Un nouveau scandale secoue le milieu de l'olympisme américain.
Wade Exum, l'ancien responsable du programme antidopage du Comité olympique américain, affirme que le sprinter Carl Lewis et la joueuse de tennis Mary-Joe Fernandez ont échoué des tests antidopage lors d'essais de qualifications pour les Jeux olympiques de Séoul, en 1988.
Le Comité olympique américain, qui savait tout de cette histoire, les aurait quand même autorisés à se rendre aux Jeux.
Wade Exum a livré au magazine américain Sports Illustrated près de 30 000 pages de documents pour appuyer ses allégations.
Il affirme que Lewis figure parmi les 114 athlètes testés «positifs» entre 1988 et 2000, mais autorisés à participer à des compétitions.
En 1988, Lewis aurait échoué des tests à trois reprises. Les contrôles auraient révélé la présence de petites quantités de stimulants interdits comme l'éphédrine.
Lewis a remporté l'or au 100 mètres après la disqualification.
Athlètes américains dopés
Le chat serait finalement sorti du sac et Bruny Surin n’est pas surpris que le nom de Carl Lewis apparaisse dans la liste du docteur Wade Exum.
«Depuis le scandale Ben Johnson, il y avait de nombreuses rumeurs provenant de personnes très crédibles, a déclaré Surin. Aucun gros nom n’était mentionné, mais les rumeurs étaient bien fondées.»
Carl Lewis était l’idole de Surin. L’Américain a donc eu une grande influence sur lui.
«Si les tests sont vrais, je ne suis pas déçu, a-t-il affirmé. Je ne suis pas surpris non plus. Ce n’est pas que je doutais ou que je ne doutais pas, c’est qu’à la fin, je ne faisais plus confiance à aucun sprinteur.»
Surin a admis avoir été naïf en entendant toutes ces rumeurs.
«Au début de ma carrière, le Nigérien Chidi Imoh m’encourageait et me disait d’y aller à fond de train, a rappelé le Montréalais. Puis, il a eu un contrôle de dopage positif et, à partir de ce moment-là, plus rien n’allait me surprendre.»
Garantie de ne pas être testé
Surin a subi des contrôles de dopage de façon inopinée à plusieurs reprises au cours de sa carrière. Il devait également passer au petit coin après ses compétitions en Europe.
«Alors que moi, j’étais testé de façon inopinée dans certains pays européens, j’entendais souvent des officiels dire à des athlètes qu’ils seraient testés à telle date précise, a indiqué le médaillé olympique. J’entendais de telles choses et ça m’a déconcentré pendant deux ans.»
Selon les documents révélés, plus de 100 athlètes américains auraient eu des contrôles de dopage positifs, mais auraient quand même participé aux Jeux olympiques.
Le Comité olympique américain semble donc avoir institutionnalisé sa protection envers ses athlètes dopés. Une véritable mafia.
Surin a d’ailleurs indiqué que plusieurs Américains acceptaient de participer à des compétitions européennes à la condition sine qua non de ne pas subir de contrôles de dopage.
Le bluff de Sydney
«À Sydney, plusieurs personnes me disaient que des gros noms – dont plusieurs Américains – allaient finalement sortir, a-t-il poursuivi.
«À la fin, seul le lanceur de poids C. J. Hunter, le mari de Marion Jones, a été testé positif.»
«Où sont passés les autres ?», a déclaré un Surin résigné.
L'ancien sprinteur canadien, Ben Johnson, songe à poursuivre le Comité olympique américain à la suite des révélations de cette semaine.
Les dirigeants du comité ont camouflé les cas de dopage de 114 athlètes, dont le sprinteur Carl Lewis.
Le clan Ben Johnson s'est dit insulté de voir que Lewis avait été en mesure de participer aux Jeux de Séoul en 1988, malgré des tests antidopage positifs.
Ben Johnson affirme qu'il savait depuis le début que le sprinteur américain était dopé.
L'agent de Johnson estime que Carl Lewis doit être dépouillé de sa médaille comme l'a été le sprinteur canadien.
Page mise à jour le 20 avril 2003 par SVP