Lamour mise sur les contrôles inopinés
Lionel Chami
Le ministre des sports, Jean-François Lamour, a longuement gardé la délégation de coureurs cyclistes à déjeuner hier. Sylvain Chavanel, Jean-Cyril Robin, Florian Rousseau, Christophe Bassons - l'ex-pro, devenu agent du ministère, chargé de lutte antidopage pour la région Aquitaine - et Jean-François Lamour sont passés à table à 13 h 25 et n'en sont ressortis que deux heures plus tard. Preuve qu'ils se sont beaucoup parlé, faute d'aboutir à des décisions spectaculaires.
« Il était important qu'ils me racontent les problèmes du peloton, a commenté le ministre. Il importait aussi que je leur explique les mesures que j'ai prises le 23 janvier, en particulier celles portant sur les kinésithérapeutes et le suivi médical. Chacun s'est livré, cette première rencontre a été fructueuse. Je leur ai donné des exemples concrets attestant que le ministère ne s'intéressait pas qu'aux cyclistes. »
« Resserrer les mailles du filet »
Sur la question des masseurs, dont le jeune Chavanel était venu plaider la cause, Lamour s'est montré compréhensif mais ferme. Les assistants techniques, ou soigneurs, ne masseront plus sur le territoire. « La crispation existe, a convenu le ministre. Peut-être est-elle due à une information parcellaire. J'ai rappelé ce qu'est un assistant technique. Nous allons travailler à la reconnaissance de leur statut, hors massage. » Les protagonistes ont évoqué le dopage et la lutte antidopage. Lamour : « Nous n'avons pas parlé de pourcentages (NDLR : de coureurs propres et de tricheurs) mais de la réalité qu'ils vivaient, des efforts qu'ils font, de suivi médical et de contrôles inopinés. » Les coureurs et le ministre se sont rejoints sur l'opportunité de contrôles « vraiment » inopinés. « Nous en avons marre de passer pour des tricheurs et des voyous, nous sommes favorables à tous les moyens susceptibles de resserrer les mailles du filet, a déclaré Robin. Nous lui avons dit que nous étions prêts à la levée du secret médical et à être contrôlés à domicile, mais ça n'est pas légalement possible. »
Lamour leur a fait savoir que le temps des contrôles « inopinés » lors des rassemblements d'équipe était révolu et qu'ainsi, six contrôles avaient été diligentés avant Paris-Nice. « Sur les six, un sportif s'y est soustrait, eh bien, on recommencera ! Nous allons faire en sorte que les tricheurs n'aient pas le temps de se retourner, ni de nettoyer leur organisme. » Dans le même ordre d'idées, Lamour pense proposer à l'UCI de pratiquer à des dates aléatoires les trois examens médicaux annuels.
À suivre.
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