Éric Tourville

Mai 1998

Côtes en stock

Grimper est-il un art ? Une technique ? Doit-on monter debout ou assis ? En puissance ou en souplesse ? Peut-on devenir un bon grimpeur ? Nous avons interrogé quelques as de la grimpette

Il est difficile de parler de vélo de montagne au Québec sans parier d'Éric Tourville. Membre de l'équipe nationale depuis l'Ancien Testament, champion canadien en 1994, champion québécois en 1994 et en 1995, etc., il affirme malgré tout - comme toute la le planète sauf Pantani et Virenque - qu'il n'est pas un grimpeur naturel ! Cependant, nuance-t-il, «lorsque je sais que les compétitions à venir comportent beaucoup de montées, je fais la majeure part de mon entraînement dans les côtes. Les muscles dans les montées ne sont pas sollicités de la même façon qu'ils le sont sur le plat. Après ces entraînements, je deviens un très bon grimpeur.»

Éric a choisi d'énumérer quelque points techniques susceptibles d'améliorer nos performances dans les côtes.

1. Un vélo avec des angles agressifs fait toute la différence.

2. Un poids optimal : le sine qua non de la montée.

3. Le dosage de l'effort selon la longueur de la pente. La pire erreur est de partir au-dessus de ses limites et d'exploser en cours de montée. J'utilise un braquet avec lequel je me sens à l'aise pour débuter la montée as assis, à 70-80 rpm.

4. Dans les montées courtes, tout est opposé. On doit garder son impulsion : le choix du bon plateau est donc important (on ne change alors que de pignon. Par la même occasion, on évite les risque de chain suck ou une chute de la chaîne à l'intérieur.

5. L'efficacité : aspect primordial en vélo de montagne, qui passe d'abord et avant tout par le contact de la roue arrière avec le sol.

6. Changer le mal de place : personnellement, j'aime bien me lever de temps en temps lors d'une longue ascension (un peu plus de braquet lorsque je suis debout).

7. La continuité du mouvement : ça prend tout son sens en montée. La jambe qui ne pousse pas doit servir à ramener la pédale jusqu'à la position où l'on recommence à pousser.

8. Pas d'embouts de guidon : moins de risques d'accrochages, plus facile à manoeuvrer dans les sections techniques, poids inutile.

Anecdote : lors (le la Coupe Canada se déroulait à Whistler en juillet 1997, Éric Tourville a perdu sa selle au tiers de l'épreuve. Cela ne l'a pas empêché de terminer quatrième devant les meilleurs coureurs canadiens. Conclusion : la montée debout est aussi très efficace !


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