19 février 2004

Un cycliste francais se lâche

Jean-Cyril Robin de l'équipe fdjeux.com, se "demande vraiment si on va s'en sortir. On est vraiment très très mal". Selon ce coureur, les cyclistes français évitent même les compétitions internationales.

Au lendemain de l'enterrement du coureur cycliste italien Marco Pantani, retrouvé mort samedi à Rimini des suites d'un œdème cérébral, un de ses collègues toujours en activité, le Français Jean-Cyril Robin de l'équipe fdjeux.com, affirme mercredi à France-Soir que le dopage dans son sport "est reparti de plus belle", au point d'"avoir honte d'être coureur". "Je crois qu'on est encore plus mal qu'en 1998, époque de l'affaire Festina", affirme Jean-Cyril Robin qui se dit "révolté". "On passe vraiment pour des gros nazes", explique le coureur. "Ca n'arrête pas depuis le début de l'année, c'est la spirale. Je me demande vraiment si on va s'en sortir car aujourd'hui, j'ai peur qu'on ait touché le fond. On est vraiment très très mal".

"Traités de dopés ou de drogués"
Le cycliste affirme même commencer à "avoir honte d'être coureur". Selon lui, comme durant l'affaire Festina, lui et son collègues sont "montrés du doigt, traités de dopés ou de drogué par les automobilistes et les gamins". "On a plus aucune crédibilité", regrette Jean-Cyril Robin. Concernant l'étendu du dopage, le coureur semble blanchir les sportifs Français actuels, affirmant qu'en "France, il y a entre 70 et 80% des mecs qui ont compris et qui jouent le jeu". Par contre, les compétitions internationales seraient elles fortement frappées. "Il y a une réelle suspicion et on en parle entre nous quand on voit un gars réaliser un numéro incroyable en course. Il y a des signes assez révélateurs".

Au point que désormais, selon Jean-Cyril Robin, les cyclistes français éviteraient les compétitions internationales. "On choisit nos courses. On évite de disputer des épreuves de Coupe du monde car on sait qu'on va se prendre des claques. On préfère participer aux épreuves de Coupe de France où là on peut avoir une influence sur la course". "Les épreuves de Coupe de France sont peut-être d'un niveau inférieur (…) mais on arrive au moins à peser sur la course et à se faire plaisir".

Le Tour de France
Interrogé sur les courses à étapes, le coureur de la fdjeux.com affirme : "Il y a trop de courses où tu ne vois pas le jour…". Jean-Cyril Robin dit notamment avoir été "frappé lors du dernier Tour" de France par "la vitesse à laquelle certains arrivaient au pied des cols et continuaient ensuite l'ascension sans se relever".

Jean-Cyril Robin juge enfin sévèrement la réaction des autres coureurs et des instances du cyclisme français vis-à-vis des joueurs moins "compétitifs". "Pendant un temps, nous avons été la risée du peloton. Nous sommes même passés pour des cons auprès de l'organisateur de la plus belle course au monde (NDLR : Jean-Marie Leblanc) avec qui, un jour, j'ai eu une discussion sur le dopage sans équivoque et dès le lendemain dans la presse, il déclarait que les coureurs français n'étaient que des pleureuse et qu'ils ne s'avaient pas s'entraîner! j'étais écœuré".


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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