Annie Gariépy |
---|
28 septembre 2000
Fernand Bélanger
Bromont- Annie Gariépy a eu droit à toute la gamme des émotions au cours des derniers jours avant de parapher une entente avec l'équipe américaine Autotrader.com après un séjour de quatre ans avec la formation québécoise Élita.
Du même souffle, la cycliste bromontoise apprenait qu'elle n'avait pas été choisie pour faire partie de la formation canadienne aux championnats du monde en octobre, dans la région de la Bretagne en France.
"Je ne comprends pas. Je trouve ça abominable. Une équipe américaine vient me chercher pour mes talents d'équipière, mais je ne suis pas assez bonne pour aller aux championnats du monde pour mon pays", fait-elle valoir.
Annie Gariépy, qui n'a que 25 ans, compte déjà à son actif cinq participations aux championnats mondiaux (trois seniors et deux juniors).
La formation canadienne en Bretagne comprendra Lyne Bessette (troisième présence de suite), de même que Sandy Espeseth, Anne Samplonius, Cybil Di Guistini, Sue Palmer et Mélanie McQuaid), ces deux dernières étant des spécialistes du vélo de montagne. Leigh Hobson était au nombre des concurrentes inscrites à l'origine, mais elle a été remplacée par Di Guistini (première substitut). Annie Gariépy était pour sa part la deuxième substitut.
Du groupe, seules Bessette et Samplonius faisaient partie -tout comme Gariépy- du quintet de coureuses canadiennes bataillant pour les trois postes disponibles aux Jeux olympiques.
Une décision déchirante
Annie Gariépy ne cache pas ailleurs qu'il n'a pas été facile de quitter les rangs de l'équipe Élita puisqu'elle en avait été une des fondatrices.
"Je voulais montrer qu'on pouvait gagner sa vie dans le vélo quand j'ai aidé l'équipe Élita à démarrer. J'en ai discuté avec Eric (Van Den Eynde, entraîneur d'Annie) et David (Cathcart, directeur sportif de l'équipe Élita) avant d'aller chez Autotrader", de relater Annie Gariépy.
Celle-ci signale aussi qu'elle fera face à un beau défi chez Autodrader puisque les dirigeants de cette formation, qui ont investi beaucoup dans l'équipe masculine Mercury, veulent amener le club féminin au premier rang aux États-Unis, concurrençant ainsi les équipes établies telles que Saturn et Timex.
Annie Gariépy, qui complétera son baccalauréat en éducation physique à l'UQAM en décembre, précise en outre que la Néo-Zélandaise Sarah Ulmer quittera Élita elle aussi l'an prochain.
"Je ne connais pas la composition de toutes les équipes pour la saison prochaine. Il y a des choses qui sont en train de se régler aux Jeux olympiques", de faire remarquer Annie Gariépy.
De l'empathie pour Bessette et Hughes
Dans un autre ordre d'idées, Annie Gariépy mentionne avoir compris qu'il n'était pas facile pour Lyne Bessette et Clara Hughes de bien faire aux Jeux olympiques après avoir appris le décès de leur coéquipière lors d'un accident de course à Boston à la mi-septembre.
"C'est un décès qui est dur pour les membres de la famille, mais aussi pour les coéquipières qui sont ensemble durant une bonne partie de l'année. Même si Nicole Reinhart n'était pas ma coéquipière, sa mort m'a touchée. Je sais que ç'a aurait été difficile pour moi si une telle chose était survenue à une des filles de mon équipe", de terminer Annie Gariépy.
une page mise en ligne le 29 septembre 2000 par SVP