La cinquième édition du Grand Prix féminin international du Québec a eu lieu du 22 au 26 août 2001 dans la région de Brome-Missisquoi.

Grâce à l'aimable collaboration du Comité organisateur et de sa directrice des relations médias, Sophie Castonguay, VÉLOPTIMUM vous offre accès à quelques textes remis aux médias avant la course.

Dans la série d'articles consacrés aux artisans qui travaillent le plus souvent dans l'ombre, voici

Jean Lessard, organisateur et bien plus !

par Sophie Castonguay
pour le Grand Prix féminin international du Québec

C’est en 1997 que l’Association cycliste canadienne (ACC) a obtenu sa première sanction internationale pour une course par étape féminine. Quelqu’un devait donc mettre sur pied ce premier événement du genre au Canada. C’est à Jean Lessard que l’on a proposé de relever le défi, lui qui a mis au monde le Grand Prix de Beauce en 1986, et retiré depuis quelques années de cette organisation. «En Beauce, l’événement continue de grandir et j’en suis très heureux!».

Jean Lessard roule sa bosse dans le cyclisme depuis 35 ans. Coureur à priori, l’amour du cyclisme l’a guidé vers d’autres défis. Membre de l’équipe cycliste canadienne de 1969 à 1974, il a participé aux championnats du monde en Tchécoslovaquie en 1969 et en Espagne en 1973. Champion nord-américain en cyclisme sur route à Montréal en 1971, il a réussi tout ce qu’il a entrepris jusqu‘à présent, autant comme athlète, bâtisseur, organisateur, président…

Après une semi-retraite de sept années de loyaux services au Grand Prix de Beauce, il ne pensait pas, en 1997, que le cyclisme féminin allait occuper son emploi du temps. «Au prologue la première année, je ne croyais pas que les femmes étaient de ce calibre. J’ai été impressionné quand j’ai vu les filles trimer dur au fil d’arrivée, j’avais la preuve que le produit était bon. Je ne réalisais pas qu’elles étaient aussi professionnelles, agressives et sérieuses. J’ai su alors que je ne m’étais pas trompé. Le cyclisme féminin pouvait maintenant espérer à une reconnaissance au pays et que le Grand Prix allait permettre cette visibilité».


Jean Lessard lors de la rencontre de presse du 15 août 2001
photo : Guy Maguire ©

Le financement, éternel recommencement
«Il faut être fou pour faire ça» de dire celui qui tient les rennes de la course depuis cinq ans. «Le financement est tellement difficile et ingrat que j’ai failli tout abandonner en 1998». Toujours sans réponse de commanditaires quelques semaines avant le premier coup de départ, il a failli «tirer sur la plogue à maintes reprises», comme il se plaît à l’exprimer. La cinquième édition est bien en marche, malgré une frousse en mars, alors que les confirmations se faisaient toujours attendre...

Tenace mais surtout visionnaire, Jean Lessard est capable de présager un bel avenir dans le cyclisme féminin. D’ailleurs, l’idée de tenir en 2000 une étape aux États-Unis a été profitable pour la crédibilité du Grand Prix. La quatrième édition a aussi accueilli la grande dame du cyclisme international, Jeannie Longo, qui a tenu à faire sa préparation olympique dans la région de Brome-Missisquoi.


Jean Lessard, président du Grand Prix féminin international du Québec,
la coureuse Lyne Bessette et Louis Pontbriand, président d'honneur de l'édition 2001 du Grand Prix
photo : Guy Maguire ©

L’édition 2001 n’est pas encore amorcée qu’il planifie son nouveau né pour 2002. L’événement québécois sera joint au Grand Prix de Bretagne et ne former qu’une seule course par étape, disputée sur deux continents. «La Transocéane, ça non plus ça ne s’est jamais fait. Le cyclisme féminin aura une notoriété hors du commun et sera élevé à un niveau inégalé» de conclure celui qui a été intronisé au Panthéon du cyclisme québécois à titre d’athlète et de bâtisseur. Deux récipiendaires seulement ont reçu cette double reconnaissance au Québec...


[...] Vous dites que l'organisateur est un maudit péquiste ? Vous me l'apprenez monsieur mon député. Voyez-vous monsieur, moi je l'ai connu coureur, puis comme organisateur du Grand Prix de Beauce et maintenant de cette magnifique épreuve qu'il porte à bout de bras depuis quatre ans : jamais je ne l'ai entendu parler de politique. Et vous m'y faites penser, ni d'argent non plus ni de cul comme les autres gars. Toujours de vélo. Que de vélo. J'ai vu une fois, au souper d'adieu de ce Grand prix féminin, toutes les coureuses se lever pour l'applaudir, il y en a même qui sont allées lui dire merci. Alors faites pas chier avec vos drapeaux voulez-vous, il n'y a personne ici qui prépare une élection. Nous sommes entre gens de passion.
Pierre Foglia
Entre gens de passion, dans La Presse du 27 août 2002.


une page mise à jour le 27 août 2002 par SVP

Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca