L'UCI entend pointer du doigt les coureurs suspectés de dopageBRUXELLES À nouveau sérieusement secoué avec l'affaire Cofidis, puis plus encore à l'occasion du décès de Marco Pantani, le sport cycliste est pointé du doigt. Avec raison car personne ne peut nier les dérives qui l'accablent mais souvent aussi, de manière réductrice, ous les coureurs ne sont pas dopés. Ceux qui affirment parfois que les instances fédérales ne font rien et, pire, sont complices apprécieront certainement que l'UCI entende intensifier sa lutte contre les fraudeurs. Car près de mille cinq cents membres de la famille cycliste, les directeurs sportifs, médecins et coureurs des 50 groupes sportifs (30 GS 1 et 20 GS 2) professionnels, viennent de recevoir une lettre de l'UCI dans laquelle celle-ci les met en garde et les rappelle à leurs devoirs en la matière. Car dans le même temps où les méthodes de contrôle s'affinent, un certain nombre d'anomalies sont apparues en 2003 à l'occasion des 5.000 contrôles urinaires et 3.000 tests sanguins diligentés par l'UCI. Les contrôleurs seront toujours en retard sur les tricheurs mais il arrive que l'écart s'amenuise au point que les connaissances des uns rejoignent celles des autres.
«Grâce à la détermination de l'hémoglobine et des réticulocytes, nous pouvons obtenir des renseignements qui, même s'ils ne sont pas une preu- ve formelle de dopage, sont hautement évocateurs d'une manipulation interdite, soit par l'EPO-NESP, soit par la transfusion du sang», dit entre autres la lettre de l'UCI.
Ainsi, en Espagne par exemple, septante pros auraient présenté l'an dernier des anomalies sanguines. Trois d'entre eux (Pascal Llorente, Bernabeu et Perez) avaient fait l'objet d'un contrôle positif.
L'UCI passe donc à la vitesse supérieure en ciblant très fermement ces coureurs suspectés de tricheries, en intensifiant les contrôles hors compétition et en recensant la liste de ceux qui présentent des paramètres sanguins anormaux. La survie du cyclisme passe peut-être par ces atteintes plus ou moins importantes aux libertés individuelles, secret médical et droit au travail.
E. d.F.
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