L'ex-coureur Philippe Gaumont, mis en examen il y a un mois pour cession de substances vénéneuses, a un peu tempéré ses accusations concernant l'ampleur du dopage dans le peloton cycliste et, tout en confirmant s'être lui-même dopé, s'est défendu d'être un "dealer".
"On n'est pas des criminels", a-t-il affirmé dans une entretien publié mardi par le quotidien sportif L'Equipe.
Professionnel depuis 1994, il a été licencié le 17 février, cinq jours avant son 31e anniversaire, par son équipe, la formation française Cofidis. Il a admis que sa carrière sportive était terminée et constaté qu'elle se soldait par "un échec".
S'il reconnaît avoir fourni de l'érythropoïétine (EPO, dopant sanguin) à son ex-équipier Robert Sassone, il nie en avoir fait commerce. "Ce n'était pas de la vente mais ce que j'appelle du dépannage. Je n'en ai tiré aucun profit. Du dépannage sportif, ce n'est pas faire le dealer et fournir de la drogue a des enfants dans la rue", a-t-il estimé.
Interrogé sur ses déclarations du 26 janvier selon lesquelles "90% des coureurs ne sont peut-être pas clairs", Gaumont a concédé avoir "peut-être été maladroit". "Je pense qu'il y a encore du dopage, et trop. Mais des coureurs qui sont arrivés après 1998 sont aujourd'hui épargnés. Je pense sincèrement qu'il y a des coureurs propres", a-t-il précisé.
Lui est, à ses dires, "arrivé trop tôt, un mauvais jour, à un mauvais moment". En 1992, encore amateur, il avait été médaillé de bronze (100 km contre la montre par équipes) aux jeux Olympiques de Barcelone, une performance réalisée "sainement, sans artifice", selon lui, et qui restera comme "le seul vrai moment de rêve de (sa) carrière".
"A 20 ans, se souvient-il, j'avais une image du cyclisme sans dopage. Et quelques années après, j'étais dedans. J'étais peut-être un peu trop influençable. A cette époque-là, je crois que si je ne m'étais pas dopé, ç'aurait été mal perçu. Peut-être que la suite de ma carrière aurait été compromise".
page mise en archives par SVP