18 février 2004 François Poyet, psychiatre, responsable de l'antenne antidopage de la région Auvergne :
«Les premiers éléments de l'autopsie font donc état de congestion pulmonaire et d'oedème cérébral. Ce sont en fait des réactions secondaires au processus initial qui met le pronostic vital en jeu. Il y a sans doute au départ une action toxique, soit par la surdose de psychotropes, soit par la prise de cocaïne ou la conjugaison des deux. On peut aussi imaginer que tout l'équilibre physiologique de Pantani était compromis par les pratiques de dopage passées auxquelles s'ajoutaient l'arrêt de tout entraînement physique, la prise de poids, les troubles des conduites alimentaires et la dépression profonde de l'humeur. C'est beaucoup pour un seul homme et encore plus pour un homme seul. Le sport, devenu quasi uniquement un spectacle, tient là une mort à la mesure de sa déviation. On dirait une fin à la Marilyn Monroe... Personne et tout le monde est coupable. Le sport attire aujourd'hui le regard et l'attention par ce qui le condamne in fine, la démesure, l'absurde et le mensonge qui cherchent à donner de la réalité, de la vérité à un délire organisé. Mais le sport de "haut niveau d'imposture" n'est désormais plus qu'une gesticulation de marionnettes dont les fils sont tenus par les véritables acteurs agissant dans l'ombre, derrière le rideau noir, à savoir l'argent, le désir de puissance, la perversion, le mépris de l'humanité qui pourrait encore exister chez l'athlète, car gage potentiel de liberté et de refus de jouer ce triste jeu.»
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