CESENATICO (AFP) - Cesenatico, petite station balnéaire sur l'Adriatique, enterre mercredi son idole déchue, le champion cycliste italien Marco Pantani décédé samedi soir dans la solitude et la dépression.
Des milliers de personnes, parents, amis, voisins, cyclistes, ont défilé mercredi matin dans l'église San Giacomo Apostoli, où le coureur repose dans un cercueil fermé couvert de roses blanches, a indiqué la paroisse. Entre 4.000 et 5.000 personnes ont signé les trois épais registres installés à l'entrée de l'église.
La messe solennelle, avec la participation du choeur de la paroisse, devait débuter à 13h30 GMT et seuls les proches, parents et amis sélectionnés par la famille du sportif, pourront entrer dans la petite église.
Des hauts-parleurs doivent retransmettre la cérémonie religieuse pour la foule et pour les médias, venus de plusieurs pays pour suivre les obsèques, qui devront se masser sur les deux rives du canal dessiné par Léonard de Vinci traversant le centre historique de Cesenatico.
"Il était notre orgueil, nous l'avons beaucoup aimé", confie Vanda, 78 ans, une habitante complètement étrangère au monde du cyclisme.
"On savait qu'il avait des problèmes, mais il était devenu riche et il aurait pu se refaire une vie en s'occupant de choses qui l'intéressaient", soupire-t-elle, alors que les enquêteurs du parquet de Rimini, où le coureur a été retrouvé mort dans une chambre d'hôtel samedi soir, étaient à la recherche d'un dealer qui lui aurait vendu de la drogue.
"Nous sommes tous désolés et consternés. On s'en souviendra toujours comme d'un champion", déclare un ex-marin pêcheur qui prend le frais au bout du canal avec un groupe de retraités.
Dans l'église, tandis qu'une religieuse récite d'une voix monocorde un rosaire entrecoupé par des chants, se succède un flot ininterrompu de personnes, des anonymes, des personnalités reconnaissables à leur manteau de belle facture, des cyclistes en combinaisons moulantes.
Ils signent les livres d'or, versent une obole à l'association d'aide aux personnes handicapées, La Nuova Famiglia, parrainée par Marco Pantani et à laquelle la famille a décidé de destiner tous les dons.
Des piles de petits portraits souvenirs du coureur, au format d'images pieuses protégées par une pochette plastique, attendent sur la table, comme le veut la tradition italienne de distribuer la photo du défunt lors de son enterrement.
Les gens s'approchent ensuite du catafalque, le touchent d'une main, un par un, canalisés par des hommes portant un brassard jaune, couleur de la victoire de Marco Pantani au Tour de France 1998. Le champion avait réussi un doublé historique en gagnant la même année le Giro d'Italie.
L'église, dont les murs ont été ornés de larges couronnes de gerberas et d'anturiums, est restée ouverte toute la nuit. La dépouille du champion a été veillée notamment par des membres du Groupe cycliste Fausto Coppi où Marco Pantani avait fait ses classes. Le club a ressorti pour l'occasion son vélo fétiche, ayant appartenu à l'illustre coureur des années 50.
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