5 mars 2004

Armstrong passe à la contre-offensive

PARIS (AFP) - Le champion américain Lance Armstrong, approuvé par le président de l'Union cycliste internationale (UCI), Hein Verbruggen, a vivement critiqué le Canadien Dick Pound, le président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui s'est étonné de cette "virulente" attaque.

Le champion numéro un du peloton a adressé une lettre ouverte à Dick Pound pour défendre l'honneur de son sport. Il lui a reproché des déclarations remontant à la fin du mois de janvier suivant lesquelles "le public n'est pas dupe, il sait bien que les cyclistes du Tour de France et les autres prennent des substances interdites".

Dans sa réponse, le quintuple vainqueur du Tour de France a voulu prendre Dick Pound à sa logique.

Après avoir estimé qu'il était "l'athlète le plus contrôlé de cette planète" et qu'il n'avait "jamais été contrôlé positif à aucun test antidopage", Armstrong en déduit que le président de l'AMA considère "que des tests négatifs ne prouvent pas que les athlètes soient propres".

"Une personne ayant une telle conviction devrait-elle diriger l'Agence antidopage la plus importante au monde ? Je réponds que non", a déclaré le coureur, très remonté jusqu'à sa conclusion: "Je vous demande de concentrer vos efforts à lutter contre le dopage plutôt que de passer votre temps à accuser des athlètes innocents, sans autre preuve que votre propre théorie".

Ce propos a suscité une réaction rapide de Dick Pound qui a jugé "étonnante" cette attaque "virulente" du champion cycliste qu'il n'a jamais rencontré. Le président de l'AMA a souligné qu'il n'avait cité le nom d'Armstrong à aucun moment, ni émis quelque doute que ce soit sur ses exploits.

"M. Pound insiste sur le fait que personne ne serait plus heureux que lui si le cyclisme était devenu un sport exempt de dopage. Mais les événements récents laissent à penser qu’il reste un certain travail à effectuer", a déclaré un porte-parole de l'AMA.

La prise de position d'Armstrong a fait les délices en tout cas de Hein Verbruggen qui a profité de l'occasion pour regretter que l'AMA ne soit pas l'ONU (Nations Unies) de la lutte contre le dopage.

"Je n'ai jamais entendu Kofi Annan (secrétaire général de l'ONU) parler comme lui", a déclaré à l'AFP le président de l'UCI. "M. Pound tire sur tout ce qui bouge, sur les sportifs, sur les gouvernements, sur la Communauté européenne. L'AMA, ce n'est pas seulement une instance de répression."

Pour s'être souvent opposé à Dick Pound, le président de l'UCI a probablement apprécié la salve tirée par Armstrong. Sur le fond, Hein Verbruggen a toutefois tenu à faire la distinction entre l'AMA et son président, sans que les dissensions compromettent la signature du Code mondial antidopage appelée à intervenir avant les JO d'Athènes l'été prochain.


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Guy Maguire, webmestre, SVPsports@sympatico.ca
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