La cinquième édition du Grand Prix féminin international du Québec a eu lieu du 22 au 26 août 2001 dans la région de Brome-Missisquoi. Grâce à l'aimable collaboration du Comité organisateur et de sa directrice des relations médias, Sophie Castonguay, VÉLOPTIMUM vous offre accès à quelques textes remis aux médias avant la course.Dans la série d'articles consacrés aux artisans qui travaillent le plus souvent dans l'ombre, voici
|
Rencontre avec le directeur sportif
entretien avec David Cathcart, directeur sportif d’Intersport
par Sophie Castonguay
pour le Grand Prix féminin international du Québec
La recherche de commanditaires, la négociation avec les athlètes, la commande d’équipement, la planification de la saison, la logistique des voyages, la préparation aux entraînements, la stratégie d’équipe avant une course, le choix des coureuses… La liste de tâches du directeur sportif s’avère bien remplie. Certains cumulent également la tâche d’entraîneur et ont comme mandat la préparation physique des athlètes.
Pour David Cathcart, prendre les rennes de l’équipe canadienne Intersport International rassemble autant les éléments techniques (voyages, courses, coureuses) que la gestion des affaires (commanditaires et contrats). «Je m’occupe du côté business et de la préparation pour la course. Je laisse le soin aux entraîneurs de préparer les filles physiquement. Les coureuses de l’équipe viennent de cinq pays, alors elles ont chacune leur entraîneur, qu’il soit privé ou national», de mentionner celui qui est tombé dans la soupe à l’âge de 15 ans !
La feuille de route de David est étonnante: «Quand, en 1990 j’ai vu Steve Bauer porter le maillot jaune au Tour de France, j’ai rêvé de diriger une équipe cycliste. J’avais alors 15 ans. Mais c’est en suivant les courses comme spectateur que j’ai appris les tactiques. À 18 ans, j’ai dirigé ma première course. En 1994, j’avais Gord Fraser dans l’équipe et nous avons gagné cinq des six étapes au Grand Prix de Beauce. C’était m’a première année à ce très haut niveau. Et le sport est jeune au Canada…». À 26 ans, il en est déjà à sa seconde équipe féminine internationale. Après une alliance de trois années avec Élita, qui a entres autres aligné Annie Gariépy, il refait surface en 2001 chez Intersport. Il a récemment fait un coup de maître en signant la Finlandaise Pia Sundstedt, considérée parmi les 20 meilleures au monde.
Chanceux de les diriger !
«Je me compte chanceux de diriger des femmes! C‘est différent» a-t-il lancé. «Pour moi, les femmes qui font ce métier le font pour être dans le vélo. Pas pour l’argent ni pour la visibilité. Elles y sont pour réussir, pour travailler fort et pour l’expérience. C’est très motivant pour un directeur sportif».
Chacun possède également sa philosophie à la tête de cette délégation. «Dans mon équipe, toutes les filles gagnent au moins une course par saison. Elles ont toutes une chance de gagner dans l‘année. Mon objectif est presque qu’atteint déjà, car sur les huit coureuses, sept ont gagné une course cette saison. Les filles aiment cette façon je pense, ça fonctionne très bien» de dire celui qui a terminé un baccalauréat en marketing. Il reçoit des offres d’Europe et des États-Unis, et espère un jour diriger dans la division 1, soit la ligue nationale du cyclisme mondial.
De 7h à 23h !
Son horaire lors d’une journée de course est fort occupé: «Je descends vers 7h déjeuner avec les filles et je détends l’atmosphère et échange avec les coureuses, voir si elles ont bien dormi. J’aide ensuite à charger la voiture de vélos et autres équipements. Nous tenons ensuite notre réunion avant l’étape, je discute des objectifs de la journée, et nous décidons en équipe quel sera le rôle de chacune: s’il faut gagner l’étape ou protéger le maillot par exemple. L’objectif c’est de gagner en équipe. Avant le départ pour trois ou quatre heures de course, je me présente aux commissaires, dis bonjour et m’informe s’il y a des changements au parcours. Je prends place dans le véhicule de l’équipe et donnent les directives. Si nous montons sur le podium, je m’assure que les commanditaires sont bien représentés. Au retour à l’hôtel, si nous avons gagné, je paie le dîner! Si je dois remonter le moral, je paie aussi le dîner! Je termine la soirée en échangeant avec les autres directeurs, on en apprend beaucoup !» de conclure celui qui est reconnu pour sa passion, sa bonne humeur et pour mettre du fun dans son équipe !
une page mise à jour le 26 août 2001 par SVP