16 février 2004

Le procureur exclut le suicide

Le procureur chargé de l'enquête sur la mort du cycliste italien Marco Pantani, retrouvé mort samedi soir dans une chambre d'hôtel, a d'ores et déjà exclu la thèse du suicide.

Selon plusieurs médias italiens, un premier examen du médecin légiste permet d'affirmer que le cycliste est mort d'un arrêt cardiaque.

M. Gengarelli a ajouté que Pantani s'était fait prescrire des tranquillisants. L'enquête va désormais essayer de déterminer dans quelle mesure les médicaments trouvés dans son hôtel ont joué un rôle dans son décès.

Citant des sources proches de l'enquête, l'agence ANSA a annoncé que le médecin légiste qui a examiné Pantani samedi dans sa chambre d'hôtel a conclu qu'il avait succombé à un «arrêt cardio-circulatoire» dont la cause reste à déterminer.

Un enquêteur de la police de Rimini, Sabato Riccio, a déclaré dimanche au cours d'une conférence de presse qu'au moins 10 flacons de tranquillisants avaient été découverts dans la chambre de Pantani. Certains étaient vides, d'autres à peine ouverts, et de quatre marques différentes, a annoncé ANSA, citant Riccio.

Pantani, 34 ans, a été retrouvé mort tard samedi soir dans la chambre d'une résidence hôtelière de la cité balnéaire de Rimini. Ce sont des employés de l'hôtel, inquiets de ne pas l'avoir vu de toute la journée, qui ont ouvert la porte de sa chambre et l'ont découvert.

Le réceptionniste de l'établissement, Paolo Buccellato, a déclaré à l'Associated Press tôt dimanche matin qu'il avait vu des médicaments sur le lit et le sol de la chambre de Pantani, et que son appartement était en désordre.

Gengarelli, interrogé dimanche par la chaîne de télévision TG5, a déclaré que ces médicaments comprenaient des tranquillisants, mais a mis en garde contre les conclusions hâtives.

«Il y avait des médicaments (...) qui ont pu jouer un rôle dans les causes du décès, mais tout ça doit être vérifié», a-t-il dit. L'autopsie prévue, lundi, devrait permettre de clarifier l'affaire, a-t-il ajouté.

L'ancien vainqueur du Tour de France et du Giro, frappé par les accusations de dopage ces dernières années, était arrivé dans cette résidence de l'Adriatique il y a quelques jours.

En 1998, Pantani avait remporté le Tour de France et le Giro. Aucun coureur depuis n'a réussi à s'imposer dans les deux grandes courses à étapes la même année. À ce moment-là, Pantani ne se doutait probablement pas qu'il avait atteint son apogée, et que l'année suivante marquerait le début de sa chute.

En 1999, des résultats anormaux lors d'un contrôle sanguin inopiné avaient en effet conduit à son exclusion du Giro, à la veille de l'avant-dernière étape d'une course qu'il dominait. Et deux ans plus tard, une seringue contenant des traces d'insuline était découverte dans sa chambre d'hôtel après une descente des carabiniers sur le Giro. Il avait alors soutenu que la seringue avait été placée dans sa chambre et qu'il n'y avait pas dormi cette nuit-là. Pantani, acquitté au mois d'octobre dernier dans son procès pour fraude sportive, avait été suspendu six mois.

Le coureur avait disputé sa dernière course, le Tour d'Italie, en juin dernier et avait fini 14e. Il avait ensuite été hospitalisé brièvement dans une clinique italienne spécialisée dans le traitement des dépressions et des dépendances.

Pantani n'avait pas annoncé de projets pour cette saison et les rumeurs annonçant sa retraite s'étaient multipliées ces dernières semaines.

Tout au long de sa carrière, Pantani a enregistré 36 victoires, la première en 1994 sur le Giro et la dernière en 2000 sur le Tour de France.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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