PARIS (AP) - Plusieurs membres de l'équipe cycliste Cofidis, en particulier le médecin Jean-Jacques Menuet, auraient participé au dopage des coureurs, selon les procès-verbaux reprenant les dépositions du coureur Philippe Gaumont, et dont "l'Equipe" publie vendredi des extraits.
"La politique de Menuet, c'est de ne jamais prescrire un produit illicite, de ne jamais amener un produit interdit, mais si vous lui amenez ces mêmes produits, non seulement il vous renseigne mais, en plus, il est susceptible de vous les administrer", a déclaré Philippe Gaumont, entendu par le juge Pallain chargé de l'enquête.
Ainsi, la veille de l'arrivée du Tour de France 2003, "Menuet n'a pas voulu nous dire ce qu'il y avait dans la seringue (...) Ce que je sais c'est que cela m'a bloqué", a raconté Philippe Gaumont, mis en examen le 21 janvier pour "cession de substances vénéneuses". "Je pense qu'il s'agissait de cortisone ou d'hormone de croissance".
"J'avais ressenti les mêmes effets lors des Quatre jours de Dunkerque 2002, où Menuet m'avait donné un Kenacort 40 (corticoïde) la veille", a-t-il ajouté.
Revenant sur l'épisode du Tour de France, il déclare: "après cela, Menuet a pris une petite pince, coupé la seringue en deux pour les jeter". "Menuet m'a dit 'on va voir du Cofidis ce soir à la télé'", a-t-il ajouté.
Licencié depuis ses révélations, Philippe Gaumont a également mis en cause le coureur britannique David Millar, champion du monde du contre-la-montre, qui aurait demandé au docteur Menuet de donner à Philippe Gaumont et Cédric Vasseur "les restes de la préparation qu'il (Millar) avait prise le matin même avec Lelli, avant le chrono", pour la dernière étape du Tour de France sur les Champs-Elysées en 2003.
"Menuet nous a injecté à chacun une seringue d'un liquide limpide", a ajouté Philippe Gaumont.
Contacté par 'L'Equipe' pour répondre à ces accusations, Menuet à déclaré: "Je respecte le cadre de l'instruction et ne souhaite pas m'exprimer".
Dans les procès-verbaux, des dirigeants de l'équipe cyclise sont accusée par Gaumont d'avoir voulu favoriser le transport de produits interdits.
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