La course
vue d'un autre angle


photo : Guy Maguire ©

Si vous vous êtes déjà rendu sur le bord de la route pour voir une course de vélo, il y a de fortes chances que vous soyez un pratiquant du vélo, capable d'évaluer l’effort fourni par les participants ou que vous soyez tout simplement une connaissance d’un des coureurs, venue l’encourager !

Mais convenons que ce n’est pas facile d’apprécier du bord de la rue ce qui se déroule pendant une course de vélo.

En Europe, plusieurs courses tournées avec de gros moyens (multiples caméras sur motos, hélicoptères, etc.) sont présentées à la télévision et diffusées à la radio. Vous voyez à peu près tout et on spécule sur la stratégie mise en oeuvre par les équipes. Au Canada, à quand remonte la dernière fois que vous avez vu une course de vélo en direct à la tv ?

Lors d’un critérium, (comme l’un des trois tenus lors du Challenge Coupe du Monde Cyclisme féminin de Montréal 2001 ou aux Mardis cyclistes de Lachine) le peloton passe devant vous à plusieurs reprises. On peut voir s’il y a une échappée, qui en est, la distance avec un peloton de chasse, etc. Quand on est chanceux, on peut se retrouver près d'un entraîneur et entendre les directives qu'il donne à ses équipiers par radio. Et mesurer l'écart entre ce qu'il commande et ce que l'équipe est en mesure de faire... Mais lors de courses sur route, quand le peloton passe une seule fois, vaut mieux ne pas sourciller pour voir où en sont les athlètes que vous surveillez !

Il faut alors se fier aux journalistes pour savoir ce qui s’est passé. Ou consulter les compte-rendus que les équipes bien nanties font parvenir pour publication rapide à The Canadian Cyclist ou à CyclingNews - les deux bibles du vélo sur Internet, à notre avis - car bien que ces équipes aient leur propre site web, ils ne sont à peu près jamais mis à jour hors du 9 à 5, lundi-vendredi… Mais, bien sûr, les équipes ne citent le plus souvent que les éléments qui la font bien paraître...

Les journalistes recueillent les propos des coureurs après la course mais ils disposent également de deux atouts non accessibles à l’amateur de vélo : l’accès aux véhicules des médias intégrés à la caravane de course et au radio-tour.

Grâce à l'aimable invitation de Sophie Castonguay, directrice des relations médias du Grand Prix féminin international du Québec, nous avons pu suivre la deuxième étape du Grand Prix 2001 à bord d'un véhicule des médias.


photo : Dominique Beaudoin ©

Disons d'emblée que la perspective est bien meilleure que du bord de la route !

D'une part, nous sommes tout près des coureuses. Circulant à hayon relevé, avec siège faisant face à l'action, le véhicule à bord duquel je prenais place était souvent tout juste devant le peloton, séparé des athlètes que par un motard de la Sûreté du Québec (qui parfois s'écartait légèrement pour me permettre de faire une meilleure photo - voir ci-contre). Puis, nous nous déplacions pour donner accès à cette position privilégiée à l'autre véhicule des médias ou au véhicule des VIP et parfois à un commissaire de course (comme sur la photo ci-haut).

J'ai partagé la banquette avec Fernand Bélanger de La Voix de l'Est, qui a couvert plusieurs, sinon toutes les éditions du Grand Prix féminin. Il a une excellente mémoire et connaît non seulement les athlètes québécoises mais il peut vous citer le palmarès de bon nombre des concurrentes.

Simon Fournier, passionné de vélo, et qui a d'ailleurs été le premier entraîneur du coureur Dominique Perras, était notre chauffeur. Autant vous dire qu'en plus des informations communiquées par radio-tour sur les coureuses en échappée, où ce jour-là Louis Barbeau refilait aux gens de la caravane les informations recueillies par Yannick Cojan sur sa moto, j'ai pu bénéficier d'une analyse fort pertinente de ce qui se déroulait devant nous.

Sur radio-tour, l'information communiquée est claire et concise. Et on constate que le directeur de course Magella Tremblay s'assure qu'aucun véhicule de la caravane ne procure d'avantage indue à une concurrente. L'écoute du radio-tour nous a aussi permis d'apprendre que vers la fin de la course les véhicules des différentes équipes étaient tenus de ravitailler une coureuse d'une autre équipe en faisant la demande.

Notre véhicule a quitté et devancé la caravane alors qu'il était évident que les cinq meneuses ne seraient pas rattrapées par le peloton de chasse, pour que nous puissions aller nous positionner au fil d'arrivée.

Vous pouvez lire ICI les résultats de cette étape et ce que Fernand Bélanger et ses confrères ont recueilli auprès des coureuses.


Fernand Bélanger en entrevue avec Lyne Bessette le 15 août 2001
photo : Guy Maguire ©

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Lisez également Vu de la camionnette de Simon Drouin de La Presse, au Grand Prix de Beauce 2001

et jetez aussi un coup d'oeil à une autre façon de s'installer pour bien voir une course de vélo.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca