Le licenciement de son coureur Tyler Hamilton, convaincu de dopage, a été jugé trop tardif par l'UCI.
Blandine Hennion
La nouvelle organisation du cyclisme professionnel, mise en place par l'Union cycliste internationale (UCI) à compter du 1er janvier, ne comptera que 19 équipes, dont quatre françaises (Libération du 8 octobre), au lieu des 20 formations initialement prévues. Trois candidats espéraient encore faire partie des heureux élus, assurés d'être qualifiés pendant quatre ans aux grandes courses de la saison. Il s'agissait du suisse Phonak, du belge M. Bookmaker et du français AG2R. Mais leurs espoirs se sont définitivement envolés hier : aucune de ces trois équipes n'a trouvé grâce aux yeux de la commission des licences de l'UCI réunie en appel à Berne (Suisse).
Si AG2R et M. Bookmaker n'ont pas été jugés sportivement assez solides, le cas Phonak est beaucoup plus sulfureux. «L'attitude des dirigeants de cette équipe est en cause davantage que les cas de dopage avérés ou suspectés», précise l'UCI dans son communiqué. L'équipe suisse a récemment été éclaboussée par trois affaires. L'ancien champion du monde, Oscar Camenzind, contrôlé positif, avoue avoir utilisé de l'EPO. Il est aussitôt licencié. Les dirigeants ont bien agi aux yeux de l'UCI. Mais ça se gâte pour les cas d'Hamilton et de Perez. C'est dans l'équipe suisse qu'a en effet été découvert le premier cas de dopage par transfusion. Tyler Hamilton est contrôlé en septembre sur la Vuelta, suivi quelques jours plus tard par son coéquipier Santiago Perez, deuxième de l'épreuve.
L'UCI allume les dirigeants de Phonak qui ont changé de tactique : «Dans ces cas, les dirigeants ont mis sur pied un comité d'experts pour contester la validation des tests.» Le 25 novembre, Phonak a finalement licencié Hamilton, trois jours après l'audition de l'équipe en appel. Une décision trop tardive pour amadouer l'UCI. Les paramètres sanguins de plusieurs coureurs de l'équipe étaient suspects depuis des mois. «Les dirigeants de cette équipe ne se sont pas organisés pour lutter de façon efficace contre le dopage», conclut le communiqué. L'UCI critique en outre les contrats d'image des coureurs qui ne seraient pas réglementaires.
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