RIMINI (AFP) - Le champion cycliste italien Marco Pantani, mort samedi à Rimini à l'âge de 34 ans, "a succombé à un arrêt cardio-vasculaire consécutif à un oedème cérébral et à une congestion pulmonaire", a annoncé lundi le médecin légiste chargé de l'autopsie.
Lors d'un bref point de presse devant la morgue, le professeur Giuseppe Fortuni a souligné en fin d'après-midi qu'il faudrait encore "au moins deux semaines" pour pratiquer toutes les analyses nécessaires afin de déterminer les causes exactes du décès et tirer des conclusions.
"Aucune hypothèse n'est exclue", concernant les causes de l'oedème, a-t-il ajouté. "Seuls les résultats des examens pourront permettre de répondre aux nombreuses questions en suspens", a-t-il indiqué.
La presse italienne privilégiait lundi la thèse du suicide et évoquait les problèmes du champion avec la drogue.
Pantani, miné par la dépression, s'était installé le 9 février dans un petit hôtel-résidence de Rimini, station balnéaire de la côte adriatique, où il a trouvé la mort. L'autopsie a été pratiquée à la morgue de l'hopital local. Ses parents Paolo et Tonina, en vacances en Grèce, sont rentrés précipitamment en Italie lundi matin. Ils ont mandaté un expert pour aider à établir les causes du décès prématuré de leur fils. Ils se sont rendus lundi en début de soirée à la morgue pour le veiller.
Les obsèques devraient être célébrées mercredi en l'église San Giacomo de Cesenatico, ville natale de Pantani, proche de Rimini.
Trois médicaments contre la dépression (anxiolytiques) ont été retrouvés dans sa chambre d'hôtel, mais le quotidien La Repubblica affirme également que "des traces de poudre blanche" ont été relevées dans la pièce.
Le magistrat en charge de l'enquête Paolo Gengarelli avait pourtant affirmé dimanche "qu'aucune trace de stupéfiants n'a été trouvée".
Mais plusieurs proches du champion ont confirmé à la presse les problèmes de drogue de Marco Pantani et affirmé qu'il voulait se défaire de cette dépendance, notamment à la cocaïne.
Une cure de désintoxication dans un centre créé en Bolivie par un religieux italien, don Pierino Gelmini, avait été planifiée. Le départ était prévu le 27 février, a précisé le curé au Corriere della Sera.
Le champion, double vainqueur du Giro et du Tour de France en 1998, exclu du Giro l'année suivante à la suite d'un contrôle antidopage positif (hématocrite trop élevé) au matin de l'avant-dernière journée, alors qu'il allait gagner l'épreuve, se sentait seul, abandonné et persécuté.
Neuf feuillets écrits sur le bloc-note de l'hôtel ont été retrouvés dans sa chambre, a annoncé le Corriere della Sera.
"Le mot +complot+ apparaît trois fois dans ces écrits", selon le journal qui cite aussi un extrait plus long: "Personne n'a réussi à me comprendre, même pas ma famille. Je me suis retrouvé seul".
Les "tifosi" de Rimini ont continué lundi à rendre hommage à leur idole disparue prématurément, déposant des fleurs ou des petits mots devant l'hôtel où Marco Pantani a été retrouvé mort, gisant dans sa chambre.
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