu le temps d'étudier ou de jauger le parcours. Lundi et mardi, il a assisté 10 accouchements. Puis il s'est tapé la course régionale mercredi. Deuxième place fort méritoire «bien que je sois arrivé blanc comme un drap», trouve-t-il le moyen de blaguer.

Et que dire de sa quatrième place hier en Coupe Canada. Il n'avait pu faire mieux qu'un 14e rang cette saison. «Très heureux. Je ne pouvais espérer gagner dans les conditions actuelles. Si je pouvais prendre le reste de l'été ' off ', je regagnerais vite ma forme de l'an passé. Le hic, c'est qu'il me reste deux mois en gynécologie et deux autres en psychiatrie.» À moins qu'il finisse comme patient dans ce dernier service...

Quoi qu'il en soit, il a l'intention d'y aller mollo avant d'entreprendre son internat. Il entend tout mettre ses oeufs dans le même panier afin de se classer pour les Jeux de Sydney.

C'est Mathieu Toulouse qui a mérité la palme hier dans la classe Élite. Les frères Visser (George et Guido) ont terminé 6e et 7e, respectivement.

Guido s'est présenté tout sourire sur le podium pour accepter son prix. «George n'est pas ici. Il ne doit pas avoir besoin d'argent», de dire l'impayable guignol. Parti en coup de vent, il a peiné en raison de la chaleur après deux montées sur le difficile parcours. «J'ai choisi de ralentir la cadence par la suite. J'ai déboulé jusqu'en 16e place après deux tours. Puis j'ai retrouvé un deuxième souffle, grugeant du temps à chaque boucle et remontant jusqu'au septième rang. J'ai trop forcé pour rattraper un adversaire vers la fin et je n'ai pas vu que George s'amenait derrière. Il m'a devancé de quelques secondes. Cinquième l'an passé, septième cette fois, je suis satisfait. J'ai maintenant hâte d'aller sur mon glacier !»

Vous aurez compris qu'il part s'entraîner en ski de fond dans l'Ouest canadien.

Prémont surprend
Chez les femmes Élite, la logique fut respectée. Mélanie Dorion, de l'équipe Oryx Procycles, a mérité la palme. Mais elle a eu besoin de tout son petit change pour distancer (12 secondes) Marie-Hélène Prémont (Ford/Devinci/Oakley), de Château-Richer.

«Mélanie se maintenait toujours devant moi, à quelque 20 secondes. Elle est très méthodique. De mon côté, je ne pouvais rouler plus vite. J'ai tenté de donner un coup vers la fin mais je n'ai pas été capable de combler l'écart. Une deuxième place, c'est très bon pour moi.»

La compétition se termine aujourd'hui. De 11 h 30 à 15 h, les amateurs de sensations fortes pourront apprécier la témérité des descendeurs, kamikazes de la montagne.


une page mise en ligne le 30 avril 2000 par SVP